Archives, histoire, documentation

Cher ami,

Pour répondre à la question que vous me posiez avant-hier au sujet de la viole de gambe, je n'ai pas trouvé trace d'un ou d'une spécialiste de cet instrument à Caen ; en revanche, je vois qu'il y a une classe au Conservatoire de Rennes (professeur : Claire GOBILLARD). Vous pouvez aussi jeter un coup d'oeil au site de la Société française de Viole de Gambe.

Bien à vous.

N.D.L.R. : Comme on le voit, on continue à réfléchir au programme de la prochaine "Sainte Anne à la Chaslerie".
Bonjour,

Il y a une semaine de cela, la Chaslerie était recouverte de neige et ce matin vous avez une belle lumière.

Dans votre bibliothèque, auriez-vous quelques infos sur l'emplacement des puits et leur dimensions ?

Bonne journée !

N.D.L.R. : Outre les deux puits toujours en place, celui à l'Ouest du colombier et celui, restauré l'an dernier, au Sud de la ferme, nous savons qu'il y avait au moins deux autres puits : l'un, dans l'arrière-cour, que j'ai bêtement fait combler lors de travaux de terrassement il y a une bonne dizaine d'années, et l'autre dans l'actuelle salle à manger du logis. Je n'ai cependant pas connaissance de documents à leur sujet.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 20 Février 2012
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Pouvoirs publics, élus locaux - Economie
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A ce jour où il n'y a plus de doute possible sur les conséquences dramatiques de son exceptionnelle incompétence, Pierre RICHARD est toujours administrateur, entre autres, d'Air France. Il doit donc, malgré sa considérable et si incongrue retraite-chapeau, toujours bénéficier de billets d'avion à prix très réduits pour aller passer ses week-ends dans des palaces de l'autre côté de la Terre. Gageons qu'il doit bien se marrer derrière sa barbe, et avec lui tous ceux qui ont fait le choix de fermer les yeux, donc de favoriser ce type de comportement.

Photo parue dans le numéro du 5 février 2012 du

Qui, dans ce n-ème dossier du même type, a osé mettre sa carrière en balance et refuser l'inacceptable ? Une fois encore, je ne vois là que des courtisans dont les plus malins se sont, d'ailleurs, bien engraissés au passage. Tout cela ne changera-t-il jamais ?

Gilles DESIRE DIT GOSSET
rédigé le Mardi 21 Février 2012
Archives, histoire, documentation - Désultoirement vôtre !
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J'ai la très grande tristesse de vous informer du décès samedi matin 18 février, de M. Yves Nédélec, qui fut directeur des archives départementales de la Manche de 1954 à 1994. Il venait de fêter son 83e anniversaire le 6 février dernier.

Après la destruction des archives dans les bombardements de Saint-Lô en 1944, c'est lui qui a oeuvré pendant quarante ans à tenter de reconstituer ce qui pouvait l'être des sources historiques perdues. Pour les archives de la Manche, il fait figure de père fondateur, car il n'est pas une politique qui y soit menée à l'heure actuelle qu'il n'ait initiée. C'était un immense savant, un modèle d'archiviste comme on n'en fait plus, à la fois doué d'une science écrasante, d'un dévouement sans borne au service du public, et dont le principal défaut était sans doute l'excessive modestie. Son humour pouvait être féroce quand il fallait pourfendre les erreurs historiques ou les idées reçues, mais sans jamais se départir de la plus extrême courtoisie. Après sa retraite, des obligations familiales l'ont éloigné pendant quelques années à Lisieux, sa ville natale, d'où il ne revenait qu'épisodiquement, mais continuait de loin à nous dispenser son savoir de l'histoire du département et des collections des archives. Il a eu la joie de pouvoir se réinstaller à Saint-Lô fin 2008 ; habitant à proximité des archives, il venait nous rendre visite presque tous les jours, poursuivant ses nombreux travaux, notamment pour les chercheurs qui, de toute la Normandie, continuaient à faire appel à lui. L'an dernier, il pré-classait encore un chartrier privé récemment entré dans les fonds. C'était un travailleur infatigable, qui était unanimement respecté et apprécié par tous ceux qui ont eu le bonheur de l'approcher.

