Administration

Comme on le sait, la question de la transmission du patrimoine que constitue la Chaslerie me préoccupe depuis fort longtemps. J'y consacre d'ailleurs un onglet de notre site favori. Cet onglet a été ouvert en même temps que le site.

A ce jour, mon expérience est que la route est longue et riche de désillusions et autres frustrations. Peut-être m'y suis-je mal pris ? Pourtant, me semble-t-il, ce ne sera pas faute d'avoir multiplié les tentatives.

Il y a quelques années, mon épouse et moi avons ainsi donné à notre aîné la pleine propriété de la cave. Il s'est borné à m'observer en commencer la restauration. Puis nous lui avons donné la nue-propriété des écuries et du colombier. Là, il a financé la restauration des charpentes et couvertures mais semble avoir renoncé à l'ambition de rendre habitable cette ancienne "aile de la belle-mère". Deux projets architecturaux ont pourtant été imaginés mais, d'hésitations en manques de motivation, ces deux projets sont restés lettre morte.

Plus récemment, j'ai proposé à mon aîné de prendre en charge, sous le contrôle d'un architecte du patrimoine (afin de limiter les fautes de goût prévisibles), la restauration du logis, réputée des plus simples à mettre en œuvre. Il a posé pour condition que la plus grande partie du rez-de-chaussée du bâtiment Nord soit consacrée à une cuisine, là où je rêvais d'installer un bureau-bibliothèque. J'ai précisé que la restauration du logis devait s'effectuer dans un cadre juridique et fiscal sûr et, de plus, non préjudiciable à mon cadet. Autrement dit, s'il y avait lieu qu'à tout le moins, la nue-propriété du logis soit détenue par mon aîné, celui-ci devrait, pour une fois, nous en payer le juste prix.

Mon aîné a alors fait valoir que certains préalables qui lui sont propres devaient être levés, sujet sur lequel je me suis gardé de faire des remarques, quoi que j'en pense. Puis, me plaçant paradoxalement dans l'obligation d'être son banquier, il a ajouté que le paiement du prix devait faire l'objet d'un échéancier qu'il s'est gardé de préciser. On voudra bien admettre qu'à l'âge où j'avais moi-même acheté le manoir et commencé sa restauration, mon aîné continue face à moi à manifester une certaine propension (et un certain talent) à botter en touche et à attendre que tout lui tombe du ciel, aussi cuit que possible.

A un mois du début de l'année prévue pour la réalisation de la première tranche de ces derniers travaux, je constate ainsi que, malgré des rappels verbaux puis écrits dont on peut imaginer le caractère souvent humiliant pour moi, la base juridique de ce chantier n'existe toujours pas.

En l'état du dossier et dans les circonstances de l'espèce, je réfléchis donc à un plan B.

J'envisage ainsi de garder la pleine maîtrise d'ouvrage du chantier du logis (et évidemment du bâtiment Nord), ce qui signifie que je devrais trouver les ressources appropriées. En l'état de mon analyse, compte tenu de la chute de revenus consécutive à la mise à la retraite de ses parents, cela nécessitera que mon aîné nous rende rapidement la jouissance de logement qu'il occupe à Paris. Par ailleurs, il semblerait normal qu'il transfère à son frère, si celui-ci le souhaite, la propriété de la cave dont lui-même n'a jamais rien fait (ce qui aura au moins permis qu'il ne la défigure pas) si ce n'est, ici comme en divers autres endroits, y compris chez moi, y entreposer durablement une partie de son binz, de ce fait livrée par sa seule indifférence aux souris et autres volatiles chiants puis crevants qui n'attendent pas son autorisation pour le maculer.
Lorsqu'il a choisi de planter des frênes aux abords de notre manoir favori, l'artisan à qui je faisais confiance savait que leur maladie progressait. Nous y voilà donc :

30 novembre 2017.

30 novembre 2017.

Tous les frênes de la Chaslerie sont ainsi en train de crever. Je suis heureux de m'être, depuis l'an dernier, passé des services d'un tel forestier dont les limites professionnelles m'ont sauté aux yeux quand il s'est agi de préparer un "plan simple de gestion" recevable par l'administration.

Benjamin devra donc remplacer ces plants par d'autres essences. Dans l'immédiat, il travaille dans la parcelle P 11 au Tertre Linot...

... où il débroussaille, élague et commence à tailler les pins laricio :

30 novembre 2017.

