Architecture-M.O.

A propos de son projet d'étude préalable sur les menuiseries extérieures de la Chaslerie, M. MAFFRE m'a envoyé hier le courriel suivant :

(début de citation)

M. Fourcade, bonjour,

(...)

Je vous propose les ajustements suivants :
- nuancer la question du dérasement du logis
- rajouter les portes barrées
- traiter une variante avec grilles sur l'extérieure de l'aile Ouest
- revoir la nouvelle porte sur cour de l'aile Ouest
- évaluer le coût des menuiseries
Concernant ce dernier point, nous avons des devis de M. Bresson datés de 2014 et nos propres références pour arriver à une estimation au stade de l'étude.

J'espère que ces éléments vous conviendront afin de pouvoir finaliser cette première étape.

Bien cordialement.

(fin de citation)

Voici de très larges extraits du courriel que je lui ai adressé aujourd'hui en retour pour lui faire part de mes demandes de corrections à son étude préalable. Ce document complète les précédents messages que j'avais mis en ligne ici sur le même sujet :

(début de citation)

Bonjour !

Je réponds à votre courriel en vous communiquant mes remarques sur votre projet.

Je passe en revue les pages du rapport dans l'ordre. Pour vous aider à vous y retrouver, je note de A à E mes remarques : A peu important, E très important.

Page 6/54 :
C : 2ème paragraphe : on ne sait pas si la noblesse des LEDIN ne remonte qu'à Henri IV ; eux prétendaient qu'elle était bien antérieure puisque, d'après un vitrail de l'église St-Symphorien du château de Domfront, vitrail encore répertorié au XIXème siècle, ils avaient été autorisés dès 1382 à apposer leurs armes sur celles de la ville. Le fait est qu'après les guerres de religion, l'Etat était désorganisé, de sorte que le Roi attribuait des lettres patentes "à double visage", accordant la noblesse à certains tout en la confirmant, en tant que de besoin, à d'autres dont les preuves avaient été perdues.
(...)

Page 9/54 :
C - Dommage que le dessin en couleur n'intègre pas la ferme, son fournil et la cave qui sont également inscrits depuis 1926...

Page 12/54 :
C - 3ème ligne du texte : erreur de matériaux : les moellons sont en grès (éventuellement schisteux), les piédroits et chaînes d'angle sont en granit.

Page 14/54 :
D - En fin de 1ère moitié de la page, vous écrivez que la majorité des baies de la façade sur jardin conserve des œillets de fixation. Faux, c'est la totalité, de même que la fenêtre de la façade Sud du logis ainsi que, dans la cour, au 1er étage, les 3 fenêtres de droite (pas les deux de gauche, percées au XVIIIème). En outre, les deux fenêtres de droite au rez-de-chaussée du logis côté cour conservent les cicatrices d'anciens œillets. Ceci prouve que la cour n'était pas fermée à l'origine.

Page 17/54 :
C - Même remarque sur les matériaux que page 12/54.

Page 18/54 :
B - Menuiseries, texte juste avant les photos : elles de datent pas de la fin du XXème siècle mais des années 1960.

Page 22/54 :
C - 1er paragraphe : Matériaux : grès schisteux, pas schiste.
C - La lucarne engagée maçonnée est une fantaisie créée vers 1970. A mes yeux, une m(...) qui ne correspond à rien. Mes prédécesseurs immédiats en étaient fiers puisqu'elle illustre l'article sur la Chaslerie du bouquin de la "Sélection du Reader's Digest" sur les plus beaux manoirs de France.

Page 23/54 :
(...)
B - Milieu de page - La porte de mon bureau est bien de réemploi. Elle a été posée là vers 1970 par la femme de mon vendeur qui faisait de la brocante.

Dessin 03 :
C - Vous avez oublié les épis de faîtage du dôme d'entrée.

