Architecture-M.O.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 16 Mai 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Plomberie-chauffage - Terrassement - Abords, Avenue, terrasse
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J'ai reçu ce matin la visite d'une entreprise spécialisée dans les forages, disposant à ce titre de diverses habilitations professionnelles et pouvant témoigner d'un certain nombre d'interventions dans le secteur, y compris près de monuments historiques bas-normands. J'attends son devis sur le coût de ses opérations (qui serait facturé sur la base de 23 € H.T./m en cas d'abandon du forage et de 33 € H.T./m, y compris le chemisage du trou, en cas de succès).

J'ai appris à cette occasion qu'il y a lieu de parler :
- d'aquathermie en cas de forage d'eau,
- et de géothermie en cas de forages profonds.
A propos de l'aquathermie et de son entreprise, le foreur rencontré hier, David BREBANT, m'a transmis, outre ses devis, les trois documents suivants :
- une plaquette de la DREAL sur les réglementations applicables ; elles ne manquent pas !
- une fiche synthétique sur les forages d'eau,
- une liste de ses références.

Je retiens de la fiche synthétique que tout forage de ce type se traduirait par une nette excroissance en surface du terrain, ce qui, indépendamment du reste, aurait tendance à me déplaire et m'obligerait, à tout le moins, à renvoyer lesdits forages hors du champ visuel habituel, c'est-à-dire, par exemple, derrière le talus planté de houx.
Le plombier recommandé par Gontran ACHARD de la VENTE est revenu me voir ce matin pour me présenter son devis corrigé d'installation géothermique.

A cette occasion, je l'ai entraîné au rez-de-chaussée du colombier et nous avons dialogué à propos de l'aménagement de ce volume et de l'encombrement des pompes à chaleur qu'il serait question d'installer là (aussi bien en cas de recours à la géothermie qu'à l'aquathermie), sans doute deux dans un premier temps, puis une troisième au moment où serait lancée une phase ultérieure de travaux d'habitabilité.

Les deux premières pompes à chaleur auraient vocation à desservir le bâtiment Nord, le rez-de-chaussée du logis et - pourquoi pas ? - le colombier et même la chapelle.

Puis, dans la salle-à-manger du logis, nous avons discuté des dalles et des isolants à prévoir au sol.

Dans la foulée, j'ai prévenu Arnaud PAQUIN que je souhaiterais qu'il se prononce sur ces questions (à mes yeux indépendantes du choix du plombier) lors de sa première réunion de chantier, programmée pour mardi prochain.

A ce stade de mon instruction du dossier, je dois avouer que ma préférence va plutôt à la géothermie profonde malgré sa moindre efficacité énergétique que l'aquathermie et le coût nettement plus élevé de ses forages. Je doute en effet que les forages d'eau permettent de trouver un débit suffisant dans le secteur et je suis informé que l'eau étant ici ferrugineuse, l'aquathermie obligerait à un entretien fréquent du mécanisme qui n'aurait pas lieu d'être avec la géothermie. Et il est clair que je n'aime pas les édicules de béton que nécessiterait l'aquathermie, je trouve que cela porterait atteinte au caractère bucolique de mes parages favoris. Autrement dit, je valorise cher la facilité d'entretien et le caractère non invasif du mécanisme.
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On se souvient que, lorsqu'il a arraché le plancher des combles du colombier, Christian m'a recommandé d'utiliser les lattes de chêne pour installer une deuxième isolation thermique sous la couverture tout en préservant la vue sur les chevrons. Il proposait même d'exposer à la vue la face non cirée des lattes.

En prévision de la première visite de chantier d'Arnaud PAQUIN, je lui ai demandé de mettre en place un échantillon afin de faire valider sa proposition par l'architecte. Voici le résultat :

17 mai 2018.

17 mai 2018.

17 mai 2018.

Christian a prévu que l'air circule entre les lattes et le "Skytex".

17 mai 2018.

17 mai 2018.

Sous réserve de l'appréciation de l'architecte, ce travail me paraît digne du label "qualité FOURCADE".
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 22 Mai 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis - Bâtiment Nord
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Retour de l'excellent Sébastien DUVAL sur notre chantier favori :

22 mai 2018.

Nous avons fait un rapide tour de la dernière tranche de travaux dont j'ai chargé l'entreprise BODIN.

