Architecture-M.O.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 16 Juillet 2016
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Ferronnerie - Menuiserie - Logis
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Au courrier ce matin, un colis de Roland FORNARI, les ferronneries destinées à la future porte intérieure du futur cabinet de toilettes sous l'escalier du logis :

16 juillet 2016.

L'une de ces pièces, la clenche, ne me plaît pas beaucoup et j'irai interroger Roland sur sa provenance. J'en profiterai pour lui montrer cette applique murale espagnole, d'un lot de trois, que m'a prêtée Jean LEMARIE et lui demander s'il ne pourrait pas m'en fabriquer quelques-unes du même volume et de la même masse mais avec moins de fioritures tarabiscotées :

16 juillet 2016.

16 juillet 2016.

Et puis, tant qu'à me déplacer au Sap, je lui demanderai de me fournir des poignées de porte et une targette pour deux portes que Pascal BRESSON m'avait fabriquées...

16 juillet 2016.

16 juillet 2016.

... mais sur lesquelles, à son habitude, il avait monté du matériel SIGNA que j'avais retoqué car pas convainquant à mes yeux.

Je réfléchis aux plans de Benoît MAFFRE pour l'aile du fiston. Nous avons constaté hier que le grand escalier n'y était pas optimal pour deux raisons :
- il oblige à un gymkhana pour rejoindre le corridor prévu à l'Ouest ;
- il tourne mal puisque le 1er demi-palier y est escamoté.

Je propose de basculer ce corridor du côté Est, celui de la cour.

Ceci aurait plusieurs avantages :
- faire disparaître ce gymkhana mal conçu ;
- permettre de dessiner un grand escalier plus épanoui ;
- rendre inutile la modification de l'implantation des lucarnes côté cour ;
- rendre inutiles les rideaux aux lucarnes des chambres et des cabinets de toilettes dont la vue, donnant désormais sur l'Ouest, serait incontestablement belle ;
- rendre possible la desserte intérieure du 1er étage de la tour Louis XIII sans nécessiter de bousiller la meurtrière allongée de cette tour.

Cela obligerait à redessiner la desserte des deux chambres du colombier. Certes le cabinet de toilettes de la chambre noble du 1er étage perdrait sa fenêtre mais le système d'escaliers y menant la gagnerait.

Je soumets cette proposition à la jeune classe concernée.

S'agissant de la grande porte d'entrée du logis, on sait que la seule proposition de M. MAFFRE à ce jour est de réimplanter à cet endroit une porte de l'"aile de la belle-mère". J'ai expliqué pourquoi cette proposition peine à me convaincre.

Je cherche donc à me documenter de mon côté sur ce que serait une porte appropriée au style de la maçonnerie (c'est-à-dire du Renaissance modifié,il est vrai, sous la Régence). J'ai ainsi trouvé la page "Door Obsessed" sur "Facebook" dont j'extrais les photos suivantes :

P.S. (du 31 juillet 2016) : Sur le même sujet, voir également ceci et cela.
Château de Villeneuve-Lembron (Puy-de-Dôme) :

N.D.L.R. : Une très nette ressemblance avec notre manoir favori. Permet d'imaginer, entre autres, les douves et les lucarnes, grandes ou petites, telles qu'elles ont pu y exister. Sans parler des meneaux. On s'y croirait !

Autre idée à retenir : l'enduit sur les murs extérieurs. Bien sûr.
Sur une aile de la cour, je ne manque pas de remarquer un décor bicolore qui m'intrigue et qui, à lui seul, mériterait peut-être la visite.

A l'évidence, contemporain de la Chaslerie (ou, du moins, de même style et remplissant les mêmes fonctions).

