Administration

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 6 Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Murs divers
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6 juin 2012, le béton est en train d'être coulé entre les deux parements et le mur a atteint le niveau du sol.

Dans l'estimation du nombre d'heures de travail nécessaires pour restaurer le mur Ouest de la douve Nord, il y aurait un autre facteur à prendre en compte, que je n'ai pas encore cité avec suffisamment de précision : le mur a en effet été monté quasiment au rang, ce qui a nécessité de retailler une proportion significative des pierres, alors que le grès mis en oeuvre ne se prête que difficilement à ce travail ; tout cela se traduit par une baisse très significative de la productivité apparente de mes salariés, alors que le modèle contestable fourni par le maçon ayant pignon sur rue est relatif à une construction beaucoup plus grossière. Je pense qu'il est anormal d'oublier ces facteurs, tout comme ceux précédemment cités. Mais on peut compter sur moi pour défendre une plus juste appréciation des choses !

6 juin 2012, le chantier en fin de journée.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 9 Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Logis
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J'ai expédié ce matin au S.D.A.P. d'Alençon, en courrier recommandé et en 4 exemplaires, le formulaire "cerfa n° 13585*1" intitulé "demande d'autorisation de travaux sur un immeuble classé au titre des monuments historiques". Ce document m'était réclamé pour commencer officiellement l'instruction de mon courrier d'il y a un mois sur la restauration de la cage d'escalier du logis de la Chaslerie.

En fait, d'après ce que je comprends, ce formulaire n'a d'autre utilité que de permettre à l'administration fiscale d'augmenter le cas échéant les bases d'imposition. Désolé pour les gabelous, mais il s'agit là de travaux ne modifiant en rien les surfaces réputées habitables dans les documents administratifs dont on nous inonde. Cette conclusion était au demeurant évidente pour quiconque aurait bien voulu se donner la peine de consulter mon précédent courrier.

Donc voilà, sur ce sujet, un mois écoulé sans grande valeur ajoutée. Je retiendrai cependant que j'ai eu tort, les procédures administratives étant ce qu'elles sont, de considérer que l'inutilité de ce formulaire, telle qu'elle m'était apparue la première fois où je l'avais eu sous les yeux, était de nature à me dispenser d'en remplir les cases à l'évidence répétitives ou redondantes.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 12 Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis - Murs divers
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"Le pire n'est jamais sûr." On ne saurait donc exclure que j'aie enfin terminé de me dépatouiller avec les différentes paperasses qui m'étaient demandées pour autoriser et subventionner les travaux du mur Ouest de la douve Nord et de la cage d'escalier du logis.

Car j'ai mis dans les tuyaux ce matin :
- les chiffrages par un tiers des coûts prévisibles des travaux en question. Ouf, cela a été juste un petit peu laborieux de les obtenir...
- la lettre recommandée contenant, en 4 exemplaires, ma demande d'autorisation de travaux pour le mur Ouest de la douve Nord ; en effet, j'ai appris hier que ce document était nécessaire en l'état du dossier ; je pensais naïvement que l'autorisation de commencer ces travaux, signée par qui de droit le 16 décembre dernier, valait autorisation de ceux-ci ; mais non, les choses sont plus subtiles que cela, pour ma plus grande joie, bien entendu !

En complément des documents que j'avais mis en ligne ici le 9 mai dernier, Lucyna GAUTIER m'a communiqué aujourd'hui une fiche explicitant les désordres du mur d'escarpe dans son état présent...

12 juin 2012, présentation des désordres du mur d'escarpe.

... ainsi qu'un plan de son état actuel...

12 juin 2012, plan des douves avant restauration.

... et un autre de son état après travaux :

12 juin 2012, plan des douves après restauration.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 13 Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Terrassement - Abords, Avenue, terrasse - Murs divers
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Je viens de recevoir la visite de M. Christian DROULON, agent technique de l'environnement, envoyé par l'office national de l'eau et des milieux aquatiques.

Il me dit que le dossier de détournement du ruisseau des douves (que j'avais déposé le 21 mai dernier, ainsi que relaté sous cet onglet) ne pose aucun problème et que l'autorisation devrait me parvenir d'ici la fin du mois.

Il me demande toutefois de reprendre l'attache de la direction départementale des territoires avant la restauration du bief amont, afin de prévoir un dispositif permettant la circulation des poissons. Il n'y a bien entendu aucun problème pour ce qui me concerne.

