Administration

Guy HEDOUIN
rédigé le Dimanche 27 Mars 2011
Administration - Désultoirement vôtre ! - Pouvoirs publics, élus locaux
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Bonsoir,

Ah quel beau pays la France, qui ne sait même pas préserver son patrimoine ! N'y a-t-il que VERSAILLES qui soit digne d'intérêt ?

A chaque fois que je vois ce genre de massacre, mon sang ne fait qu'un tour. Encore une ruine qui me scandalise, voir cette réclame.

Il va falloir inventer un impôt pour non entretien, que font les services de la DRAC, rien comme d'habitude, il est plus valorisant d'avoir massacré le château de Falaise.

La France qui se targue d'être le premier pays touristique au monde en 1990, on va sérieusement régresser.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 28 Mars 2011
Administration - Désultoirement vôtre ! - Pouvoirs publics, élus locaux - Anecdotes
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@ Guy HEDOUIN :

A propos de la DRAC, je pense que vous vous méprenez. Je crois qu'ils sont aussi malheureux que nous de tels actes de vandalisme. Mais je ne suis pas sûr qu'il leur soit facile - si toutefois c'est possible - de se saisir d'office dans un tel cas. En réalité, c'est tout le "village" en question qui a été bousillé depuis une génération. Diverses bâtisses y ont été achetées par des anglo-saxons qui ont bricolé là, sans doute de bon coeur, mais sans beaucoup de goût ni, à l'évidence, de moyens. Et, comme je l'ai montré hier, il n'y a plus alentour que des champs (de betteraves ?) et des prairies pelées. Ce site, naguère magnifique, est ainsi devenu une sorte de bout du monde, un "no man's land" loin de tout passage civilisé.

Hélas, la barbarie qui a frappé là existe ailleurs. Dans une moindre mesure peut-être. Ainsi, non loin de la Chaslerie, un couple d'agriculteurs - grand répandeur de pesticides avec, malheureusement pour eux, les effets connus - prend sa retraite prochainement et a donc entrepris, semble-t-il, d'achever d'abattre tous les arbres de leur propriété, ou en tout cas beaucoup. Quand certains s'échinent à embellir, d'autres n'auraient-ils de cesse que d'enlaidir ?

Je ne crois pas que leur attitude s'explique par des raisons économiques : je leur ai en effet proposé de leur acheter des terres, à un bon prix et justement pour protéger des haies. Mais ils ne veulent pas en entendre parler, arc-boutés qu'ils sont sur leurs possessions, ce qui, après tout, est bien leur droit. Une deuxième raison possible est qu'ils cherchent à faire place nette pour le jeune agriculteur qui sera désormais leur locataire ; dans ce cas, cela augurerait mal de l'attitude de ce jeune. Dans une troisième hypothèse, ces vikings-ci seraient eux-mêmes des barbares ; or, en l'état de ce qu'on voit, qui pourrait l'exclure ?

J'en suis à concevoir le programme du chantier pour les prochaines semaines.

Dans l'immédiat, Pascal s'occupe du rampannage du fournil de la ferme. Roland BOUSSIN m'a indiqué qu'il reviendrait dans une dizaine de jours pour poser les tuiles sur ce bâtiment. Philippe JARRY devrait installer la fosse septique début juillet. Il restera à planifier le travail du plombier et de l'électricien. En tout état de cause, j'aimerais pouvoir passer l'hiver prochain dans ce bâtiment enfin restauré et... chauffé. Ce serait alors, en l'état du chantier, le local le plus confortable de l'ensemble de la Chaslerie.

Sur la "maison de Toutou", j'attends pour la fin de cette semaine-ci la livraison des nichoirs par Denis DUVEAU. Il n'y aura donc plus d'obstacle pour que Pascal pose le torchis. Dans la foulée, nous en ferons sans doute de même sur l'appentis de la cave.

Lucyna GAUTIER devrait déposer aujourd'hui la demande de permis nécessaire (eh oui, incroyable mais vrai !) pour le mur Ouest de la douve Nord. Nous nous sommes finalement mis d'accord pour des grilles en fer et j'ai même commencé à évoquer le sujet dès ce matin avec Roland FORNARI. Dès que possible, Pascal attaquera la restauration de ce mur.

