Architecture-M.O.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 31 Décembre 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Ferronnerie - Menuiserie - Logis
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Pour qui sait lire entre les lignes et, surtout, connaît un peu le dossier, le courriel que j'ai reçu vendredi du dernier architecte du patrimoine auquel j'ai dû recourir contient quatre critiques marquées (avec peut-être un sous-entendu significatif) des préconisations officielles de son prédécesseur à propos de la restauration des menuiseries extérieures du logis. Je parle ici de l'étude préalable que l'on sait et de la documentation au timbre du précédent architecte du patrimoine qui l'a complétée et a reçu l'accord de la D.R.A.C.

Je relève en effet dans ce courriel les affirmations suivantes :

- "je vous rappelle ici l’(aller) et retour près d’Angers chez Fermanoir pour éprouver avec vous la médiocre qualité des ferronneries prévues au devis initial."
Oralement, le dernier architecte du patrimoine auquel j'ai dû recourir attribuait à son prédécesseur la préconisation de ce ferronnier.
Le changement de ferronnier, au profit de l'"Atelier des métaux", a été approuvé oralement par la D.R.A.C. lors de la réunion de chantier du 15 novembre dernier. C'est du moins ce que j'ai retenu, en l'absence de compte rendu de l'architecte.

- "Notons que le prototype présenté (par M. Leboisne lors de la réunion de chantier du 15 novembre dernier) était lui-même réalisé selon les remarques que j’avais formulées et les marquées sur l’épure (en particulier concernant les largeurs de petit bois) à la Chaslerie lors d’un premier rendez-vous, et à l’atelier de Monsieur Leboisne dans un second temps."
En fait de "premier rendez-vous", il s'agissait de la première réunion de chantier, en juin dernier, réunion dont on attend toujours le compte rendu, document promis maintes fois.
Ainsi les largeurs des petits bois ont dû être changées car elles n'étaient pas compatibles avec l'épaisseur du vitrage retenu. La D.R.A.C., présente lors de la seconde réunion de chantier, celle du 15 novembre, a pu être informée oralement de cette adaptation et, si ma mémoire est bonne en l'absence de tout compte rendu de cette seconde réunion dressé par l'architecte, y donner de même son accord.

- A propos de la réunion du 17 décembre dernier à l'"Atelier des métaux" : "il a fallu organiser un rendez-vous chez le ferronnier à Lavaley pour étudier une difficulté de réalisation du ferrage des volets sur les bâtis, étant donné que ces derniers présentaient une dimension insuffisante en largeur (en raison des feuillures de maçonnerie et d’un recul d’ébrasement trop mince, de l’ordre de 3 à 4 cm relevés sur place par le menuisier, relevé incompatible avec les plans établis par mon confrère en phase projet)."
Cette difficulté était apparue lors de la précédente réunion qui s'était tenue, audit "Atelier des métaux" et malgré une invitation, en l'absence du dernier architecte du patrimoine auquel j'ai dû recourir, de sorte que nous lui avions demandé d'en organiser une autre et d'y venir pour confirmer la difficulté rencontrée et valider la proposition de correction à laquelle étaient parvenus seuls le menuisier et le ferronnier.
Ainsi fut fait, dans les conditions que l'on sait, le 17 décembre dernier, sans qu'à ma connaissance la D.R.A.C. n'en ait été informée convenablement par l'architecte, donc n'ait été mise en position de donner son accord.
Reste à savoir à qui attribuer la "dimension insuffisante en largeur" en question :
. au précédent architecte du patrimoine qui aurait mal pris les mesures sur cet élément essentiel du "projet", ce qui serait d'autant plus cocasse que cet individu ne se privait pas de critiquer les erreurs des relevés sur le terrain de son propre prédécesseur, elle-même architecte du patrimoine ;
. ou bien au travail du maçon, pourtant intervenu sous le contrôle du dernier architecte du patrimoine auquel j'ai dû recourir ; dans ce cas, l'erreur serait imputable à ce dernier, qui se tirerait ainsi une balle dans le pied ; la chose n'est pas impossible puisque la D.R.A.C. a relevé, le 15 novembre dernier, une particularité non satisfaisante de la nouvelle feuillure de la fenêtre du rez-de-chaussée de la tour Sud-Ouest, également réalisée sur les instructions, seulement orales comme toujours avec mon chantier, dudit architecte du patrimoine.