30 novembre 2017.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 2 Décembre 2017
Journal du chantier - Administration - Arboriculture-horticulture - Abords, Avenue, terrasse
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Réunion de travail hier matin avec Marc CAPPELAERE, expert forestier, et Benjamin afin de nous mettre d'accord sur la liste des parcelles qui seront couvertes par un "plan simple de gestion" censé me simplifier la vie :

1er décembre 2017.

En fait, le débat portait sur le sort des trois bosquets, dont celui de l'"allée qui tourne", qui jouxtent le chemin d'arrivée au manoir par la D22. Afin de recevoir des recommandations également sur le calendrier d'interventions sylvicoles sur ces bosquets, j'ai décidé de les soumettre eux aussi au P.S.G. en question.

Pour préparer cette réunion, j'avais ressorti toutes les factures de mes plantations, notamment le dossier de la première, la plus importante, en 1999. En rouvrant ce dossier avant-hier, j'ai vu que les terres nouvellement plantées étaient dispensées de certaines taxes foncières pendant 30 ans à condition que le propriétaire en ait fait la demande au fisc ; s'il tarde à le faire, c'est autant d'années de dégrèvements en moins. Or je n'ai jamais à ce jour effectué une telle démarche et, lorsque j'ai pris conscience du problème, en recevant mon dernier avis de taxes foncières, et réclamé les paperasses y afférentes à l'agent du cadastre de Domfront, je n'ai rien entravé aux tableaux que mon interlocutrice m'a alors remis et conclu que j'avais loupé le coche.

Marc CAPPELAERE m'a toutefois montré hier que ces derniers documents indiquent que je suis exonéré de la part départementale de la taxe foncière sur beaucoup plus de parcelles que ce que j'avais compris.

Cela prouve que Thierry BOURRE avait fait le nécessaire lorsqu'il a boisé mes terres agricoles correspondantes. Qu'il en soit remercié !

Ceci dit, deux remarques :
- si 100 % de la part départementale est exonérée le temps que les arbres poussent, c'est-à-dire avant que le boisement ne produise de revenus (30 ans (...)), seules 20 % des parts communale et intercommunale le sont. Va-t'en savoir pourquoi !
- si, malgré cette exonération je paye autant de taxes foncières, qu'est-ce que ce serait si cette exonération n'existait pas ? Et qu'est-ce que ce sera lorsque les 30 ans de répit seront achevés ?
Je viens d'accepter le devis de Marc CAPPELAERE, expert forestier, pour la préparation du "Plan Simple de Gestion" (P.S.G.) des plantations de notre manoir favori.

Devraient être couverts par ce plan :
- 23 ha 16 a 46 ca détenus conjointement par Carole et moi,
- 4 ha 84 a 95 ca détenus par moi seul,
- et 4 ha 54 a 88 ca détenus par la "S.C.I. 3 des autres lieux" (dont je détiens 80 % des parts et Carole 20).

Les derniers échanges ont porté sur le montant de la subvention à réclamer pour ce "plan volontaire". On aurait pu améliorer la sauce en faisant passer des terres de Lonlay sous ma bannière ou sous celle de la S.C.I. (il y a en effet un seuil porteur à 5 ha). Mais j'ai estimé que c'était trop de travail et de frais en l'état du dossier. On n'imagine pas et on ne dira jamais assez à quel point ces réglementations pointillistes sont absurdes.

J'ai cependant demandé que la facture soit imputée sur 2017 ou 2019 car, en l'état du débat parlementaire en cours sur le prélèvement à la source, les propriétaires de monuments historiques auront fiscalement deux fois moins intérêt à régler leurs factures en 2018.

P.S. : Ayant écrit ce message, j'ai été pris d'un remords.

J'ai interrogé mon notaire favori pour savoir combien il m'en coûterait de faire riper une parcelle de 17 a 85 ca (excusez du détail), sise à Lonlay-l'Abbaye, du portefeuille indivis au mien seul.

Me Richard-Emmanuel GUIBERT m'a répondu que cette parcelle pouvait, en première analyse et aux fins de cet exercice, être estimée à 500 €, donc qu'il s'agirait que Carole me cède, à la louche, 250 € de terrain. Pour cela, les frais seraient forfaitaires et de 500 €.

Reste à voir si le jeu en vaut la chandelle en termes de subvention. J'interroge l'expert forestier. A suivre.

P.S. 2 : M. CAPPELAERE m'a répondu que la subvention passerait de 1 000 à 2 420 €.