Ses obsèques seront célébrées mercredi 22 février, à 10h30, à l'église Notre-Dame de Saint-Lô, sa paroisse, suivies l'après-midi de la sépulture dans le caveau familial à Lisieux.

Gilles Désiré dit Gosset
directeur des archives départementales et du patrimoine culturel de la Manche

N.D.L.R. : J'avais eu l'occasion, encore l'été dernier, de rencontrer Yves NEDELEC et d'apprécier son érudition, sa courtoisie et son humour.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 28 Février 2012
Journal du chantier - Administration - Murs divers - Archives, histoire, documentation - Désultoirement vôtre !
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15 % restant à la charge des propriétaires, voici de quoi me laisser rêveur ! Il n'y a pas à dire, il y a des champions !

16 février 2012, article paru dans le

Je ne méconnais pas la remarquable qualité historique, architecturale et emblématique du château de Lassay. Je ne sais si la Chaslerie arrivera à mériter un jour "une étoile" dans un guide touristique mais il me semble que Lassay pourrait légitimement en arborer deux. Ceci dit, à 15 %, on est bien loin de mes 100 %.

J'en suis encore à espérer, bien plus modestement, que nous arriverons prochainement à exhumer enfin le dossier de subvention de l'Etat pour le mur Ouest de la douve Nord....

Un ami, qui vient d'avoir une mauvaise surprise en ouvrant sa boîte aux lettres, m'écrit ceci :

(début de citation)

Cher ami,

Je me permets de m'adresser à vous pour vous demander un conseil : j'ai fait effectuer des travaux d'étanchéité et d'isolation sur des fenêtres par une entreprise qui m'avait indiqué que ces travaux faisaient partie des travaux d'économie d'énergie déductibles des impôts, et qui ensuite m'a adressé une facture où figure explicitement la somme déductible desdits impôts.
Or le service des Contributions de ... m'a fait parvenir récemment une proposition de redressement, car il considère que ces réalisations ne font pas partie des travaux déductibles. Je souhaite saisir la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes au Ministère. Voyez-vous à qui je pourrais m'adresser ? Merci par avance.

(fin de la citation)

Voici ma réponse :

(début de citation)

Cher ...,

L'état désastreux des finances publiques explique sans doute ce contrôle fiscal. Vous me parlez de travaux d'étanchéité et d'isolation. Or j'ai consulté internet via Google et je suis tombé sur cette page qui donne la liste limitative des travaux déductibles. Entrez-vous dans l'une des rubriques en question ?

Les textes les plus importants (et même déterminants) sur ce type de sujet sont les textes réglementaires, comme celui-ci. Entrez-vous dans l'une de ces catégories, selon vous ?

Soyez gentil d'étudier les liens que je vous transmets, notamment le second (que j'ai trouvé via un site officiel, donc important en l'espèce). Vous savez précisément en quoi ont consisté vos travaux ; il convient de voir si vous pouvez préciser au contrôleur sur quel alinéa du texte réglementaire pertinent vous vous fondez.

Au cas où la question resterait nébuleuse à vos yeux, il me semble que vous devriez prendre l'attache de l'artisan qui vous a facturé ces travaux comme déductibles. Il doit pouvoir justifier sur quel texte précis il s'est appuyé. Je pense qu'il a engagé sa responsabilité à votre égard si sa facture vaut affirmation, de la part de cet homme de l'art, d'une qualité fiscale éventuellement erronée.

J'ajoute qu'on ne saurait exclure que votre artisan soit de bonne foi et se soit trompé. Auquel cas, il ne devrait pas faire de difficulté à corriger ou compléter sa facture initiale pour expliciter, dans les termes précis des textes réglementaires, la nature exacte de son intervention.