Je poursuis ma découverte, via "Google" :

(Début de citation)

Le château de Villeneuve Lembron fut édifié à la fin du XVème siècle pour Rigaud d'Aureille, bailli des montagnes d'Auvergne, maître d'hôtel des rois Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François Ier. Érigée en baronnie, la terre de Villeneuve échut à la famille des Montmorin au début du XVIème siècle. Gaspard de Montmorin embellit le château d'un grand décor peint de grotesques, dont il reste quelques remarquables témoignages dans la salle d'apparat (embrasures des fenêtres) et dans les grandes écuries. En 1643, Villeneuve-Lembron fut acquis par Isaac Dufour, trésorier de France, qui aménagea l'ancienne forteresse. Il transforma la cour intérieure, aménagea une galerie à portique et décora les plafonds et les cheminées du premier étage.
Le château fut ensuite transmis à la famille Pélissier de Féligonde, qui le conserva jusqu'en 1919. Le bâtiment, de plan carré, est cantonné de quatre tours. Il a été décoré d'un ensemble de peintures murales dont il subsiste des vestiges dans les deux galeries du corps de logis, sur les murs extérieurs et dans la chapelle.

Le château est entouré de fossés et l'on accède à cette enceinte intérieure par une porte en anse de panier qui donne accès à une basse cour. C'est un château de transition entre le Moyen Age et la Renaissance : les quatre tours rondes et les larges fossés témoignent de l'idée du rôle défensif des châteaux qui persistait encore à l'époque de sa construction. En revanche l'aménagement intérieur est bien celui d'un château de plaisance. Les menuiseries et les serrureries de ces logis datent du XVème siècle. Les ailes Est et ouest ont été construites sous Louis XIII et des ouvertures, portes et fenêtres, ont été refaites.

Sous la galerie, la cour intérieure est ornée au rez-de-chaussée, de peintures humoristiques à fresque. En effet, à l'abri des galeries de la cour, la vivacité de l'imaginaire médiéval revit grâce aux peintures murales : on remarquera en outre un portrait de Rigaud d'Aureille et des illustrations de contes satyriques comme le "dit de la Bigorne" et celui de la "Chiche Face" ainsi que le "dit de l'astrologue" et le "dit du vieux maître d'hôtel".
Avec les successeurs de Rigaud d'Aureille, le château fut habillé de décors Renaissance : la voûte du bâtiment des écuries est orné de peintures murales évoquant l'opposition du bien et du mal. Les ébrasements des fenêtres se peuplent quant à eux de personnages de la mythologie romaine

L'illustration de maximes familières, comme celles de "la Bigorne et du vieux Maître" ou de "l'Astrologue", côtoie un décor inspiré de savantes références littéraires.

(Fin de citation)

Même les stalles, dans la chapelle, rappellent fortement celles (plus belles, d'après moi) de notre manoir favori.

Je lis par ailleurs : "En pleine restauration, l'intérieur du château est fermé à la visite mais le parc ainsi que les écuries décorées de fresque du 16ème siècle sont ouverts pendant les travaux.
La réouverture totale du château est annoncée pour le 8 juillet 2016."

Il faut absolument que j'aille le visiter sans tarder !

N.D.L.R. 2 : Donc ce château appartient à l'Etat. L'intérieur manque en effet de vie. Dommage que le coyautage des couvertures soit aussi sec. Et qu'une aile ait disparu, remplacée par un mur qui ne me semble pas du meilleur effet. A part cela, l'ensemble est très remarquable, assurément.
Château de Bagnols (Rhône) :

N.D.L.R. : Utile pour la restauration de la porte charretière, anciennement cloutée, de notre manoir favori. Dans l'immédiat, il y a d'autres priorités.
Benoît MAFFRE
rédigé le Lundi 22 Aout 2016
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Menuiserie - Logis
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M. Fourcade, bonjour,

De retour de congés, voici un petit point sur votre dossier.

Dans l'attente des mises au point détaillées des menuiseries, nous avions engagé 2 éléments :
- nous avons rencontré début juillet un assembleur Normand de vitrages spéciaux (subventionnés...) pour étudier les différentes possibilités techniques et les incidences en terme de coût - A ce jour pas de réponse (nous le relançons).
- nous avons découvert un intéressant modèle de menuiserie normande (14) fin XVII début XVIII avec faux meneaux et traverses moulurés (ainsi que les petits bois) qui aurait pu être une base intéressante pour le corps de logis de la Chaslerie...