Topé ! On veillera donc à ce que la facture soit de 2017 et la subvention de 2018.
Comme on le sait, l'évolution de notre chantier favori me préoccupe tant qu'en cette période où les revenus de mon foyer fiscal ont commencé à fortement chuter, il m'est apparu souhaitable de transmettre la maîtrise d'ouvrage à la personne qui, dans mon entourage, me paraissait le plus à même de l'assumer sur le plan financier.

Or, à moins de deux semaines de la fin de l'année 2017, alors que la fiscalité des monuments historiques est entrée dans une zone de turbulence à propos de laquelle je me suis exprimé par ailleurs, je constate que le successeur pressenti reste sourd à mes demandes. Pour être clair, je n'en ai plus reçu de nouvelle depuis plusieurs semaines.

Constatant la persistance de cette carence et prenant pour argument les conséquences prévisibles dommageables d'une telle incurie, je me considère comme tenu de reprendre immédiatement le commandement de la restauration du logis de notre manoir favori.

A ce titre, je prends, pour commencer, un certain nombre de décisions immédiates et de mesures conservatoires :
- je demande à Sébastien LEBOISNE, le menuisier choisi par le relais défaillant, de me transmettre avant Noël une facture d'acompte pour chacune des menuiseries que ce dernier s'était, si j'ai bien compris, engagé à réaliser au titre de la tranche 1 de restauration des menuiseries extérieures du logis ; avec, je l'espère, l'aide de Carole ou, à défaut, par la mise en place d'une ligne de trésorerie que je viens de solliciter, je lui réglerai cet acompte avant le 31 décembre 2017 ;
- je procède de même avec le maçon et le forgeron désignés de même, si j'ai bien compris, par le relais défaillant, à savoir l'entreprise BODIN et Roland FORNARI ;
- le relais défaillant devra admettre que le projet d'aménagement d'une cuisine dans le bâtiment Nord est désormais caduc ; à lui d'en tirer toutes conséquences, notamment en réglant le (ou les) intermédiaire(s) qu'il aurait mandaté(s) pour en dresser les plans, s'il en existe ;
- je réserve l'emplacement d'une cuisine au rez-de-chaussée de la tour Nord-Est.
Courriel envoyé à mon aîné la nuit dernière (j'ai juste occulté la phrase où j'évoquais la confidence qu'il venait de me faire sur sa situation fiscale) ; ce texte éclaire différentes facettes des débats familiaux qui peuvent exister chaque fois que le propriétaire d'un monument historique essaye d'organiser sa succession dans de bonnes conditions :

(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade
Envoyé : mercredi 20 décembre 2017 01:15
À : T.F.
Objet : RE: Chaslerie

Il est heureux qu'après tant de semaines à rester silencieux tu t'exprimes enfin. Je dis ceci sans ironie car je connais tes autres charges d'emploi du temps.

Je réponds à tes questions :

1 - Sur la non-spoliation de ton frère :
- je comprends que nous sommes d'accord pour reconnaître qu'il est exclus que tu interviennes sur le logis sans y être fondé juridiquement, y compris aux yeux de ton frère et même si, par extraordinaire, il ne comprenait pas la situation ;
- ce que je fais de l'argent que tu règles le jour J n'est pas de ton ressort ni de celui de ton frère : si je décède à J+1 sans avoir dépensé cet argent, il vous revient selon les règles applicables ; si je survis et le claque au jeu ou de quelque façon que ce soit, c'est de ma seule responsabilité, sauf à me mettre sous tutelle, ce qu'il faudrait justifier.

2 - Sur l'étalement dans le temps du paiement du prix de la nue-propriété en question :
- je me déclare amusé que tu feignes d'oublier que, pour parer à des situations de trésorerie tendues, il existe pour les débiteurs solvables (dont, à ma connaissance, tu fais partie) un procédé classique qui s'appelle le crédit bancaire ;
- en tant que salariés de banques, toi et ton épouse bénéficiez certainement de conditions avantageuses ;
- je suppose que vous avez remarqué que, au moins dans un proche avenir, les taux fixes sont bas ; au demeurant, les intérêts seraient déductibles (ce qui renforcerait l'attrait de crédits en cas de taux élevés) ;
- enfin, je puis mettre à ta disposition une partie des droits à prêts d'épargne-logement dont mon foyer fiscal dispose (y compris, peut-être, à ton nom et suite à mon épargne).
Dans ces conditions, je ne vois nulle raison pour que je te serve de banquier pour cette opération en te consentant des délais de paiement.