Roland FORNERI devrait livrer rapidement un certain nombre de ses oeuvres et lancer la fabrication de la grille pour le mur entre le manoir et la chapelle.

La poursuite de la restauration de la ferme pâtira nécessairement de la charge de ce programme. La prochaine tâche est d'y relever le linteau de la porte de séparation entre la future cuisine-salle à manger et le futur petit salon. J'ai demandé, il y a plusieurs semaines, à Sébastien LEBOISNE un devis pour le linteau de la cheminée ; ne voyant rien venir de sa part, je vais interroger Denis DUVEAU.

A ce stade, le chantier de la ferme est cependant à un tournant : devons-nous achever la restauration de la partie Sud, de manière à y rendre utilisable l'équivalent d'un logement de deux ou trois pièces (au rez-de-chaussée et au 1er étage, après avoir restitué l'aspect initial de longère) ou bien devons-nous continuer vers le Nord les travaux, en cherchant à nous limiter pendant une bonne année à la seule maçonnerie ? Quoi qu'il en soit, le jeune W.F. est très content de ce qu'il a pu inspecter ce week-end, c'est déjà une bonne chose.

Sur le bâtiment Nord, le test de dilatation est toujours en cours et se passe bien. Il faudrait que Carole décide enfin quelles tomettes poser au sol et choisisse l'équipement du cabinet de toilettes. En attendant, nous marquons le pas. Pour ce qui concerne la restauration des boiseries de ce que j'appelle (malgré les vives protestations de Carole) ma future "chambre mortuaire", Sébastien LEBOISNE ne l'a toujours pas commencée ; il m'a parlé du second semestre 2011, ce qui est bien long.

Sur l'"aile de la belle-mère", Lucyna devrait revenir vers Mr T. en septembre prochain. Je crois que c'est une excellente idée de la laisser désembrouiller les escaliers invraisemblables d'Henri LEVEQUE. Lucyna va aussi réfléchir à la distribution des pièces et, le cas échéant, faire des propositions pour modifier les ouvertures extérieures.

Quant à la cave, Nicolas GAUTIER et Lucyna ont redit à Mr T. l'incongruïté qu'il y aurait à percer les ouvertures auxquelles il pense à ce stade. Je n'exclus pas de mener à ma main le chantier de ce bâtiment, avec l'idée de démontrer à mon aîné qu'il est possible de le restaurer en veillant au confort et à la lumière mais sans dénaturer les volumes.

Bref, on le voit, ce ne sont ni le travail ni les projets qui manquent. Et ceci sans même évoquer l'allée principale, dont la restauration est reportée à plus tard.

Lucyna GAUTIER m'a fait parvenir les plans que je dois signer aujourd'hui au service départemental d'architecture et du patrimoine (S.D.A.P.) à Alençon, afin de lancer la procédure d'instruction de ma demande de permis de construire relative au mur Ouest de la douve Nord. Trois sont relatifs à l'état actuel...

Plan de l'état actuel.

Elévation de l'état actuel.

Coupe de l'état actuel.

... et trois à l'état projeté :

Plan de l'état projeté.

Elévation de l'état projeté.

Coupe de l'état projeté.

A la lecture de ces plans, j'apprends un nouveau mot, "chantepleure", et je m'aperçois que je n'ai pas réussi à faire comprendre par Lucyna ce que j'appelle l'arrière-cour, la terrasse ou le "Pournouët". Mais c'est un détail que je tâcherai de corriger à la main.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 25 Juin 2011
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Charpente-couverture - Menuiserie - Ferme et son fournil
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Je remercie M. DUVEAU, "un des meilleurs ouvriers de France", pour son témoignage éclairant. Ce menuisier-ébéniste est en effet empêché de pouvoir prendre convenablement le relais du chantier.

J'ai demandé tout à l'heure à Roland BOUSSIN, le charpentier-couvreur, de retarder son intervention pour permettre l'exhaussement enfin du conduit de cheminée du fournil. A cette occasion, Roland m'a expliqué que les murs du fournil, n'ayant pas été remontés perpendiculairement les uns aux autres, l'avaient gêné dans son travail (comme cela avait déjà été le cas, l'an dernier, sur la charretterie). Compte tenu de l'angle nécessaire des couvertures, le conduit de cheminée s'avère trop court, de ce seul fait.