P.S. du 14 juin 2012 : Le bon accueil ainsi réservé à ma demande du 21 mai dernier me pousse à m'enhardir un petit peu. J'envisage donc de solliciter une seconde autorisation se substituant à la première et permettant, si la pente du terrain s'y prête (point à vérifier mais cela me semble évident) de dériver le canal d'arrivée d'eau dans les douves en vue non seulement de restaurer le mur d'escarpe mais également de rétablir une passerelle au-dessus du canal, juste en amont des douves, ce qui fait également partie de mes projets de travaux à un horizon de moins de cinq ans.

Il s'agirait ainsi de court-circuiter les douves en creusant un fossé longeant la clôture de séparation entre mon terrain et celui que je loue à mon fermier ; cette fois, ce fossé serait rectiligne et relierait directement, c'est-à-dire sans coude, le canal au Choisel.

Ce second schéma aurait en outre l'avantage de ne pas fragiliser le talus formant contrescarpe (ce qui serait opportun dans la perspective d'une remise en eaux éventuelle des douves) puisqu'il ne serait plus nécessaire de le perforer, même temporairement.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 21 Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis
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Le facteur m'apporte ce matin la notification du délai d'instruction du dossier relatif à la restauration de la cage d'escalier du logis :

Courrier du S.D.A.P. en date du 15 juin 2012.

Renseignement pris, il paraît que ce dossier serait déjà arrivé chez le T.P.G. de Basse-Normandie. J'espère que ce camarade de promo à l'E.N.A. nous répondra vite afin de nous permettre d'engager cette tranche de travaux d'une façon compatible avec les autres contraintes.

Un agent de la D.R.A.C. passera jeudi prochain à la Chaslerie afin de contrôler la qualité des maçonneries du mur Ouest de la douve Nord et de me donner quelques conseils bienvenus sur la façon de présenter mes prochains dossiers relatifs au mur d'escarpe. Dans la perspective de sa visite, il faudrait que je distraie Igor et Jonathan de leurs travaux en cours afin que nous allions sonder les éboulis au pied du mur d'escarpe pour avoir une meilleure idée de la quantité de pierres récupérables lors de futures interventions.

Roland FORNARI m'a signalé que ce fonctionnaire tenait un blog sur les châssis de fenêtre, dont il m'a vanté la qualité (blog que Guy HEDOUIN avait déjà recommandé ici). Je tâcherai de profiter de la venue de l'auteur pour lui demander conseil à propos des menuiseries du logis. Ici, je pense en particulier aux fenêtres de la pièce au-dessus du salon dont les croisées sont H.S., même si la peinture sang de boeuf tente de le dissimuler extérieurement et y arrive plutôt bien.

Fenêtre du manoir de Sainte-Croix-de-la-Cour (près de Putanges) tirée du blog d'Arnaud TIERCELIN.

Guy HEDOUIN
rédigé le Vendredi 22 Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Menuiserie - Logis
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Bonjour,

Vous allez rencontrer Arnaud Tiercelin, voilà un passionné de châssis de fenêtres et de patrimoine.
J'ai eu l'occasion d'échanger quelques courriels avec lui.
Je trouve sa démarche très honorable, nous mettre à disposition ses observations pertinentes et ceci gratuitement.
Voilà qui mérite d'être souligné.
J'attends de voir vos commentaires.
Bonne journée !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 27 Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Murs divers - Météo - Désultoirement vôtre !
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Malgré une météo toujours tristounette et le terrain détrempé qui en résulte, la maçonnerie du dos d'âne du mur Ouest de la douve Nord devrait être achevée demain en début d'après-midi, pour la visite d'Arnaud TIERCELIN :

27 janvier 2012, le chantier à 10 h du matin.

27 janvier 2012, le mur vu du Nord-Ouest.

Avant de commencer à jointoyer, il faudra consolider l'aval immédiat des chantepleures ; en effet, l'eau y coule en permanence, de sorte que la terre serait rapidement érodée si nous n'y prenions garde.

27 juin 2012 à 10 heures du matin, le mur Ouest de la douve Nord vu du Nord-Est.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 27 Juin 2012
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers
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A partir des 5 sondages finalement effectués au pied du mur d'escarpe, je viens de calculer quelle quantité de pierres nous devrions pouvoir récupérer.