A défaut, je crois qu'il faudrait vous retourner contre l'artisan (qui, lui, n'a pas dû oublier de s'appuyer sur la prétendue économie d'impôts pour calculer sa marge...).

N'hésitez pas à me recontacter pour me tenir informé de la suite de vos réflexions et de la réaction de votre artisan. Au demeurant, je ne suis pas sûr que l'ancienne "direction des prix" soit le bon interlocuteur pour vous éclairer sur le contenu des textes. Le moment venu, il me paraîtra sans doute plus judicieux d'essayer de joindre à Paris un agent de l'actuelle "direction générale des finances publiques".

Amitiés,

(fin de citation)

Si un visiteur du site a de meilleurs conseils à prodiguer, qu'il n'hésite pas à nous les communiquer ici.

Je précise qu'à la Chaslerie, je n'ai jamais demandé de crédit d'impôts à raison de travaux d'économie d'énergie (je m'aperçois que j'aurais pourtant pu, par exemple chaque fois que je fais poser des portes ou des fenêtres à double vitrage). Mais je trouve ma déclaration de revenus suffisamment complexe comme cela. Il faudrait sans doute que je reconsidère ma position...

Alain RUAULT du PLESSIS VAIDIERE, que j'en remercie, vient de me faire parvenir une photocopie de la couverture et des pages 143 à 149 du numéro 450 de "La revue du Touring Club de France" daté de mai 1932. J'en extrais les documents suivants :

- une description de la Chaslerie qui nous apprend que la toiture de la tour Louis XIII s'était effondrée "au cours de l'été 1931" (on pourra se reporter à l'onglet "Travaux" pour avoir une idée du résultat) ; on lira avec intérêt le rendu de l'ambiance de l'époque ; on notera l'expression de "litre" dans la chapelle :

Extrait de la page 149 du numéro de mai 1932 de la revue du T.C.F.

- une vue inédite de la Chaslerie, en 1932 donc, laissant apercevoir, derrière la mare qui se trouvait dans l'avant-cour, le Pournouët alors planté de poiriers ; au bord de la mare, à la bordure droite de la photo, on aperçoit un angle d'un édicule en colombage, aujourd'hui disparu, qui abritait là, m'a-t-on dit, une forge (pour plus de détails, voir la "Photothèque" du site) :

Extrait de la page 149 du numéro de mai 1932 de la revue du T.C.F.

- une vue du manoir de Chaponnais, à l'évidence contemporain de la Chaslerie mais détruit lors des bombardements américains de la gare de Domfront à la Libération, qui nous montre ce que pouvaient être la forme et le volume d'anciennes lucarnes du logis de la Chaslerie :

Extrait de la page 149 du numéro de mai 1932 de la revue du T.C.F.

- une vue de l'ancien pigeonnier de Chaponnais, disparu lors des mêmes bombardements :

Extrait de la page 149 du numéro de mai 1932 de la revue du T.C.F.

En classant de vieux papiers à la recherche de vieux devis, je retrouve ces dessins (par M. PAILLETTE) de trois portes de manoir dues à l'évidence au même tailleur de pierres, qui intervenait donc dans le Domfrontais autour de 1598.

De gauche à droite :
- la Chaslerie,
- la Bouëtte à Saint-Roch-sur-Egrenne,
- Loraille à Saint-Mars-d'Egrenne.

Portes manoriales du Domfrontais.

Il faudrait compléter par la porte de la Servière à Céaucé.
Je profite de mes premiers jours de vacances universitaires pour classer tous les papiers échangés à propos des travaux à la Chaslerie (courriers avec le S.D.A.P. d'Alençon et la D.R.A.C. de Caen, courriers avec les architectes et les entreprises) que j'accumulais dans un coin d'armoire depuis des années. Ce faisant, j'ai notamment le souci de permettre à mes fils de pouvoir enfin prendre mon relais un jour prochain. J'espère seulement que la difficulté, la complexité et la densité de ces échanges ne les en dissuaderont pas.

