Architecture-M.O.

Régis FOUILLEUL est venu, cette après-midi, mettre en marche la chaudière au fioul qui dessert le bâtiment Nord.

N'ayant pas réussi à la faire fonctionner, je pensais que la panne provenait de la présence de bulles d'air dans les circuits qu'il suffirait dès lors de purger.

En réalité, Régis a constaté qu'au lieu du fioul, la chaudière pompait de l'eau de la citerne à fioul. La citerne et les tuyaux en sortant ont dû être malmenés pendant les récents travaux de la "terrasse n°2". Donc l'eau de pluie a pénétré dans la cuve et, étant plus dense que le fioul, s'est accumulée dans son fond. De la sorte, quand le tuyau d'alimentation de la chaudière tirait du liquide, c'est de l'eau qui venait.

Il faudra bien sûr éliminer, en la pompant, cette eau intempestive du fond de la cuve. Dans l'immédiat, Régis a relevé le tuyau d'alimentation, de manière à ce qu'il ne soit plus collé au fond de la cuve, mais aspire le liquide au milieu de la citerne.

Donc ce soir, le chauffage fonctionne. Et, lundi, il faudra que je contacte "Madeline" pour vider l'eau.
Hier soir, au cours du dîner que nous nous sommes offert à "La terrasse" à Bagnoles-de-l'Orne (excellente cuisine familiale ; un peu chérot pour mon budget ; il faut réserver à l'avance car ce restaurant est généralement bondé), Carole n'a pas manqué de m'interroger sur mes projets pour la cour du manoir favori. Elle rêve de plates-bandes fleuries, voire d'un arbuste au milieu de la cour. Ma proposition d'implanter un potager dans un coin de la cour avait vite été rejetée, trop de boulot (et le fait est que ce n'est pas moi qui m'en chargerais) ; donc il n'en fut pas question.

J'ai dû lui révéler (puisqu'elle ne consulte quasiment jamais - du moins, c'est ce qu'elle prétend - le site favori, ce qui est quand même un comble) qu'il n'y aura plus de plates-bandes le long des murs car j'ai dû les remplacer par des "trottoirs". J'ai essayé de lui expliquer pourquoi ces "trottoirs" seraient de largeurs différentes selon les murs qu'ils bordent (ou borderont). A mon soulagement, la conversation a vite dérivé vers d'autres sujets. Mais il faudra que, lorsque le jour sera revenu, je lui fasse faire un tour du chantier favori afin de lui expliquer un peu du pourquoi et du comment de mes choix.
Dès son arrivée au manoir favori, avant-hier soir, Carole a réitéré l'affirmation que, si j'empêche "ses hirondelles" de revenir pondre au rez-de-chaussée de la tour Louis XIII, ce serait un "casus belli".
J'ai répondu : "Alors, bellum !".

Le séjour commençait bien.

On n'imagine pas à quel point ces bestioles sont salissantes. Qu'elles aillent donc faire leurs cochoncetés ailleurs, par exemple sous la charretterie ! (Et on se marrera lorsque Carole découvrira comment son carrosse aura été décoré...).
Votre épouse a raison, rien n'empêche d'insérer des plates-bandes à un autre endroit, tout autour de la cour pour en respecter la géométrie. Ça permettrait une lecture facile et serait très harmonieux. Ou alors, pour les mêmes raisons, partir du bassin central pour créer un décor qui mettrait l'ensemble en valeur.

Pour vous en convaincre, voyez ces quelques photos. Faut écouter les filles de temps en temps !

- à Saint-Jacques-de-Compostelle :


- à l'abbaye de Senones (Vosges) :


- à Bourg-en-Bresse, au monastère royal de Brou :


- au monastère de Brucourt :


- à l'abbaye de Fontevraud :


- à Penhurst Place :


- à l'abbaye de Fontenay (Côte-d'Or) :


- à l'abbaye aux Hommes, à Caen :


- à Westminster Abbey :


- à Orval :


- à l'abbaye de Valloires :


J'aime beaucoup la vue de Senones. Ou encore celle de Brou. Avec des petits buis qui finissent de définir la structure, c'est sobre et ravissant. Manorial, quoi ! Valloires est également très belle.