Dessin 04 :
B - Il pourrait être intéressant de faire figurer que 4 des linteaux de l'étage sont en bois.
Sur ce sujet et sur vos commentaires dans le texte, voir : http://www.chaslerie.fr/message.php?id=18852
et http://www.chaslerie.fr/message.php?id=18854

Dessin 08 :
D - Oubli des grilles.
D - Le houteau de droite, ajouté dans un second temps, est plus volumineux que ceux qui, à gauche, ont remplacé des vasistas.

Page 25/54 :
D - Vous connaissez mes réserves sur votre formulation à mes yeux trop définitive à propos des lintaux des fenêtres du 1er étage du logis.

Page 26/54 :
A - Je n'ai pas le souvenir qu'il ait été "précédemment au cours de cette étude" question du manoir de la Bouëtte.

Page 29/54 :
(...)
A - 6ème ligne du même paragraphe : parler du "manoir de la Servière" et non du château.
D - Fin du 2ème paragraphe : Je m'inscris en faux. Il y a 3 éléments qui confortent l'hypothèse d'une surélévation de la porte d'entrée sous Louis XIV ou Louis XV :
- le fait que, dans l'entrée du logis, on voit bien les cicatrices de la maçonnerie, notamment à l'angle entre la façade et la cloison vers le salon ;
- la présence de la petite porte d'accès à la salle-à-manger ;
- sur la vieille photo montrant l'enduit extérieur à damiers, la trace d'un enduit sans damiers
B - Je pense que cette porte a été mise là vers 1960, quand le père de mon vendeur a entrepris ses travaux sur le logis et l'aile de la belle-mère. 1975, ce serait son fils ; mais celui-ci n'est guère intervenu que sur la tour Louis XIII et le bâtiment Nord.

Page 30/24 :
B - En légende des photos, même remarque sur 1975/1960.
B - Avant-dernier paragraphe, je n'aime pas le "supposée" qui met en doute ma parole. Vous pouvez retrouver sur notre site favori une photo de la découverte d'une embrasure de fenêtre en granit, ouvrant vers l'arrière-cour. En outre, je ne parlerais pas de la fin du XVIIIème (car Louis-Marie de VASSY délaissait la Chaslerie, y laissant un fermier, le fameux GOUPIL, seul maître à bord) mais du milieu du XVIIIème (le dernier LEDIN, beau-père de VASSY, étant fortuné et sur place, donc en mesure de faire abattre le retour en équerre et harmoniser les ouvertures de la façade).

Page 31/54 :
E - Fin du 2ème paragraphe : Si aucun élément tangible (en l'absence d'une étude fine des maçonneries des sablières et du haut des murs de façade ou de l'escalier, à laquelle vous n'avez pas procédé) ne vous permet de confirmer l'hypothèse du dérasement, il me semblerait honnête d'ajouter qu'aucun ne permet non plus de l'infirmer. Or nous avons 3 preuves de l'abaissement du faîtage du logis :
- le double jet d'eau ;
- le double appareil de maçonnerie sur les flancs de la souche de cheminée (particulièrement visible sur une ancienne carte postale, de peu postérieure à l'incendie ; voir Photothèque) ;
- la gravure antérieure à l'incendie (mais celle-ci montre une lucarne riquiquie, ce qui pourrait être gênant pour la suite...).
B - Juste avant la photo : il ne s'agit pas d'une carte postale mais d'une photo incluse dans le dossier de classement et conservée à la CNMH.

Page 32/54 :
B - Milieu de page : c'est moi qui ai restitué la lucarne au 1er semestre 2007, sous le contrôle de M. RONSSERAY (voir Photothèque, mur de terrasse).

Page 33/54 :
(...)
B - Les fleurs de la grille sur cour ont été restituées par Roland FORNARI sur le modèle de celles de Carrouges. A la Chaslerie, elles avaient disparu mais il en restait les trous de fixation. Cette grille a également été restaurée, elle était un peu incomplète et de guingois. Toutes les grilles du logis sont en effet démontables, vous pouvez être affirmatif. Pas celles de l'aile de la belle-mère ni celles du bâtiment Nord qui sont toutes fixes.

Dessin 09 :
C - Vous pouvez être affirmatif et enlever "hypothèse" en orange.