Or, quand je découvre la liste des monuments protégés de Basse-Normandie, j'imagine qu'il doit falloir des kilomètres de rayonnages pour stocker tous les documents réputés pertinents. Et je suis submergé d'empathie pour les fonctionnaires chargés de suivre, du mieux possible, une masse aussi considérable d'informations. Donc, aussi rébarbatifs que m'apparaissent, vus de ma fenêtre, les dossiers de la Chaslerie, je me demande comment arriver à en faire partager, ou du moins comprendre, les sévères contraintes de terrain à des contrôleurs éloignés en raison de la nature des choses. C'est un vrai problème, assurément, et je suis loin d'être assuré de parvenir à le résoudre aussi bien que je le souhaiterais ou que ce serait nécessaire.

Au verso du document, une date, le 17 mars 1883 (soit un an avant l'incendie qui ravagea le logis de la Chaslerie), et la signature d'un LEVÊQUE :

L'inscription au verso du plan de 1883.

Qui était ce LEVÊQUE ? Si j'interprète ce que je vois, je note que cette signature largement lévogyre est dominée par le souci de ne pas rater l'accent circonflexe, et j'y devine un signe de hauteur dont le signataire devait escompter qu'il soit respecté par autrui comme il lui paraissait justifié. D'après la date, cet ayant-droit de GOUPIL pourrait bien être Charles, "né le 14 juillet 1823, avocat, juge et Président du Tribunal Civil de Vire, (qui) épousa le 26 avril 1864, à Tinchebray, Emilie CHANCEREL", selon l'ouvrage consacré aux RUAULT du PLESSIS VAIDIERE et à leurs alliances.

Le document est un plan aquarellé, très bien conservé, de la Chaslerie et de ses terres environnantes à l'époque. Je viens de le retrouver dans un recoin des boiseries de mon bureau, au premier étage de la tour Louis XIII. Il avait été laissé à l'intention de son successeur, moi en l'occurence, par Brigitte LEVÊQUE lorsque j'ai acheté la Chaslerie, il y a 21 ans.

En haut du plan, un croquis retient mon attention. Il est simplifié puisqu'aucun angle de la cour n'est droit en réalité mais il indique l'affectation des volumes du rez-de-chaussée à l'époque :

Le plan du rez-de-chaussée des bâtiments sur cour en 1883.

Ainsi, le bâtiment Nord abritait alors, exclusivement, une cave et des caveaux. Dans le logis, la salle à manger actuelle était alors la cuisine, tandis que le salon actuel était divisé en deux, avec une salle à manger et une chambre desservis par un couloir qui permettait d'accéder à une bibliothèque, pièce aujourd'hui inhospitalière. De l'autre côté de la cour, dans la tour Louis XIII, la pièce dont je retire actuellement les bûches était alors une seconde cuisine. Ce qu'on appelle aujourd'hui l'écurie avait bien cette fonction mais était alors divisé en deux, avec deux portes sur cour donc. Dans l'"aile de la belle-mère" actuelle, il y avait déjà les deux pièces que nous connaissons mais celle qui sert aujourd'hui de cuisine précaire était alors une cave et celle qui la jouxte (où j'ai déposé mon rameur) était une remise.

Le voisinage immédiat du manoir en 1883.

Dans le voisinage immédiat du manoir, je note particulièrement que le "Pournouët", à l'Est du manoir et entre les douves, était alors qualifié de jardin ; le circuit de l'eau était plus complet qu'aujourd'hui puisque, à la sortie des douves, l'eau se répartissait en deux bras partant d'un endroit différent de l'actuel, dont l'un des deux, aujourd'hui disparu, courait à travers les terres et parallèlement au Baudouët. Je note qu'il y avait bien alors un mur au fond de la douve Nord, celui qui est actuellement en cours de restauration et que j'appelle le "mur Ouest de la douve Nord" ; enfin, je retiens qu'il y avait bien un pont, clairement représenté sur ce plan, pour franchir le ruisseau alimentant les douves, pont dont je voudrais rétablir l'usage si j'arrive jamais à trouver les financements pour restaurer le mur d'escarpe des douves.

