Archives, histoire, documentation

Guy DECOSSE
rédigé le Lundi 30 Juillet 2012
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Bonjour,

Je n'avais pas visité ce site depuis "un certain temps".

La piste suggérée par Mme LAURENSOU (BRISAY-DENONVILLE) me paraît être la bonne.

En effet, si vous consultez sur Google le DICTIONNAIRE DE LA NOBLESSE Tome 3 p.241 à 244, vous tombez, au bas de la page 243 sur : Jacques-René... GOUVERNEUR et LIEUTENANT GENERAL de la NOUVELLE FRANCE et PAYS DE CANADA !! Ce qui justifierait la présence de ces armes de Québec que le sculpteur de l'époque a représentées avec les éléments dont il disposait - modernes - ce qui pourrait aider à dater votre tableau (après 1948 ?)

Par ailleurs, en tapant ensuite toujours sur Google : "BRISAY DICTIONNAIRE BIOGRAPHIQUE DU CANADA volume II" vous obtenez la très longue biographie du personnage, où l'on apprend qu'avant l'épisode "Canada" (1685-1689), Jacques-René "avait "pris part à la campagne que le duc de BEAUFORT (Bourbon) mena en Afrique du Nord contre les pirates algériens" !!!
Voilà qui vient peut-être lever un nouveau voile ?

Mêmes recherches effectuées sur la famille BECDELIEVRE dans le Dictionnaire de la Noblesse tome 2, pages 782 à 804.

Vous pouvez divulguer mon nom, j'étais déjà intervenu de façon anonyme en septembre 2011, suite aux journées du patrimoine, toujours pour une question d'armoiries.

Bonne continuation.

Guy Décosse à Domfront

N.D.L.R. : Intéressant. A méditer. Je demeure cependant dubitatif à propos de la datation postérieure à 1948 ; le médaillier en question me semblerait en effet d'un bon siècle antérieur. Il reste d'ailleurs à interpréter la devise latine ("CRUCE HONORE ENSE") dont un très bon esprit m'avait déclaré qu'elle était en rapport avec la conquête de l'Algérie, vers 1830 si je comprends bien ; sur ce dernier point, mes propres recherches via Google ont fait chou blanc.

En visitant hier, dans le Perche-Gouët, le château de Montmirail qui est à vendre, j'ai admiré, bien sûr, les superbes salon et salle-à-manger ainsi que les salles souterraines et j'ai envié l'excellent état d'entretien de cette magnifique demeure familiale. Plus prosaïquement, j'ai remarqué une rampe d'escalier simple et robuste dont je me suis dit qu'elle pourrait servir de modèle pour le prochain escalier du bâtiment Nord de la Chaslerie :

30 juillet 2012, une rampe de Montmirail.

Bien entendu, j'ai été stupéfait d'apprendre qu'aucun des enfants des propriétaires actuels n'accepte de reprendre une si belle demeure, ce qui va bientôt marquer le terme de trois siècles environ de détention dans la même famille. J'avoue avoir beaucoup de mal à comprendre cette attitude qui me navre.

P.S. du 1er août 2012 : Mais m'a-t-on dit la vraie raison de cette vente qui me semble si surprenante ? En surfant sur la toile, j'en arrive à me le demander.
En surfant sur le net, je viens de tomber sur cette référence :

Je ne connais pas cet article et vais tâcher de me le procurer, je ne sais où. Un visiteur du site l'avait toutefois évoqué, le 3 octobre 2010, mais j'avais cru comprendre, à tort apparemment, que ledit cadran solaire se trouvait dans la cour, sur le bâtiment Nord.
Guy HEDOUIN
rédigé le Mardi 31 Juillet 2012
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Bonsoir,

Je pense que votre texte est issu de ceci.

Bonne soirée !

N.D.L.R. : Certes, mais c'est l'article complet de 1924 que j'aimerais retrouver. Ceci dit, un cadran solaire postérieur à la vente des Biens Nationaux m'intéresse modérément.

Dans le souci de retrouver le numéro de 1924 de la revue de la "Société historique et archéologique de l'Orne", je me suis rendu hier à la médiathèque de Domfront où l'on m'a intelligemment conseillé d'aller à Alençon, aux Archives de l'Orne. Là, j'ai en particulier trouvé un numéro de 1853 du "Bulletin monumental" publié par Arcisse de CAUMONT, contenant un article de Louis BLANCHETIERE (cet article avait été évoqué par Sébastien WEIL dans le premier message publié en "Sujets divers" sur notre site favori). Compte tenu de l'intérêt de cet article, je le reproduis "in extenso" dans le diaporama relatif aux représentations de la Chaslerie antérieures à son incendie de 1884.