Page 34/54 :
C - Les linteaux arrondis sont certainement d'une bonne génération antérieurs à la Révolution (voir commentaire précédent sur le dernier LEDIN).

(...)
Page 37/54 :
B - Fin du 1er paragraphe : "l'une remaniée et les deux autres disparues". Soyons précis.
B - Fin du dernier paragraphe : Juste avant les travaux de 2014, j'ai substitué de la pierre à la brique et réduit les dimensions de l'ouverture antérieure, tant en largeur qu'en hauteur.

Dessin 11 :
C - Il faut supprimer le conduit de cheminée proche de la tour Louis XIII qui n'a encore jamais existé ; par ailleurs, vous pouvez montrer que la fenêtre de droite au 1er des écuries a vu sa largeur réduite.

Page 41/54 :
B - 1er paragraphe : je me suis déjà exprimé sur le fronton de granit de la lucarne (voir plus haut).
B - 2ème paragraphe :
- vous pouvez enlever le "?"
(...)

Page 44/54 :
C - 2ème paragraphe : l'ancienne porte du logis a été restaurée par mes soins conformément à l'original, au jet d'eau nécessaire près qui a été ajouté.

Page 46/54 :
(...)
B - Aile Nord : il y a aussi la porte de la chaufferie à refaire (comme vous l'écrivez par la suite).

Page 47/54 :
A - (...) Vous n'évoquez pas ici les volets intérieurs, ils n'apparaissent que dans le descriptif suivant.

Page 48/54 :
A - A propos du calfeutrement, partout où vous en parlez, vous écrivez "y compris compris-bande". Késako ?

Page 49/54 :
C - Porte de mon bureau : j'aimerais bien un judas avec grille...

Page 50/54 :
B - A propos des anciennes écuries, vous parlez de clous cuivre. Quid de l'inox cannelé, comme sur le colombier ?

Page 51/54 :
C - A l'occasion de la transformation de la porte actuelle S-E en fenêtre, le linteau doit être arrondi (idem sur le dessin correspondant).

Page 52/54 :
D - Problématique des portes barrées, ici et ailleurs. Je vous l'ai signalée verbalement et sur http://www.chaslerie.fr/message.php?id=18847

Dessin 14 :
A - Il est légendé "Hypothèse 2" mais je ne vois pas de différence avec l'hypothèse 1 du dessin 13...
Idem dessins 16 et 15...

Dessin 17 :
D - Grandes vitres ???
B - Linteau de la fenêtre de gauche (déjà signalé)
C - Doute sur la fonctionnalité d'un conduit sous le vent de la tour Louis XIII...

Dessin 18 :
E - Grilles partout au rez-de-chaussée !
D - Grandes vitres ???

Dessin 19 :
C - Oubli des grilles existantes. Houteau de droite plus grand (déjà rappelé).

Dessin 20 :
B - La crémone ne doit-elle pas être au niveau d'un petit bois ?


Pour le reste, travail très remarquable. Grand bravo !

Cordialement,

PPF

(fin de citation)
M. MAFFRE m'a transmis hier la version définitive de son étude préalable sur les menuiseries extérieures de la Chaslerie.

J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de son avant-projet. Cela ne me rend que plus attentif à voir si l'architecte a suffisamment tenu compte des remarques que j'ai pris la peine de formuler.

A première vue, tel ne semble pas le cas. En particulier, le respect du caractère de maison-forte m'apparaît insuffisant en raison, principalement, des grilles dessinées sur la façade Ouest des écuries, sous-calibrées à mon goût. Je regarderai cela plus précisément au cours de la nuit prochaine.

J'aurai, je l'espère, l'occasion de faire valoir mes vues lors de l'instruction du dossier.

Voici néanmoins ce document, dont j'ai toutefois retiré les six dernières pages, qui donnent des informations sur le coût des travaux recommandés.

On commence à se rendre compte de l'aspect qu'auront les lucarnes à capucine du colombier :

25 septembre 2015.

Pour le reste, le chantier progresse petit à petit :

25 septembre 2015.