Par ailleurs, ce plan lève un mystère pour moi puisque j'avais lu, notamment dans le manuscrit de Louis GRAVELLE (pour les références, voir sous l'onglet "Bibliographie") qu'il y avait, au Tertre Linot une source alimentant l'abreuvoir situé au milieu de la cour du manoir mais je ne comprenais pas de quoi il s'agissait. Voici donc la réponse :

Le mystère résolu de la source du Tertre Linot.

Cette source existe toujours et explique que le jeune Maxime LEBOUTEILLER ait "coulé" le Valtra à cet endroit l'an dernier, en contrebas de l'ancienne carrière qui se trouve au bout de l'"allée principale", alors qualifiée d'Avenue. A la fin du 19ème siècle, cette source alimentait donc un petit ruisseau qui contournait le "petit bois" actuel et longeait les terres de la Thierrière avant de se jeter dans le canal d'arrivée d'eau dans les douves. Pas de trace en revanche, au moins à cette époque, d'une desserte directe de l'abreuvoir le long de l'"allée principale".
Voici les derniers plans laissés dans mon bureau par Brigitte LEVÊQUE, qui apportent quelques informations supplémentaires sur la Chaslerie, depuis sa vente comme Bien National.

1 - Un plan du début du 19ème siècle, porté sur une sorte de calque qu'a mangé par endroits l'encre utilisée ; il a été collé, il y a longtemps, sur un papier de meilleure qualité :

Plan de la 1ère moitié du 19ème siècle.

2 - Un plan que je daterais de la moitié du 19ème siècle puisqu'il fait ressortir la partition de la Chaslerie entre les deux adjudicataires de la vente comme Bien National avant qu'apparemment, un ayant-droit de GOUPIL réussisse la réunification :

Peu d'informations utiles au verso...

Le plan consécutif à la partition de la Chaslerie.

Notons sur ce 2ème plan que le canal d'arrivée d'eau aux douves a été détourné vers l'Est. Le logis, comme l'aile Ouest et le "Pournouët", était alors clairement divisé en deux lots. Le tracé actuel de la D22 y faisait son apparition (ce qui devrait permettre de dater ce document).

3 - Une copie, réalisée en 1949, du plan cadastral alors en vigueur :

Le plan est daté du 22 février 1949.

La copie du plan cadastral en vigueur en 1949.

J'apprends ici que deux bâtiments avaient été construits dans l'arrière-cour, adossés au mur du manoir au fournil. L'existence d'un pont au-dessus du canal d'arrivée d'eau dans les douves était clairement indiquée, avant même, donc, que le cours de ce canal ne soit modifié (ce qui était arrivé avant 1883, ainsi qu'on a pu le noter sur le message précédent). On peut également remarquer que la douve Sud se prolongeait derrière la charretterie. Retenons donc que ce plan était le plan cadastral encore en vigueur en 1949 mais qu'il avait été dressé avant 1883.

4 - Enfin, un plan de 1962, dressé à l'occasion d'un échange de terres auquel devait alors réfléchir Henri LEVÊQUE :

Ce document confirme qu'à l'époque, on se rappelait l'existence d'une canalisation reliant la source du Tertre Linot au manoir. J'y remarque également que la "route de Domfront à Lonlay-l'Abbaye" (actuelle D22) avait tangenté à une époque pas si lointaine l'extrémité Sud de l'Avenue de la Chaslerie.
Bonjour Monsieur,

Mes sincères félicitations pour vos travaux de restauration et pour ce "journal du chantier". Quel plaisir de suivre, presque en direct, les différentes avancées de votre entreprise !