Stimulé par le plan inclus dans cet article, j'ai également corrigé et complété le diaporama sur les plans du 19ème siècle.

Il me semble qu'après ce travail, nous disposons désormais d'une mine d'informations permettant de comprendre comment la Chaslerie a vécu la période consécutive à sa vente comme Bien National, donc de documenter utilement d'éventuels futurs travaux de restauration.
Hier, Carole et moi avons participé à la promenade annuelle du "Rallye Bellefontaine", un groupe d'amateurs de vieilles pierres du bocage. Nous avons commencé la journée à l'abbaye de Savigny.

9 août 2012, dans les ruines de Savigny.

Cette abbaye, fondée par Vital en 1112, a compté quelques 300 moines à son apogée, au 13ème siècle ; vers 1770, il ne restait que 18 moines mais une bonne cinquantaine de domestiques ; l'abbaye a été pillée lors de la Révolution puis transformée en carrière de pierres. Pour comprendre l'organisation des locaux, il reste une maquette réalisée par un maçon dont j'avais déjà remarqué quelques oeuvres sur la route de Mortain à Ger :

9 août 2012, la maquette de Savigny.

L'auteur de la maquette de Savigny.

Nous avons poursuivi au château de Goué, grande bâtisse tristement tronquée dont j'ai observé les pilastres d'entrée, dignes de servir de modèles si, un jour, nous prévoyons d'en rétablir en haut de l'Avenue de la Chaslerie :

9 août 2012, l'entrée de Goué.

9 août 2012, Goué vu des pilastres.

J'ai remarqué la très belle cage d'escalier avec ses balustres de bois peints en rouge sang-de-boeuf :

9 août 2012, la cage d'escalier de Goué.

9 août 2012, la cage d'escalier de Goué, vue vers le haut.

Hélas, les propriétaires n'autorisent pas la reproduction de photos des boiseries peintes qui, dans un salon classé parmi les monuments historiques, constituent le principal ornement de ce château ; j'avoue peiner à comprendre les raisons de cette interdiction, les cartes postales vendues à l'entrée ne me paraissant pas mériter une telle exclusivité.

Puis, nous avons pu admirer le vitrail de l'église de Martigny, l'un des deux plus beaux de la Manche (l'autre se trouvant à Notre-Dame-du-Touchet).

Nous avons terminé la journée au manoir de la Faucherie. Ce bâtiment a la particularité d'être resté dans la même famille depuis l'origine, quitte à se transmettre souvent par les femmes. Il paraît que la belle-mère de l'occupant actuel disait : "Venez voir mon derrière, c'est ce que j'ai de plus beau !" Compte tenu de ce que j'ai aperçu, son appréciation me paraît... fondée :

9 août 2012, la façade arrière du manoir de la Faucherie ; observez, à gauche de la photo, la tour d'escalier surmontée de l'ancien colombier.

9 août 2012, 3 des 4 latines en encorbellement sur la façade arrière du manoir de la Faucherie.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 12 Aout 2012
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Guy et Jacqueline HEDOUIN nous ont invités hier à déjeuner dans le cadre enchanteur de la Bézirie. En fait de déjeuner, ce fut un festin superbement arrosé par du Champagne Georges William...

11 août 2012, souvenir d'un festin.

... du Chateauneuf-du-Pape Château de la Gardine...

11 août 2012, deuxième souvenir d'un festin.

... et, au dessert, du Rivesaltes Château Pradal.

11 août 2012, troisième souvenir d'un festin.

J'aimerais que Guy nous décrive le menu, les ingrédients (avec les bonnes adresses) et le type de cuisson qu'il avait choisis. Je lui transmets donc la plume ; nous connaissons tous ici son goût de la perfection dans la restauration des vieilles pierres ; je puis attester qu'hier, il nous a démontré que son expertise et son exigence s'étendaient aux arts de la table car il nous avait mitonné un véritable festival de saveurs. Donc à vous, Guy !

Après ce mémorable repas, Guy et Jacqueline HEDOUIN nous ont entraînés sur les routes du Grand Nord et nous avons commencé par la visite du manoir du Grand Taute, guidés par ses propriétaires, M. et Mme Christian HERRAULT.

11 août 2012, le manoir du Grand Taute.

Ce manoir bâti en granodiorite à la fin du 16ème siècle vient d'être magistralement restauré. Nombre d'ouvertures sont défendues par de belles grilles dues à Marc DESVALLEES, forgeron à Périers (Manche) à l'enseigne de "L'étincelle".

11 août 2012, une grille du Grand Taute.