De l'amont vers l'aval de la douve Est, les sondages ont été réalisés à des distances respectives de l'angle Sud-Est des douves de 8, 21, 53, 86 et 128 mètres. Les hauteurs de maçonnerie résiduelles (entre le bas des fondations et le haut de ce qui reste du mur d'origine) sont respectivement de 2,50 m, 2,20 m, 2,20 m, 1,80 m et 1,75 m ; c'est beaucoup plus que ce qui apparaissait avant décaissement. Les pierres retrouvées dans les éboulis permettraient en outre de remonter entre 0 et 20 cm de mur supplémentaire.

Au total, en considérant que le mur actuel a, en moyenne, 80 cm d'épaisseur, on arrive donc à 236 m3 de pierres récupérables, ce qui correspond à un mur de pierres de 166 m de long (les 136 m du mur d'escarpe, plus deux fois 15 m pour les retours Nord et Sud), 40 cm d'épaisseur (soit la moitié du mur restauré, l'autre moitié étant en béton) et une hauteur de 3,50 m.

Autrement dit, si l'on se base sur la coupe du mur restauré prévue par Lucyna GAUTIER (voir le message du 9 mai dernier sous cet onglet), les pierres récupérables devraient pouvoir représenter les deux tiers environ des pierres nécessaires pour la restauration du mur en question, étant entendu que le mètre le plus haut serait monté à double parement.

Ce résultat est de nature à réduire très sensiblement le coût total de cette restauration, ce qui constitue une très bonne nouvelle pour tous les payeurs concernés.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 28 Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis - Murs divers
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Au courrier ce matin, une lettre recommandée. Comme tout un chacun, je n'aime pas recevoir ce genre de courrier qui m'annonce en général de mauvaises nouvelles (sauf de ma banque qui persiste, malgré mes demandes, à m'expédier ainsi ses nouveaux chéquiers). Cette fois-ci, c'était le courrier suivant de la D.R.A.C. :

27 juin 2012, autorisation de la D.R.A.C. de restaurer l'escalier du logis.

Donc c'est ici une bonne nouvelle. Trois remarques cependant :
- je note que la D.R.A.C. a mis 16 jours pour donner son autorisation après qu'elle a considéré que le dossier était complet ; je remercie tous ceux intervenus dans le processus de décision pour leur promptitude ;
- la D.R.A.C. assortit son autorisation d'une condition qui ne me pose, bien entendu, aucun problème ; c'est au contraire, entre autres, pour faire disparaître cette marque du malencontreux passage de mes incompétents prédécesseurs que je me suis mis en tête de restaurer la cage d'escalier du logis, ainsi que je l'avais explicité sous cet onglet de notre site favori ;
- point de plus en plus préoccupant, le courrier ne comprend toujours pas le moindre arrêté de subvention ; or, en l'état des dossiers ouverts depuis longtemps, j'en attends impatiemment trois, l'un pour le mur Ouest de la douve Nord, un autre pour cette cage d'escalier, le troisième pour l'étude préalable relative au mur d'escarpe et aux biefs des douves. J'espère que le représentant de la D.R.A.C. qui doit venir à la Chaslerie cet après-midi sera en mesure de m'en dire plus...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 28 Juin 2012
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Menuiserie - Aile "de la belle-mère" - Cave - Ferme et son fournil
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Les compagnons de Didier DUVEAU posent aujourd'hui 5 menuiseries, 3 au fournil de la ferme, 1 à la cave (ce qui empêchera enfin une chouette de nous y gratifier de ses pelotes) et 1 au rez-de-chaussée du colombier. A l'évidence, la solidité de la quincaillerie a été privilégiée :

28 juin 2012, deux croisées du fournil de la ferme.

Pour les questions esthétiques, j'ai demandé à M. DUVEAU de se rapprocher de Lucyna GAUTIER avant de commencer à fabriquer la porte extérieure du fournil de la ferme. Je l'avais de même invité à rencontrer cet après-midi M. TIERCELIN mais il était déjà retenu par un autre engagement. Dommage !

Bonsoir,

Voilà, voilà, j'arrive, alors cette rencontre fut-elle fructueuse ?

Avez-vous eu un interlocuteur de choix ou me trompé-je sur ses connaissances des châssis ?

Je retiens mon souffle, dépêchez-vous, on manque d'air par ici.

A l'occasion, si les châssis de fenêtres de la boulangerie ne sont pas posés, une photo d'un plan plus rapproché, me rendrait service.

Bonne soirée !

N.D.L.R. : Ah ! Enfin vous voilà !

Je commence par vous répondre sur les nouveaux châssis de fenêtres de M. DUVEAU. Ils sont désormais posés. Voici ce que cela donne pour le fournil de la ferme :

28 juin 2012, le fournil de la ferme vu du Nord.