Il est très problable que vous ayez d'ores et déjà connaissance de l'accessibilité au plan cadastral de 1824 de votre commune. Si ce n'était pas le cas, voici le lien, voir la section A.

Et pour toute autre recherche dans l'Orne...

Cordialement,

Mathieu

N.D.L.R. : Merci beaucoup, cher et mystérieux Mathieu. J'ignorais l'existence de ces liens. J'ai réussi à ouvrir le second. Donc vous nous apprenez que le cadastre encore en vigueur en 1949 datait en fait de 1824. Je comprends également que le plan que je datais du milieu du 19ème siècle (celui où apparaît la D22 et où le canal d'arrivée de l'eau dans les douves a été détourné vers l'Est) est effectivement postérieur à 1824...
Bonjour,

Il me semble qu'il y a comme une forme d'arc de décharge au-dessus de l'embrasure de tir. Lorsque cela sera nettoyé, pourriez-vous me refaire une photo ?

D'après les différentes vues du cadastre, votre avenue actuelle date de quand ?

Bonne journée !

N.D.L.R. : Vous, vous avez le coup d'oeil ! En fait, pour l'embrasure de tir qui se trouve à l'angle Sud-Ouest de la tour Louis XIII, il y a deux arcs de décharge, un sur chaque mur (les coulures blanches sont de la chaux, datant de la restauration de la charpente et de la couverture de cette tour, vers 1970 à ma connaissance).

17 avril 2012, l'arc de décharge sur la partie gauche de l'embrasure de tir, à l'angle Sud-Ouest de la tour Louis XIII.

17 avril 2012, l'arc de décharge sur la partie droite de l'embrasure de tir, à l'angle Sud-Ouest de la tour Louis XIII.

J'anticipe votre prochaine question : il n'y a pas de tel arc de décharge sur la meurtrière qui se situe à l'angle opposé de la pièce. Celle-ci devait déboucher sous le cul de l'échauguette dont on aperçoit les vestiges au Nord du manoir, accolés à la tour Louis XIII ; on peut imaginer que cette échauguette a disparu avant le milieu du 18ème siècle, lorsque le bâtiment qui se trouvait dans la cour mais à son Nord a été rasé, sans doute à la suite d'un premier incendie (avant celui qui a dévasté le logis en 1884) :

17 avril 2012, l'embrasure de tir, à l'angle Nord-Est de la tour Louis XIII.

Quant à l'Avenue, elle date sans doute de la construction du manoir puisqu'elle reliait celui-ci à Domfront. J'ai acheté à Bernard, il y a quelque temps, des terres où passait la suite de l'allée, entre les distances de 500 mètres (534, pour être précis) et 2 km environ du manoir ; j'ai restauré cette portion, et l'ai plantée de hêtres tout le long ; ceux-ci ont actuellement une cinquantaine de centimètres de hauteur. Pour ce qui est des 534 premiers mètres qui sont inscrits à l'I.S.M.H., la restauration en est toujours au stade de l'étude...
Pour nous réchauffer malgré les intempéries, à défaut de reléguer de nouveau Igor et Valentin dans la tour Louis XIII, nous allons travailler en écoutant le 4ème concerto pour piano de Sergueï PROKOFIEV !

P.S. : Non, même en musique, il n'y a vraiment pas moyen de travailler dehors avec un temps pareil ! Je suspends donc les travaux sur le mur Ouest de la douve Nord. Repli ordonné vers la tour Louis XIII, où je comprends que les morceaux de tomettes retrouvés provenaient du 1er étage (emplacement de mon bureau actuel) et avaient été précipités là lors de l'effondrement de la charpente et de la couverture de la tour, en 1931. Le revêtement du sol du rez-de-chaussée avait alors reçu le choc, de sorte qu'une partie avait dû en être arrachée lors des déblaiements ultérieurs. Le trou avait ensuite été comblé tant bien que mal. Ainsi, tout s'éclaire !