Par ailleurs, j'ai demandé à mon serrurier habituel de venir chiffrer les travaux nécessaires pour remplacer les serrures en cas de non-restitution des clés ; sur les conseils de ce serrurier, j'ai d'ailleurs dû, dès cet après-midi, signaler cette difficulté à la gendarmerie (il paraît que cela est nécessaire vis-à-vis des assureurs).

Enfin, il va me falloir retrouver les factures des fournisseurs avant de pointer l'état du stock résiduel (il va sans dire qu'au moment où je sors à peine du "pensum" de la déclaration de revenus, je me serais volontiers dispensé de cette corvée...).

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 11 Juillet 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Fournil du manoir - Charretterie - Murs divers
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J'ai reçu ce matin, de la D.R.A.C. de Caen, un courrier recommandé refusant l'autorisation que j'avais sollicitée de travaux sur le mur Ouest de la douve Nord, au motif de l'absence d'"une analyse historique et archéologique précise des états disparu/existant pour justifier le projet" (sic).

Ce courrier m'intrigue.

Faut-il laisser le fournil du manoir s'écrouler dans la douve ? N'est-il pas évident qu'il y avait là un mur, dont les vestiges ont d'ailleurs été signalés dans le dossier soumis aux nombreux échelons administratifs concernés ? Pourquoi devrait-on s'expliquer sur les raisons pour lesquelles ces échelons auraient, dans le passé, laissé partir les pierres pour remblayer des chemins ? Faudra-t-il rechercher ces pierres manquantes dans les chemins aux alentours ?

Pourquoi demande-t-on ici une telle étude alors qu'il n'en avait jamais été question pour la reconstitution du mur de terrasse, monument historique classé dont les travaux ont d'ailleurs été subventionnés, ou bien pour la charretterie, monument inscrit à l'I.S.M.H. pour lequel je n'ai reçu aucune aide ?

Dans l'immédiat, je vais cependant demander à mon architecte du patrimoine, Lucyna GAUTIER, de m'expliquer en quoi le dossier qu'elle m'a récemment fait signer pourrait bien être incomplet. Ce dossier me semblait en effet excellent.

Guy HEDOUIN
rédigé le Lundi 11 Juillet 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers
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Bonjour !

Je me disais bien que vous aviez de la chance de passer au travers les arcanes de la DRAC, vous voilà confronté à l'obscurantisme du chef de service, niant toutes les évidences, pourrait-il au moins se déplacer sur le terrain ?

Il est difficile de suivre leur raisonnement, il y a tant d'édifices qui s'écroulent au quatre coins de la France, et lorsque l'on fait l'effort de les restaurer dans les règles de l'art, on vous met des bâtons dans les roues.

Bonne journée !

N.D.L.R. : Fidèle à ma politique éditoriale, je laisse ce message sur le site. Je précise que cela ne signifie en rien, de ma part, approbation de son contenu sur lequel, d'ailleurs, je ne m'exprimerai pas.

Guy HEDOUIN
rédigé le Jeudi 11 Aout 2011
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil
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Bonsoir,

Alors là, elle est bien bonne, drôle de technique pour faire des joints, une taloche et une langue de chat seraient, pour le moins, un peu plus appropriés.
Je n'ose même pas imaginer le contenu de la poche.
On dirait le pâtissier décorant ses gâteaux.
Si l'ABF regarde votre site, il doit bien rire.

Bonne soirée !

On peut tout dire en peu de mots...

La mairie de La Haute Chapelle m'a communiqué hier la copie de la lettre qu'elle vient de recevoir de la "direction départementale des territoires de l'Orne". C'est la première fois que j'entends parler de cette administration qui, d'après ce que je comprends, regroupe les anciennes D.D.E. et D.D.A. (D.D.A.F. à une époque). Ainsi, on n'arrête pas le progrès !

Cette lettre est relative aux travaux envisagés sur le mur Ouest de la douve Nord, comme je l'appelle. Elle montre qu'en plein été, les services de l'Etat sont sur la brèche. Surtout, elle dispense ce dossier d'autorisation au titre du code de l'urbanisme, ce qui semble une bonne nouvelle.