- A propos de la même réunion du 17 décembre, "Cette réunion de mise au point technique cependant s’est tenue et pendant une bonne heure et nous à fait conclure à la pose de volets dissociés pour les vantaux bas et impostes, ferrés directement sur les vantaux et non plus sur les bâtis, ce qui change notablement le projet prévu initialement."
Ce "changement notable" peut-il être documenté par écrit pour le bon ordre du dossier d'autorisation de la D.R.A.C. ou bien le menuisier devra-t-il commencer la fabrication sans instruction écrite précise, ce qui rendrait impossible le "contrôle scientifique et technique" de son travail ? Ou bien devrai-je rechercher un nouvel architecte du patrimoine pour confirmer ou infirmer ce diagnostic avant tout début de fabrication, ce qui serait d'autant plus plaisant pour moi que le menuisier a été réglé il y a un an, pour m'éviter certains désagréments attendus de la mise en place du "prélèvement à la source" ?

Et voici comment, après avoir dû financer une lente et coûteuse étude préalable apparue à l'usage truffée d'erreurs essentielles sur l'objet-même du projet (erreurs essentielles nullement corrigées sur les plans détaillés du même architecte établis en appui de la demande d'autorisation de travaux qui fut accordée), je risque de me retrouver devoir reporter une nouvelle fois le démarrage de la fabrication des premières menuiseries extérieures du logis.

Quant à la deuxième tranche, il est possible que la D.R.A.C. excipe, à tout le moins, de l'absence de documentation écrite suffisante du dernier architecte relative aux changements apportés au "projet initial" pour différer la subvention correspondante. Ces changements m'apparaissent pourtant justifiés et nécessaires.

Vu de ma fenêtre, ce sont là quelques-unes des joies que l'on éprouve quand on cherche à respecter les textes en se faisant assister, comme les textes y obligent, du moins pour les parties classées, d'un membre d'une corporation bénéficiant d'un monopole légal. Me sera-t-il permis d'écrire que l'on souhaiterait que cette corporation fût plus étroitement contrôlée, en tout cas plus respectueuse des intérêts de ses clients, les maîtres d'ouvrage propriétaires d'un monument historique, qui, en l'état des textes, sont encore sa chasse gardée ?
Mon voisin et ami François LAUTOUR viendra me donner son avis sur la possibilité de tirer parti des forages récents pour alimenter, dans de bonnes conditions d'exploitation, un dispositif de chauffage par aquathermie.

En l'état du dossier, la question ne me semble pas évidente et je ne voudrais pas m'engager dans des investissements aussi coûteux sans avoir vérifié, autant que faire se peut, que je ne vais pas me retrouver planté.
François LAUTOUR m'a rendu visite ce matin. Je lui ai montré les forages, en ai détaillé les résultats, tels du moins que je les connais, puis lui ai fait lire le devis d'un plombier.

Selon lui, je n'ai pas de souci à me faire à propos d'un chauffage par aquathermie réalisé dans de telles conditions.
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On a pu noter que, de temps à autre, et notamment quand la relation avec l'un de ses représentants se tend, je donne un coup de griffe en direction de ce que j'appelle une corporation bénéficiant d'un monopole légal sur sa chasse gardée. Je veux parler des architectes du patrimoine et assimilés et de leurs rapports avec les propriétaires de monuments historiques.

On peut imaginer qu'au-delà des effets de manche et autres moulinets, j'aie une sensibilité particulière à ce sujet.