Les portes ont été refaites par AUBERT-LABANSAT...

11 août 2012, la porte d'entrée du logis du Grand Taute.

11 août 2012, une porte extérieure du Grand Taute vue de l'intérieur.

...qui a également restauré les charpentes :

11 août 2012, la charpente d'une tour du Grand Taute.

11 août 2012, dans la chambre du fils de la maison.

Une partie du logis est bâtie sur une cave voûtée :

11 août 2012, la cave du Grand Taute présentée par M. HERRAULT.

Dans ce logis, je me suis particulièrement intéressé aux plafonds, comme celui-ci, dans la grande pièce de réception, fait de poutres taillées à l'herminette et de rouis parfaitement réguliers qui reposent sur une arête entre les poutres...

11 août 2012, le plafond de la grande salle du logis.

... ou d'autres dans d'autres pièces :

11 août 2012, le plafond d'une chambre du Grand Taute.

11 août 2012, un plafond très remarquablement restauré au Grand Taute.

A dire vrai, tout me semble intéressant dans une telle restauration, qu'il s'agisse du machicoulis qui permettait d'estourbir dans la grande pièce de réception les assaillants qui avaient survécu à la mitraille...

11 août 2012, les attaquants n'ont qu'à bien se tenir !

... d'une latrine en encorbellement...

11 août 2012, la latrine du Grand Taute.

... ou des tomettes de FAUVEL dans une grande pièce à l'étage :

11 août 2012, les tomettes de Fauvel.

Dans les jardins en cours de restauration, Guy HEDOUIN nous a montré ses talents de cabri...

11 août 2011, entre les douves du Grand Taute.

... tandis que je prenais note des dimensions du petit pont herbagé qui franchit une douve :

11 août 2012, un pont facile à copier.

Enfin, nous avons découvert le pressoir avec son gadage...

11 août 2012, le gadage du Grand Taute.

... et sa presse à longue étreinte...

11 août 2012, la presse du Grand Taute.

qui n'est pas aussi ancienne que j'aurais pu l'imaginer :

11 août 2012, l'inscription sur la vis du pressoir du Grand Taute.

Au total, on ne peut qu'admirer la restauration en tous points parfaite de ce manoir emblématique du Nord Cotentin et, devant cet exemple, regretter sans doute que tous les monuments historiques n'aient pas la chance de faire l'objet de soins aussi vigilants et éclairés.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 13 Aout 2012
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La seconde étape de notre promenade avec les HEDOUIN nous a conduits au château de Gratot...

11 août 2012, les communs du château de Gratot, façade d'arrivée.

11 août 2012, les ruines du château de Gratot, façade d'arrivée.

... dont j'ai particulièrement observé le pont sur les douves...

11 août 2012, la façade arrière du château de Gratot.

... ainsi que les lucarnes des communs ; je me dis en effet qu'elles ont pu, dans une certaine mesure, inspirer mes prédécesseurs lorsqu'ils ont fait sculpter le fronton de la lucarne de la tour Louis XIII de la Chaslerie.

11 août 2012, la façade arrière des communs du château de Gratot.

Bonjour Monsieur,

En voyant cette annonce, j'ai tout de suite pense a la Chaslerie et aux critiques répétées de Guy Hedouin. Je ne suis pas certain que la lecture soit cependant des plus passionnantes, mais sait-on jamais.

A mon plus grand regret, votre site est relativement calme en ce moment, mais j'imagine que les travaux continuent. Mon impatience est a la hauteur des travaux en cours.

Cordialement,

N.D.L.R. : Détrompez-vous ! Quand Carole nous en laisse le loisir, par exemple quand elle interrompt ses rangements pour converser autour d'une tasse de thé avec Verginia, la fiancée d'Igor...

13 août 2012, ces dames font salon...

... nous continuons à travailler sur les divers chantiers, comme Jonathan et Igor qui jointoyent les châssis de fenêtres du fournil de la ferme ou le pignon Ouest de la cave...

13 août 2012, les fenêtres du fournil de la ferme.

13 août 2012, le pignon Ouest de la cave en train d'être rejointoyé.

ou Jonathan qui déblaye l'intérieur de la "maison de Toutou" (annexe de la cave)...

13 août 2012, dans la maison de Toutou.

... ou W.F. qui a mis des gants pour tailler, avec mon soutien plus ou moins actif, les charmilles de la petite allée :

13 août 2012, les Parisiens, au boulot !

Ceci dit, vous n'avez pas complètement tort car, depuis que Carole est arrivée, nous sommes tous aux ordres, finie la rigolade...

Bonsoir,

Nous sommes de retour à la Bézirie, nous vous remercions de votre accueil.