25 septembre 2015.

Il est question que Valentin BIRET, rédacteur en chef du "Publicateur Libre", vienne prochainement préparer un article à propos de ce chantier.

P.S. : En fin de journée, Franck LIEGEAS me dit qu'il n'est pas satisfait du larmier de la lucarne car, avec la découpe actuelle du 1er rang d'ardoises, un jour apparaît au 2ème. Ce travail sera donc repris au début de la semaine prochaine :

25 septembre 2015.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 25 Septembre 2015
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Ferronnerie - Logis
0
Roland FORNARI me promet de me livrer d'ici une semaine les pentures nécessaires pour les portes que M. BRESSON doit poser dans l'entrée du logis.

Roland devrait en profiter pour reprendre les mesures de trois fenêtres du 1er étage du logis en vue d'en livrer les grilles "avant la fin de l'exercice fiscal". Je rappelle que ce travail était prévu dans le cadre du "programme 2014" mais que, comme l'on sait, j'ai dû m'armer de patience.

Afin de recueillir son approbation sur le projet de rive de tuiles, Franck LIEGEAS a envoyé à M. MAFFRE des photos du chantier prises hier en fin de journée :

1er octobre 2015.

1er octobre 2015.

2 octobre 2015.

M. MAFFRE lui a répondu qu'il trouve le débord des rives trop important.

De mon côté, j'observe le travail de Christopher sur une lucarne à capucine...

1er octobre 2015.

1er octobre 2015.

2 octobre 2015.

... et il m'apparaît très soigné :

2 octobre 2015.

2 octobre 2015.

Christopher interpose un tissu imperméable entre deux pureaux successifs. Surtout, arrivé en haut de la lucarne, il est obligé, en raison du caractère bombé de la capucine, de meuler la partie qui sera cachée du dessus des ardoises d'un rang et le dessous des ardoises du rang suivant. Afin de fignoler l'ajustement, il est amené à utiliser à ce stade des vis inox plutôt que des clous :

2 octobre 2015.

2 octobre 2015.

2 octobre 2015.

2 octobre 2015.

2 octobre 2015.

Tout ceci prend du temps. Ainsi, en cette fin de semaine, la couverture de cette première lucarne n'est toujours pas achevée.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 2 Octobre 2015
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Menuiserie - Logis - Bâtiment Nord
0
J'ai téléphoné ce matin à Emeline LE NOZAHIC, mon officier traitant à la D.R.A.C., pour savoir s'il serait possible de lancer avant la fin de 2015 la restauration de menuiseries extérieures du logis. Je pense prioritairement à celles de la cage d'escalier (pour permettre, dans la foulée, à l'entreprise BODIN d'en enduire les murs comme c'est prévu au "programme 2014" de travaux) ainsi qu'à celles de la "salle dévastée" (au-dessus du salon) puisqu'on a vu que les actuelles sont tellement fatiguées qu'un coup de vent les ouvre.

Hélas, ce ne sera pas possible. Il faut d'abord que j'envoie à la D.R.A.C., en trois exemplaires papier, l'étude de M. MAFFRE. L'inspection générale des monuments historiques sera ensuite saisie par la D.R.A.C. et se prononcera sur cette étude.

Ensuite, on pourra envisager de constituer de nouveaux dossiers pour soumettre à la D.R.A.C. le détail des travaux précis envisagés prioritairement. La D.R.A.C. aura alors à les approuver et, si possible, les subventionner au nom de l'Etat. Il faudra ensuite que je sollicite une subvention complémentaire du conseil départemental.

Bref, tout ceci m'apparaît tellement lourd que, pour simplifier, je vais demander à M. MAFFRE de préparer les dossiers détaillés pour l'ensemble des menuiseries extérieures du logis et pour les deux dernières portes du bâtiment Nord. J'aimerais que toutes ces formalités soient derrière nous le plus tôt possible en 2016.
Enfin la première lucarne du colombier est terminée. Ce matin, le lignolet était orienté du mauvais côté, compte tenu des vents dominants...