N.D.L.R. : Merci pour cette intéressante contribution qui me donne quand même l'impression que vous voulez m'enfermer dans un monastère. Il faudrait alors, peut-il sembler et si je puis me permettre, que ce soit dans la catégorie des moines paillards.
Pensez également au village de Sully :


N.D.L.R. : Merci beaucoup pour cet exemple.

J'aime beaucoup que le fan-club fasse montre d'émulation pour communiquer ses idées.

Ceci dit, notre cour favorite est assez petite (de l'ordre de 25 mètres de côté) et de forme irrégulière. En plus, sa partie Sud ne voit guère le soleil, arrêté par le mur des passages charretier et piétonnier.
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Voici le lot de granits que j'avais repéré il y a quelques jours et que son propriétaire paraît disposé à me céder, ce dont je le remercie :

4 novembre 2019.

4 novembre 2019.

4 novembre 2019.

4 novembre 2019.

Une fois passées au kärcher et, si nécessaire, retaillées, ces pierres devraient notamment pouvoir aider Igor à donner meilleur aspect aux seuils du bâtiment Nord et du logis.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 7 Novembre 2019
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis - Bâtiment Nord
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Le dernier vendeur de pavés prétend qu'il m'en a livrés pour 162 m2. Notez la précision.

Quelle bonne blague ! Voici les pavés en question dans la cour, mêlés à une partie de ceux achetés à La Ferté-Macé au début de l'été et qui s'avèrent de meilleure qualité :

7 novembre 2019.

7 novembre 2019.

Le conducteur du camion avait raison, il n'en a pas livrés pour plus de 110 m2 (en comptant large).

P.S. (du 3 décembre 2019 à 2 heures 20) : Message rendu public à l'instant.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 7 Novembre 2019
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Tour Louis XIII
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Igor me fait remarquer ce matin que le linteau de la cheminée bricolée (et incomplète, ce qui me déplaît) au rez-de-chaussée de la tour Louis XIII est cassé en son milieu et qu'il avait été très mal réparé :

7 novembre 2019.

7 novembre 2019.

Il va falloir remédier à tout cela. Quelques jours de pluie seront ainsi employés.

Donc, puisqu'on va devoir démonter une bonne partie de la hotte, je donne priorité ce matin au bouchage du premier trou résiduel du dallage :

7 novembre 2019.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 7 Novembre 2019
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Tour Louis XIII
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Magnifique travail d'Igor aujourd'hui, au rez-de-chaussée de la tour Louis XIII.

Il a réussi à suturer impeccablement le "gros trou n°1"...

7 novembre 2019.

...et a commencé à traiter de même le "gros trou n°2" :

7 novembre 2019.

Ce travail est d'autant plus remarquable qu'il faut tailler des granits un à un pour qu'ils s'adaptent aux trous à boucher tout en donnant l'impression de faire partie du même lot que les pierres voisines.

Hélas la disqueuse a lâché en cours de journée. C'est la quatrième fois depuis le début de l'été, c'est-à-dire depuis qu'elle a été utilisée à tailler certains pavés des "trottoirs". Le vendeur de cet engin de marque "Makita", la "Maison.fr" de Domfront, va commencer à nous connaître.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 9 Novembre 2019
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Electricité - Tour Louis XIII
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Ludo est venu ce matin poursuivre les travaux d'électrification du rez-de-chaussée de la tour Louis XIII. Des gaines avaient été disposées sur le sol avant son dallage. Il s'agit désormais de les utiliser :

9 novembre 2019.

9 novembre 2019.

9 novembre 2019.

9 novembre 2019.

Comme on le voit, les fils slaloment entre les pierres, pour ne pas avoir à trop abîmer ces dernières.

J'envisage néanmoins de faire enduire à la chaux les murs de cette pièce. Avec ses maçonneries assainies par les "trottoirs" et autres drainages, son beau dallage "sui generis" presque complet et bientôt, j'espère, une cheminée restaurée, ce sera une très belle pièce, soit pour un billard, soit même pour une chambre.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 12 Novembre 2019
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Bâtiment Nord
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Igor a passé la journée à tailler des granits pour boucher les ouvertures de la "terrasse n°2" :

12 novembre 2018.