- volets extérieurs rouennais rapportés tardivement -

... mais M. Tiercelin (qui s'est déplacé pour examiner ces menuiseries) n'a pas accepté cette hypothèse qui lui semble être un cas trop atypique… Dommage pour vous et pour nous…

Dès le prochain retour de Floriane, nous allons rentrer dans le vif du sujet et programmer une visite à la Chaslerie.

N.D.L.R. : Parfait, heureux de vous voir d'attaque !

Conversation rapide avec mon aîné ce soir (avant que je ne roule vers Vichy, dans le but de rapatrier ma mère à Paris).

Nous avons évoqué l'hypothèse qu'il prenne en charge prioritairement la restauration du logis plutôt que celle de l'"aile de la belle-mère" et de la tour Louis XIII. Il imagine comment faire vivre ce logis avec sa petite famille et ne manque certes pas d'idées à ce sujet.

Dans ce cas, j'émigrerais vers la cave dont la restauration serait davantage à ma portée financière prochaine, surtout si les événements en cours devaient se précipiter comme je l'anticipe désormais.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 26 Aout 2016
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Logis - Bâtiment Nord
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En rentrant hier à notre manoir favori, j'ai trouvé sur une console la preuve qu'en mon absence, la jeune classe concernée avait mesuré l'ancienne cuisine du bâtiment Nord.

Ceci me donne à penser que ces jeunes gens sont intéressés par l'offre de restaurer le logis.

Des traces blanches bien peu ragoutantes se sont développées cet été sur certaines pièces de la charpente des écuries de notre manoir favori :

23 août 2016.

23 août 2016.

23 août 2016.

23 août 2016.

23 août 2016.

23 août 2016.

23 août 2016.

23 août 2016.

Par courriel adressé vendredi dernier à la S.A.R.L. BOUSSIN-LIEGEAS et à Benoît MAFFRE, avec copie à la D.R.A.C., j'ai demandé qu'ils s'en préoccupent.

Comme les photos ne passaient pas par courriel, je les duplique ici.

A mon avis, et sous réserve de l'avis des professionnels, il me semble que le problème ne provient pas d'une fuite de la couverture mais de l'insuffisante qualité du truc brillant. Ce produit était censé être un bon isolant thermique et être respirant. Je me suis rendu compte cet été que sa valeur d'isolant thermique était tout à fait insuffisante. Ces moisissures semblent établir que sa qualité respirante est également une imposture puisqu'il n'empêche nullement la condensation. Bref, de la merde et qui coûte bien cher.

Il faudra que je recherche qui est le fabriquant, pour lui faire de la pub à ma façon.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 12 Septembre 2016
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Ferronnerie - Menuiserie - Logis
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Floriane GRIPON, collaboratrice de Benoît MAFFRE, notre architecte favori, m'a transmis jeudi dernier, pour premières réactions, les projets suivants pour les menuiseries extérieures de certaines fenêtres du logis :

Il m'est très difficile d'entrer dans le débat qu'elle me propose ainsi car il est très technique et je sais, d'expérience sur les fenêtres du bâtiment Nord, que je ne suis pas doué pour apercevoir sur plan les erreurs qui me semblent manifestes une fois les menuiseries en place. J'ai un degré de confiance très élevé dans les compétences de Benoît MAFFRE en matière de menuiseries. Je sais en outre qu'Arnaud TIERCELIN qui est à mes yeux le meilleur expert français de ces sujets ne manquera pas, en sa qualité d'agent de la D.R.A.C., de poursuivre son dialogue technique avec notre architecte favori. Nous savons déjà que M. TIERCELIN a retoqué une première proposition de Benoît MAFFRE.