Mais, après examen plus approfondi de ce courrier, je m'aperçois que l'article 425-23 dudit code auquel elle se réfère (et qui en est en réalité l'article R* 425-23, comme nul n'a le droit de l'ignorer) renvoie à l'article L.621-9 du code du patrimoine (cité ici dans la dernière version en vigueur, car cela aussi change parfois). Autrement dit, ces travaux ne sont en réalité dispensés d'aucune autorisation, bien au contraire, et, plus précisément, l'instruction continue... "Vive la France et les joueurs d'accordéon !"

Or il s'agit, comme l'on sait, d'un mur indispensable pour empêcher la ruine d'un bâtiment inscrit à l'I.S.M.H. et lui-même restauré après avoir reçu toutes les bénédictions requises. On voit donc que Courteline a encore de beaux jours devant lui dans ce pays, lui qui remarquait si finement "La vie est si dure / Qu'il faut être indulgent aux gens de procédure."

Quant à moi, du même je préférerai toujours "L'alcool tue lentement. On s'en fout. On n'est pas pressés".

P.S. : Comme il ne m'échappe pas, derrière mon écran, que mes références culturelles ont toujours beaucoup de succès parmi les visiteurs de ce site ô combien captivant, j'en remets une couche et vous confirme à toutes fins utiles qu'"Il y a du soleil sur la France et le reste n'a pas d'importance !"

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 20 Aout 2011
Administration - Vie du site - Statistiques de fréquentation - Liens divers - Anecdotes - Désultoirement vôtre !
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La remise en service, aujourd'hui, de la "tour de contrôle" m'amène à constater que FR3 s'intéresse à nous...

Ceci dit, désolé pour eux mais tout, à la Chaslerie, est protégé au moins par une inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, voire classé parmi les monuments historiques.

Nous sommes, de ce fait, hors concours !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 31 Aout 2011
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil
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Je suis en train de me procurer des devis pour la restauration du mur Ouest de la douve Nord. A cette occasion, je me rends compte du fait que ce mur est beaucoup plus important que son pendant au Sud de la chapelle (c'est-à-dire le mur Ouest de la douve Sud).

A la douve Sud, la maçonnerie avait en effet 12 mètres de long sur 2 de haut, ce qui représentait un cubage de 20 m3. A la douve Nord, les travaux projetés pour très bientôt auront 15 mètres de long et 5 de haut, de sorte que le cubage en sera de 60 m3. Les bases sur lesquelles j'avais imaginé le coût de ces travaux étaient donc exagérément optimistes, le rapport étant de 1 à 3, ce qui, évidemment, change tout, et dans le mauvais sens.

Il va falloir que je signale sans tarder cet état de fait aux services des affaires culturelles, ceci à toutes fins utiles...

P.S. : En regardant les photos des travaux sur le manoir, je m'aperçois que la restauration des 120 m3 du muret de terrasse a duré de septembre 2006 à août 2009, certes avec des interruptions fréquentes. La restauration des 20 m3 du mur Ouest de la douve Sud s'est étalée de novembre 2007 à mars 2008. Et celle du mur entre la chapelle et le manoir, de janvier à octobre 2008 (pour l'essentiel).

Il paraît donc fortement probable que, même en commençant fin septembre 2011 les travaux du mur Ouest de la douve Nord, nous débordions largement sur 2012. Il va donc falloir programmer ces travaux sur deux exercices.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 31 Aout 2011
Journal du chantier - Administration - Ferronnerie - Charretterie - Ferme et son fournil - Murs divers
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J'ai réussi hier à joindre au téléphone Roland FORNARI, le forgeron en charge des restaurations des ferronneries de la Chaslerie. Il devrait me livrer enfin la grille du puits de la ferme et le lustre de la charretterie. En revanche, il ne pipe mot à propos de la grille prévue dans le mur de la chapelle au manoir ; pourtant, il m'avait promis de me livrer cette pièce importante en temps utile pour les Journées du Patrimoine de... 2010, puis, n'ayant pas tenu cette échéance, pour celles de 2011. Manifestement, cet ouvrage n'est toujours pas achevé. Toutefois, ce retard répété ne me contrarie guère - je l'avoue - en l'état de la conjoncture boursière qui me soucie, et je ne suis évidemment pas le seul dans ce cas.