Il me montre ici comment il a procédé sous les dalles destinées à rester facilement amovibles :

12 novembre 2018.

Le dispositif en inox du grand regard a dû être enfoncé plus profondément sous ladite terrasse :

12 novembre 2018.

Le profil des pierres a dû être adapté au dispositif métallique :

12 novembre 2018.

Alors que la nuit était en train de tomber, il me montrait encore les raffinements de son travail :

12 novembre 2018.

Il sera absent demain donc pense terminer ces tâches jeudi (au renforcement d'une pièce en inox près).
La bonne nouvelle du jour est une grande nouvelle pour notre chantier favori : il s'est tenu aujourd'hui, à la Chaslerie, une réunion de chantier normale ! Cela fait plus de deux ans et demi que ce n'était pas arrivé.

M. LESCROART était présent, en sa qualité d'assistant du maître d'ouvrage, ainsi que Sébastien LEBOISNE, le menuisier, et Robert HOGUE, le ferronnier. La conservation régionale était représentée par mon interlocuteur habituel et favori, grand expert en matière de menuiseries extérieures (j'observe que son site internet - un travail de bénédictin très réussi - a beaucoup évolué depuis ma dernière visite qui doit remonter à deux ans, de mémoire). La nouvelle architecte du patrimoine (celle recommandée par Arnaud PAQUIN ; elle m'a demandé de ne pas citer son nom) nous a présenté ses dessins et a dialogué devant moi avec les artisans et les autres participants. Ces débats étaient très techniques et ont permis de régler tous les problèmes relevés.

Il m'a été posé quelques questions, notamment de savoir si les impostes des fenêtres (toutes au rez-de-chaussée du logis) devraient être ouvrables ou non ; j'ai répondu que oui, afin de faciliter le lavage des vitres. De même, j'ai demandé qu'il n'y ait pas de volets intérieurs aux fenêtres de la cage d'escalier, sauf à celle du rez-de-chaussée (donnant sur les jardins).

Ont ainsi été passées en revue toutes les fenêtres des tranches 1 et 2 de la restauration des menuiseries extérieures du logis mais aussi les lucarnes du colombier (mon idée de donner à la lucarne Sud un aspect évoquant l'ancien usage du lieu a été retoquée) et des écuries.

A propos des menuiseries métalliques des meurtrières, j'ai rappelé qu'à ma connaissance, il n'y avait dans le secteur qu'un artisan capable de les réaliser, la S.A.R.L. PICARD. M. HOGUE m'a signalé qu'Alexandre GURY, déjà intervenu de façon très satisfaisante à la Chaslerie en relais de Roland FORNARI, saurait également traiter cette question.

La réunion s'est poursuivie par une visite du chantier car seront également restaurées par cette nouvelle architecte du patrimoine et ces artisans :
- la porte entre l'arrière-cuisine et l'arrière-cour, qui sera d'un modèle fortement inspiré de celui de la porte du logis sur la terrasse, cette dernière telle que magnifiquement restaurée par Pascal BRESSON en 2014 sous le contrôle de Benoît MAFFRE ; j'ai toutefois demandé qu'y soit incorporé un judas ;
- la porte extérieure du 1er étage de la tour Louis XIII ; à cet endroit, la porte actuelle, qui est mourante et déjà très bricolée, sera remplacée par une nouvelle porte à dessiner
- et, bien sûr, la porte principale du logis ; à ce propos, toutes les hypothèses ont été envisagées et il est finalement prévu que le linteau ne devrait pas être abaissé et que l'architecte proposera de nouveaux dessins, sans doute d'une porte à deux battants comme actuellement ; la barre de porte sera restaurée mais n'aura pas de nécessité fonctionnelle.

Je signale que, si le heurtoir acheté dernièrement aux enchères à Vire a beaucoup plu à l'ensemble des participants et a été déclaré digne d'orner la porte principale du logis, les targettes, achetées à la même vente, ont été jugées trop volumineuses pour la porte entre l'arrière-cuisine et l'arrière-cour et plutôt proportionnées à une porte cochère (avis aux amateurs, je suis donc prêt à les céder).

Enfin, la restauration des "poutres pourries" au premier étage du logis a été évoquée, pour laquelle il est prévu une restauration à l'identique qui serait subventionnable au titre des monuments classés.