Sébastien a appelé mon attention sur les difficultés de réalisation du passage envisagé entre la chaufferie actuelle, au fond du bâtiment Nord, et la salle de petit-déjeuner imaginée, au rez-de-chaussée de la tour Nord-Est. Sur cette question, il paraît urgent de se donner le temps de réfléchir un peu plus. La décision dépendra pour partie de mes avancées en matière de choix du combustible. Donc, dans l'immédiat, de la détermination du débit du puits de la ferme, prévue pour demain.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 22 Mai 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis
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Sébastien a chargé Yacine de débarrasser de ses horribles granits des années 1950 l'âtre de la salle-à-manger du logis :

22 mai 2018.

22 mai 2018.

En fin de matinée, on respire déjà mieux :

22 mai 2018.

Lui-même a entrepris de faire disparaître l'absurde calotte de ciment du cul du four :

22 mai 2018.

A mon étonnement, la chose se révèle moins difficile que je n'avais craint :

22 mai 2018.

Seul résiste à ce stade un bloc de béton dont on ne comprend pas le rôle qu'il a pu avoir dans l'esprit tordu de son concepteur :

22 mai 2018.

La découverte et le mystère du jour : qui saura me dire à quoi cela correspond ?

Le bloc de béton n'a pas résisté longtemps à Sébastien. Une fois qu'il a été retiré, on a aperçu un étrange carreau au sommet de l'édicule :

22 mai 2018.

Voici ce carreau tel qu'on l'a trouvé...

22 mai 2018.

... et le voici nettoyé à la brosse et à l'eau, ...

22 mai 2018.

... comportant sur la tranche d'inattendus canaux le traversant de part en part :

22 mai 2018.

Où se trouvait-il à l'origine ? Et quelle était la raison de ces canaux ?
Bonjour,

Votre étrange carreau : quel est l'édicule sur lequel il a été trouvé ? un four ? Quelle est l'époque de la construction ? Le carreau semble-t-il dater de la construction, ou avoir été ajouté ultérieurement ?

Amicalement,

N.D.L.R. : Le carreau se trouvait sous la calotte en ciment recouvrant le cul du four. Le four donne dans la salle-à-manger du logis, pièce qui, d'après l'inventaire révolutionnaire, était alors une cuisine. Le cul du four se trouve dans le bâtiment Nord, dans l'actuelle chaufferie, celle fonctionnant au fuel qui chauffe la partie actuellement chauffable du bâtiment Nord.

Plus précisément, le carreau était intégré à la partie haute, en terre, du cul du four.

On peut penser qu'il était là depuis la construction dudit four mais ce n'est pas certain.

Quant à l'usage qu'a pu avoir ce carreau, on peut penser que de l'eau a circulé dans ses canaux. Donc que ce pourrait être un tesson d'un vieux poêle. Le décor et la glaçure du carreau ont néanmoins l'air très anciens de sorte que je ne saurais exclure que ce carreau date de la construction du logis (1598).

Je serais intéressé de recueillir des avis à ce sujet, notamment celui de M. LEBON de l'entreprise BODIN qui est interrogé par ailleurs.
Mon cadet m'a demandé plusieurs fois pourquoi, puisque je reconnais que sa compétence est rare, je n'avais pas fait plus d'efforts pour renouer avec le précédent architecte du patrimoine.

Chaque fois je lui ai répondu, à son grand étonnement, que j'ai besoin d'éprouver de la sympathie pour mes co-contractants, faute de quoi je ne prends aucun plaisir à travailler avec eux, et que ce besoin est déterminant pour moi (toujours cette affectivité excessive que Philippe JAFFRE me reprochait lorsque j'étais son adjoint au Trésor, il y a près de 40 ans).

Avec le nouvel architecte du patrimoine, Arnaud PAQUIN, il me semble que cette qualité de relation que je privilégie existe déjà. Il a tenu aujourd'hui sa première réunion de chantier à la Chaslerie, elle a duré trois heures, je l'ai suivie debout et j'en sors lessivé physiquement :

22 mai 2018.

22 mai 2018. De gauche à droite : Cédrick COOS et Sébastien DUVAL (entreprise BODIN), Christian MONNIER (APIJOMM), Sébastien LEBOISNE et Arnaud PAQUIN.

La partie "a priori" la plus importante de l'ordre du jour portait sur le lancement de la 1ère tranche de restauration des menuiseries extérieures du logis.

A ce sujet, Arnaud PAQUIN a observé le dessin à échelle 1:1 préparé par Sébastien LEBOISNE...

22 mai 2018.

22 mai 2018.

22 mai 2018.