Roland me signale qu'il tarde à se faire payer par l'Etat pour des travaux qu'il a réalisés à Carrouges. Cela le préoccupe. Je ne suis pas étonné que le T.P.G. régional freine les sorties de fonds de ses caisses. Il me semble qu'il ne faudrait cependant pas que cette louable retenue dans l'emploi des deniers publics soit poussée jusqu'à compromettre la viabilité d'artisans bas-normands qui concourent avec talent à la sauvegarde de notre patrimoine architectural.

Pour ces journées du patrimoine 2011, j'avais espéré que Roland FORNARI aurait enfin posé les grilles promises de longue date. Une fois de plus, il n'a pas tenu le calendrier convenu, ce qui pourrait devenir agaçant.

Il y a un an, de mémoire, j'avais également imaginé que la restauration de l'allée principale du manoir serait bien avancée aujourd'hui. Or, de ce côté-là, rien n'a été fait d'autre que l'entretien courant. J'ai été freiné dans mon élan par la perspective de devoir monter un dossier administratif, ce qui me casse toujours les pieds, et particulièrement lorsque, comme ici, cela paraît complètement incongru.

Je me garderai donc d'imaginer dans quel état je souhaiterais que le chantier soit rendu dans un an. On verra bien. Après tout, nous sommes entrés dans une période de forte incertitude économique. Ce qui est sûr, c'est que programme de restauration de la Chaslerie en sera nécessairement affecté.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 30 Septembre 2011
Journal du chantier - Administration - Ferme et son fournil - Murs divers
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Très étonnante conversation téléphonique cet après-midi avec Anne CHEVILLON, l'architecte des bâtiments de France en charge du service départemental d'architecture à Alençon. Il semblerait en effet que certains membres, au demeurant sympathiques, de l'administration des affaires culturelles considèrent désormais que la ferme de la Chaslerie et ses dépendances ne sont pas inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. De même, le classement parmi les monuments historiques des vestiges du mur Ouest de la douve Nord serait également contesté.

Dès que j'aurai retrouvé l'usage de mon scanner, je mettrai ici en ligne ma réponse formelle à cette correspondante. Je diffuserai à cette occasion la copie de documents pertinents.

Voici le courriel que j'ai adressé à la responsable du service des bâtiments de France à Alençon. Je le cite ici car il est bon que les tiers qui consulteraient éventuellement ce site aient, sur la question de la protection de la Chaslerie au titre de la législation sur les monuments historiques, toutes les données du dossier. Je précise que ce rappel ici aura également pour avantage - et ce n'est pas le moindre - de permettre à tous ceux qui en auraient besoin (et pour commencer, moi, mes fils, mes successeurs) de retrouver ces documents importants dispersés dans diverses chemises pas toujours bien rangées, en tout cas à la Chaslerie.

(début de citation)

Madame,

Comme je vous l'ai signalé vendredi, il ressort de contacts avec vos collaborateurs qu'il semble exister un débat quant à la bonne compréhension de l'extension de la protection au titre des M.H. sur le manoir de la Chaslerie. Cette question est bien entendu très importante pour la poursuite du programme de restauration du manoir puisqu'elle emporterait des conséquences négatives si l'interprétation restrictive était fondée.

Je me suis donc replongé dans mes dossiers et suis en mesure de vous communiquer la copie de documents officiels montrant que l'information de vos services semble incomplète et que, par voie de conséquence, leurs conclusions, telles qu'elles me parviennent, seraient à corriger.

Comme vous le savez, la protection de la Chaslerie est intervenue en trois étapes :

1 - Par arrêté ministériel du 2 novembre 1926, l'ensemble du manoir, de ses dépendances et des murs alentours a été inscrit à l'I.S.M.H. A l'époque, l'administration ne se livrait pas à une énumération ponctuelle des parties protégées ; elle se bornait le plus souvent à protéger un ensemble ; en particulier, il était entendu que, dans ce cadre et sauf mention contraire, toute protection relative aux extérieurs valait également pour les intérieurs ; seules les pièces préparatoires de l'arrêté explicitaient, dans la meilleure des hypothèses, l'extension de l'arrêté.