28 juin  2012, le fournil de la ferme vu du Sud.

28 juin 2012, la fenêtre de la façade Nord du fournil de la ferme.

Il reste bien sûr à jointoyer et peindre tout cela. Compte tenu du fait qu'il s'agit, à ma demande, de doubles vitrages pour ce bâtiment destiné à être occupé l'hiver, je trouve que le résultat n'est pas mauvais. Qu'en dites-vous ?

S'agissant de la visite du représentant de la D.R.A.C., j'ai trouvé qu'elle s'est achevée dans un bien meilleur climat que celui que j'avais ressenti au départ. Alors qu'il faisait une chaleur torride, mon interlocuteur a en effet préféré commencer par une réunion dans mon bureau au cours de laquelle il a souhaité passer en revue les différents dossiers en suspens. Or il est de fait que ceux-ci sont nombreux. Manifestement, ma façon de rédiger des courriels (et, sans doute, des messages sur notre site favori) n'est pas ressentie par certains fonctionnaires comme une aide à ne pas mélanger les informations dont ils ont besoin dans le cadre de leurs procédures ; il faudrait que j'en tienne compte à l'avenir. Ainsi :
- pour la restauration de la charpente et de la couverture des écuries, j'ai rappelé que je faisais en sorte de lancer ces travaux au premier semestre 2013 mais que je devais attendre que mon fils aîné ait décidé, en liaison avec l'architecte, s'il y a lieu ou non de modifier les lucarnes, d'en ajouter ou d'en enlever ; je pense que mes explications ont convaincu que le problème était pris ici à bras le corps ;
- pour les travaux du menuisier et du forgeron sur diverses fenêtres du logis et du bâtiment Nord, mon interlocuteur savait que j'avais déjà encaissé les subventions correspondantes mais ignorait si les travaux avaient été effectués ; il paraît en effet que manque à ses dossiers de suivi une certification émanant du S.D.A.P. Il a néanmoins pu se rendre compte que tous ces travaux avaient bel et bien été réalisés ;
- puis il a abordé le dossier de la cage d'escalier du logis ; après que Lucyna GAUTIER a fourni, comme on le sait et suite à la demande de la D.R.A.C., son estimation du nombre d'heures de travail de mes employés, il semble qu'il faille désormais expliciter la nature précise des travaux que ces derniers réaliseront ; ceci ne me pose pas de problème ; j'espère seulement que ce nouveau document que je vais préparer sans délai sera le dernier qui me sera réclamé avant que le dossier de demande de subvention ne puisse être déclaré complet ; il m'a semblé en tout cas qu'à l'occasion de ce dossier, mon interlocuteur avait bien compris l'économie réalisable par rapport à un devis officiel, ce qui est un point essentiel à mes yeux ;
- pour le mur Ouest de la douve Nord, mon interlocuteur a souhaité de nouveaux justificatifs sur deux points : le nombre d'heures de travail de mes employés et l'utilité du poste "aléas" dans le chiffrage de Lucyna GAUTIER (d'autant que ce dernier date quasiment de la fin du chantier) ; sur le premier point, je suis en mesure de fournir toutes explications et même de nombreuses photos confirmant la réalité des travaux effectués (qualité des fondations, double parement du montage, soin des travaux, réalité des drainages, durée précise de chaque tâche, etc...) ; sur le second point, il nous reviendra, à l'architecte et à moi, d'exposer que le poste "aléas" a été conçu comme un fourre-tout destiné à parer à l'incertitude de postes non facturés par des tiers ; donc il me semble que tout cela est un petit peu fastidieux à détailler mais que nous devrions pouvoir fournir rapidement les explications attendues ;
- pour le mur d'escarpe, j'ai exposé les démarches en cours afin de détourner le filet d'eau au fond de la douve, ce qui a sans doute rassuré mon interlocuteur sur mon souci de respecter toutes les réglementations, même extérieures à son champ de compétence. Sur le fond, mon interlocuteur a estimé que je pourrais être autorisé très rapidement à démonter le mur existant mais qu'il lui faudrait davantage d'éléments avant d'autoriser le coulage des nouvelles fondations ; c'est, d'après moi, à ce moment-là de notre entretien que l'atmosphère s'est détendue et que le dialogue est clairement devenu constructif ; j'ai en effet exposé que je répugnais à faire intervenir un cabinet d'études coûteux pour des calculs de fondations que je saurais effectuer moi-même, s'agissant d'un mur de soutènement parfaitement classique, et mon interlocuteur, lui aussi ingénieur, l'a admis ; ceci était un point crucial pour moi. A partir de là, la conversation a porté librement sur les complexités des procédures et j'ai pris bonne note des références internet d'un document établi par les conservateurs régionaux des monuments historiques pour tâcher d'éclairer le public ; j'étudierai ce document.