Le débat a porté sur les petits bois et, plus particulièrement, sur le type de vitrage à prévoir, un sujet technique à propos duquel Arnaud PAQUIN reprendra l'attache du spécialiste de la D.R.A.C.

22 mai 2018.

A noter que Sébastien LEBOISNE a un carnet de commandes qui l'empêche de commencer la réalisation de ces menuiseries avant septembre prochain.

Pour ce qui concerne le lot "maçonnerie" de cette tranche 1, le débat a porté pour l'essentiel sur le type de rejingots à prévoir :

22 mai 2018.

Mais nous avons également examiné diverses questions extérieures à la tranche 1, comme la façon de s'y prendre pour faire sauter la base en béton de la cheminée du 1er étage du colombier sans risquer de faire s'écrouler le conduit :

22 mai 2018.

Il y a eu un débat intéressant sur le type de lucarnes à prévoir sur le colombier, sujet sur lequel Arnaud PAQUIN sollicitera également l'accord de l'expert de la D.R.A.C.

Christian a montré son échantillon d'isolation des combles du colombier. Celui-ci a plu, sous réserve de montrer l'avers du parquet utilisé.

Dans le logis, Christian a fait part de ses idées pour régler le problème des poutres pourries.

Mais la question la plus délicate du jour portait sur la suite à donner à mon projet de percer un passage entre l'actuelle chaufferie et la future (?) salle de petit-déjeuner. A ce propos, Arnaud PAQUIN a fait part d'extrêmes réserves, afin d'éviter de faire subir les derniers outrages à l'une des quatre meurtrières du rez-de-chaussée de la tour Nord-Est.

Or on se souvient que mon idée de percement avait résulté d'une longue et douloureuse réflexion, cet hiver, sur la meilleure façon pour moi d'organiser l'habitabilité du rez-de-chaussée du bâtiment Nord et de la tour Nord-Est. Cette question avait entraîné un clash retentissant avec mon aîné et ma belle-fille. Dans ce contexte, mon idée de percement était une tentative de sortie de ce débat par le haut, sur la base d'un compromis familial qui puisse être, dans la meilleure hypothèse, mutuellement acceptable.

La nette réaction d'Arnaud PAQUIN, venant après les remarques de Sébastien DUVAL ce matin, a fini par m'ouvrir les yeux : mon idée de percement était mauvaise dans la mesure où, en plus de ses difficultés élevées de réalisation (en particulier où et comment placer le linteau ?), elle était de nature à porter atteinte à l'intégrité et à la cohérence de la tour en cause (et ceci nonobstant le fait que la construction du bâtiment Nord avait déjà, au début du XIXème siècle, obstrué le "nécessaire flanquement réciproque" - pour reprendre une expression de Nicolas GAUTIER - des défenses de ladite tour et de la tour Louis XIII).

Après tout, je me dis qu'"il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis". Si salle de petit-déjeuner il doit y avoir un jour, on s'y rendra en passant par la salle-à-manger, ce qui n'est pas un drame. Bien sûr, cela plombe mon idée d'une cuisine sur deux des travées du bâtiment Nord plutôt que sur les trois souhaitées par ma belle-fille. Donc il va sans doute falloir que je cherche un autre endroit pour mon futur (?) bureau-bibliothèque ; peut-être dans le "cul-de-basse-fosse" de la tour Sud-Ouest. Bref, je me serai battu pour rien. Rien de rien.

Encore faudra-t-il voir quel combustible je pourrai retenir, ce qui est encore de nature à rebattre complètement les cartes. A ce sujet, Arnaud PAQUIN m'a encouragé à me pencher de nouveau sur le bois, la chaufferie étant alors installée dans la charretterie. Que tout cela est délicat !

Bref, une deuxième réunion à la Chaslerie est programmée entre Arnaud PAQUIN et moi pour la mi-juin. J'espère que, d'ici là, j'aurai réussi à vider de ses derniers meubles le premier étage du logis. Nous pourrons ainsi caler le choix des matériaux isolants à prévoir au sol et au plafond du rez-de-chaussée du logis.

P.S. : Avant que je ne l'oublie, je le note : j'ai rappelé à Arnaud PAQUIN mes désirs (1) qu'il ne tarde pas à solliciter une subvention de la D.R.A.C. pour la 2ème tranche de restauration des menuiseries du logis, (2) qu'il mette en route la réflexion sur l'escalier dit "en facteur commun" pour l'"aile de la belle-mère" et (3) qu'il prépare, en vue de la mise au point d'un dossier de mécénat, le programme chiffré de la restauration intérieure du logis.