Ceci étant, voici mes premières remarques :

1 - Je comprends que les deux hypothèses soumises ne diffèrent qu'en matière de volets intérieurs ; que le projet ne porte à ce stade que sur les deux fenêtres Ouest de la salle-à-manger du logis. Je comprends que d'autres dessins ne soient pas fournis tant qu'il n'y a pas accord sur les grandes lignes du projet, telles qu'on peut les définir à partir de ce premier échantillon.

2 - Je suis étonné par le jet d'eau de séparation horizontale entre les deux parties de chaque battant de fenêtre. Je comprends que la partie supérieure est conçue pour n'être pas ouvrable indépendamment de la partie basse. Plutôt que ce jet d'eau, j'aurais imaginé quelque chose de plus simple, proche du demi-cylindre. Il me paraît impossible de me prononcer sur le positionnement en hauteur de ce jet d'eau à partir du seul exemple fourni, à savoir une fenêtre percée au milieu du 18ème siècle, dont la maçonnerie est simplissime. J'aurais bien aimé me rendre compte de ce que ce parti donnerait sur l'une des fenêtres d'origine, celles dont les cicatrices des meneaux sont encore apparentes.

3 - Je constate que, dans la première des deux versions soumises, les volets intérieurs empièteraient à l'intérieur de la pièce mais que cet empiètement serait faible. Nous avons déjà le cas dans le bâtiment Nord et ce n'est pas gênant compte tenu du mode de vie qui est le mien (je veux dire que je ne passe pas mon temps à raser les murs, comme on l'a peut-être remarqué). Je m'en remets sur ce point à l'avis des experts.

4 - Il me semble que les espagnolettes devront être réalisées avec un soin particulier, y compris au niveau des accroches dans les parties fixes. C'est un travail de précision. Je souhaite que Thomas MOREL soit consulté.

Je me propose de téléphoner ce matin à Benoît MAFFRE ou à Floriane GRIPON pour faire part de ces remarques qui sont, à ce stade, le mieux que je puisse faire en l'état de mon incompétence.

P.S. : J'ai téléphoné ce matin à Benoît MAFFRE. L'affaire est en d'excellentes mains, en liaison avec Arnaud TIERCELIN, donc je considère n'avoir plus à attendre que leur accord (j'ai néanmoins maintenu mes "desiderata" pour la porte principale).

M. MAFFRE m'a appris qu'il envisage de faire réaliser dans un premier temps la fenêtre du rez-de-chaussée de la tour Sud-Ouest (où mon aîné recommande d'installer un bureau), afin de peaufiner les derniers détails. Ceci me semble d'excellente méthode.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 13 Septembre 2016
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Menuiserie - Logis
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Pascal BRESSON m'a fait passer hier le dessin suivant, pour la porte principale du logis :

Je l'en remercie beaucoup mais ce projet ne me convient pas :
- d'abord, il me faut deux battants, faute de quoi l'habitabilité de l'entrée, qui n'est déjà pas extraordinaire, deviendrait riquiqui ;
- ensuite, je n'aime pas trop ce décor. En outre, le parti qui semble devoir être retenu par MM. MAFFRE et TIERCELIN serait plutôt, si j'ai bien compris, de se caler sur ce qui pouvait exister au 18ème siècle.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 1er Octobre 2016
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Menuiserie - Logis
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La restauration des menuiseries de la porte d'entrée du logis, sur cour, se révèle un vrai casse-tête. Voici de quoi nous partons :

20 septembre 2016.

En fait, la maçonnerie de cette porte a très certainement été modifiée vers 1750. C'est l'époque où, manifestement, les LEDIN, propriétaires de notre manoir favori avant la Révolution, avaient des moyens ; ils avaient en effet fait bâtir, ou du moins couvrir, à cette époque-là les écuries et la cave ; la maçonnerie du parement extérieur, sur ce qui est aujourd'hui la cour, du logis donne à penser qu'environ à la même époque, peut-être une génération plus tôt, un bâtiment a brûlé, qui donnait une forme en "L" au logis initial ; à cette occasion, la porte d'entrée du logis, celle donnant aujourd'hui sur la cour, a dû être modifiée, son tympan étant surélevé. J'ai déjà eu l'occasion, sur notre site favori, d'évoquer cette hypothèse qui semble corroborée par la forme des maçonneries des portes d'entrée (ou anciennes portes d'entrée) de divers manoirs voisins (Loraille, la Bouëtte et la Servière) très vraisemblablement dues à la même équipe de constructeurs.

