Fabrice BLAIZOT, de la Scic IDEE, est passé cet après-midi à la Chaslerie, afin de visiter la cave à propos de laquelle il est mandaté pour dresser un audit énergétique complet :
Je lui ai expliqué que mon échange téléphonique de l'avant-veille avec Nathalie RICHE, de
Soliha, chargée de pré-instruire mon dossier pour son volet A.N.A.H., s'était mal passé, cette correspondante ne voyant que des obstacles à ce que cet organisme intervienne pour améliorer l'équipement de notre cave favorite :
1 - pas d'identification claire, selon elle, de ce bâtiment sur l'acte de propriété qui ne parle que de constructions diverses sans plus de détail autre qu'un renvoi à l'arrêté ministériel d'inscription à l'I.S.M.H. ;
2 - une qualification d'habitation douteuse, selon elle, pour un bâtiment que je dénomme cave ; je lui ai expliqué que la qualification de ferme figurait pourtant sur le rapport de l'inspection des monuments historiques préalable à cette inscription ;
3 - un usage d'habitation impossible, selon elle, en l'état du chantier ; je lui ai répondu, apparemment sans la convaincre, que j'avais bien l'intention d'occuper ce bâtiment une fois que suffisamment de nouveaux travaux y auront été effectués ; mais il semblerait que, pour bénéficier des procédures de l'A.N.A.H., il faille que le bâtiment concerné soit déjà habité au moment où le dossier est présenté à l'A.N.A.H., ce qui me semble, au contraire, une idée saugrenue ;
4 - un usage de résidence principale qui doit, selon elle, être confirmé par la preuve d'un domicile fiscal identique, ce qui me laisse pour le moins dubitatif ; pourtant, mon interlocutrice de "Soliha" est apparue très rétive quand je lui ai expliqué que je ne voulais pas que mon domicile fiscal cesse d'être à Paris car je relève de la fiscalité des monuments historiques, un monstre de complexité que dominent mes interlocuteurs parisiens alors que je doute que puissent survivre, dans ce coin du bocage, des gabelous experts en la matière et que je ne voudrais pas devoir engager avec le (ou les) contrôleur(s) local(locaux) un dialogue, nécessairement long et pénible, pour contribuer à sa(leur) formation professionnelle ;
5 - un revenu fiscal de référence très bas - ce point n'est pas contestable - par comparaison avec les revenus bruts de mon foyer fiscal ; là, elle a mis en doute le montant de mon revenu fiscal de référence, pourtant confirmé par les document émanant du fisc, et bredouillé qu'il fallait, pour savoir si je pouvais avoir droit aux procédures de l'A.N.A.H., se référer aux revenus bruts, ce qui me semble inexact et même aberrant ; j'ai tenté de lui expliquer l'importance et les particularités de mon chantier de restauration qui engloutit quasiment tous mes revenus et finit de consumer mon épargne ; le comble a été atteint quand je lui ai expliqué que, le week-end prochain, mon épouse devrait, en l'état de ce chantier, coucher à 150 mètres de la chambre qu'elle utilisait jusqu'à la semaine dernière ; à ce stade de nos échanges, mon interlocutrice, censée - je le rappelle - décanter mon affaire pour le compte de l'A.N.A.H., a dû considérer que j'étais fou à lier et s'est, m'a-t-il semblé, montrée fort désireuse de classer mon dossier sans suite.
Afin de ne pas lasser davantage mes lecteurs, je passe sur une autre particularité adminstrative de ladite cave : l'interposition d'une S.C.I. familiale qui doit être nue-propriétaire du bâtiment et dont mon aîné doit être le porteur de la quasi-totalité des parts alors qu'usufruitier - si mes souvenirs sont bons -, c'est moi qui finance de ma poche la totalité des travaux sur ce bâtiment - ça, j'en suis sûr -.
Voici pour les principaux points de cette conversation téléphonique d'avant-hier qui m'a en outre confirmé que les bureaucrates de l'A.N.A.H. :
- se désintéressent de la rénovation énergétique des résidences secondaires, alors qu'il est évident que c'est pour celles-ci, avec les sautes de température hebdomadaires qu'elles connaissent par définition, que les efforts d'isolation thermique seraient les plus pertinents ;
- vouent à l'abandon les maisons qui n'ont pas l'heur d'avoir été construites dans des bourgs ou des agglomérations car, seules parmi les résidences locatives, sont subventionnables par l'A.N.A.H., au moins par ici, les rénovations thermiques effectuées dans de tels lieux ; cette idée particulièrement stupide est sans doute à rapprocher des propos du même niveau que m'a tenus récemment la maire d'une commune du secteur : cette apparatchik du système n'accordera plus de permis de construire hors bourg en raison, prétend-elle, des coûts de raccordement aux réseaux publics ; nul doute qu'en désertifiant ainsi la campagne, cet himalaya de la politique locale pourra s'affranchir de la "règle des 500 mètres", donc multiplier sur le territoire de sa commune, pour le plus grand profit d'actionnaires étrangers et souvent "off-shore", les aérogénérateurs électriques industriels (ces engins monstrueusement inefficaces, du moins pour tous les abonnés d'EdF, tous payeurs de la C.S.P.E., que les gogos dénomment éoliennes).
Heureusement M. BLAIZOT, qui a pris le temps nécessaire pour visiter la cave dans ses moindres recoins et se faire expliquer une situation si particulière, m'a assuré qu'il allait prendre l'attache de Mme RICHE, qu'il connaît déjà, et de toutes personnes concernées pour m'aider à surmonter tous ces obstacles de papier. Je l'en remercie et suis convaincu que, s'il réussit sa mission de persuasion, il aura permis que puisse être répondu utilement par l'administration à la lancinante question de la rénovation énergétique des monuments historiques.
Dans la mesure où j'entends que la restauration thermique de ce bâtiment soit digne de constituer un cas d'école, je ne manquerai pas de tenir mon fidèle lectorat informé ici des développements de cet intéressant dossier.