J'ai en revanche omis de lui reparler du dossier pour la compagnie d'assurance à la suite des dégâts des eaux à répétition de ce début d'année.

P.S. 2 (du 23 mai 2018) : J'ai également omis de demander à Arnaud PAQUIN des conseils pour le drainage du pied des murs sur cour.

Lui m'a promis de me donner les références d'une peinture sang de bœuf qui ne fane pas sous les ultra-violets.
J'ai beau dire à Claude MARTIN que, s'il veut couper l'herbe des allées, il vaut mieux le faire l'après-midi, quand la rosée s'est évaporée, rien n'y fait, le petit père se pointe dès 8 heures du matin, par souci de ne pas fondre dans l'habitacle du "Valtra" (il y a pourtant de la matière) :

23 mai 2018.

Christian et Benjamin gèrent mieux leur temps : le matin, nettoyage et paillage de plates-bandes...

23 mai 2018.

... l'après-midi, tonte et fenaison dans l'arrière-cour où la nature est enfin maîtrisée, pour la première fois de l'année...

23 mai 2018.

... Benjamin, avec qui le contrat de l'APIJOMM a pris fin hier.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 24 Mai 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis
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Après que Yasin a fini de récurer de ses horreurs des années 1950 l'âtre de la salle-à-manger...

23 mai 2018.

... il a passé la journée à seconder Sébastien afin de préparer le terrain en vue d'une surélévation du linteau du passage entre la salle-à-manger et l'ex-future (?) salle de petit-déjeuner :

23 mai 2018.

23 mai 2018.

23 mai 2018.

Pendant longtemps, des racines de lierre avaient réussi à se frayer un chemin entre les pierres de la construction et à s'y développer, preuves de la très longue incurie de prédécesseurs :

23 mai 2018.

Hier soir, au retour de mes emplettes du jour, le chantier avait bien avancé :

23 mai 2018.

23 mai 2018.

Avant travaux, le linteau dudit passage était à 185 cm du plancher. Il devrait, au terme de ces travaux, avoir été relevé d'une petite trentaine de centimètres, sur toute sa profondeur qui fait la bagatelle de 1,30 m.

Bien entendu, ce chantier fait beaucoup de poussière. Bien que je maintienne fermées les deux portes du passage entre la salle-à-manger et le bâtiment Nord, j'ai dû réduire un peu plus l'espace dévolu à l'habitation. Mon bureau n'est donc plus installé dans l'ancienne cuisine du bâtiment Nord...

23 mai 2018.

... mais il est replié à l'étage au-dessus, dans ma chambrette monacalo-monastique :

24 mai 2018.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 24 Mai 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis - Bâtiment Nord
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Lors de mes pérégrinations du jour, au volant de ma "Twingo", je pensais à notre chantier favori et imaginais qu'une solution pourrait être trouvée afin de permettre un usage facile, comme salle de petit-déjeuner, de la pièce du rez-de-chaussée de la tour Nord-Est.

Pourquoi, me disais-je en effet, ne pas condamner le passage actuel entre la salle-à-manger et l'ancienne cuisine, c'est-à-dire, vu de la salle-à-manger, à gauche de la cheminée, et y substituer un passage à percer à droite de la cheminée, à gauche du passage actuel vers la tour ?

Hélas, de retour à notre manoir favori, j'ai dû me rendre à l'évidence :

23 mai 2018.

Mon idée était mauvaise : en tout état de cause, il n'y aurait pas la place nécessaire pour un tel nouveau passage. Et ça altérerait trop l'équilibre de la pièce.

Il va donc falloir que je continue à me creuser les méninges...

... ou que je finisse par me résoudre, ainsi que mon aîné (qui m'a téléphoné très gentiment hier soir) me le recommande, à consacrer les 9,60 mètres encore disponibles dans le bâtiment Nord (ceux qui ont défrayé la chronique de notre site favori depuis décembre dernier) à mon bureau-bibliothèque sur une travée et à la nouvelle cuisine sur les deux autres.

Je continue à réfléchir à tout cela. Je n'exclus pas, à ce stade, de donner mon feu vert à une cuisine de 9,60 m de long, c'est-à-dire sur trois travées, dans le bâtiment Nord, donc de replier mon bureau-bibliothèque dans le "cul de basse-fosse" du rez-de-chaussée de la tour Sud-Ouest, notamment si j'arrive à chauffer convenablement ce dernier volume. Vaste tâche, c'est pas gagné...
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 24 Mai 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Plomberie-chauffage - Ferme et son fournil
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M. DAUPHY, de l'entreprise LEMASSON, est venu hier mesurer devant moi le débit du puits de la ferme.