Une autre preuve de cette surélévation tardive est visible à l'intérieur du logis de la Chaslerie :

20 septembre 2016.

20 septembre 2016.

On voit bien que l'appareil de pierre est de bien meilleure qualité sur ses 180 premiers centimètres à partir du sol qu'au-dessus.

Or on se souvient que, pour restaurer les menuiseries de cette porte, M. MAFFRE souhaitait copier un modèle, actuellement à l'entrée de l'"aile de la belle-mère" mais qui s'était trouvé insrallé sur le logis à la suite de l'incendie de 1884 de ce dernier. Voici donc le projet qu'il m'a transmis il y a quelques jours :

23 septembre 2016.

23 septembre 2016.

23 septembre 2016.

J'ai fait valoir que ce modèle ne me paraissait pas correspondre le mieux possible à ce que j'appelle "l'esprit des lieux" et dont, à tort ou à raison, je me sens investi de la sauvegarde. Certes, le parti qui est retenu pour la restauration des menuiseries des fenêtres voisines est de reconstituer des menuiseries d'époque XVIIIème. Mais je suis d'avis que les chanfreins et le tympan de granit de la porte sont trop puissants pour qu'on ne reflète pas cette puissance, et aussi cette austérité, dans les menuiseries, du moins pour cette porte.

Un débat s'est donc engagé entre M. MAFFRE, sa collaboratrice Floriane GRIPON et moi afin d'essayer de trouver un juste équilibre entre toutes les contraintes dont nous devons tenir compte, tâche difficile en l'espèce (mais on se doute bien que si j'ai souhaité coopérer avec M. MAFFRE, c'est parce que je le sais capable de nous trouver une bonne solution face à un tel pataquès).

Donc voici les hypothèses de travail que m'a fournies Floriane à la suite de ma demande de rectification :

29 septembre 2016, modèle 1.

29 septembre 2016, modèle 2.

29 septembre 2016, modèle 3.

29 septembre 2016, modèle 4.

29 septembre 2016, modèle 5.

29 septembre 2016, modèle 6.

29 septembre 2016, modèle 7.

29 septembre 2016, modèle 8.

29 septembre 2016, modèle 9.

J'ai souhaité recueillir l'avis de mon ami Marc CHALUFOUR sur le modèle à retenir. Marc m'a donc rendu visite hier...

30 septembre 2016.

30 septembre 2016.

... et le modèle qu'il recommande est celui qui avait déjà ma préférence, à savoir le modèle 6 ci-dessus, celui avec deux battants de largeurs égales et l'imposte à balustres (qui serait vitrée par derrière, de façon à donner un peu plus de lumière naturelle à l'entrée du logis).

C'est sur cette base que Floriane et Marc vont réfléchir, chacun de son côté, pour me faire des propositions de décor (je précise que je n'aime pas beaucoup l'assemblage de la partie basse des deux battants du modèle retenu car je le trouve un peu trop chichiteux - trop précieux, si vous préférez - ; j'ai demandé en outre que la barre intérieure soit remise en état de marche et que deux heurtoirs soient prévus).

Dans l'après-midi d'hier, Floriane m'a communiqué la photo suivante que je trouve très intéressante (on y retrouve en particulier le décor à chapiteaux ioniques de "ma" porte) mais, pour le coup, un chouïa trop austère dans ses menuiseries :

30 septembre 2016, modèle 9.