Suite à notre promenade sur le chantier, voici les infos sur la terre que je vous avais promises.

La suite demain.

Bonne soirée à tous !

N.D.L.R. du 18 août 2012 : Merci, c'est très clair et très utile pour nous. Dès ce matin, j'ai donné à Jonathan un tirage-papier, en le chargeant de potasser ce document.
Bonjour,

Suite à notre A.G. d'hier, voici quelques liens utiles :
- sur les chiroptères ;
- sur la DREAL de Basse-Normandie ;
- sur l'inventaire national du patrimoine naturel ;
- sur le réseau Natura 2000 ;
- sur les cahiers d'habitat Natura 2000.

Si je trouve autre chose, je fais suivre.

Bonne journée à tous !

N.D.L.R. : Vous êtes une mine !
Lors de la récente A.G., Hélène LEROY-PEETERS nous a prêté un ouvrage d'un érudit local à l'évidence féru de lettres classiques, "La satire mal nippée" de Charles NOBIS, paru en 1950 à Domfront à l'imprimerie du "Publicateur Libre". Voici l'extrait qu'elle nous a signalé, relatif à La Haute Chapelle :

Cet ouvrage traite de même de diverses autres communes du bocage ornais.
A mes yeux, le principal point à l'ordre du jour de notre dernière assemblée générale était celui relatif aux éoliennes. Afin d'introduire le débat, j'avais étudié le matin-même le schéma régional éolien (SRE) qui constitue à ce stade l'alpha et l'oméga de ma documentation sur ce sujet controversé.

1 - Résumé du schéma régional éolien de Basse-Normandie :

L'objectif national de production d'énergie éolienne en 2020 a été fixé en 2009 au niveau ministériel dans le cadre de directives européennes prises en application du protocole de Kyoto. Il est de 19 000 MW, à comparer à une production de 7 748 MW fin 2011. Autrement dit, il faut que, d'ici 2020, soit dans 8 ans, la production éolienne de la France ait augmenté de 12 250 MW environ, soit 120 MW environ pour chaque département français, ce qui correspond à l'équivalent de 1,5 parc éolien (de 5 grandes éoliennes de 2 MW chacun) de plus chaque année par département.

Au niveau régional, la puissance installée au 1er mai 2012 était très inégalement répartie puisque les 67 mâts du Calvados produisaient 134 MW, les 46 de la Manche 82 MW et les 2 de l'Orne 2,4 MW. A la même date, 11 zones de développement éolien (ZDE) avaient été autorisées en Basse-Normandie...

Plan des ZDE de Basse-Normandie (source : le schéma régional éolien).

... dont une à Rânes pour 118 MW maximum installable et une autre à Briouze pour 50 MW maximum installable, soit, à ce stade, un total ornais qui pourrait atteindre 168 MW.

La liste, en mai 2012, des ZDE de Basse-Normandie (source : le schéma régional éolien.

La question des ZDE est critique puisqu'elle conditionne la vente de l'énergie produite à un tarif de faveur, à savoir 8,2 c€/kWh pendant 10 ans puis entre 2,8 et 8,2 c€/kWh pendant 5 ans. Plus précisément, pour pouvoir bénéficier de cette obligation d'achat à tarif d'ami qui s'impose à EdF (donc à ses abonnés, au mépris de leurs propres intérêts immédiats), les installations doivent constituer des unités d'au moins 5 éoliennes, à moins qu'il ne s'agisse d'une éolienne de moins de 250 kW et dont la hauteur du mât est inférieure à 30 m. Autrement dit, il semble en première analyse que le mitage du territoire hors ZDE soit toujours possible par des éoliennes isolées de 30 m de hauteur de mât (soit 50 m avec les pales), ce qui est susceptible de poser un vrai problème lorsque l'on sait que les éoliennes de moins de 12 m de mât (on appelle ceci le "micro éolien") sont dispensées de permis de construire et que celles de moins de 50 m de mât (soit près de 90 m de hauteur, pales incluses ; on les appelle "petit éolien" et elles produisent chacune entre quelques dizaines et quelques centaines de kW) sont soumises à une simple notice d'impact, ce qui en simplifie grandement l'implantation. Ainsi, seules celles dont le mât a plus de 50 m donc qui, en pratique, dépassent 100 m de haut (dites de "grand éolien") doivent donner lieu à une étude d'impact et à une enquête publique. Ce fait est de nature à inquiéter à juste titre tous ceux qui craignent des décisions d'implantation prises en catimini, entre copains, pour des éoliennes de 50 m de hauteur, pales incluses.