Or, je le confesse, c'est exact.
En début de carrière, alors que j'étais en poste à la direction du Trésor au "bureau du marché financier", j'ai eu à connaître du "monopole des agents de change" puisque j'étais alors l'énarque le moins gradé en charge de leur tutelle. A l'époque, les cotations boursières avaient lieu à l'heure du déjeuner seulement. Pour la bonne et simple raison qu'au XIXème siècle, lorsque tout ce bazar avait été institué, la malle-poste de Lyon, chargée d'ordres de bourse comme on l'imagine, n'arrivait devant le Palais Brongniart qu'à l'heure où les bons pères de famille mettaient les pieds sous la table. Autant dire la belle époque.
A titre personnel, j'avais, dans ce cadre, développé à l'égard de ladite corporation des sentiments plutôt favorables, par exemple en meublant mes loisirs par la lecture de la saga des BOUSSARDEL de Philippe HERIAT (je crois y avoir fait allusion ici il y a peu, à la suite de la visite d'un château normand de la famille FAUCHIER-MAGNAN).
Surtout, j'ai puissamment aidé à la fortune de mes ouailles lorsque, en 1978 (il y a déjà plus de quarante ans...), j'ai été l'homme de base très actif de la "loi MONORY". Dans la foulée, j'ai été propulsé rapporteur général de la "commission chargée de moderniser les techniques de cotation, d'échange et de conservation des valeurs mobilières" ("commission PEROUSE") qui a abouti à la mise en place en France du "marché continu" et à la "dématérialisation des valeurs mobilières", deux préalables au "big bang" par lequel les banques ont pris le contrôle des agents de change, permettant au passage à ces derniers de se faire, comme si c'était encore nécessaire, des couilles en or.

Donc voilà. Je n'ai pas de mal à plaquer sur la corporations des architectes du patrimoine et assimilés la problématique des agents de change, telle que je viens de la résumer à très grands traits.

Tout cela pour dire que j'aimerais bien qu'une fois que les pouvoirs publics ont octroyé à un ancien de l'"Ecole de Chaillot" le fameux label, ils n'oublient pas de vérifier, de temps à autre, si ce personnage fait bien son boulot. Je précise que, pour ce qui me concerne, je ne demanderais guère plus qu'un contrôle minimum. Après tout, il faut bien que tout le monde vive. Mais quand même...
Igor, en vacances cette semaine, m'a proposé de venir nous donner un coup de main à la Chaslerie. J'ai tout de suite accepté.

Je me suis dit qu'il pourrait finir de gratter les restes de ciment sur les murs du troisième étage du colombier et creuser à la mini-pelle les fossés pour enterrer les tuyaux bleus du foreur.

En ce qui concerne les restes de ciment à gratter et autres interventions en maçonnerie du 3ème étage du colombier, l'architecte m'a confirmé depuis la mi-novembre que ces travaux, s'inscrivant dans le droit fil de mes efforts antérieurs pour faire disparaître les horreurs manifestes de mes prédécesseurs, ne nécessitent pas d'autorisation particulière.

Donc Igor a pu commencer, dès aujourd'hui, par faire tomber l'enduit de ciment autour de la fenêtre Nord-Oust :

7 janvier 2019.

On s'est alors aperçu qu'il serait trop difficile de remplacer par des pierres les parpaings de béton disposés autour des fenêtres lorsqu'elles ont été percées. Je me bornerai donc là, pour l'essentiel, à substituer de la chaux au ciment des éveils, ce qui permettra de ne pas tout casser à cet endroit :

7 janvier 2019.

7 janvier 2019.

Par ailleurs, ne pouvant décemment pas garder le ciment et la brique creuse de la niche du coin Nord-Ouest de la pièce, j'ai demandé à Igor de les faire sauter...

7 janvier 2019.

7 janvier 2019.

... mais là, nous avons eu la surprise de tomber sur une feuillure en bonne qualité de maçonnerie de pierres...

7 janvier 2019.

7 janvier 2019.

... avec des pierres de seuil convenablement agencées...

7 janvier 2019.

... de sorte que j'ai décidé de ne pas faire disparaître cette niche mais de la conserver pour y installer, le moment venu, un rangement de menuiserie. Je comprends en effet que cette niche était une porte, trop basse pour pouvoir être utilisée en tant que telle de nos jours, qui a été percée et proprement maçonnée dans le courant du XIXème siècle, lorsque d'anciens trous de colombe ont fait les frais de cette opération. Cette porte basse a été bouchée et salopée dans les années 1950, lorsque a été percée la porte centrale qui demeurera, comme l'a prévu le projet de juillet dernier de l'architecte. Conclusion : je ne vais guère rétablir les trous de colombe initiaux dans la moitié Ouest du mur Nord du colombier. Juste remettre un peu d'ordre dans ceux qui entourent la niche de cette partie du mur.