6 octobre 2015.

6 octobre 2015.

... et j'ai fait rectifier :

6 octobre 2015.

6 octobre 2015.

De même, entre le début et la fin de la journée, Thierry a modifié la pose des premières tuiles :

6 octobre 2015.

6 octobre 2015.

Franck me dit que la pose des ardoises va encore prendre 2 semaines et il en prévoit 3 autres pour les tuiles.

Tant mieux car je n'ai toujours pas réussi à mobiliser un artisan du secteur pour gaîner le conduit de cheminée.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 8 Octobre 2015
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Ferronnerie - Logis
0
Comme promis, Roland FORNARI m'a livré ce matin les pentures de futures portes de l'entrée du logis. Je les trouve très réussies :

8 octobre 2015.

Plutôt que de polémiquer avec des tiers, Roland était heureux de me montrer que son travail est apprécié, comme en témoignent un article paru dernièrement dans le "Figaro Magazine"...

... et un autre paru hier dans "Maisons Normandes" :

Il m'a enfin assuré que les grilles des fenêtre du 1er étage du logis seraient posées avant la fin de 2015.

La lucarne Sud du colombier a été couverte par Eric (le compagnon dont j'ai fait la connaissance dernièrement et dont je n'avais pas encore cité le prénom). Elle est parfaitement réussie :

8 octobre 2015.

En revanche, je trouve la besace un tantinet rachetèque :

8 octobre 2015.

Mais Franck et Thierry m'expliquent qu'ils ne pouvaient lui donner davantage d'ampleur, sauf à nuire à l'étanchéité des derniers rangs d'ardoise. J'accepte la justification tout en regrettant que la raison de la pierre saillante de la souche de cheminée demeure inconnue.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 9 Octobre 2015
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Ferronnerie - Menuiserie - Logis - Bâtiment Nord - Aile "de la belle-mère"
1
Hier après-midi, je suis passé à la D.R.A.C. où j'ai déposé un volumineux dossier à l'intention de Philippe ROCHAS, notre conservateur régional du patrimoine. J'y avais joint le courrier suivant :

(début de citation)

Monsieur le conservateur régional,

Pour faire suite à une conversation récente avec Mme LE NOZAHIC, je vous prie de trouver ci-joint 3 tirages-papier de l’étude préalable, en date du 18 septembre dernier, que M. Benoît MAFFRE, architecte du patrimoine, a consacrée aux menuiseries extérieures des bâtiments sur cour du manoir de la Chaslerie. J’y ajoute le tirage-papier de trois messages du site internet de la Chaslerie, à savoir les messages n°18784 (8 pages), 18 852 (2 pages) et 18854 (106 pages) ; le premier porte sur un monument disparu en 1944, le manoir de Chaponnais à Domfront, qui ressemblait beaucoup à la Chaslerie ; les deux autres (reliés ensemble) sur la petite étude que j’ai effectuée sur les linteaux des fenêtres du premier étage des manoirs du Domfrontais ; ces trois messages étaient destinés initialement à M. MAFFRE mais je pense qu’ils peuvent vous intéresser.

Je comprends que vous allez soumettre l’étude de M. MAFFRE pour avis à l’inspection générale des monuments historiques.

Je profite de cet envoi pour vous faire part de mes remarques personnelles sur cette étude et pour vous indiquer comment je souhaite la mettre en application.

1 – Sur l’étude de M. MAFFRE :

Je suis d’avis que cette étude est globalement remarquable, très fouillée et fort utile.

M. MAFFRE et son assistante, Floriane GRIPPON ont finement exploité la plupart des documents que j’avais mis à leur disposition, notamment via le site internet de la Chaslerie.