C'est ce qui s'est passé à la Chaslerie, à l'initiative d'Edouard HERRIOT, président du conseil, qui avait découvert le manoir lors d'une cure à Bagnoles et en a rendu compte dans son ouvrage "Dans la forêt normande". Je me suis procuré à Paris, dans les services de la direction du patrimoine, la "description sommaire du monument" datant d'août 1923, qui constitue la seule pièce explicative de l'arrêté de 1926, pièce dont je vous transmets ci-joint la copie :

Page 1 du rapport préparatoire à l'arrêté de 1926.

Page 2 du rapport préparatoire à l'arrêté de 1926.


On constate que :
- les dépendances situées à l'Ouest du manoir, qualifiées de "fermes" sont bien citées sur ce document ; à ce seul titre, on peut donc affirmer que les bâtiments de la ferme de la Chaslerie sont inscrits à l'I.S.M.H., tant pour leurs extérieurs que pour leurs intérieurs ;
- de même, le jardin est cité, donc protégé, étant entendu qu'il est décrit comme étant "circonscrit de trois côtés par un fossé de dix mètres de largeur et de deux à trois de profondeur" (il n'avait pas dû être curé depuis longtemps) ; à ce seul titre, ce que nous appelons aujourd'hui la terrasse et le "Pournouët" sont protégés, y compris les douves qui les entourent et les murs qui les délimitent.

2 - Par arrêté préfectoral du 26 octobre 1993, l'inscription à l'I.S.M.H. a été étendue à l'allée principale du manoir.

A l'occasion de cet arrêté, la D.R.A.C. de Caen a récapitulé sur un plan (dont copie jointe), qu'ils m'ont communiqué, l'implantation des protections au titre des deux premiers arrêtés :

Plan annexé à l'arrêté de 1993.


3 - Par arrêté ministériel du 4 juillet 1995, un certain nombre de parties inscrites à l'I.S.M.H. en 1926 ont vu leur degré de protection augmenté par classement parmi les monuments historiques ; à cette occasion, aucune des parties précédemment inscrites et qui n'ont pas été classées n'a vu sa protection diminuer.

Ainsi, "la terrasse située à l'est du manoir supportant l'ancien jardin avec ses murs de clôture et de soutènement, ses douves et le bief situé à l'angle nord-est ainsi que le bief amont" ont été classés parmi les monuments historiques. La ferme et ses dépendances n'étant pas évoqués dans ce dernier arrêté demeuraient donc inscrites au titre de l'arrêté de 1926 :

Page 1 de l'arrêté de classement de 1995.

Page 2 de l'arrêté de classement de 1995.


Comme la situation devenait complexe, Mme SINCE, qui avait instruit le classement, a récapitulé les niveaux de protection sur le plan joint (fourni ici, pour des raisons techniques, en deux pages mais mon original tient en une) :

Plan annexé à l'arrêté de 1995 (moitié gauche).

Plan annexé à l'arrêté de 1995, moitié droite.

Ce plan a d'ailleurs permis de corriger certaines imprécisions du plan de 1993. Tel qu'il se présente, il constitue un document officiel de la D.R.A.C. et montre sans ambiguïté que :
- la ferme et toutes ses dépendances (même celles en colombages qui avaient dû être démontées compte tenu de leur dangerosité suite à l'incurie de précédents occupants) sont inscrites à l'I.S.M.H.;
- le classement parmi les M.H. couvre la totalité de l'espace colorié en rouge sur le plan, à l'est du manoir, en particulier l'intégralité des fossés des douves et toutes les maçonneries attenantes (y compris celles dont l'existence n'était plus, à de minimes vestiges près, qu'un souvenir avant que je ne m'en préoccupe).

C'est dans le cadre de cette protection ainsi entendu que je veille à restaurer le manoir de la Chaslerie et l'ensemble de ses dépendances et maçonneries. Il est connu et, je pense, apprécié, que je le fasse de façon parfaitement transparente puisque tous détails sont fournis en temps réel sur un site internet ouvert au public.