Il faut également savoir que, afin de s'assurer la bonne volonté des élus locaux, les pouvoirs publics leur font espérer des ressources fiscales annuelles supplémentaires de 10 000 €/MW de puissance éolienne installée, dont 60 % pour la commune d'implantation, 30 % pour le département et 10 % pour la région. Enfin, on sait que les propriétaires des terrains d'implantation des éoliennes ainsi que leurs fermiers bénéficient de subventions supplémentaires pour toute éolienne installée ; mais, comme par hasard, le schéma régional éolien de Basse-Normandie ne pipe mot sur cette information pourtant essentielle. En contrepartie de ces mannes tombées du ciel, rien n'est dit, bien entendu, sur les coûts induits pour les clients d'EdF, c'est-à-dire vous et moi, par l'établissement de réseaux électriques pour aller chercher l'énergie produite par les nouvelles installations (à prix de surcroît faussé à notre détriment direct, comme on l'a vu), ni sur la durée de vie de celles-ci ni, encore moins, sur les coûts de démontage, sachant qu'une éolienne de 2 MW nécessite la bagatelle de fondations d'environ 150 m3 de béton (c'est-à-dire le volume d'un cube de plus de 5 m de côté pour chacune des éoliennes).

Tout à sa fièvre d'implanter de nouvelles éoliennes, le rédacteur du schéma régional éolien de Basse-Normandie (c'est-à-dire le conseil régional) regrette que, dans notre "région qui possède un habitat dispersé (...) le respect d'une distance minimum de 500 m par rapport aux habitations dès que la hauteur des mâts dépasse 50 m, et la création d'unités de production d'au moins 5 machines si les éoliennes ont une puissance supérieure à 250 kW ou la hauteur du mât est supérieure à 30 m contraint fortement les possibilités de développement du grand éolien" (sic). Il cite cependant une étude selon laquelle "la probabilité de voir une éolienne depuis un point quelconque du territoire serait proche de 100 % pour une puissance cumulée de 20 000 MW, si les parcs éoliens ont une taille de 10 MW, et proche de 10 % si les parcs ont une taille de 200 MW". En clair, il préconise de "privilégier la construction de parcs de taille plus importante qu'actuellement ou de concentrer différents parcs dans un même secteur".

Sur la base des données existantes, comme la "carte de synthèse des contraintes et des sensibilités" incluse dans la "charte éolienne de l'Orne de 2007"...

La carte des contraintes élaborée en 2007 pour l'Orne.

... dans le cadre d'une "démarche partenariale" (dont je sais que se sont senties exclues de grandes associations nationales de défense du patrimoine dont le sérieux n'est pourtant plus à démontrer), après analyse des "sensibilités environnementales (patrimoine naturel, biodiversité...)" ainsi que des "sensibilités patrimoniales, architecturales et culturelles", après prise en compte des "unités paysagères" et des "contraintes et servitudes techniques" (radars, aérodromes et bases aériennes, couloirs de vol en basse altitude RTBA), le conseil régional a établi sa carte de synthèse des enjeux et contraintes :

Carte de synthèse des enjeux et contraintes élaborée dans le cadre de la préparation du schéma régional éolien de Basse-Normandie.

Au terme de ces travaux et après en avoir délibéré, le conseil régional de Basse-Normandie estime que cette région a, selon les hypothèses, un potentiel de production éolienne en 2020 de 850 à 1 100 MW. Il divise la région en 8 secteurs distincts. Celui de l'"Ouest Ornais" dont relève la Chaslerie se voit attribuer un objectif de 150 à 190 MW, ce qui marque une volonté de rattraper le prétendu retard constaté actuellement.

Les 8 secteurs définis pour la production éolienne, avec leurs objectifs de production à l'horizon de 2020.

Les communes sont classées en 3 catégories, celles "favorables au grand éolien", celles "favorables préférentiellement au petit éolien" et celles faisant partie des zones d'exclusion.

Le zonage auquel aboutit le schéma régional éolien de Basse-Normandie.

Ainsi, selon les termes exacts du schéma régional éolien de Basse-Normandie, Lonlay-l'Abbaye est considérée par le conseil régional comme une commune "favorable au grand éolien", comme Ger, Domfront ou Saint-Bômer-les-Forges. Quant à La Haute Chapelle, elle fait partie des communes prétendument "favorables préférentiellement au petit éolien".

2 - Notre débat en A.G. :

En qualité d'association de protection de l'environnement, nous sommes invités à participer à la consultation publique qui a été mise en place par l'Etat, en liaison avec le conseil régional de Basse-Normandie, sur la période du 9 juillet au 9 septembre 2012, et qui porte sur le projet de "Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE)" dont fait partie ce schéma régional éolien. Pour une association comme la nôtre, c'est avant tout le schéma régional éolien qui pose problème. C'est donc sur lui que nous nous prononcerons.