En revanche, il est confirmé que la niche Nord-Est est bien, en totalité, une saloperie bâclée des années 1950. Donc là, pas de quartier : on fera disparaître cette horreur et on rétablira à sa place les trous de colombe envolés :

7 janvier 2019.

J'ai demandé hier soir au foreur comment procéder pour enterrer les tuyaux d'évacuation des puits.

Voici sa réponse, ce matin :

(Début de citation)

Tout d'abord, les tuyaux de forage peuvent effectivement être enterrés mais les tuyaux gris d'évacuation valent moins cher (tube de forage alimentaire : 9.65 euros H.T. le mètre) ; à vous de voir.

Il faut tout d'abord ouvrir les tranchées afin d'y poser les tubes d'évacuation et ensuite creuser tout autour des forages afin de poser des drains autour avec du cailloux 20x40 et d'orienter les drains dans les tubes d'évacuation.

Le cailloux et les drains posés, recouvrir les drains de cailloux 20x40 et ensuite idéalement poser des buses de puits par exemple de 50 cm de haut mais enterrées pour quelle ne dépassent pas du sol. (voir plan schématique joint ; excusez-moi je ne suis pas un grand dessinateur).

Tant que les PAC ne sont pas installées, j'ai peur qu'en fermant la vanne le forage déborde davantage entre la cimentation et le terrain ; donc il vaut mieux la laisser ouverte.

(Fin de citation)

Comme indiqué hier, j'envisageais de demander à Igor de faire le nécessaire. Mais (...) craint que les chenilles de la mini-pelle ne défoncent le terrain ; il me recommande donc ce matin d'attendre le retour des beaux jours pour donner suite, non sans ajouter qu'il sait lui aussi conduire la mini-pelle.
A l'heure où je déjeunais d'un cassoulet à ma cantine favorite, j'ai reçu, sur mon téléphone portable, un long courriel d'un membre du fan club. Ce que j'appelle un membre de qualité du fan club puisqu'il n'hésite pas à s'exprimer sur notre site favori à propos de sujets divers. Je me souviens qu'à l'occasion de la dernière présidentielle, nos opinions divergeaient ; je ne sais si, à ce jour, "Nicodème" (c'est son pseudo sur ce site) a admis que son candidat, qui fut élu, était surtout une bulle médiatique, nous n'en avons pas reparlé. Nicodème s'est également intéressé à mes réflexions sur le choix du mode de chauffage de notre manoir favori et nous a tenu informés du résultat de ses propres recherches en la matière.

Soyons clairs : je n'ai jamais rencontré "Nicodème" dans le monde réel, c'est en se connectant à notre site favori, je ne sais pourquoi ni à quelle occasion, qu'il s'est intéressé à mon aventure de restaurateur de vieilles pierres. Nous sommes ensuite devenus "amis Facebook" à sa demande, de sorte que je sais qu'il travaille dans l'immobilier au Maroc, qu'il est en train de se construire une grande maison du côté de Marrakech et qu'il aime parcourir son pays d'adoption en "Land-Rover", en tenue de bédouin et dans des paysages dignes du film "Le patient Anglais".

Voici donc ce qu'il vient de m'écrire et que je cite "in extenso" :

(Début de citation)

De : (...)@gmail.com
Envoyé : mardi 8 janvier 2019 12:38
À : Pierre-Paul Fourcade
Objet : Tuyaux puits canadien

Hello PPF, bonne année !

Pour la réalisation de mon puits canadien, à Marrakech , j'ai utilisé des tuyaux d'évacuation en PVC de 200mm type SN2 (résistance à 2 bars de pression) à environ 5 €/m acheté chez Ferroplast. Il ne me parait pas utile de prendre de la qualité alimentaire. Beaucoup plus solide que le PVC gris.