A noter que, lors de la visite du salon, il m'a été demandé tout particulièrement de ne rien y entreprendre sur les boiseries intérieures avant d'avoir sollicité et obtenu le feu vert de la D.R.A.C. Utile rappel pour moi car on se souvient que, dans le cadre de la mise en place espérée du chauffage par le sol, j'envisageais de faire disparaître ces boiseries qui m'ont toujours semblé de mauvaises qualités de matériaux, d'inspiration et d'exécution, ne serait-ce que parce qu'elles font partie des travaux réalisées par mon prédécesseur des années 1950, travaux que j'ai de longue date pris en grippe, à juste titre selon moi. La nouvelle architecte du patrimoine est au contraire d'avis qu'il faut se demander si ces menuiseries ne mériteraient pas d'être sauvées, quitte à y envisager d'assez importantes modifications, comme sous les fenêtres ou en matière de logements des volets intérieurs. J'ai conclu cette partie du débat en disant que, de toutes façons, j'entendais laisser ce choix à la charge de mes successeurs, non sans ajouter qu'en tout état de cause, Carole sera heureuse que ces boiseries soient, au moins dans l'immédiat, mises à l'abri de ma furie restauratrice (je rappelle à toutes fins utiles que ces boiseries proviennent d'un appartement du début de la IIIème République du quartier de la rue et du square de l'Alboni à Paris, dont mes prédécesseurs avaient hérité, avec beaucoup d'autres biens dans le même quartier, du fait de leur alliance avec les fameux (?) GOUPIL, bâtisseurs du mastoc château de Tessé-la-Madeleine, planté là en face du château de Couterne, et avec une tour de plus, pour des raisons bien connues de mes services).

Comme on approchait de deux heures de l'après-midi, j'ai emmené déjeuner à la pizzeria de Domfront ceux de mes hôtes qui en avaient encore le temps. Nous y avons agréablement devisé de sujets divers, notamment des derniers propos du général GEORGELIN qui, comme on pouvait s'y attendre, émeuvent beaucoup et même révoltent les professionnels du patrimoine, toutes catégories confondues.

P.S. (à 9 heures) : Je m'aperçois que l'architecte a laissé à ma disposition, dans la cuisine (ou la pièce en faisant fonction) de notre manoir favori, un jeu des plans et dessins qui ont été étudiés hier. Je l'en remercie. Bien que le papier en soit de grandes dimensions, je tâcherai d'en scanner des morceaux afin de les mettre en ligne, ceci aux simples fins habituelles de documentation.

P.S. 2 (à 10 h 30) : J'ai omis de consigner que j'ai entraîné mes hôtes sous les combles de la tour Louis XIII. Ils ont pu y constater que les lucarnes et leurs alentours, bien que restaurés dans les années 1970 (très mal de mon point de vue), auraient besoin d'être changés.

De façon plus générale, il y aurait lieu de traiter, au-delà des lucarnes, toutes les ouvertures de l'aile Ouest. De quoi nourrir des tranches 4 et 5 de restauration des menuiseries extérieures de notre manoir favori. A ce stade de nos rapports, je pense que l'architecte du patrimoine venue hier présente toutes garanties de savoir prendre en charge cela aussi de la meilleure façon.
La mauvaise nouvelle d'hier est que j'ai reçu, juste avant que ne commence la réunion de chantier, une lettre recommandée du bureau d'études m'annonçant qu'il a mis fin à la mission que je lui avais confiée en juin dernier.

Je mettrai cette lettre en ligne en même temps que la réponse que je vais préparer au cours des prochains jours.

Voici une tuile importante à mon échelle et dont je me serais bien passé, ne serait-ce que parce qu'elle va beaucoup compliquer la tâche d'Igor dont le temps de présence ici est limité (son C.D.D. avec l'APIJOMM devant expirer fin février prochain).
Il gèle ce matin, pour la première fois de la saison. Guguss (re ?)découvre la vie en blanc :

15 novembre 2019.

Carole me rappelle qu'il faudrait protéger les tuyaux d'eau exposés. Ce serait de même le moment que j'aille mettre hors gel le fournil de la ferme.