Arboriculture-horticulture

Pourquoi ne pas continuer votre trottoir tout autour du manoir, disons 2m à 2.50 de largeur, puis terminer le reste de votre cour par un gazon planté de l'espèce de la région, et aménager (auge en granit, bloc rocher...enfin là cela reste de la déco suivant votre appréciation).

N.D.L.R. : L'auge en granit est déjà présente au milieu de la cour. Un bloc rocher ne me semblerait pas avoir sa place à ses côtés.

Comme notre manoir favori est un monument historique, je suis tenu de veiller au respect du style de la bâtisse, donc des époques où elle a été construite, et de mettre en valeur ou de restaurer les éléments authentiques.

A ce propos, je retiens les idées suivantes :
- d'abord, la cour n'a pas été conçue à l'origine comme devant être fermée (l'organisation des manoirs ou des fermes en cours fermées est d'ailleurs très rare dans le secteur) ; elle s'est retrouvée fermée au fil du temps, les anciens propriétaires ajoutant une aile ou un bâtiment quand ils en avaient les moyens et laissant les bâtiments se dégrader lorsqu'ils étaient fauchés (ou en manque d'inspiration) ; à l'origine le logis avait une forme de "L" mais l'aile en retour a brûlé (sans doute ; en tout cas a été détruite) au début du XVIIIème siècle ;
- deuxièmement, les travaux de restauration du seuil de la porte piétonnière, en 2014, ont montré qu'à l'origine, le niveau du sol de la cour était plus bas qu'actuellement ; les terrassements récents dans la cour ont confirmé que celle-ci était pavée, au moins dans son angle Sud-Est, lesdits pavés (en fait, des pierres irrégulières, en grès local) se trouvant une bonne vingtaine de centimètres sous le niveau du sol actuel.

Quant à ce que j'appelle les "trottoirs", leur installation récente a résulté de mon souci de tarir les sources de dégâts des eaux à répétition dans l'aile Ouest. L'achat d'un premier lot de pavés anciens en grès local m'a donné l'occasion d'imperméabiliser le pied de murs. D'abord là où le problème était le plus criant, à savoir le long de la façade Ouest du bâtiment Ouest ; ensuite, là où je savais que se posaient d'autres problèmes d'humidité non résolus. C'est ainsi que, disposant en première analyse, d'un stock de pavés suffisant, j'ai décidé de traiter de la même façon tous les pieds de mur (à l'exception, à ce jour, de la façade Est du logis, parce que le sol de la terrasse du Pournouët est en net contrebas par rapport au sol intérieur du logis ; et aussi parce que mon stock initial de pavés ne suffirait pas à traiter à l'identique le pied de cette façade-ci).

Dernièrement, deux types de considérations se sont ajoutés à mes réflexions :
- d'abord, le souci de traiter convenablement le pied du bâtiment Nord dans la cour ; le mur correspondant est tout sauf linéaire et simple ; donc j'envisage que le "trottoir" soit plus large à cet endroit ;
- plus récemment, la prise en compte du fait qu'avec tous les travaux en cours et la présence dans la cour d'engins de chantier, celle-ci est devenue très boueuse.

Comme il n'est pas exclus que j'arrive à mettre la main sur plusieurs centaines de m2 d'un pavé identique à celui de mon premier lot, je me dis que ce serait le moment ou jamais de me lancer dans la restauration du sol de la cour. Cela ne se ferait pas 20 cm sous le sol actuel mais au niveau de ce dernier. Agir autrement aurait nécessité d'y voir clair plus tôt et, surtout, d'être prêt à ce que, de proche en proche, tous les sols des pièces des rez-de-chaussée soient reconsidérés.

Le parti qui a été retenu a été de veiller prioritairement à un bon écoulement des eaux pluviales vers les circuits d'évacuation existants. En soi, ce problème était suffisamment compliqué à traiter et je pense que nous allons y parvenir de façon à la fois efficace et esthétiquement satisfaisante.

Si jamais j'arrive à paver la cour, il faudra de même veiller prioritairement à l'efficacité des pentes et à l'esthétique des calepinages.

De mon point de vue, une cour pavée sur 100 % de sa surface serait, toutes choses égales par ailleurs, une excellente solution sur les plans technique, historique et esthétique.