3 - Sur la prise en charge d'un salarié :
- je t'adresserai d'ici à la fin de l'année (afin que tu puisses te prévaloir du règlement au titre de ta déclaration de revenus 2017) une facture de l'APIJOMM libellée au nom de la S.C.I. de la cave ; (...) ;
- puisque cette facture sera établie après que tu auras pu constater que Benjamin ne te fait courir aucun risque de responsabilité au jour en question, je pense que tu veilleras à ne pas en retarder le règlement ;
- bien entendu, une telle facture te sera adressée à la fin de chacune des prochaines années dans des conditions et pour des motifs analogues.

4 - Sur la possibilité de dialoguer dans la durée :
- il ne me semble pas qu'au moins cette fois-ci, ce soit moi qui aie fui le dialogue ; ta mère, par exemple, me reprocherait plutôt, si j'ai bien compris, d'être trop bavard en général ;
- pour l'avenir, il t'appartient de mesurer ton risque (mesurer les risques, je crois me souvenir que c'est d'ailleurs une pratique de banquier, ta profession) ;
- le fait est que je compte bien te faire bénéficier, autant que ma santé me le permettra, de mes 26 ans d'expérience (durée à parfaire) dans l'intérêt du monument.

5 - Sur le rythme des travaux :
- j'ai d'ores et déjà pris des dispositions nécessaires pour que l'essentiel de la tranche 1 des menuiseries du logis puisse être réglé, donc rendu déductible, avant le 31/12/17 ; comme Patrice Cahart et moi te l'avons expliqué, il y avait urgence puisque, toutes choses égales par ailleurs, les "droits à déduction" de 2018 seront, en l'état du débat budgétaire devant le Parlement, deux fois moindres que les autres années ;
- au-delà de cette tranche 1, la priorité me semblerait de mettre en place un chauffage astucieux, si possible central, ceci nécessitant tout d'abord une étude du genre de celle que je t'ai recommandée il y a longtemps déjà ;
- au-delà du chauffage, la priorité suivante me paraîtrait concerner la moitié Nord du logis, sans oublier les chambres d'enfant, salles d'eaux et cuisine à prévoir ; il vous revient de savoir combien de temps vous accepterez de loger dans le fournil de la ferme en attendant.

6 - Sur le suivi du chantier :
- je comprends fort bien que tu n'aies pas le temps de t'occuper des parties les plus astreignantes de la vie du chantier ;
- je t'ai proposé de t'épauler dans ces tâches.

7 - Enfin, sur la "tournure charmante et enlevée" de mon courriel de ce soir :
- je me borne à te remercier pour ce compliment auquel je suis sensible, même s'il "m'en touche une sans faire bouger l'autre" selon l'expression consacrée.

Je demeure à ta disposition pour répondre à tes questions éventuelles.

K du B-P

P.S. : Je crois que j'avais oublié de t'informer que le volume de l'ancienne cuisine du bâtiment Nord sera dévolu à mon bureau-bibliothèque.

(Fin de citation)

A ce stade de nos échanges, il me semble que le point pratique à régler de toute urgence est de savoir si, oui ou non, mon aîné souhaite pouvoir se prévaloir des "droits à détaxation" de la tranche 1 au titre de 2017. A ce sujet, il ne lui reste que quelques jours, moins d'une semaine, pour se décider.
Je viens de dialoguer avec mon correspondant à la D.R.A.C.

D'après ce que j'ai retenu, il n'y aurait pas de problème de principe pour que je règle les factures d'acomptes que l'on sait avant le 31 décembre prochain et bénéficie dans la foulée des subventions prévues initialement en faveur de mon aîné.

Cela me paraissait ne pas faire un pli mais j'ai préféré m'en assurer en temps utile.

P.S. (du 8 janvier 2018) : Les choses semblent s'être compliquées depuis cet échange téléphonique, au moins au niveau des modalités. Je m'emploie à essayer d'aplanir les difficultés.

Il est de fait que j'ai réglé en temps utile, avant la fin de l'exercice 2017, les devis d'acomptes dont j'avais parlé à mon interlocuteur sans toutefois lui préciser qu'il y avait eu un changement de menuisier par rapport à une phase antérieure de réflexion.
Là et au moment où j'espérais passer enfin le relais, il convient donc que je change mes plans du tout au tout, c'est-à-dire réfléchisse au programme de travaux qu'il me reviendra de mener à bien au cours des prochaines années, en définissant mes priorités et en veillant aux financements.

En toute logique, il faudrait commencer par le chauffage. Mais le contact avec l'expert qui aurait pu me conseiller a été perdu par incurie, là aussi, du relais pressenti, de sorte qu'il va me falloir me mettre en chasse d'un nouveau professionnel. Il aurait été souhaitable de calibrer un chauffage central pour tous les bâtiments sur cour. Toutefois mes limites financières m'obligeront à me cantonner à une "bulle" qui devra, en tout état de cause, englober le bâtiment Nord et le rez-de-chaussée de la moitié Nord du logis.