A cet effet, muni de l'engin que voici...

23 mai 2018.

... dont la puissance permet le pompage d'environ 5 m3/h ...

23 mai 2018.

... et qu'il a descendu dans le puits...

23 mai 2018.

... il a mesuré que le débit de ce puits est, en cette saison et malgré les récentes pluies abondantes, de l'ordre de 1 m3/h, donc beaucoup trop insuffisant pour de l'aquathermie, sauf à réussir une campagne de forages ad-hoc.

Mais j'avoue hésiter beaucoup à le suivre dans cette dernière recommandation car je ne souhaite pas que les nouveaux forages éventuels se traduisent, aux abords immédiats de notre manoir favori, par deux horreurs en béton de 2 m2 de surface chacune et de 50 cm de hauteur, comme l'aquathermie l'imposerait. En plus, l'eau d'ici est très ferrugineuse et je n'ai nulle envie de m'enquiquiner avec l'entretien régulier, à l'acide, des sondes nécessaires.

Pour autant, le coût de forages de géothermie profonde (une quinzaine de puits de 100 m pour les deux premières pompes à chaleur qui seraient à installer dans cette phase des travaux, donc de l'habitabilité) constitue pour moi, avec mes moyens de retraité, un vrai frein.

Quel dommage que je ne connaisse plus, depuis que nous avons perdu le contact avec Etienne BURIN des ROZIERS, d'expert indépendant capable de calculer le coût d'un chauffage par bois déchiqueté ou par granulés et de me conseiller sur le meilleur choix de combustible !

Malgré ce handicap, je crois que je vais devoir poursuivre mon enquête sur la filière-bois qui, pour moi, producteur de bois avec mes 30 ha de plantations, a d'autres inconvénients sérieux :
- nécessité de trouver un endroit facilement accessible où entreposer le combustible (voire le faire sécher s'il s'agit de bois déchiqueté). La charretterie semble la plus appropriée pour ce rôle qui accaparerait la moitié de son volume, ce qui n'est pas rien ;
- nécessité de prévoir (voire de bâtir si je retiens la charretterie) un conduit de cheminée disponible pour la chaufferie et de le faire ramoner régulièrement ;
- nécessité de me mettre en rapport avec un déchiqueteur de bois ou un fournisseur de granulés qui vont tarter le béotien que je suis ;
- nécessité de manipulations diverses qui supposent que j'emploie durablement un homme toutes mains adéquat.

Bref, je me vois mal "a priori" basculer vers le combustible bois.
Pas facile, tout ça !
J'ai téléphoné ce matin à Hubert POISSON, l'excellent régisseur du château de Canisy, pour savoir s'il était toujours content de son chauffage au bois déchiqueté. Il s'est souvenu de moi, à qui il avait fait visiter sa remarquable installation il y a quelque chose comme 4 ou 5 ans ("Ah oui, le Monsieur avec les épis de faîtage") mais m'a pourtant avoué qu'il ne fait pas partie de notre fan-club favori, ce qui est quand même un gros défaut pour un homme de cette qualité.

Il me recommande vivement d'opter à la Chaslerie pour la géothermie profonde, la chaufferie au bois comportant, selon lui, trop de manipulations et d'entretien pour un bâtiment de la taille de notre manoir favori et pour quelqu'un comme moi.

Voici un avis qui pèsera lourd dans ma balance.
(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : jeudi 24 mai 2018 14:00
À : Bodin Entreprise
Objet : RE: découverte carrelage

OK.

Il faudrait également que vous me trouviez un dallage de pierres pour un peu plus de 50 m2 (salle-à-manger du logis et RC de la tour NE), réduites en épaisseur de manière à ne pas entraver le chauffage par le sol.

Cordialement,

PPF

_____________________________________________________________________
De : Bodin Entreprise <bodin.ste@gmail.com>
Envoyé : jeudi 24 mai 2018 13:51
À : Pierre-Paul Fourcade
Objet : découverte carrelage

Bonjour M. FOURCADE,

M. COOS m'a fait part de votre dernière découverte à la Chaslerie; cette pièce est très intrigante...

Le mieux sera de l'avoir en mains pour prendre ses dimensions, voir la façon dont ce carreau a été façonné etc...