Notre intérêt à agir ne fait aucun doute. Notre association, dont la vitalité est démontrée sur plus de 20 ans, a en effet pour objet d'encourager la restauration et l'animation du manoir de la Chaslerie, monument historique classé largement visité par le public, soit réellement tout au long de l'année, soit virtuellement grâce à un site internet d'une qualité et d'un importance exceptionnelles et incontestées en France pour un monument historique privé. La Chaslerie étant bâtie dans un site bocager, au creux d'un vallon, il importe tout particulièrement que son panorama ne soit pas pollué par des constructions qui heurtent la sensibilité, de jour et, plus encore, de nuit, comme le font, selon beaucoup d'observateurs, les éoliennes.

La consultation à laquelle nous sommes invités ne porte que sur l'éolien terrestre. Il ne nous est donc pas possible d'affirmer qu'on aime beaucoup les éoliennes... quand elles sont loin en mer !

Il ne faut pas s'imaginer que le plafond de 168 MW qui ressort de la liste des ZDE existantes en mai 2012 (voir l'encart ci-dessus) serait de nature à suffire pour atteindre l'objectif 2020 dans l'"Ouest Ornais" ; en effet, d'après certains articles de presse récents, l'existence de ces deux premières ZDE ornaises serait vivement contestée par des associations manifestement expérimentées en matière juridique et qui vont jusqu'à invoquer des prises illégales d'intérêt de la part de certains élus, voire de la corruption ou du trafic d'influence (il semble que les juges pénaux soient d'ores et déjà saisis).

Nous devons donc étudier la question très sérieusement, en ne nous bornant pas aux arguments évidents aux abords des monuments historiques anciens. Il est souhaitable que nous émettions un avis dans le cadre de la consultation en cours. Selon nos informations (courriel du 17 juillet dernier de la déléguée de "Vieilles Maisons Françaises" pour la Manche), "Il est important (...) de (nous) exprimer par écrit auprès du maire de (notre) commune, il doit tenir compte de (nos) remarques quelles que soient ses opinions personnelles, les communes étant consultées à propos du SRE également".

Le manoir de la Chaslerie est très directement concerné par les projets éoliens éventuels des communes de Lonlay-l'Abbaye et La Haute Chapelle, plusieurs coteaux de ces communes dominant son site. Le maire de Lonlay-l'Abbaye, invité à participer à notre débat en A.G., s'est excusé car empêché ; il sera associé à ses suites. Le maire de La Haute Chapelle, Roger GRIPPON, est présent à son habitude, ce dont l'association lui sait gré. M. GRIPPON indique d'emblée ne pas avoir connaissance de projet éolien dans le secteur, ne pas avoir été consulté sur le schéma régional éolien et savoir que la compétence en matière d'éoliennes a été déléguée au parc régional Normandie-Maine.

M. HEDOUIN, citant le cas du parc régional des marais du Cotentin et du Bessin, considère que ces institutions ne freinent guère l'implantation d'éoliennes.

Les membres de l'association considèrent que la limite de protection des 500 m prévue par la législation autour des monuments historiques serait insuffisante, en l'état de la topographie, pour éviter que des éoliennes, même de moins de 30 m de hauteur de mât, ne constituent des nuisances très préjudiciables. La proposition que j'avance donc, de demander que Lonlay-l'Abbaye soit retirée de la liste des communes favorables au grand éolien et La Haute Chapelle de celle relative au petit éolien ne suscite aucune remarque négative de la part des participants. Elle est donc approuvée dans son principe.

Quant aux raisons qui seraient invoquées, outre les raisons évidentes déjà citées, on peut en relever trois autres, particulièrement pertinentes en l'espèce :
- le survol fréquent de la Chaslerie par des avions militaires circulant à très basse altitude, comme des avions de chasse dont les pilotes semblent la considérer comme un amer ou des avions de parachutage dont l'un a récemment survolé la Chaslerie à moins de 50 m d'altitude, causant le réveil du propriétaire qui siestait benoîtement ;
- la présence constante dans les murs de la Chaslerie et à ses abords immédiats (y compris les bois et les haies bocagères avoisinants) de diverses espèces de chauve-souris, animaux qui, selon le schéma régional éolien de Basse-Normandie lui-même, sont incompatibles avec des éoliennes. A ce sujet, M. HEDOUIN recommande qu'une étude faunistique soit, si possible, prochainement menée par des experts de l'Université de Caen afin de mettre en œuvre les techniques les plus pointues de détermination des espèces observées ;
- la nécessité de préserver, au sein de l'"Ouest Ornais", la "Poirée" du domfrontais, paysage dont le schéma régional éolien de Basse-Normandie rappelle opportunément qu'il est "unique et constitue une particularité qui a justifié la labellisation de ce territoire en tant que 'paysage de reconquête' dont le caractère et l'intérêt seront à prendre en compte dans la définition d'éventuels projets éoliens" ; à ce sujet, on ne peut que rappeler qu'une telle poirée est plantée en bordure des douves de la Chaslerie, ce qui justifie cet argument ici.