A tout instant, il se passe quelque chose à la Chaslerie ! Pour vous en convaincre, je vais vous raconter quelques-uns des évènements de ma journée.

Après le départ de Philippe JARRY, j'ai rendu visite à mon fermier, Hervé LEMOINE, pour lui demander s'il verrait un inconvénient à ce que, le cas échéant et dans le souci d'assécher la douve, je rétablisse provisoirement un fossé dans un champ que je lui loue. A l'occasion de cette visite, Hervé m'a signalé avoir vu sur internet qu'un lot de pierres était à vendre à Sourdeval (Manche). J'ai donc pu téléphoner au propriétaire, un maçon, et pris rendez-vous pour aller voir ce lot dès lundi matin ; au passage, j'ai demandé au vendeur de quel type de pierres il s'agissait ; il m'a répondu que c'était du schiste, c'est-à-dire, à première vue, une pierre qui ne conviendrait pas à la Chaslerie. Or je me rappelais avoir mis en ligne ici une carte géologique du secteur ; mais la légende en est peu accessible et je ne retrouve pas en quoi consiste le terrain classé en "bKO2". Puisque le sujet me tient à coeur, le mieux était donc d'aller y jeter un coup d'oeil dès ce soir, avant que la nuit ne tombe. Me voilà donc parti vers 19 h 30 au volant de ma Kangoo, fraîchement réparée par Maxime et que j'ai récupérée cet après-midi chez lui.

Manque de chance, entre Lonlay-l'Abbaye et Ger, en pleine cote, les voyants de la Kangoo sont passés au rouge et le véhicule s'est arrêté, en panne de nouveau, au milieu de la route. J'ai néanmoins pu me garer au point mort et à reculons, en profitant de la déclivité, au bord de la départementale et, là, j'ai eu l'idée d'appeler Maxime au secours. Il était encore chez lui et s'apprêtait à partir "en boîte" avec des copains. Il a tout de suite accepté de venir me ramener à la Chaslerie et je l'ai vu vite arriver au volant de sa Ford Fiesta, un passager à ses côtés.

Tout ceci pour dire que j'ai rapidement engagé la conversation avec le copain en question, Jonathan, qui se trouve être un jeune domfrontais titulaire d'un C.A.P. de maçonnerie et à la recherche d'un emploi en maçonnerie de pierres à l'ancienne.

Donc Jonathan fera connaissance dès lundi avec Igor et pourrait commencer à travailler à la Chaslerie à l'essai à partir de mercredi.

P.S. du 6 mai 2012 : J'ai retrouvé un message du 19 octobre 2010 sous l'onglet "Sujets divers" qui donne la légende des cartes géologiques du secteur. Donc la grande zone verte, marquée "bK02", représente des "roches métamorphiques du Briovérien". Le maçon à qui j'ai parlé hier au téléphone avait raison, c'est bien une pierre schisteuse. J'observe cependant qu'il y en a de ce type précis dans le sol à moins d'un kilomètre au Nord de la Chaslerie, de l'autre côté de la Richardière, puisque le banc s'étend entre l'Est et l'Ouest le long du synclinal Domfront-Mortain ; c'est ce qui explique la présence de ce même schiste à Sourdeval, c'est-à-dire à une trentaine de kilomètres au Nord-Ouest de la Chaslerie. Donc cela vaudra la peine que j'aille demain, comme prévu, examiner ce lot de plus près...

Lucyna GAUTIER vient de me transmettre son avant-projet de demande d'autorisation de lancement des travaux de restauration du mur d'escarpe des douves. J'en extrais les documents suivants :

Le rapport de Lucyna.

L'état actuel.

L'état projeté.

Lucyna me précise qu'elle doit encore réfléchir au niveau des chantepleures afin qu'elles ne se retrouvent pas sous l'eau, une fois la douve remplie ; de mon côté, j'imagine qu'un système de siphon, comme dans les toilettes, pourrait éventuellement faire l'affaire ; il faudrait y réfléchir.