Mais je dois aussi tenir compte de certains vœux de mon entourage. En particulier, mon épouse craint de se tordre les chevilles (qu'elle a très fines, ce dont elle n'est pas peu fière) sur des pavés anciens (donc faut-il prévoir des cheminements plats, en plus du pavage très majoritaire ?) et elle était très attachée à ses plates-bandes que je lui ai férocement ratiboisées.

Je termine par la question du gazon. J'estime qu'il donnerait à la cour un aspect qui clocherait avec la "minéralitude" fondamentale du lieu. De plus, il ne serait pas compatible avec le passage fréquent de lourds engins auquel il faut s'attendre, tant que les restaurations intérieures n'auront pas été suffisamment avancées.
Alors que j'ai acheté la Chaslerie il y a plus de 28 ans et qu'après plus de 28 ans de travaux de restauration permanente, je n'y dispose encore que de 65 m2 habitables (selon les standards normaux), je suis en mesure, cette nuit de faire la déclaration suivante :

La restauration intérieure du manoir a, du moins à mes yeux, franchi hier un stade critique qui m'autorise à affirmer que, sauf événement dramatique (géopolitique, économique ou personnel), on aperçoit désormais le bout du tunnel :
- le positionnement de l'"escalier-en-facteur-commun" susceptible de desservir proprement l'aile Ouest est défini, grâce aux travaux d'Arnaud PAQUIN ;
- le lancinant problème de la perte d'imperméabilité de différents murs extérieurs et des dégâts des eaux subséquents a été résolu, l'apport intellectuel le plus décisif en la matière ayant été le fait d'Yves LESCROART ;
- le traitement professionnel du préalable à tous travaux intérieurs constitué par le chauffage des bâtiments paraît en bonne voie, au moins pour ce qui concerne la définition des moyens à mettre en œuvre ;
- pour ce qui concerne les parties classées, mon impression à ce stade est que nous avons enfin, et en y mettant beaucoup du nôtre il est vrai, peut-être trouvé l'architecte du patrimoine qui saura parfaire la mise hors d'eaux des bâtiments.

Donc tout baigne à ce stade !

Mon principal défi pour les années à venir consistera à obtenir de mon aîné qu'il se prépare à me relayer dès que possible, c'est-à-dire :
- qu'il adapte son mode de vie familiale de manière à le rendre, le moment venu, compatible avec une suffisante présence sur place ;
- qu'il se force à suivre les péripéties du chantier, y compris en venant en rencontrer régulièrement les intervenants, de manière à ce que se tissent entre eux les relations de confiance sans lesquelles rien de plaisant ne pourrait se poursuivre dans l'intérêt du monument.
Hier soir, au cours du dîner que nous nous sommes offert à "La terrasse" à Bagnoles-de-l'Orne (excellente cuisine familiale ; un peu chérot pour mon budget ; il faut réserver à l'avance car ce restaurant est généralement bondé), Carole n'a pas manqué de m'interroger sur mes projets pour la cour du manoir favori. Elle rêve de plates-bandes fleuries, voire d'un arbuste au milieu de la cour. Ma proposition d'implanter un potager dans un coin de la cour avait vite été rejetée, trop de boulot (et le fait est que ce n'est pas moi qui m'en chargerais) ; donc il n'en fut pas question.

J'ai dû lui révéler (puisqu'elle ne consulte quasiment jamais - du moins, c'est ce qu'elle prétend - le site favori, ce qui est quand même un comble) qu'il n'y aura plus de plates-bandes le long des murs car j'ai dû les remplacer par des "trottoirs". J'ai essayé de lui expliquer pourquoi ces "trottoirs" seraient de largeurs différentes selon les murs qu'ils bordent (ou borderont). A mon soulagement, la conversation a vite dérivé vers d'autres sujets. Mais il faudra que, lorsque le jour sera revenu, je lui fasse faire un tour du chantier favori afin de lui expliquer un peu du pourquoi et du comment de mes choix.
Votre épouse a raison, rien n'empêche d'insérer des plates-bandes à un autre endroit, tout autour de la cour pour en respecter la géométrie. Ça permettrait une lecture facile et serait très harmonieux. Ou alors, pour les mêmes raisons, partir du bassin central pour créer un décor qui mettrait l'ensemble en valeur.

Pour vous en convaincre, voyez ces quelques photos. Faut écouter les filles de temps en temps !