Quant aux pièces que j'essayerai d'aménager, ce seront prioritairement les suivantes :
- mon bureau-bibliothèque au rez-de-chaussée du bâtiment Nord ; la préséance donnée à cette pièce tient à deux facteurs : d'une part, ce sera celle où je séjournerai de loin le plus de temps, c'est-à-dire la majeure partie de mes journées quelque chose comme 350 jours par an ; d'autre part, à la Chaslerie et de mon vivant, j'entends que les livres passent avant les casseroles : si mes petits-enfants ont quelque chose à retenir de moi, que ce soit cette leçon ;
- une cuisine au rez-de-chaussée de la tour Nord-Est, c'est-à-dire attenante à la salle à manger ; après 26 ans de chantier et Carole ayant vocation à passer dorénavant une plus grande partie de l'année en ma compagnie, il est en effet nécessaire de nous doter enfin d'un tel confort ; son aménagement sera soigné, l'évacuation de la hotte de cuisson pouvant se faire par la cheminée de cette tour ; il reste à déterminer si une arrière-cuisine pourra, comme je le souhaiterais, être aménagée à la place de la chaufferie actuelle du bâtiment Nord ;
- la salle-à-manger du logis dont on doit faire sauter ce qui reste d'enduits au ciment sur les murs ; les linteaux des passages vers la cuisine et le bâtiment Nord devront être rehaussés. Cette pièce devrait enfin nous permettre de convier à déjeuner ou à dîner des invités tout au long de l'année, chose incommode actuellement (avec la cuisine de l'autre côté de la cour) et, de surcroît, impossible l'hiver.

Dans ce contexte, l'aménagement du cabinet de toilettes du rez-de-chaussée du bâtiment Nord est repoussé à une phase ultérieure (lorsque notre état de santé ne nous permettra plus de monter à l'étage). En attendant, l'accès au cabinet de toilettes du 1er étage du même bâtiment sera réservé à Carole et à moi, les visiteurs, quels qu'ils soient, devant dorénavant, pour leurs ablutions, se satisfaire d'un fournil. Ces dépendances ont été restaurées dans ce but et il n'est que temps qu'elles y concourent en tant que de besoin.

Quant aux financements, je devrai avoir massivement recours à l'emprunt, d'autant que j'aurai à faire face, parallèlement, à d'importants frais de remise en état de notre domicile parisien, parties communes incluses qui vont à vau-l'eau depuis que j'ai livré l'immeuble, et plus particulièrement depuis que Carole a fait en sorte que la gérance soit confiée au copropriétaire minoritaire. La priorité sera donnée à cette dernière propriété dans la mesure où elle produira des revenus locatifs en phase avec le marché.

J'ai déjà commencé à me renseigner sur les meilleurs financements disponibles sur la place. On a compris que, dans ce domaine également, je ne peux compter sur aucune assistance, y compris de gens dont c'est, paraît-il, le métier et qui, toute honte bue, n'hésitent pas à se proclamer - du moins tant qu'ils estiment que ce ne sera pas répété - incompétents en la matière.

P.S. : Discussion ce matin avec Carole :

- à la Chaslerie, il lui faut une salle-de-bains avec baignoire ; j'observe que ce ne pourrait être qu'une salle-de-bains au 1er étage de la tour Nord-Est (donc au-dessus de la future cuisine), ce qui obligerait à restaurer et chauffer la chambre attenante (donc à en changer rapidement la poutre pourrie au plafond) ;
- à Paris, il lui faut un appartement proche de ses petits-enfants, ce qui, en l'état de l'occupation de notre immeuble, me paraît incompatible avec les orientations précédentes qui obligent à rentabiliser les lieux au mieux et dans les meilleurs délais ;
- elle exclut que les travaux, quels qu'ils soient, soient financés à nos âges par emprunt ;
- elle exclut de même qu'ils le soient par son épargne (si elle en a, ce que j'ignore puisque, depuis bientôt deux ans, je lui réclame en vain sa comptabilité).

Ainsi, avec toute cette suraccumulation de contraintes, à un mois du départ en retraite de Carole, l'histoire s'accélère tout d'un coup. Nous approchons de l'heure de vérité. Toutes mes tentatives pour trouver des solutions ont échoué. Je ne vois plus d'issue, sauf à prendre les décisions draconiennes et irréversibles qui, seules, restent sur la table comme je l'ai signalé.