Le plus étonnant, ce sont ces alvéoles et la couleur de la terre. Difficile de dater cet élément et de trouver son utilisation d'origine.

Quand je serai dans la région je vous fait signe !

Cordialement

F. LE BON

BODIN
Maçonnerie - Taille de Pierre
Z.A. du Haut Gelé - 50310 MONTEBOURG
Tél. 02 33 40 20 33 - Fax 02 33 40 41 54
Web : www.ent-bodin.com - Email : bodin.ste@gmail.com

(Fin de citation)
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 24 Mai 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis
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En fin de journée, alors que Yasin commence à préparer la colle...

24 mai 2018.

... Sébastien taille le premier granit nécessaire à la surélévation du linteau :

24 mai 2018.

24 mai 2018.

Dans la salle à manger, l'installation est prête à recevoir le palan :

24 mai 2018.

La suite demain matin, si j'ai le temps d'en rendre compte.
1
Bien sûr, il y a quelque chose de complètement dingue dans mon mode de vie, moi qui vis seul, quasiment en permanence, dans une aussi grande bâtisse et qui, en me serrant la ceinture comme un malade, engloutis jusqu'à mes derniers picaillons dans sa restauration. Moi qui, de surcroît, m'apprête à me coller une dette sur le dos jusqu'à mes 82 ans.

Je me souviens m'en être fait la réflexion dès la première nuit que j'ai passée, déjà seul, à notre manoir favori. C'était en juin 1991, j'avais donc 39 ans, je venais de signer le jour-même l'acte d'achat et, déjà insomniaque (puisque je le suis depuis le krach de 1987), dans mon lit pliant, dans la chambre qui se trouve au-dessus de la salle-à-manger du logis (toujours en travaux 28 ans plus tard), j'avais le sentiment de me retrouver seul, moi l'ancien midship, sous les étoiles, comme à la passerelle d'un immense cargo avançant, vide, dans le silence de la nuit au milieu de l'océan.

La deuxième fois où j'ai ressenti la disproportion de mon effort, ce fut lorsque, pour complaire aux normes débiles de l'administration en charge du calibrage des fosses septiques (on trouve vraiment de tout dans ce pays), j'ai vu le terrassier enfouir sous le "Pournoët" un dispositif qui ne saturerait pas si un régiment d'une quarantaine de personnes, toutes atteintes de diarrhée, occupait un jour notre manoir favori. Manifestement, le truc était grotesque pour mon usage seul mais voilà, c'était la loi et je devais régler la note sans broncher.

La troisième fois, c'est maintenant où je dois me lancer dans l'installation d'un dispositif de chauffage suffisant pour couvrir le bâtiment Nord, le rez-de-chaussée du logis et, ai-je ajouté hier dans ma définition de la première tranche à chauffer, le colombier ainsi que la chapelle (cette dernière à maintenir hors-gel). Tout cela n'est pas neutre car cela implique si, comme probable, je retiens la géothermie profonde, l'installation d'une grosse pompe à chaleur, donc, pour limiter les à-coups dans son allumage (qui sont susceptibles de causer son usure prématurée), l'interposition d'un ballon de 800 litres d'eau chaude censé jouer un rôle de tampon.

800 litres d'eau maintenue chauffée en permanence (du moins pendant les mois de chauffe) pour un homme seul, c'est énorme, viens-je de réaliser. Quasiment un mètre cube, ça en ferait des baignoires pleines (alors qu'il n'y en a toujours pas la moindre ici). Et, bien sûr, la facturation suivra, non seulement pour l'installation mais aussi pour l'électricité nécessaire pour un tel bazar.

Je ne vois pas comment m'en sortir pour programmer les travaux de restauration intérieure des pièces dont il s'agit. Une fois restaurée, chaque pièce aura besoin d'être chauffée. Mais, sans attendre que sa restauration soit achevée, je dois avoir fait poser les tubes de chauffage par le sol (ou les radiateurs), donc savoir quel revêtement de sol je prévois et quelle isolation thermique. Tant que ce chantier n'est pas suffisamment avancé, il m'apparaît idiot de risquer d'user prématurément la chaudière, donc de la brancher.

Mais, une fois la chaudière installée et allumée, je me retrouverai dans mon paquebot certes chauffé confortablement. Mais toujours seul, comme un con, comme le con que je suis et demeurerai "ad vitam aeternam" à ma passerelle sous les étoiles.

Pas simple, tout ça !