(La suite au prochain numéro.)
Mes derniers échanges de courriels avec le cabinet de Benoît MAFFRE :

(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade
Envoyé : lundi 3 octobre 2016 08:45
À : Maffre Benoit
Cc : Floriane Grippon; (...) Fourcade; anne_vio@(...)
Objet : RE: 61 / La Chaslerie - Porte du corps de logis

Un "érudit proche de la cour pontificale", non seulement ça me convient mais ça me botte un max !

OK pour poursuivre comme vous le proposez. En incorporant un ou plusieurs chapiteaux à l'ordre ionique ?

Faudra pas lésiner sur les heurtoirs...

Cordialement,

PPF


De : Maffre Benoit
Envoyé : lundi 3 octobre 2016 08:41
À : Pierre-Paul Fourcade
Cc : Floriane Grippon; (...) Fourcade; anne_vio@(...)
Objet : Re: 61 / La Chaslerie - Porte du corps de logis

M. Fourcade, bonjour,

La photo correspond à une porte de la Bâti d'Urfé, dans la Loire.
Il s'agit d'un château absolument atypique, réalisé à l'initiative d'un érudit proche de la cour pontificale.

Concernant la porte, l'idée est de partir de ce dessin, de rajouter un soubassement et de voir comment intégrer un ou plusieurs éléments un peu plus décoratifs (comme le heurtoir …)

A suivre, donc, si ce principe vous convient ?

Crtd.
.
Benoît Maffre
Architecte du patrimoine, DPLG
Gérant

B.MAP Sarl d’Architecture
La Brosse - 7, rue des Forges – 27320 Droisy
Tel : 02 32 30 57 97 – Port : 06 08 49 19 85



Le 30 sept. 2016 à 16:46, Pierre-Paul Fourcade a écrit :

> C'est une excellente référence (où avez-vous trouvé ça ?), mais je trouve ce modèle quelque peu tristounet en l'état, du moins en ce qui concerne la menuiserie.
>
> J'aimerais quelque chose d'un peu plus festif. Peut-être grâce aux heurtoirs aussi ?
>
> Bien cordialement,
>
> PPF
>
>
> De : Floriane Grippon
> Envoyé : vendredi 30 septembre 2016 16:11
> À : FOURCADE Pierre-Paul
> Objet : Re: 61 / La Chaslerie - Porte du corps de logis
>
> M. Fourcade, bonjour,
>
> En recherchant des exemples, nous avons trouvé cette porte aux proportions relativement similaires à la porte du corps de logis.
> Légèrement plus travaillée, avec un soubassement et une imposte à balustres, ce modèle vous conviendrait-il ?
>

> Bien cordialement,
>
>
> Floriane Grippon
> Diplômée d'Etat en Architecture - HMONP
>
(Fin de citation)

Cher Pierre-Paul,

Vous trouverez ci joint une image restituée de la façade de la Châlerie dans son état originel de la fin du XVIe siècle. La hauteur du linteau de la porte est également rétablie à son niveau primitif.
Une seule incertitude : rien n'indique une polychromie rouge et blanche, et j'inclinerai peut-être en faveur d'une bichromie en damier gris sombre et blanc, comme je l'avais découvert sur un pan de bois contemporain à Essai.
Bonne fin de chantier.
et par sainte Barbe, vive la sape !

Nicolas

N.D.L.R. : Cher Nicolas,

Merci pour ce message très intéressant, mais le dessin n'a pas suivi. (Prière de me le faire passer par courriel et j'imprimerai, puis scannerai, puis mettrai en ligne.)

"A nos femmes, à nos chevaux et à ceux qui les montent !"

N.D.L.R. 2 (du 6 octobre 2016): Je rappelle que la photo qui avait permis de comprendre qu'à l'origine, l'enduit extérieur du logis était à damiers est celle-ci, postérieure de quelques années à l'incendie de 1884 (cf la couverture neuve), tirée du fonds de la C.N.M.H.

On y voit bien que ce décor n'avait pas été repris, vers 1750, quand le bâtiment en retour avait été rasé pour laisser la place, sur la partie Nord-Ouest du logis (donc à gauche de cette photo), aux 4 nouvelles fenêtres.