Voilà, je pense, l'essentiel de ce que nous nous sommes dits dans mon bureau. Nous sommes ensuite allés sur le terrain. J'ai commencé par montrer l'intérieur du bâtiment Nord et donné un aperçu de l'intérieur du logis. Mon interlocuteur a ainsi pu se rendre compte du fait, étonnant pour tout observateur sensé, que je fais passer la préservation du gros-œuvre de la Chaslerie avant le confort de ma petite famille ; à mon avis, il ne doit pas rencontrer souvent de zigotos de mon acabit ; il est même probable que tout fonctionnaire des affaires culturelles doit se réjouir du fait que, tel Bernard Palissy, je sacrifie énormément à l'intérêt du bâtiment. Mon interlocuteur a cependant noté la grande humidité de la première volée de la cage d'escalier (due, selon moi, au très brutal réchauffement de l'atmosphère au cours des dernières 24 heures ainsi qu'à l'usage abusif de ciment par mes prédécesseurs).

Ce n'est donc qu'à la fin de la visite que nous sommes allés examiner les douves. Nous sommes très rapidement passés à côté d'Igor et de Jonathan (il m'a semblé que la qualité de leur travail avait fortement impressionné). Mon interlocuteur s'est cependant étonné des joints creux ; je lui ai répondu que c'était habituel dans le Domfrontais, à la différence du Perche par exemple (je me suis cependant abstenu de lui signaler que les joints du châtelet d'entrée d'un manoir géographiquement voisin, le manoir de la G., étaient ainsi, à mes yeux, complètement ratés). Enfin, nous sommes descendus dans les douves et mon visiteur y a pris de nombreuses photos.

Au final, M. TIERCELIN m'a semblé tout à fait rassuré par les travaux réalisés ainsi que par la coïncidence entre mes déclarations sur le mur d'escarpe et ce qu'il a pu constater d'autant plus aisément que l'herbe avait été coupée à son intention. Je retiens également qu'il m'a assuré que les promesses de subventions seraient bien (sauf circonstance majeure exceptionnelle) tenues et que je n'ai pas non plus de souci à me faire à propos des subventions nécessaires pour la restauration du mur d'escarpe et des biefs. Nous sommes convenus de rester en contact si j'avais d'autres éclaircissements à demander sur les textes.

Nous n'avons guère parlé de la passion de mon interlocuteur pour les châssis anciens de fenêtres. J'espère bien que cela sera possible à notre prochaine rencontre.

P.S. (du 7 juin 2017) : Avec le recul de 5 ans supplémentaires de travaux (et de galères, administraaaâââtives et autres), je trouve que la lecture de ce compte rendu conserve quelque chose de réconfortant pour moi.

Merci pour les photos, il faudra que je passe voir tout cela.

Le rendu extérieur de vos châssis est correct.

Franchement, il faut avoir la foi dans le bâti ancien face à la D.R.A.C. et à ses multiples imprimés ; je comprends un peu mieux certains propriétaires refusant de faire classer leur bâti.

Dommage que vous n'ayez point abordé les châssis anciens, une prochaine fois.

Bonne soirée !

N.D.L.R. : Vous savez bien que vous êtes le bienvenu quand vous voulez. Mais peut-être nous reverrons-nous d'abord dans quelques jours à Bayeux autour d'un cochon de lait ?

Bonne nouvelle ce matin au courrier : la direction départementale des territoires autorise la dérivation du filet d'eau du fond des douves. L'instruction a été menée dans des délais record ; merci à tous ceux qui y ont participé !

Courrier du 28 juin 2012 de la direction départementale des territoires.

Il faut cependant que, après le passage du représentant de la D.R.A.C. avant-hier, je vérifie que j'ai bien son feu vert pour faire intervenir rapidement le terrassier sans compromettre mes chances de subvention. Je désirerais en effet procéder le plus tôt possible à cette dérivation, de manière à permettre, autant que faire se peut, l'assèchement du fond de la douve afin qu'Igor et Jonathan puissent commencer à récupérer et trier les pierres du mur d'escarpe avant la période des congés d'été (et le mariage d'Igor à la mi-septembre).

