Message #45381

En fait, l'effort le plus utile à partir des trois retranscriptions de mémoire par Eric YVARD est de se demander si, au moment où ces documents ont été rédigés, soit entre 1716 et 1722, ce que j'appelle "l'aile en retour" avait déjà disparu ou était encore présente, devant ce qui est devenu le "bâtiment Nord".

A ce sujet, un indice qui me met la puce à l'oreille est fourni par le document que je n'ai pas encore commenté, à savoir l'inventaire du 2 juillet 1716. J'y lis en effet que, dans la chambre où est décédé Jacques de LEDIN, ont été trouvés :
- "deux petits chenais étant de la cheminée de laditte chambre" (bas de la page 3 de la retranscription)
- et "un rideau de toille blanche servante à la croisée deladitte chambre quy donne sur le jardin dudit lieu avec six escrans de carton" (avant-dernier paragraphe de cette même page 3).

A ce stade, et si elle était à l'étage, cette chambre aurait pu se trouver dans les deux pièces dotées là d'une cheminée, à savoir :
- mon ancienne chambre, dans la moitié Nord, au-dessus de l'actuelle salle-à-manger (en travaux lourds actuellement) et ancienne cuisine ;
- celle que j'appelle "la pièce dévastée", au-dessus du salon actuel, étant entendu que cette pièce avait dû être divisée en deux chambres, l'une, dotée d'une cheminée, dans la moitié Nord de ladite "pièce dévastée", l'autre, sans cheminée et dans sa moitié Sud.

Si cette chambre était au rez-de-chaussée, elle aurait été dans la moitié Nord du salon actuel.

Si l'on fait l'hypothèse que l'"aile en retour" existait encore en 1716, le choix entre ces trois implantations est indécis à ce stade de l'exploitation du dernier inventaire fourni car les chambres (supposées) de la moitié Sud étaient séparées de la cour par - on peut l'imaginer - un corridor, donc ne pouvaient en tout état de cause avoir qu'une fenêtre.

Néanmoins, première conclusion, le "jardin dudit lieu", visible de la fenêtre équipée d'un rideau et de ces six écrans de carton, est ce que nous appelons désormais le "Pournouët", c'est-à-dire ce terrain de 120 mètres de long et d'environ un hectare qui borde le logis à l'Est et est entouré par les trois douves que nous savons.

Mais nous disposons d'un autre indice.

De même que dans l'autre inventaire de 1716, il est fait état ici de la "chambre estant sur la cuisine". Il en est fait état indépendamment de la "chambre où est décédé ledit feu seigneur de la Challerie". Ces deux pièces donnent en effet lieu à des visites séparées donc sont différentes. Ceci exclut par conséquent que Jacques de LEDIN ait pu rendre l'âme dans mon ancienne chambre. Sauf à trouver un nouvel indice qui nous aurait échappé à ce stade, à propos de la "chambre estant sur la cuisine" ou à propos de la cuisine elle-même, nous n'en saurons pas davantage sur la (ou les) fenêtre(s) de mon ancienne chambre, donc sur la présence alors ou non des fenêtres Ouest actuelles, donc sur la présence ou non de l'"aile en retour".

Le champ de nos rêveries en prend un coup et nous devons nous concentrer sur d'autres sujets.

Voyons ce qu'il en est de l'emplacement de la chambre où est mort Jacques de LEDIN. Nous n'avons donc plus que deux hypothèses à creuser :
- la moitié Nord du salon actuel, au rez-de-chaussée du logis,
- et la moitié Nord de la "pièce dévastée actuelle", juste au-dessus de cette dernière.

On peut imaginer que ces deux dernières pièces auraient eu le même plan. Donc une porte, donnant sur un corridor aux fenêtres donnant sur la cour, et une fenêtre chacune, en plus de la cheminée. Donc on ne peut rien tirer de la mention d'"unne tapisserie estant autour de laditte chambre de coulleur verte et rouge du pot de hongris se consistant en quatre piesse et demie" (bas de la page 2) :



(A suivre)

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