- à Saint-Jacques-de-Compostelle :


- à l'abbaye de Senones (Vosges) :


- à Bourg-en-Bresse, au monastère royal de Brou :


- au monastère de Brucourt :


- à l'abbaye de Fontevraud :


- à Penhurst Place :


- à l'abbaye de Fontenay (Côte-d'Or) :


- à l'abbaye aux Hommes, à Caen :


- à Westminster Abbey :


- à Orval :


- à l'abbaye de Valloires :


J'aime beaucoup la vue de Senones. Ou encore celle de Brou. Avec des petits buis qui finissent de définir la structure, c'est sobre et ravissant. Manorial, quoi ! Valloires est également très belle.

N.D.L.R. : Merci pour cette intéressante contribution qui me donne quand même l'impression que vous voulez m'enfermer dans un monastère. Il faudrait alors, peut-il sembler et si je puis me permettre, que ce soit dans la catégorie des moines paillards.
Pensez également au village de Sully :


N.D.L.R. : Merci beaucoup pour cet exemple.

J'aime beaucoup que le fan-club fasse montre d'émulation pour communiquer ses idées.

Ceci dit, notre cour favorite est assez petite (de l'ordre de 25 mètres de côté) et de forme irrégulière. En plus, sa partie Sud ne voit guère le soleil, arrêté par le mur des passages charretier et piétonnier.
Comme je l'ai déjà dit de nombreuses fois, ce site a pour moi le très gros avantage de me permettre de retrouver très facilement la moindre information très pointue qui y aurait été mise en ligne. Ceci tient à la présence de deux moteurs de recherche, l'un sur le site-même, l'autre dans la "tour de contrôle".

Ainsi, je viens d'entrer "taux de subvention" dans le moteur de recherche de la "tour de contrôle" et, grâce à cet outil très performant, j'ai immédiatement retrouvé le texte d'un courriel d'il y a trois ans environ où j'expliquais à la tutelle les réalités de ma comptabilité et les ratios que j'en tirais. J'avais immédiatement cantonné ce texte à la partie "Privé" du site, plus précisément sous l'onglet "Privé/Finances etc" ; donc, en procédant comme moi, vous ne le retrouveriez pas et tomberiez sur une impasse (sauf à disposer du mot de passe nécessaire, ce qui n'est le cas que de trois personnes à ce jour, à savoir Guillaume GENDRAUD, ès-qualité de "geek en charge", ma belle-fille et moi).

Or, selon l'ami dont j'ai fait état hier, il ne serait pas inutile que je me tienne prêt à répondre à ce sujet à l'exaspération, si j'ai bien compris (mais je n'en suis pas sûr), de prochains interlocuteurs qui trouveraient que je me plains trop en la matière alors que, selon eux, je serais bien loti.

En réalité, il semble que ces interlocuteurs et moi, lorsque nous évoquons ledit ratio, nous ne mettions pas les mêmes choses au numérateur et au dénominateur, ce qui n'est certes pas la meilleure façon de parvenir à un diagnostic commun. Et, bien naturellement, ma façon de voir aboutit à minorer ledit ratio quand je trouve que la leur a l'effet inverse. Il faut donc que j'explicite mon mode de calcul et, pour commencer, que j'actualise mes chiffres, au moins en les complétant sur la période la plus récente (ce qui amènera, d'ailleurs, à distinguer entre subventions programmées et subventions reçues). Je compte m'y employer, avec toute la sérénité nécessaire, avant leur prochaine visite, de manière à favoriser le caractère constructif de nos échanges, ce qui est évidemment mon seul but à leur sujet.
En vue de la réunion du 7 février prochain, je viens de terminer la mise à jour du tableau que je tiens et qui récapitule, année après année depuis celle de mon achat, soit 1991, le coût de la possession de la Chaslerie.

Ces chiffres n'ont rien de fantaisiste. Ce sont ceux de mes déclarations annuelles de revenus. Ils sont étayés par les factures réglées, au nombre d'environ 200 chaque année, factures dont je transmets toujours la copie au fisc (bien que je n'y sois pas tenu).

Cette fois-ci, j'ai voulu vérifier dans quelle mesure l'inflation impacte les ratios que je calcule. A ma surprise, le taux cumulé de l'inflation au cours des 28 années sous revue (je n'ai pas encore préparé ma déclaration de 2019) n'est guère supérieur à 50 %. Je m'attendais à beaucoup plus car je me rappelle l'époque, au début des années 80, où elle franchissait allègrement la barre des 10%/an.