Car il est clair que, de mon côté, s'il y a une chose dont j'exclue de me séparer, c'est de la Chaslerie.
Je viens d'adresser à la D.R.A.C. de Normandie le courriel suivant :

(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade
Envoyé : mardi 26 décembre 2017 10:05
À : (...)@culture.gouv.fr
Objet : Chaslerie - Programme 2018 de travaux subventionnés

Cher Monsieur,

D'après ce que je comprends, mon aîné, suivant en cela mes recommandations, avait prévu que le programme subventionné de travaux sur les menuiseries extérieures du logis de la Chaslerie concerne :
- les deux fenêtres de la tour Sud-Ouest,
- les quatre fenêtres de la pièce du 1er étage du logis au-dessus du salon (que j'appelle "la pièce dévastée", sous-entendu par l'incendie de 1884),
- les fenêtres et la porte principale de la cage d'escalier (j'ai un doute sur l'inclusion de la porte d'entrée en question dans son programme).

Est-ce que, en l'état de l'arrêté de subvention (dont je vous serais reconnaissant de bien vouloir m'adresser une copie), il serait possible de modifier ce programme :
- en substituant à la tour Sud-Ouest les deux fenêtres du rez-de-chaussée de la tour Nord-Est (il y en a une troisième, à l'étage de cette dernière tour, qui ne serait pas englobée dans le programme 2018 révisé) ;
- en conservant dans la "salle dévastée" la fenêtre Sud (qui est la plus délabrée) mais en substituant aux trois autres les trois de la salle-manger du logis ?

Le programme 2018 subventionné de restauration de menuiseries couvrirait ainsi, si vous le permettez, les pièces suivantes du logis :
- le rez-de-chaussée de la tour Nord-Est,
- la fenêtre Sud de la pièce du 1er étage au-dessus du salon,
- la salle-à-manger,
- la cage d'escalier (sans changement).

Ce changement de programme résulte de la modification de perspectives qu'induit pour moi le retrait de mon fils dont je vous ai informé. Puisque mes ressources sont limitées à mes moyens de retraité, il me paraît en effet nécessaire de donner la priorité, toutes choses égales par ailleurs, aux menuiseries extérieures des pièces à la restauration intérieure desquelles j'entends donner la priorité.

Pour autant, je ne renonce pas à la restauration des autres menuiseries extérieures. Je me réserve donc de solliciter pour celle-ci une nouvelle subvention le moment venu, idéalement au titre de 2019, sous réserve de vérification que j'aurais les moyens, sans doute par emprunt à long terme, de couvrir le solde.

Bien cordialement,

PPF

(Fin de citation)
Par lettres recommandées A.R. de ce jour, j'ai adressé à Sébastien LEBOISNE (menuisier), à l'entreprise BODIN (maçon) et à Roland FORNARI (forgeron) les chèques d'acomptes convenus pour leurs travaux de 2018.

Ce formalisme est destiné à couper court à toute interrogation éventuelle du fisc. Il ne me reste plus qu'à espérer que la ligne de trésorerie pour laquelle j'ai signé un contrat la semaine dernière soit en place à temps.

P.S. du 2 janvier 2018 : La B.P.O. m'annonce que " le prêt travaux a bien été débloqué sur (mon) compte en date du 29 décembre."
Me voici de retour à notre manoir favori après la réveillon. Je retrouve ma chambrette glacée, il est grand temps que je me penche sérieusement sur ces questions de chauffage.

Sur le fond de notre programme de travaux favoris, je compte lancer rapidement la tranche relative à la moitié Nord du rez-de-chaussée du logis, c'est-à-dire, principalement, nous équiper enfin d'une cuisine agréable, facile d'accès et chauffée ; là aussi, mon souci de disposer d'une arrière-cuisine posera vite la difficile question du mode de chauffage à retenir.

Sur le fond toujours, Carole m'a demandé de lui préciser comment je compte nous permettre de sortir un jour de la spirale des travaux dans laquelle mon tropisme indéniable pour l'optimisation fiscale nous a plongés depuis belle lurette. Elle a compris que, jusqu'à présent, je finançais mes excès en la matière par ponction sur mon épargne financière mais que, désormais, je vais devoir recourir à l'emprunt. Donc il faut que je simule divers scenarii pour savoir jusqu'où je peux m'endetter sans risquer de nous envoyer dans le mur. En contrepartie, je lui ai demandé comment, de son côté, elle comptait maîtriser son flux de dépenses de consommation qui m'inquiète beaucoup, maintenant que ses revenus vont être réduits de moitié, joies de la retraite obligent.