(En ce qui concerne les couleurs du damier, je viens de supprimer une partie du commentaire accompagnant la même photo sous l'onglet "Travaux". Celle-ci faisait en effet état d'un damier rouge et blanc, précision que Nicolas GAUTIER vient ici de contester. Ceci étant, le rouge et blanc me paraîtrait moins tristounet que le gris sombre et blanc, comparable à celui de ce pan de bois d'Essai dont je prie Nicolas de nous transmettre une photo si possible.)
Pour pouvoir dialoguer utilement avec Benoît MAFFRE et Floriane GRIPPON à propos de la restauration de la porte du logis, il faudrait que je trouve le temps d'aller observer les menuiseries de la Bâtie d'Urfé. Le problème est que ce n'est pas la porte à côté.

Un break de deux jours serait nécessaire, ce qui ne me paraît possible que le prochain week-end.

Je me dis que je pourrais profiter de cette ballade pour découvrir le château voisin de Saint-Marcel-de-Félines, qui appartient, si je comprends bien, à l'épouse de ce brillant avocat d'affaires qui avait été l'un de mes deux parrains au "Nouveau Cercle de l'Union" et dont j'ai récemment parlé ; ce dernier château est réputé pour un exceptionnel décor peint intérieur, d'époque Louis XIV, dont j'avais remarqué les photos sur un bouquin de la collection "Réalités - Connaissance des Arts" qui se trouve enfermé dans un meuble que je n'arrive plus à rouvrir (nouvelle preuve qu'il va falloir que je me dote enfin d'une bibliothèque en bonne et due forme).

Cher Pierre-Paul,

Voici en PJ le 1er document promis :

Dessin de Nicolas GAUTIER (cliquez ici).

Celui d'Essai est sur un autre ordi, je vous l'envoie demain soir.

Bien amicalement à vous.

Nicolas

N.D.L.R. : Sur l'original (cf la photo de la C.N.M.H. pour ce qui concerne le damier et une photo récente pour le reste) :
- le maillage du damier était sensiblement plus serré puisque je compte, par exemple, plutôt six longueurs de cases du damier dans la largeur de la porte, au lieu de vos 4,5 ;
- l'arc du tympan ne déborde pas des parties moulurées de la maçonnerie de la porte ; seules en débordent les parties du granit qui furent recouvertes par l'enduit.

En outre :
- je ne pense pas que le bâtiment en retour tangentait si strictement deux ouvertures de fenêtre, j'imagine qu'il était un peu plus en retrait (la cicatrice se devine sous la corde d'une lanterne, de sorte que l'on devait voir une bonne partie au moins des granits d'encadrement de ces ouvertures) ;
- je ne crois pas que le bâtiment en retour était aussi court que vous le représentez ; il faudrait que vous reveniez sur place pour interpréter le mur Sud du bâtiment Nord, notamment un certain coup de sabre sur lequel je me suis toujours cassé la tête (cela vous permettrait de tester également le confort du fournil de la ferme...) ; je rappelle que, lors de travaux en avril 2008, nous avions retrouvé un linteau de granit enfoui sous d'anciennes reprises de parement (reprises datant sans doute de l'incendie du XVIIIème siècle, celui qui avait fait disparaître cette aile en retour) et qui manifestait sans ambiguïté qu'il y avait eu une fenêtre là, ouvrant sur l'arrière-cour ;
- il faudrait profiter de votre logiciel pour rehausser le logis des quelques 60 cm dont vous aviez compris, en observant le jet d'eau de la souche de cheminée centrale, qu'il a été arasé à la suite de l'incendie de 1884 ; je pense que les linteaux des fenêtres de l'étage étaient en granit à l'origine, ainsi que j'ai essayé de le démontrer lors d'une rapide tournée des manoirs voisins en septembre 2015.