Voici une description du puits canadien qui devrait être achevé cette semaine :


Il s'agit de tuyaux PVC orange de 6m de long et diamètre 200mm. Ils s'emboitent par des joints caoutchouc.

La tranchée fait 50m x 3m x 3m et nous avons enfoui 8 séries de tuyaux à 3m de profondeur à l'arrivée. La tranchée fait un coude pour éviter un arbre existant.

Les tuyaux sont posés en 2 nappes de 4 séries, ceci afin de respecter un intervalle de 1m en largeur et 50 cm en hauteur et favoriser les échanges thermiques avec la terre.

Il y a une pente de 2% pour évacuer l'eau de condensation par un siphon en entrée de l'air (photo avec la dalle en béton posée sur un hérisson de galets).

Les tuyaux se rejoignent dans une grande buse qui entre dans le local technique, dans la maison, puis va sur le toit où est positionné un ventilateur-évaporateur. L'air ainsi aspiré et refroidi (2 fois : par le puits canadien puis dans le ventilateur en évaporant de l'eau) passe alors dans des canalisation souples dissimulées dans les faux plafonds.

Bon courage.

Pour ton architecte :

Il me semble que que tu réclames de la franchise dans les échanges avec tes lecteurs, donc je me jette à l'eau.

Je crois que tu as tendance à vouloir résoudre les conflits en montant des dossiers et en écrivant des palanquées de messages, destinés notamment à montrer que tu as raison, et donc implicitement que l'autre a tort. Je te suggère une solution plus courageuse sur le plan de l'amour-propre : va le voir, parle-lui et excuse-toi, ceci dans l'intérêt de la poursuite de ton chantier, sinon, c'est 6 mois de plus à en trouver un autre. Sans compter que tu dois être connu comme le loup blanc dans la profession.

Beaucoup d'échanges avec les personnes que tu cites dans tes messages décrivent des situation conflictuelles ou a minima contiennent des remarques blessantes qu'elles lisent probablement (femme, fils, belle-fille, Christian, architecte(s),etc...). Cela te rend sûrement malheureux et c'est contre-productif pour ton chantier.
La définition de l'EMPATHIE me parait digne d'être méditée.

Amicalement

Nico(...)
Mob : +212 666 (...)

(Fin de citation)

Bon, me voici habillé pour l'hiver !

Ce courriel m'interpelle d'autant plus que, dans sa partie consacrée à l'architecte, le deuxième paragraphe répète mot pour mot le conseil que, pas plus tard qu'il y a trois jours, m'a donné ma mère, lectrice très assidue de notre site favori (c'est à son intention que je mets en ligne des photos de notre descendance pendant le laps de temps où cela m'est autorisé).
(Si ce n'est que, forte d'une expérience continue de plus de 67 années, ce qui n'est pas rien, ma mère admet que j'ai toujours raison, "qualité FOURCADE" oblige...).

Quant au paragraphe suivant, il est évidemment en phase avec les retours que j'obtiens, quand il y en a, des intéressés. En termes psychanalytiques, on dirait, je crois, que je n'ai pas beaucoup de surmoi. C'est un fait.

Je vais bien entendu prendre tout cela en considération.

S'agissant de l'architecte, j'ai commencé à rédiger à son intention un projet de lettre que je ne lui enverrai pas dans sa version actuelle. Je n'étais pas encore arrivé tout seul à l'idée de lui téléphoner pour essayer de rétablir le contact. Car, pour avancer, il n'y a rien que j'apprécie autant qu'être sûr de mes arrières. Or je n'ai pas encore achevé mon "home work". Mais ça avance, petit à petit et, je l'espère, dans la bonne direction.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 9 Janvier 2019
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Ferronnerie - Logis
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Je viens de recevoir la visite d'Alexandre GURY, de "Fer Art Forge"...

9 janvier 2019.

... que je souhaiterais charger de prendre le relais de Roland FORNARI pour remédier aux défauts des deux grilles modifiées l'été dernier.

Il m'a donné des nouvelles de Roland auprès de qui j'aimerais bien qu'il récupère pour moi un axe d'épi de faîtage en fer forgé qui fut longtemps planté bizarrement sur le dôme d'entrée de notre manoir favori...