Les principaux résultats de mes calculs établissent ainsi que, en euros de 2018, la Chaslerie m'aura coûté, en plus de son prix d'achat et nets de subventions et autres revenus (fermages et droits d'entrée), 4,6 M€, soit environ 165 000 €/an.

Le rapport des revenus totaux que j'en tire au coût brut de sa possession est de 11,82 %. Ce ratio monte à 36,22 % si l'on ne retient au dénominateur que les dépenses subventionnées qui, sur la période, et toujours en euros de 2018, auront été pour moi de 1,7 M€.

Il y a évidemment de quoi être effaré par de tels chiffres. Et tout cela, pour ne pas disposer de plus de 65 m2 habitables après 29 ans de travaux continus. Voire pour être traité comme un petit garçon. Chacun pourra apprécier.
Ce matin, Francis met de l'ordre à l'extérieur de la cour, au pied du mur Sud :

10 février 2020.

Sur la base des conclusions de la visite, vendredi, d'une conservatrice du service régional d'archéologie, il faudrait qu'il en fasse autant de l'autre côté du mur, de manière à ce que, à son retour, Igor puisse finir de dégager l'ancien pavement. Dès que cette tâche sera achevée, il est prévu que des photos aériennes soient prises d'un drone ou d'un cerf-volant, afin de bien documenter le dossier.

Pour ce qui concerne l'avenir du pavement ainsi dégagé, on s'oriente non vers une restauration, qui serait longue et coûteuse, mais, pour l'essentiel, vers un recouvrement par des matériaux compatibles avec les usages futurs de la cour.
Le programme d'Igor et de Francis a été modifié pour cette semaine en raison de deux contraintes nouvelles :
- la nécessité de maintenir entre eux une distance importante ; donc il ne peuvent plus, jusqu'à nouvel ordre, travailler ensemble au démontage du mur de pierres de la Guerche ;
- le souci, puisque le temps paraît limité avant que le chantier ne doive être interrompu pour une durée indéfinie, de redéfinir les priorités autant que faire se peut dans les circonstances présentes.

Ainsi, Igor a passé la journée à jointoyer le mur intérieur Sud de la "cuisine-provisoire-qui-dure" (dans le bâtiment Nord) :

23 mars 2020.

23 mars 2020.

23 mars 2020.

23 mars 2020.

23 mars 2020.


De son côté, Francis, muni de ses propres engins (puisque le "John Deere" est inutilisable tant que son système de coupe n'y a pas été remonté)...

23 mars 2020.

23 mars 2020.

23 mars 2020.

... a mis un peu d'ordre dans la verdure aux abords du manoir...

23 mars 2020.

23 mars 2020.

23 mars 2020.

... avant d'aller s'occuper, seul, du chantier de la Guerche où, de ce fait, les choses n'ont pas avancé autant qu'on l'avait espéré il y a une semaine :

23 mars 2020.

23 mars 2020.

Comme s'ils pressentaient que ce sont là de derniers moments de quiétude et de partage...

23 mars 2020.

23 mars 2020.

... Igor et Francis se sont attardés ce soir au manoir favori, chacun de son côté :

23 mars 2020.

23 mars 2020.

23 mars 2020.

23 mars 2020.

23 mars 2020.

Francis a même essayé de remonter le dispositif de coupe sur mon "John Deere"...

23 mars 2020.

23 mars 2020.

... mais Maxime a oublié, semble-t-il, de rendre des pièces importantes qu'il faudra aller rechercher à son atelier.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 28 Avril 2020
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Arboriculture-horticulture - Abords, Avenue, terrasse
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Ce matin, sous une pluie battante, montage d'un petit meuble pour la serre :

28 avril 2020.

A force de visser, je me retrouve avec une belle ampoule dans ma paume de main droite d'intellectuel ("if I may say so") :

28 avril 2020.

28 avril 2020.

28 avril 2020.

Vous êtes priés de noter que Guguss s'est découvert une nouvelle vocation, jardinier :

28 avril 2020.

28 avril 2020.

28 avril 2020.

Tout cela l'intéresse beaucoup. D'ailleurs, je vous le demande, y a-t-il un sujet qui n'intéresse pas notre PIC de la MIRANDOLE local ?