Bref, nous entrons dans une phase d'ajustements qui ne sera pas toujours facile à vivre, même si nous conservons le recours de mettre en location notre domicile parisien, une hypothèse que Carole refuse à ce jour mais qui, selon moi et en l'état du marché, suffirait à régler une part significative de nos problèmes financiers.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 2 Janvier 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Plomberie-chauffage - Logis - Bâtiment Nord
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Je viens d'aller inspecter les pièces où redémarrera prochainement notre chantier favori :
- au rez-de-chaussée de la tour Nord-Est, il y a, à mon sens, largement la place d'installer une cuisine très agréable ; il faudra percer le mur au niveau de la meurtrière qui surveillait autrefois le mur Nord de la cour, de manière à y aménager un accès vers la future arrière-cuisine (actuelle chaufferie). La plupart des équipements de la cuisine pourront être adossés au mur de gauche en entrant. L'évier pourra être logé dans l'une des deux embrasures de fenêtre, au choix de Carole. Le plafond pourra aisément être abaissé, ce qui permettra de renforcer le plancher de la pièce située au-dessus, future salle de bains de la chambre des parents (celle où se trouve la cheminée de Mebzon) ;
- la chaufferie actuelle, à l’extrémité Est du bâtiment Nord devra être transformée du tout au tout. La chaudière ne pourra plus rester là où elle se trouve actuellement, puisqu'elle serait dans le passage à percer vers la nouvelle cuisine. Compte tenu de la saleté de cette chaudière au fuel, il faut soit la déplacer près du fenestrou Nord actuel, sans doute en montant des cloisons de séparation avec le reste de l'arrière-cuisine, soit l'installer ailleurs qu'à cet endroit :
. dans une nouvelle dépendance à bâtir dans l'arrière-cour, accolée au mur entre le manoir et son fournil ?
. au rez-de-chaussée de la tour Louis XIII ? Cela ne me semblerait pas optimal en raison de la qualité du pavage de ce volume ;
. ou au rez-de-chaussée de la tour Sud-Ouest ? L'avantage serait d'éloigner toute cette quincaillerie nauséabonde des pièces où l'on peut vivre tout au long de l'année ; l'inconvénient serait que, sauf à transplanter la cuve à fuel dans l'avant-cour (ce qui ne serait pas idiot car le rechargement de la citerne à son emplacement actuel est toujours la croix et la bannière pour le livreur), l'accès au combustible serait plus compliqué, sans parler des tuyaux de conduction de l'eau chaude vers les radiateurs et autres dispositifs de chauffage du bâtiment Nord.
Dans tous les cas et toujours dans la chaufferie actuelle, il va falloir traiter le cul du four de la salle-à-manger que mes prédécesseurs ont outrageusement noyé sous le béton ; Igor avait déjà essayé de faire sauter ce béton mais y avait renoncé car il est trop dur et l'opération risquerait d'endommager la voûte du four ;
- dans la salle-à-manger du logis, il ne m'apparaît pas possible d'abaisser le plafond pour améliorer le confort de la chambre du dessus ; en effet, le percement des fenêtres sur cour de cette pièce, effectué au milieu du XVIIIème siècle, a été dicté par le rythme des fenêtres anciennes sur cour (celles du grand salon) et non par celui des fenêtres sur terrasse ; de ce fait, le linteau des fenêtres sur cour est trop élevé pour une telle opération, du moins en première analyse.

Il va donc falloir poursuivre les réflexions, principalement sur le mode de chauffage à retenir car ce choix va conditionner bien des choses.

Dans l'immédiat, je pourrais néanmoins continuer à débarrasser divers murs de leurs enduits au ciment (dans la salle-à-manger et dans la future cuisine), faire sauter les hideuses dalles de l'âtre de la cheminée de la salle-à-manger, enfin faire relever les linteaux de deux portes de la salle-à-manger, celle vers la future cuisine et celle vers mon futur bureau-bibliothèque. Pour cette dernière, il vaut mieux que j'attende les beaux jours, sauf à rendre mon bureau provisoire actuel beaucoup trop perméable aux courants d'air.

Lorsque Igor reviendra, je lui demanderai combien de jours il peut me consacrer ; sa réponse déterminera mes choix immédiats.
Depuis l'aube, j'ai passé la matinée à préparer un certain nombre de simulations financières de manière à déterminer, entre autres, l'ampleur du programme de travaux que nous pourrions entreprendre en rythme de croisière.