Sur le fond, cette tunique reconstituée apparaît étonnante ; à ma connaissance, il n'y en a plus de semblable dans les parages, la "grande pelade" des enduits (cf "Modes et Travaux" des années 1950-1960) ayant fait disparaître de tels vestiges hautement vénérables.
Vos observations complètent, rectifient mais ne remettent pas en cause le fond du propos qui est celui d'une façade en moellons, enduite et peinte en damier sur la totalité de sa surface. Merci encore pour m'avoir permis de m'attabler devant cette photo passionnante.

Voici celle du pan de bois d'Essai :

Le pan de bois d'Essai.

Bien amicalement à vous.

Nicolas

N.D.L.R. : Merci Nicolas, mais je crois qu'il faut vraiment être un irréductible fana d'enduits pour apercevoir la moindre "bichromie en damier gris sombre et blanc" sur ce pan de bois où l'on sent bien, néanmoins, que Sainte Barbe a déjà frappé 😉
Le "chalet du brouillard" est un édifice mystérieux, bien connu des Domfrontais. Il a été bâti à flanc de falaise, dans un endroit très difficilement visible et accessible en-dessous du donjon, au milieu d'une végétation qu'on imagine vierge. On se doute que, de là-haut, la vue doit être imprenable sur le panorama alentour (pas totalement imprenable, d'ailleurs, car elle est susceptible d'être altérée un jour par de maudits engins) :

Ce repaire très discret a servi de refuge à des aviateurs alliés pendant la seconde guerre mondiale :

Il est actuellement la propriété d'un homme étonnant, qui a vécu à Domfront jusqu'à l'âge de 14 ans et qui, par passion pour la civilisation aztèque, a émigré au Mexique dont il a même pris la nationalité. Je vous parle d'Emmanuel PICAULT, frère de Vincent PICAULT, mon entrepreneur local de bâtiment favori et conseiller municipal de Domfront.

Parce qu'il a un goût et un talent extraordinaires, Emmanuel PICAULT est devenu un décorateur et galeriste mondialement connu, coopérant actuellement avec Philippe STARCK sur un yacht dont un oligarque russe veut qu'il soit le plus beau jamais construit (budget d'un milliard de dollars). Les œuvres d'Emmanuel PICAULT parlent pour lui.

Emmanuel PICAULT a souhaité visiter notre manoir favori et je le lui ai fait découvrir hier, de fond en combles ou presque.

Il a beaucoup aimé, je crois, l'ambiance générale et, plus particulièrement, celle de l'escalier du logis, de la "pièce dévastée" au-dessus du salon, ainsi que des combles des écuries.

Je retiens ses recommandations suivantes, qui confirment mes propres intuitions :
- ne pas casser le volume remarquable de la "pièce dévastée" ni celui, tout aussi exceptionnel, des combles des écuries en y introduisant un quelconque cloisonnement ;
- consacrer l'espace de l'ancienne cuisine du bâtiment Nord à une bibliothèque.

Il considère que l'escalier de l'"aile de la belle-mère" est à sa place, du moins pour sa première travée, là où il se trouve actuellement.

Vraiment très intéressant. A suivre, je l'espère.

P.S. (du 2 janvier 2020) : Deux points ont évolué, évoqués à la fin de ce message datant d'un peu plus de trois ans :
- j'ai renoncé à installer mon bureau-bibliothèque au rez-de-chaussée du bâtiment Nord, à l'emplacement de l'ancienne cuisine ; ce sera là l'espace dévolu à la future cuisine (c'est actuellement la cuisine provisoire) ; mon bureau-bibliothèque devrait être aménagé au 1er étage du colombier ; j'imagine que ce sera fait d'ici deux ou trois ans ; en tout cas, pour moi, ce serait une priorité ;
- l'escalier de l'"aile de la belle-mère" sera sans doute inspiré de près par l'"esquisse" d'Arnaud PAQUIN, datée de juillet 2018 ; c'est ce que j'ai vu de mieux en la matière, même si on peut encore réfléchir à des améliorations ; de toutes façons, je n'aurai vraisemblablement pas les moyens de faire construire cet escalier de mon vivant.