Mais, comme je trouvais qu’ils insistaient trop, dans une version provisoire de leur rapport, sur l’idée que les linteaux du 1er étage du logis auraient été là depuis l’origine, j’ai mené une petite enquête complémentaire sur les pratiques locales qui tend à montrer qu’à tout le moins, on peut douter de cette façon de conclure cette question. Pour M. Nicolas GAUTIER, A.B.F. qui connaissait bien la Chaslerie, ces linteaux avaient été bricolés après l’incendie de 1884 ; il se basait notamment sur la présence d’un double jet d’eau sur la cheminée centrale du logis (voir la photo de mon message n° 18852) ainsi que sur une vieille photo, conservée dans le dossier de la C.N.M.H., montrant des enduits anciens sur la façade sur cour du logis (cette photo est reproduite en page 31 de l’étude de M. MAFFRE). Ces éléments m’avaient paru probants. Le fait est qu’en l’absence d’études sur le haut des murs du logis (qui auraient pu être rabotés à la suite de l’incendie) et d’images anciennes de la Chaslerie, en l’état actuel du dossier, cette question ne peut, à mon avis, être tranchée de façon définitive. J’ai cependant bon espoir d’arriver à mettre la main prochainement, grâce à un brocanteur ami, sur des documents qui seraient conservés par (...) et qui pourraient nous en apprendre un peu plus.

Quoi qu’il en soit, je pense que mes messages sur Chaponnais et les linteaux peuvent utilement compléter votre documentation générale sur les manoirs du Domfrontais. Le fait est qu’une proportion importante de ceux-ci n’est pas protégée au titre des M.H. malgré leur intérêt évident. J’ai en outre constaté qu’une proportion significative de ces monuments est en état d’entretien médiocre ou pire encore. On peut craindre que, d’ici une ou deux générations, nombre d’entre eux soient très abîmés, voire aient disparu.

Cette dernière remarque coïncide avec le constat que je fais fréquemment, dans les parages de la Chaslerie, sur les difficultés qu’éprouvent nombre de propriétaires à transmettre leur bien dans leur famille. De ce point de vue, je suis privilégié, et la Chaslerie aussi, puisque nous avons la chance que mon aîné assume ce qui n’est certes pas un cadeau. Je vous dis ceci pour vous inciter à une certaine compréhension, comme je m’y efforce de mon côté, vis-à-vis de mon fils et de son souci de rendre habitable l’ « aile de la belle-mère » (écuries + colombier), à quoi je suis prêt à ajouter, par simple bon sens, la tour Louis XIII.

Comme vous le savez, Lucyna GAUTIER avait obtenu un permis de construire pour l’ « aile de la belle-mère », en ayant bâti son projet autour de la cage d’escalier qu’elle prévoyait dans l’emprise des écuries, au contact du colombier.

M. MAFFRE est, quant à lui, désireux de prévoir l’entrée de ladite aile et l’escalier correspondant au milieu de la longueur des écuries. Ceci entraîne une réaffectation en cours des volumes intérieurs, sur laquelle vous ne manquerez pas d’être saisi le moment venu.

L’étude de M. MAFFRE est basée sur ce choix. Il en résulte des modifications des maçonneries des ouvertures sur le principe desquelles je suis d’accord, ayant moi-même déjà rebouché deux ouvertures très laides et réduit une troisième tout aussi ratée sur la façade Ouest des écuries. Mais il me semblerait opportun de ne pas perdre de vue le caractère initial de maison forte de la Chaslerie. Donc je recommanderais pour ma part que les nouvelles ouvertures de la façade Ouest soient équipées, elles aussi, de grilles. Et je m’interroge – sans avoir de réponse assurée – sur la taille souhaitable des vitres des fenêtres à venir de l’ « aile de la belle-mère ».

Sur ces deux questions particulières, je lirais avec intérêt, mais avec l’ouverture d’esprit que j’ai dite, l’avis de l’inspection générale des monuments historiques.

2 - Quant à la mise en œuvre des recommandations de M. MAFFRE, je me borne ici à évoquer celles que je financerai, à savoir celles sur le logis et le bâtiment Nord, les autres devant l’être par mon aîné.