Cette analyse est complexe et n'est pas terminée mais quelques orientations importantes me paraissent se dégager d'ores et déjà.

Je soumets ces premiers résultats et les réflexions qu'ils m'inspirent aux membres de ma famille afin qu'ils puissent se concerter le cas échéant et, en tout état de cause, me faire part de leur remarques et recommandations.

P.S. : J'ai complété mes calculs pour éclairer les mesures qui me semblent à prendre d'urgence en l'état du dossier.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 5 Janvier 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis
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Voici, avant qu'Igor n'arrive, les photos que je viens de prendre dans la pièce du rez-de-chaussée de la tour Nord-Est.

Une seule prise électrique fonctionne et je ne sais pas me servir du flash de mon appareil. Il y a un radiateur en fonte mais il n'a jamais fonctionné depuis mon achat de la Chaslerie. La pièce est dotée d'une porte vers la salle-à-manger, de deux fenêtres donnant sur la terrasse et de quatre meurtrières.

Il faudra qu'avec mon aide, Igor commence par retirer le mobilier, dont le lit qu'il faudra démonter.

5 janvier 2018.

5 janvier 2018.

5 janvier 2018.

5 janvier 2018.

5 janvier 2018.

Enlever l'enduit en ciment permettra de remédier convenablement à quelques fissures :

5 janvier 2018.

5 janvier 2018.

5 janvier 2018.

J'ai également l'intention de profiter de cette phase de travaux pour abaisser le plafond, l'actuel ayant subi un dégât des eaux avant même mon achat :

5 janvier 2018.

Cette dernière remarque signifie que j'envisage, à ce stade de mes réflexions, de régler, prioritairement et en un seul bloc, tous les problèmes de maçonnerie, de charpente, d'électricité, de plomberie et de chauffage de cette pièce ainsi que de celle située à l'étage au-dessus. La première sera la cuisine enfin modernisée de notre manoir favori (en cette 27ème année du chantier, il n'était que temps), la seconde la salle-de-bains avec baignoire dont rêve Carole (et moi aussi, d'ailleurs).

Je sais que cette tranche de travaux sera ardue, du fait de la multiplicité des corps de métier à coordonner, et particulièrement coûteuse. Il n'est donc que temps de plonger en nous armant de courage !
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 5 Janvier 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis
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Avant même de déménager les meubles de la tour, il faut le faire pour ceux de la salle-à-manger qui risqueraient de souffrir de la poussière du chantier que nous allons ouvrir. Igor s'y emploie d'entrée de jeu :

5 janvier 2018.

Si le déménagement est impossible, les meubles devront être bâchés.

5 janvier 2018.

Notre vie mondaine, qui, certes, n'a jamais été flambarde, sera donc des plus réduites tant que durera ce chantier (2 ans ?). Autant le savoir !
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 5 Janvier 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis
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En début d'après-midi, avant de donner le premier coup de marteau-piqueur dans la tour Nord-Est...

5 janvier 2018.

5 janvier 2018.

5 janvier 2018.

5 janvier 2018.

... il reste encore à finir de mettre à l'abri de la poussière le mobilier intransportable de la salle-à-manger :

5 janvier 2018.

5 janvier 2018.


Ah, que je serai heureux de faire enfin disparaître cet horrible ciment, ainsi que les tomettes bas de gamme qui recouvrent ces sols !
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 5 Janvier 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Electricité - Logis - Aile "de la belle-mère"
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A 16 h 30, nous voici enfin à pied d’œuvre !

5 janvier 2018.

5 janvier 2018.

Il reste juste le lustre à descendre, ce sera fait demain par l'électricien.

Mais, avant de passer aux choses sérieuses, Igor va encore aller éponger le sol de l'"aile de la belle-mère" car il y a eu une nouvelle intrusion d'eaux de pluie :

5 janvier 2018.

5 janvier 2018.

M'est avis que le distingué nu-propriétaire de céans va devoir mettre la main au porte-monnaie l'un de ces jours.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 5 Janvier 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis
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Eh bien non, pas de découverte mirifique aujourd'hui. Notamment pas la trace du conduit de cheminée que j'espérais trouver à cet endroit :

5 janvier 2017.

Igor m'apprend seulement que le mur Nord de cette pièce est très humide, l'humidité ayant été emprisonnée longtemps par ce ciment imbécile. Et la fissure est ancienne, elle avait déjà été bricolée avant la précédente campagne de travaux à cet endroit, vers 1960, lors de la pose de tout ce ciment (...).