Message #189

Il va donc falloir déposer une demande d'autorisation préalable pour la restauration de l'allée principale.

C'est l'occasion d'évoquer ici les plans cadastraux dont je dispose à ce sujet. Pour la clarté de l'exposé, je vais partir du plus récent puis remonter dans le temps. (N.B. : la présente rédaction de ce message tient compte des découvertes que j'ai faites aux archives départementales de l'Orne le 25 novembre 2010, et dont je rends compte, sous l'onglet "Sujets divers", dans un message du 26 novembre 2010 ; en particulier, je m'interroge désormais sur la justesse des deux derniers plans ci-après).

Le plus récent a été préparé dans le cadre du remembrement de La Haute Chapelle qui était en cours lorsqu'en 1991, j'ai acheté la Chaslerie. Il est présenté ici de façon telle que "grosso modo", le Nord soit à gauche. Trois parcelles apparaissent sur cet extrait : en haut, celle du manoir (ZT 5), en bas celle de la ferme (ZT 2), à droite celle des agriculteurs les plus proches (géographiquement), actuellement les frères VINCENT (ZT 4).

Le plan cadastral lors du dernier remembrement.

C'est sur la base de ce plan que, dans le cadre de ce remembrement, l'essentiel des terres de la Chaslerie a été regroupé en une seule parcelle. En fait, ce plan n'est pas celui qui dit le droit actuellement ; il représente en effet ce qui serait advenu si ma voisine de l'époque, Jeannette LEVEQUE, n'avait pas renié sa parole en cours de remembrement (pour le détail de cette sale affaire, voir à l'onglet "Sujets divers", neuf messages mis en ligne en novembre 2010). On pourra noter qu'à l'intérieur de ces parcelles consécutives à une étape du remembrement (mais c'est également vrai sur le plan définitif où aurait dû être retracé le dernier avatar), toute trace de haie ou de fossé a disparu (même les douves, ce qui est un comble s'agissant d'un monument historique classé !). Est-il utile que j'indique que, de mon point de vue, ce plan, ainsi laminé, constitue de fait un encouragement à faire disparaître toute haie du bocage environnant, un "pousse-au-crime" bien inutile en l'état des mœurs de certains agriculteurs peu enclins, à l'évidence, à défendre la beauté des sites ?

Deuxièmement, le plan qui était en vigueur juste avant ce remembrement. Sur cet extrait, le Nord est en haut à gauche. Là, le géomètre avait encore respecté les limites des parcelles traditionnelles.

Cadastre en vigueur jusqu'au début des années 1990.

L'allée principale y était clairement représentée et l'on voit même que, curieusement pour qui a connu les lieux depuis quelques décennies, elle s'infléchissait sur la droite entre les anciennes parcelles 27 et 29, avant, semble-t-il de longer, au niveau de l'avant-cour du manoir, le mur de la chapelle au manoir. Ce plan avait en outre l'intérêt de représenter la charretterie dans son emprise d'origine (à côté du 12) ainsi que des bâtiments aujourd'hui démontés ou même disparus (en particulier le fournil de la cave, le bûcher de l'arrière-cour du manoir - près du 15 -, ou des granges diverses à proximité de la ferme). Ce plan montre également le circuit des douves dans son état des années 1950, avec l'arrivée de l'eau à l'angle Sud-Est des douves, une première sortie en limite Sud de la parcelle 9 et une sortie importante au Nord de la parcelle 8.

Troisièmement, voici un plan datant, semble-t-il, du milieu du XIXème siècle, tel que Nicolas GAUTIER l'avait copié je ne sais où :

Le plan cadastral qui devait être en vigueur dans la seconde moitié du XIXème siècle.

Sur l'allée principale, il ne nous apprend pas grand chose, sauf peut-être qu'avant de déboucher devant la cour du manoir, elle s'incurvait nettement dans l'avant-cour (où figurait une construction disparue - j'ai entendu parler d'une forge, on l'aperçoit d'ailleurs sur certaines cartes postales du début du XXème siècle, cf photothèque -). Ce plan du XIXème siècle nous montre surtout en quoi consistait alors le circuit des douves, avec un arrivée fraîchement creusée au Sud-Est du manoir ainsi q'une sorte de canal recourbé selon les lignes du terrain au Nord-Ouest. Je signale également que n'apparaît pas sur ce plan le bâtiment Nord, ce que semble contredire un témoignage reçu récemment en "Sujets divers" sur ce site internet (à propos d'un cadran solaire daté de 1815 et aujourd'hui disparu).

Quatrièmement, le plan dit "du cadastre napoléonien", copié ici par Nicolas GAUTIER sur l'original conservé aux archives départementales à Alençon :

Copie par Nicolas GAUTIER du plan dit "du cadastre napoléonien", datant en fait de 1824.

Si cette copie est exacte, la principale information que j'y découvre tient au fait qu'avant de franchir la douve Sud, l'allée principale passait entre deux petites parcelles qui me semblent témoigner de la présence très ancienne, à cet endroit, de deux pavillons d'entrée ou d'un châtelet. Apparemment, ces constructions avaient déjà disparu à l'époque de ce plan mais on en conservait encore la mémoire. Quant aux douves, l'on voit qu'il en restait un bout derrière la charretterie et l'on a confirmation de l'implantation de leur ancienne arrivée d'eau, un circuit que j'ai fait recreuser dès 1991.

P.S. du 26 novembre 2010 : il semble que la copie par Nicolas GAUTIER du "plan cadastral napoléonien" (en fait, plan de 1824) comporte des erreurs. Je signale que je donne aujourd'hui la bonne version de ce plan dans un message édité sous l'onglet "Sujets divers".

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