Lorsque j’ai parlé à Mme LE NOZAHIC, je lui ai dit que j’aimerais faire passer avant la fin de 2015 la restauration des menuiseries extérieures de la cage d’escalier du logis (de manière à achever rapidement le programme 2014 qui inclut les enduits intérieurs à confier à BODIN) et celles de la « pièce dévastée » (au 1er étage, au-dessus du salon) car elles sont en coma dépassé, le vent suffisant à les ouvrir avec les dégâts des eaux que vous pouvez imaginer. Mais Mme LE NOZAHIC m’a dit qu’il lui semblait trop tard pour monter, d’ici la fin de 2015, les dossiers d’autorisation et de subvention correspondants.

Je suis donc amené à recaler ma demande. C’est ainsi que je vous informe que je souhaiterais engager dans les meilleurs délais la restauration de l’ensemble des menuiseries extérieurs du logis, sans oublier les deux portes en rade du bâtiment Nord. Bien entendu, comme je suis extrêmement satisfait (aux délais près) du travail de M. MAFFRE, je compte bien le mandater pour monter les dossiers et suivre ces travaux.

Il s’agit ainsi d’un budget de l’ordre de (...) € T.T.C. que je vous prierais de bien vouloir subventionner au taux des M.H., étant entendu que je compte, si c’est encore possible, solliciter une rallonge du conseil départemental.

S’agissant de ce programme, j’émets cependant un doute sur les (...) € H.T. budgétés par M. MAFFRE pour la porte sur cour du logis. M. MAFFRE a en effet, à l’occasion de son étude, découvert qu’une double porte actuelle de l’ « aile de la belle-mère » provenait de cet endroit (voir page 30 de son étude). Mais j’observe les deux points suivants :
- d’une part, cette porte est très peu épaisse, donc pas adaptée à une façade Ouest soumise aux intempéries ;
- d’autre part, il me paraît évident, compte tenu de la fournaise de l’incendie de 1884 qui avait explosé les granits, que cette porte avait été installée là après ledit incendie ; donc ce n’est pas une relique ; et d’ailleurs je trouve son style Louis XV incongru à cet endroit.

J’espère que mon long propos vous sera utile, me tiens évidemment prêt à répondre à toutes vos questions éventuelles et vous prie d’agréer, Monsieur le conservateur régional, l’expression de mes sentiments très agréablement cordiaux.


P.S. : En ce qui concerne le « programme 2014 », Roland FORNARI, passé me voir ce matin, m’a livré les pentures des portes intérieures de l’entrée du logis, de sorte que M. BRESSON va pouvoir poser ces portes dans les prochaines semaines. De même Roland FORNARI m’a assuré qu’il poserait les grilles des fenêtres du 1er étage du logis avant la fin de l’année. C’est dire qu’il ne resterait plus, pour terminer le « programme 2014 », qu’à enduire les murs de la cage d’escalier du logis. Pour des raisons évidentes, il me paraît souhaitable que les menuiseries extérieures de ladite cage d’escalier aient été refaites avant que BODIN n’intervienne.

(fin de citation)

Je mets ce courrier en ligne ici car l'expérience montre que c'est pour moi le meilleur archivage.

Cela me donne l'occasion de me relire et je m'aperçois ainsi que j'ai oublié de fournir un autre argument important pour moi : l'année 2016 sera en effet la dernière année avant ma retraite, donc la dernière année avant une chute marquée de mes revenus ; il serait donc souhaitable que je sois mis en position d'apporter mon écot au "programme 2016" alors que c'est encore possible. Il faudra que je pense à le rappeler lors d'un prochain contact avec le conservateur régional.

Après être passé à Caen, j'ai téléphoné à M. MAFFRE pour lui dire que je comptais sur lui pour préparer rapidement la paperasse utile pour le "programme 2016". M. MAFFRE m'a répondu qu'il le ferait dès que l'inspection générale des monuments historiques se serait prononcée sur son rapport. Logique. Espérons donc qu'ils ne tardent pas trop.

De la semaine, Franck LIEGEAS n'est pas réapparu sur le chantier. Il paraît qu'il croule sous la paperasse.

Ses compagnons ont quasiment achevé la pose des ardoises :

16 octobre 2015.