J'aimerais que la première tranche de travaux prévoie également les premiers rangs de pierre au-dessus des fondations. Il faudrait en effet que j'aie davantage de latitude encore dans l'organisation du chantier, je veux dire en termes de calendrier.

Je montrerai ces documents cet après-midi à M. SACCO, de l'entreprise PAVY, afin qu'il établisse un devis pour la restauration des douves. La D.R.A.C. nous demande en effet de prévoir le nombre d'heures de tâcheron nécessaire et on a vu, encore la semaine dernière, toute la difficulté qu'il y a à programmer des bornes supérieures en ce domaine ; le devis d'une entreprise ayant pignon sur rue, comme PAVY, devrait nous y aider ; c'est en tout cas notre hypothèse.

Je précise que je laisserai M. SACCO chiffrer ces travaux comme il l'entend. Je lui ai cependant demandé ce service car c'est lui qui devrait intervenir, cet automne j'espère, pour restaurer les marches cassées du grand escalier du logis de la Chaslerie.

L'Avenue de la Chaslerie avant remise en état.

Lucyna vient également de me transmettre son avant-projet sur la remise en état de l'avenue de la Chaslerie :

Le rapport de présentation.

L'état actuel.

L'état projeté.

Mes principales demandes de rectification sont les suivantes :
- la longueur à restaurer est de 534 m et non de 489,5 ;
- sur la coupe AA, les fossés sont, dans les deux cas, à l'extérieur des talus et non à l'intérieur ;
- je préfèrerais conserver le macadam actuel, en le recouvrant de terre et d'herbe, ceci afin de permettre à deux véhicules de se croiser sans que l'un, au moins, ne s'enlise.

Lucyna me dit qu'il faudrait un permis de construire pour ce travail ; je trouverais cela excessif ; d'ailleurs, le S.D.A.P. ne m'a jamais parlé, en la matière, que d'autorisation. Lucyna doit donc vérifier cette question auprès du S.D.A.P.

Bien que cela ne me concerne pas directement, je pense qu'il serait bon que le S.D.A.P. étende la protection de l'avenue aux premières centaines de mètres suivantes ; sinon, c'est le très beau muret de pierres sèches photographié par Lucyna qui risquerait de disparaître, étant entendu que le fermier du propriétaire voisin est une brute inculte qui ratiboise tous les talus du secteur. Il serait très fâcheux que ce vestige vénérable soit également victime de la folie destructrice du même énergumène barbare, uniquement préoccupé de son plus grand profit personnel ! Or le risque est avéré, comme cet abruti l'a déjà montré moultes fois à Saint-Bômer puis, hélas et depuis qu'il y sévit, à La Haute Chapelle.

De temps à autre, j'aime me promener sur votre site, j'y trouve des informations fort intéressantes, sous une plume fine et drôle, digne du "personnage atypique"... (pique et pique!), parfois mélancolique, nostalgique, rude aussi lorsque l'hiver passe en ces lieux avec pour seule protection du froid vos chères pierres, sans compter sur vos Internautes qui ajoutent une note humoristique qui est loin de nous déplaire...
J'adore !
Donc en vous lisant, je vois que vous ne perdez jamais votre oeil fouineur pour acquérir la pierre de seuil de la mairie de Saint-Bômer-les-Forges, village de mon enfance, que j'ai foulée de mes petits pas dès les années 1957...
Permetttez-moi de vous demander quel emplacement vous avez réservé à cette relique bohamadienne...

N.D.L.R. : "De temps à autre", dites-vous ? Hum, il me semble que c'est quand même un peu plus souvent... Et "1957" ? Il doit y avoir une faute de frappe car vous faites beaucoup plus jeune que cela ;-)))
La pierre en question sert désormais de seuil à la ferme, sur son pignon Sud (voir notamment, sous l'onglet "Journal du chantier" les messages des 20 et 29 octobre 2010, 8 et 9 novembre 2010).