En conclusion, les membres de l'association unanimes ont approuvé l'idée que celle-ci se manifeste rapidement et directement, y compris par écrit, auprès de toutes les instances concernées, afin de faire valoir son point de vue et prospérer ses demandes de retrait des communes de Lonlay-l'Abbaye et de La Haute Chapelle des listes annexées au schéma régional éolien de Basse-Normandie soumis à la consultation.
Bonjour,

Pour compléter la série de liens:
- sur les enduits ;
- sur des manoirs et fermes en colombage enduits sur torchis en pays d'Auge ;
- sur la rénovation des murs en torchis ;
- et encore sur le torchis.

Bonne journée !

N.D.L.R. : N'en jetez plus ! Nous croulons sous l'info !
L'ordre du jour de notre récente A.G. prévoyait l'examen des mesures à prendre aux abords immédiats de la Chaslerie pour la protection d’espèces sensibles, notamment les écrevisses à pieds blancs. Ce fut surtout l'occasion d'évoquer les différentes réglementations d'ordre environnemental applicables dans les parages. J'ai introduit le sujet en me basant sur le rapport de 141 pages établi en janvier 2012 par l'A.E.P.E. et que j'ai consulté à l'occasion de la récente enquête publique sur la déviation Sud de Domfront. La question paraît complexe et je vais tâcher d'être clair dans mes explications.

1 - La Chaslerie est proche ou fait partie d'"espaces naturels protégés" :

1.1 - Des directives européennes ont établi un réseau européen de "sites Natura 2000" concentrant l'essentiel du patrimoine naturel. Deux types de sites ont été créés en fonction de la nature du patrimoine naturel remarquable qu'ils contiennent :
- les "Zones de Protection Spéciale (ZPS)" où la conservation des oiseaux 'in situ' a une forte priorité ; ceci ne nous concerne pas à la Chaslerie ;
- les "Zones Spéciales de Conservation (ZSC) où les habitats et espèces originaux, spécifiques ou rares d'une zone bio-géographique de l'Europe sont présents" (sic).

En fait, il n'existe pas (encore) de site Natura 2000 aux abords de la Chaslerie mais deux "Sites d'intérêt communautaire (SIC)" voisins pourraient être qualifiés de ZSC une fois qu'ils auront été "validés par l'Europe" (sic, sans jeu de mots). Ces deux SIC sont :
- le SIC "Bassin de l'Andainette", réputé pour ses écrevisses à pieds blancs (tiens, tiens, tiens...) mais aussi ses chabots ou ses lamproies de Planer (ces espèces sont qualifiées de "très sensibles aux pollutions du milieu aquatique et à la modification du substrat des cours d'eau") ; on y observe également des forêts d'aulnes rivulaires et de suintement, des bois tourbeux à bouleaux, une végétation flottante de renoncules des rivières montagnardes à planitaires, ainsi que des prairies humides semi-naturelles à hautes herbes ;
- le SIC "Landes du Tertre Bizet et Fosse Arthour" contenant :
. sur le secteur du Tertre Bizet, de la lande humide atlantique tempérée à bruyère ciliée et à bruyère à 4 angles, de la tourbière haute active, de la forêt alluviale résiduelle, de la lande sèche, des prairies humides semi-naturelles à hautes herbes, landes sèches, et de la chênaie-hêtraie atlantique acidiphile à houx ;
. sur le secteur de la Fosse Arthour, de la lande humide atlantique tempérée à bruyère ciliée et à bruyère à 4 angles, de la tourbière boisée, de la forêt alluviale résiduelle, des éboulis médio-européens siliceux, de la lande sèche et de la hêtraie atlantique acidiphile à houx.

1.2 - Parmi les "arrêtés préfectoraux de protection de biotope (APB)", l'un d'eux concerne directement la Chaslerie, puisque le Choisel en traverse les terres avant de se jeter dans la Varenne au Gué-Viel. Il s'agit de l'"APB de la rivière la Varenne" qui a été désigné par le préfet de l'Orne "pour la préservation d'habitats aquatiques liés à la reproduction et à la croissance de la truite fario".