Je suis par ailleurs, depuis ce matin, en dernier round de négociations avec deux des quatre terrassiers consultés (les deux autres sont "out") afin de finaliser mes commandes immédiates, celle relative à cette dérivation et celle relative à l'Avenue.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 2 Juillet 2012
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Murs divers - Entretien du site - Vie du site
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J'ai passé le journée à préparer un document comportant 106 photos datées qui, je l'espère, permettra à la D.R.A.C. de comprendre la qualité de la maçonnerie du mur Ouest de la douve Nord, donc les raisons pour lesquelles Igor et Valentin puis Igor et Jonathan auront travaillé plus de six mois sur cette restauration. Demain, je préparerai un rapport complémentaire destiné à justifier les "aléas de chantier" rencontrés en les illustrant de la même façon.

Il est heureux que ce travail n'ait pas que des retombées administratives puisqu'il devrait me permettre de compléter la photothèque de notre site préféré d'un nouveau diaporama sur cette tranche de travaux ; mais il faudra d'abord que mon jeune webmaster me confie les rênes des diaporamas, ce qui est en cours.

A l'occasion des sondages récemment effectués au pied du mur d'escarpe, j'ai cru remarquer que la fondation était moins profonde au niveau du 1er sondage, celui du 12 juin dernier, qu'au niveau des suivants, ceux du 26 juin. J'ai voulu en avoir le coeur net. J'ai donc prié Philippe JARRY de m'aider à mesurer ce phénomène à l'aide de son niveau à laser. Il est passé ce matin :

4 juillet 2012, Philippe JARRY en train de mesurer la profondeur de la fondation du mur d'escarpe au laser.

Pour qu'on puisse suivre mes explications, j'ai reporté les mesures sur un graphique qui montre, avec une échelle 20 fois plus ramassée sur l'horizontale que sur la verticale, le profil précis du mur ainsi que le profil du lit de la douve. Voici ce que ceci donne :

Profil du mur d'escarpe.

Ce schéma confirme que mon impression initiale, au pied du mur, était fondée (c'est le cas de le dire) : le bas de la fondation au sondage 1 est plus élevé (par rapport au niveau de la mer) qu'il ne l'est au sondage 2 ou au sondage 3. Or le mur ne présente pas, pour autant que l'on puisse en juger en l'état de ce qui en reste, de désordre apparent qui expliquerait cette curiosité ; en particulier, il ne porte aucune trace sensible d'affaissement de sa partie centrale, pas plus que le Pournouët qui le surplombe. Pour autant, il "manque" 20 cm de maçonnerie au pied du mur, à la hauteur du sondage 1. Il me semble que la principale explication devrait en être recherchée soit parmi les aléas du chantier d'il y a environ 500 ans (ce qui est impossible à savoir), soit par l'hypothèse qu'une racine d'arbre aujourd'hui disparu ou bien un remblayeur de chemins ait retiré quelques pierres à cet endroit. J'estime que l'on peut conclure de toutes ces observations et mesures que le niveau supérieur des fondations des douves restaurées devra se trouver calé là où se trouvent les fondations anciennes, telles qu'on les a retrouvées lors des sondages 2 et 3.

P.S. du 5 juillet 2012 : Il n'est peut-être pas inutile que je rappelle ici que l'escarpe de la douve Est a 136 m de long (à quoi il convient d'ajouter deux retours de 15 m sur les douves Nord et Sud pour avoir la longueur qu'aura la maçonnerie restaurée). Un sondage du 12 juin dernier a montré que la maçonnerie résiduelle avait 80 à 85 cm d'épaisseur (mesure effectuée au niveau du sondage 1). La hauteur de la maçonnerie résiduelle a été précisée, sous cet onglet, dans un message du 27 juin dernier ; elle varie entre 1,75 m au niveau du sondage 1 et 2,50 m au niveau du sondage 5. Compte tenu de l'ensemble de ces éléments, j'ai calculé que nous devrions pouvoir récupérer 236 m3 de pierres, soit les deux tiers environ de ce dont nous aurions besoin pour ce chantier. Enfin, le croquis que je viens de mettre en ligne démontre que 20 cm de maçonnerie "manquent" au niveau de la fondation 1 ; ces 20 cm de hauteur doivent toutefois être comparés aux 136 m de longueur du mur ; ils peuvent donc être qualifiés d'infimes à tous égards par rapport aux masses en cause.