... et que j'avais prêté à Roland à de simples fins documentaires.
A la réflexion, pourquoi attendre davantage ?

C'est parti, mon kiki !

(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade
Envoyé : mercredi 9 janvier 2019 18:43
À : Arnaud Paquin Architecte
Objet : Chaslerie - Proposition de déblocage de la situation


Monsieur,

Je souhaite revenir sur nos derniers échanges pour voir avec vous s’il serait possible de poursuivre notre collaboration, quitte à en adapter les modalités. Cela me paraitrait en effet souhaitable pour chacun de nous deux

En premier lieu, je voudrais vous présenter mes excuses pour les termes que j’ai pu employer dans mes échanges avec vous à la fin de l’année dernière et qui ont pu vous heurter à une période où vous-même aviez des soucis familiaux que j’ignorais. J’espère que ceux-ci ont pu s’estomper et forme le vœu que votre année 2019 se déroule sous les meilleurs auspices.

Concrètement, il me semble que nous pourrions nous contenter, au moins dans un premier temps, de borner cette collaboration à la restauration des menuiseries extérieures de la Chaslerie. Celles-ci sont classées donc nécessitent l’intervention d’un architecte du patrimoine et il me semble que, prenant le relais d’un de vos confrères, vous avez su diagnostiquer le caractère inapplicable en l’état de préconisations de ce dernier et engager avec les artisans concernés un dialogue utile pour y remédier. Votre dernier courriel me confirme que vos idées sont très claires à ce sujet, de sorte qu’il ne devrait pas être long ni difficile pour vous de débloquer la situation en couchant vos idées par écrit, sous forme d’un document qui permettrait à la D.R.A.C. d’assurer le « contrôle scientifique et technique » dont elle est en charge et aux artisans de ne pas avoir de doute sur leur commande. Comme, rien que sur le logis, il existe une vingtaine de fenêtres de modèles très proches, il ne devrait pas être gênant pour vous que votre mission couvre également les ouvertures de l’aile Ouest (notamment au niveau des lucarnes du colombier) où la problématique est identique ainsi que des portes dont l’état sanitaire est préoccupant, l’une d’entre elles posant en outre, comme vous le savez, un problème urgent de sécurité.

Sur un tel programme, nous pourrions confirmer votre mode de rémunération, étant signalé que je ne vois pas pourquoi, en dépit de votre offre généreuse, je ne devrais rien vous régler au titre de l’ « esquisse » du « projet » de restauration de l’aile Ouest que vous m’avez remise il y a six mois et que je considère comme la meilleure qu’il m’ait été donné de voir à ce jour.

Au-delà de ce programme, j’envisagerais si, comme je le comprends, vous n’êtes pas disposé à prendre les engagements dont j’ai besoin sur un calendrier de livraison de vos prestations, de confier la maîtrise d’œuvre à un (ou une) architecte qui ne soit pas nécessairement architecte du patrimoine mais qui aurait néanmoins le goût et la compétence indispensables pour traiter de vieilles pierres. La réglementation l’autorise puisque tous les travaux de cette catégorie porteront en effet sur des parties seulement inscrites.

Je désirerais néanmoins que, si vous faisiez vôtre cette dernière orientation, le passage du relais à un (ou une) tel(le) architecte pour les seules parties inscrites s’effectue dans les meilleures conditions de confraternité possibles. A ce titre, je tiendrais le plus grand compte de vos indications sur l’identité possible du successeur, identité que je ne manquerais pas de solliciter de votre expertise.

En tout état de cause, je me déclare disponible pour vous rencontrer, y compris à votre cabinet si vous le préférez, afin que nous puissions officialiser un accord de ce type et dans cet esprit. Bien entendu, toute autre hypothèse demeurerait envisageable dès lors qu’elle permettrait de débloquer la situation.

Cordialement,

PPF

(Fin de citation)
La réponse n'a pas tardé :

(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : mercredi 9 janvier 2019 22:55
À : Arnaud Paquin
Cc : C.F. : T.F.
Objet : RE: Chaslerie - Proposition de déblocage de la situation

Merci beaucoup. Je suis heureux de cette réponse qui réjouira de nombreuses personnes.