2 - Des "inventaires du patrimoine naturel" couvrent déjà la Chaslerie ; ils sont importants à connaître puisqu'ils doivent être pris en compte lors d'éventuelles études d'impact ; en tout état de cause, ils donnent de précieuses indications sur la qualité des milieux naturels et sur les espèces patrimoniales.

2.1 - Une "Z.N.I.E.F.F. (zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique ou floristique) de type I", c'est-à-dire couvrant des "secteurs de grand intérêt biologique ou écologique", la ZNIEFF de la "Haute vallée de l'Egrenne" traverse les terres de la Chaslerie et atteste que ses eaux sont riches en truites fario, chabots, lamproies de Planer et... écrevisses à pieds blancs !

Les Z.N.I.E.F.F. de type I aux abords de la Chaslerie.

Si l'on agrandit cette première carte, cela donne ceci :

2.2. - Une "Z.N.I.E.F.F. de type II", c'est-à-dire concernant de "grands ensembles naturels riches et peu modifiés, offrant des potentialités biologiques importantes" (fermez le ban !), la Z.N.I.E.F.F. "Bassin de l'Egrenne" complète cette protection. Cette Z.N.I.E.F.F. témoigne de la présence à la Chaslerie de petites centaurées délicates, de vulpin roux, de pulicaire commune, d'écrevisses à pieds blancs (bis) et de tritons ponctués.

Les Z.N.I.E.F.F. de type II aux abords de la Chaslerie.

Si l'on agrandit cette deuxième carte, cela donne ceci :

2.3 - Une localisation de zones humides a été réalisée par la DREAL de Basse-Normandie et actualisée en 2010. Elle repose prioritairement sur l'interprétation de photos aériennes manifestant la présence de joncs. A la Chaslerie, les champs bordant le Choisel, notamment celui situé à l'Est de la douve Est, sont directement concernés.

Les zones humides autour de Domfront.

Si l'on agrandit cette carte aux abords de la Chaslerie, on obtient ceci :

Les zones humides aux abords immédiats de la Chaslerie.

3 - En l'état des textes applicables, force est donc de reconnaître que la présence d'écrevisses à pieds blancs aux abords de la Chaslerie est d'ores et déjà prise en compte, notamment au niveau des Z.N.I.E.F.F. citées. Compte tenu des contrôles existants de la qualité de l'eau au Gué-Viel, il ne semble pas indispensable de solliciter un renforcement de la protection au titre de ces crustacés.

On restera cependant attentifs à l'apparition d'espèces végétales ou animales non encore répertoriées dans l'arsenal de textes réglementaires en place, par exemple pour leur faire prendre en compte la présence de précieux chiroptères.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 20 Aout 2012
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation
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Puisque j'en suis à recenser les cartes en ma possession sur les caractéristiques des abords de la Chaslerie, en voici trois qui me semblent intéressantes, tirées d'un rapport préparé en vue de la récente enquête publique sur la déviation Sud de Domfront :

1 - Les reliefs :

Topographie domfrontaise.

Comme mes photos passent mal à l'écran, je donne un agrandissement de la légende...

La légende de la carte précédente.

... et un autre des abords immédiats de la Chaslerie :

Topographie des abords immédiats de la Chaslerie.

2 - Les zones inondables :

Les zones inondables du Domfrontais.

La légende de la carte précédente.

Les zones inondables aux abords immédiats de la Chaslerie.

3 - Les prédispositions aux risques naturels, d'après la DREAL de Basse-Normandie ; on voit sur la carte suivante (qui fait apparaître la forme de pince du territoire de La Haute Chapelle, enserrant Saint-Gilles-des-Marais) que ces derniers ne concernent pas la Chaslerie :

La carte des risques naturels aux abords de la Chaslerie.

La légende de la carte précédente.

Assemblée générale du parc naturel Normandie-Maine le 8 septembre prochain. Je m'y rendrai d'autant plus volontiers que la consultation rapide de leur rapport d'activité de 2011 me démontre que nous partageons un grand nombre de pôles d'intérêt.

Je leur ai téléphoné ce matin pour savoir s'ils avaient compétence en matière d'éoliennes, notamment s'ils doivent répondre à la consultation en cours sur le schéma régional éolien de Basse-Normandie. On m'y a répondu que non, bien que j'aie trouvé en ligne un "schéma éolien du parc naturel régional Normandie-Maine"... Mais le chargé de mission, M. Gabriel SOULARD, doit m'en dire plus à son retour de congés.