Quant à moi, je continue à trouver la tabatière rachetèque. Surtout, il reste cette pierre saillante inexpliquée en altitude sur la souche de cheminée (on l'aperçoit à peine, vue de dessous, sur la photo ci-dessus) et j'imagine qu'elle donne une idée de ce qu'a pu être la couverture d'origine. Mais, dans l'immédiat, sa présence demeurera un mystère.

En l'absence persistante de Franck LIEGEAS, son équipe me paraît avoir marqué le pas depuis une semaine. Il est vrai qu'ils ont hissé les tuiles en haut des échafaudages...

22 octobre 2015.

... parfois avec l'aide d'Igor et du "Valtra"...

21 octobre 2015.

... parfois alors que le monte-charges faisait des siennes :

21 octobre 2015.

Ces jeunes gens m'ont demandé si j'étais d'accord sur le panachage des tuiles :

23 octobre 2015.

Le fait est que, contrairement à ce que m'avait dit Roland BOUSSIN, il y a là des tuiles de deux formats différents. Mais, puisque tel semble déjà avoir été le cas pour les écuries et sous réserve de l'opinion de M. MAFFRE, je n'ai pas émis d'objection.

Sur ces bases, le chantier s'est poursuivi tranquillement...

22 octobre 2015.

... mais semble avoir connu une accélération aujourd'hui :

26 octobre 2015.

26 octobre 2015.

26 octobre 2015.

26 octobre 2015.

26 octobre 2015.

26 octobre 2015.

26 octobre 2015.

26 octobre 2015.

Trois scies opèrent en même temps, de sorte que le chantier est actuellement très bruyant :

26 octobre 2015.

Tour du chantier ce matin...

28 octobre 2015.

28 octobre 2015.

28 octobre 2015.

28 octobre 2015.

... et re-tour du chantier cet après-midi :

28 octobre 2015.

28 octobre 2015.

Comme on le voit, les compagnons de Franck LIEGEAS (toujours absent) ont traité d'abord les arêtiers et rempliront les espaces laissés vides durant les prochains jours.

On voit également que le sciage des tuiles entraîne énormément de poussière, au point que les ardoises sont actuellement recouvertes d'une pellicule rouge.

Mon aîné se trouve quelque part entre l'Algérie et le Cameroun car il est parti vendre à quelques banques centrales des produits de son invention. Je reçois ce matin un S.M.S. où il m'écrit : "Je vois sur le site que le chantier avance bien. C'est bientôt fini à ce rythme. Merci pour les photos."

Eh oui, mon bonhomme ! Et si tu t'ennuies dans un aéroport, tu pourras toujours jeter un coup d'œil à ton téléphone portable. Car voici pour toi :

29 octobre 2015.

29 octobre 2015.

29 octobre 2015.

29 octobre 2015.

Il faudra toutefois que ces jeunes gens fassent un peu de ménage avant la dernière réunion de ce chantier avec M. MAFFRE. Je te rappelle qu'elle est programmée pour lundi prochain :

29 octobre 2015.

Je suppose que tu seras encore en vadrouille. T'en fais pas, mon bonhomme, ton vieux père te remplacera. "As usual"...

Réunion de chantier ce matin :

2 novembre 2015.

2 novembre 2015.

M. MAFFRE...

2 novembre 2015.

... était accompagné de sa nouvelle collaboratrice, Morgane COLAS :

2 novembre 2015.

2 novembre 2015.

2 novembre 2015.


J'ai profité de la venue de notre architecte favori pour lui présenter l'auge achetée à Jean LEMARIE. Il tâchera de l'intégrer au projet d'aménagement de l'aile de la belle-mère qu'il est chargé de concevoir pour mon aîné. Pour avancer dans l'élaboration de ce projet, nous avons besoin de connaître l'avis de l'inspection des monuments historiques sur l'étude de M. MAFFRE consacrée aux portes et fenêtres de la Chaslerie.

Enfin, j'ai rappelé que ma demande d'aménagement intérieur de la moitié Nord du logis datait de plus de six mois.