Bien cordialement,

PPF

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De : Arnaud Paquin <arnaudpaquin.architecte@gmail.com>
Envoyé : mercredi 9 janvier 2019 22:39
À : 'Pierre-Paul Fourcade'
Objet : RE: Chaslerie - Proposition de déblocage de la situation


Bonsoir Monsieur,

Je vous remercie pour votre message dont je viens de prendre connaissance.

Je suis d’accord sur le principe de reprendre notre collaboration en ce qui concerne les menuiseries extérieures du logis et celles de l’aile ouest. J’ai à cœur en effet de finaliser cette mise au point avec les entreprises et de pouvoir concrétiser leur fabrication avec ces artisans qui sont de grande qualité. J’établirai donc, dès que possible, le compte rendu de la mise au point technique avec le dessin des corrections nécessaires sur la base de mes notes, que j’ai conservées, et des plans de mon confrère B. Maffre dont j’ai les fichiers informatiques.

Pour le reste, je vais réfléchir avec vous prochainement à la meilleure façon de procéder. Je serai très pris jusqu’au 20 janvier et nous pourrions avoir un rendez-vous après ce terme. Ce qui ne m’empêche pas d’y réfléchir, en particulier à la collaboration éventuelle avec un confrère.

Je vous adresse mes plus sincères salutations et vous souhaite une bonne nouvelle année.

Bien cordialement,

Arnaud PAQUIN architecte D.P.L.G.
architecte du Patrimoine DSA Chaillot.
2, rue du Collège 50300 AVRANCHES
Tél. 02 50 26 01 32
arnaudpaquin.architecte@gmail.com

(Fin de citation)
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 10 Janvier 2019
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Aile "de la belle-mère"
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Cette session de travail d'Igor s'est achevée cette après-midi. Il n'a pas eu le temps de terminer la face dans le colombier, il reste deux trous à parfaire, plus quelques pierres à substituer à des briques de béton, derniers vestiges à cet endroit des horreurs des années 1950 :

10 janvier 2019.

De l'autre côté, c'est (...) qui a piqueté l'enduit au ciment :

10 janvier 2019.

Une réunion cette après-midi à laquelle participaient notamment deux représentants de l'entreprise "LEMASSON", fabriquant de pompes à chaleur, me laisse très perplexe :
- je comprends que ma responsabilité est en première ligne pour les forages dont les résultats m'ont causé un certain inconfort ;
- je suis dissuadé d'opter pour une chaufferie centrale en raison des déperditions de chaleur et du coût des tuyaux de transport de l'eau chauffée ;
- il m'est vivement recommandé de faire intervenir un bureau d'études pour définir mes besoins de puissance de chauffage en fonction des isolations thermiques qui seraient mises en place ainsi que des parts relatives des radiateurs et du chauffage par le sol ;
- enfin, il m'est indiqué que le "tarif jaune" d'EdF ne serait pas nécessaire, au moins pour la première tranche de chauffage que j'envisage.

Dans ces conditions, inutile de s'étonner que j'aie beaucoup de mal à avancer sereinement sur ce dossier aussi difficile et coûteux qu'enquiquinant pour moi.
Les propos de Jean-Louis BERCAITS, dirigeant de "LEMASSON", et Maxime HELYE, "responsable Applications spécifiques" de la même entreprise, ont commencé à faire leur chemin dans mon esprit. En particulier, j'avais compris hier que je pourrais avoir intérêt, moi aussi, à abandonner le principe d'une chaufferie centrale au profit de l'installation de plusieurs chaufferies desservant chacune une partie de l'ensemble de mes bâtiments (l'une de ces chaufferies pouvant utilement être établie dans l'arrière-cuisine du bâtiment Nord).

Ainsi, ce matin, je me suis réveillé avec l'idée de remettre en cause les schémas définis, à l'intention d'(...), dans ma lettre du 10 avril et mon courriel du 20 novembre derniers. Comme on le sait, j'y exprimais mes "desiderata" de l'époque en matière de restauration de notre manoir favori (sans oublier d'évoquer l'urgence relative des différentes tranches de travaux envisagées ou, si l'on préfère, le calendrier souhaité pour leur réalisation).

Mes vues seraient dorénavant les suivantes :

- je retiendrais l'idée de renvoyer à mon successeur l'installation du chauffage du colombier ainsi que du premier étage du logis, du reste de l'"aile de la belle-mère", de la tour Louis XIII et de la chapelle ; je me bornerais donc à une pompe à chaleur dans l'arrière-cuisine du bâtiment Nord ;

- par voie de conséquence, je limiterais en principe l'horizon des travaux que je financerais au bâtiment Nord en entier (donc y compris le cabinet de toilettes jouxtant la "chambre mortuaire", la cuisine à l'emplacement-même de celle qui existait lorsque j'ai acheté notre manoir favori et donc cette arrière-cuisine) et à la moitié Nord du logis (c'est-à-dire la salle-à-manger, la chambre au-dessus, la tour Nord-Est et la cage d'escalier). Ainsi, je m'abstiendrais de toute intervention significative (autre que la restauration des menuiseries extérieures) dans le reste du logis (c'est-à-dire le salon, la "salle dévastée" et la tour Sud-Ouest).

Bien entendu, je me réserverais la possibilité d'en faire davantage, selon mes disponibilités et celles de toutes les contreparties en cause sur de tels projets.

A ce stade de mes réflexions, il me semble que cela pourrait fonctionner pour moi et constituer une base utile de dialogue avec l'architecte (ou les architectes) en charge de mon projet.

P.S. (du 30 octobre 2019) : La tour de contrôle m'apprend que ce message a été individualisé hier. Je le relis donc. Et m'aperçois que mes idées ont encore évolué depuis le 12 janvier dernier.

Désormais, j'attends que le bureau d'études mandaté en juin dernier (le 27 précisément) me communique le résultat de ses réflexions. Le contrat stipulait que l'"Etude de faisabilité Aquathermie" me serait parvenu avant la fin octobre. Il ne reste que deux jours pour savoir si "Bee +" aura respecté cet engagement.
Excellente réunion de travail, hier après-midi, à la D.R.A.C. à Caen.

Lors de sa venue à notre manoir favori le 15 novembre dernier, le conservateur régional des monuments historiques m'avait nettement recommandé de focaliser mon programme de travaux de restauration sur un petit nombre de projets clairs pour tout le monde.

Face à mon interlocuteur d'hier, aussi attentif que bienveillant, j'ai pu expliquer où j'en suis en la matière. Je crois que j'ai été compris.
Voici deux photos d'un ragondin attrapé aux abords immédiats de notre manoir favori :

10 janvier 2019.

10 janvier 2019.

(...) m'a appris que notre piégeur favori n'en a pas occis moins de 18 depuis qu'il intervient ici, c'est-à-dire en quelques semaines. A son palmarès ici également, un vison d'Europe (espèce protégée) qu'il a immédiatement relâché.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 15 Janvier 2019
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Plomberie-chauffage - Terrassement - Abords, Avenue, terrasse
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Au courrier du jour, le compte rendu des forages effectués le mois dernier par David BREBANT, ainsi qu'une analyse chimique de l'eau trouvée.

En résumé :
- les deux puits sont artésiens, ce qui est rare,
- le premier puits (dit "de pompage") a un débit de 35 m3/h, ce qui est très important, et le second (dit "de rejet"), un débit de 5 m3 environ, ce qui, m'indique le foreur, devrait suffire pour nos usages ;
- l'eau est très ferrugineuse, ce qui entraînera des frais d'entretien du circuit amont de l'aquathermie, mais le pH est favorable.

Ce soir, David BREBANT m'a passé un long coup de fil pour me rassurer sur les résultats de ces forages. Je l'ai tenu informé sur l'état de mes cogitations sur la suite des travaux et la manière de me faire aider, peut-être par un bureau d'études, en plus d'un (ou de deux) architecte(s). Nous sommes convenus de repousser le creusement de tranchées pour enfouir divers tuyaux à l'époque où le terrain serait de nouveau capable de supporter des engins de chantier, donc vers mai prochain. David BREBANT m'a promis son concours pour cette opération.