C'est en particulier dans ce cadre que j'ai sollicité, à ce stade verbalement mais en obtenant un accord de principe de vos collaborateurs ("réservation de crédits"), des subventions de l'Etat pour :
- une étude préalable que je souhaite confier à Mme Lucyna GAUTIER et qui couvrirait, entre autres, la restauration de la ferme de manière à lui redonner son aspect initial de longère (j'attends encore le dernier devis de Mme GAUTIER qui a été freinée par les échos qu'elle entendait chez vous sur la protection de la ferme ainsi que de sa grange détruite, après restauration, par la tempête de 1999) ;
- la restauration de ce que j'appelle "le mur Ouest de la douve Nord" ; or il se trouve que je me suis rendu compte dernièrement du fait que le cubage de maçonnerie à restaurer sur ce mur serait très sensiblement supérieur à celui du mur Ouest de la douve Sud (sur la base de l'expérience duquel j'avais formulé ma première demande) ; j'ai donc recontacté vos services dès que je m'en suis aperçu, voici environ un mois, et, là encore, j'ai obtenu l'information qu'une seconde tranche de crédits serait programmée pour 2012.

Ceci étant, il n'est pas clair pour moi de savoir si la restauration du mur Ouest de la douve Nord est dispensée ou non de l'intervention d'un architecte. Lucyna GAUTIER, qui a pris l'attache de vos services, me dit que son intervention n'est pas nécessaire. Le fait est qu'il n'y a pas eu d'architecte pour la restauration du mur Ouest de la douve Sud, ni d'ailleurs pour la restauration du mur de terrasse ; pourtant, j'avais obtenu des subventions de l'Etat à l'époque.

Au total et en résumé, je vous prie de bien vouloir :
- me confirmer que les informations que je vous ai rappelées ont bien ôté de votre esprit tout doute sur l'extension de la protection de la Chaslerie, c'est-à-dire en particulier sur les faits que la ferme et inscrite et le mur classé ;
- m'indiquer si, pour la restauration du mur, je peux réglementairement me passer d'un architecte ;
- me confirmer que je peux vous adresser sans tarder, sur la base de nos derniers entretiens avec vos services, une demande de subvention pour la première tranche de restauration du mur Ouest de la douve Nord.

Je vous prie d'agréer, Madame, l'expression de mes salutations distinguées.

Pierre-Paul FOURCADE

(fin de citation)

N.D.L.R. : Pour la commodité de lecture de ce message, j'ai inséré les documents invoqués dans le corps du texte alors qu'ils sont simplement annexés à mon courriel.

Il faut enfin savoir qu'en plus des documents que j'ai reproduits ici, il y en a d'autres que je n'ai pas encore cités afin de ne pas allonger inconsidérément mon message.
Il ressort de ma dernière conversation téléphonique avec le service des bâtiments de France à Alençon qu'on n'y conteste pas (ou plus ?) que le mur Ouest de la douve Nord est classé. En revanche, on persiste à y dire que la ferme n'est pas protégée.

Voici donc les documents qui prouvent sans ambiguïté le contraire.

On notera que ces documents témoignent des faits, d'une part, que l'inscription de la ferme est ancienne et, d'autre part, qu'elle n'a nullement été affectée, d'une manière ou d'une autre, par l'arrêté de 1995 :

Lettre du 27 juin 2006 de la D.R.A.C.

Lettre du 14 juin 1999 de la D.R.A.C.

Lettre du 20 janvier 1998 de la D.R.A.C.

Vous observerez qu'à ce stade, je me suis borné à ramener à la surface des documents tirés de deux des dossiers que j'ai constitués sur la Chaslerie, à savoir, le premier, sur les arrêtés de protection et, cette fois-ci, sur les permis de construire ou de démolir.

Or je conserve deux autres dossiers qui prouveraient encore, si nécessaire, que la ferme de la Chaslerie et ses dépendances sont bien inscrites à l'I.S.M.H. Il s'agit, d'une part, du dossier où je collationne les documents officiels relatifs aux subventions reçues (je pourrais ainsi montrer que l'Etat a subventionné la restauration de la couverture de la ferme ainsi que celle de la "maison de Toutou", ancienne dépendance de la ferme que nous avons même déplacée) ; d'autre part, je pourrais produire mes échanges avec le fisc qui, lors d'un contrôle fiscal approfondi en 2006-2007, n'a pas manqué de m'interroger sur l'inscription de la ferme et s'est parfaitement satisfait de ma réponse.

Guy HEDOUIN
rédigé le Mercredi 5 Octobre 2011
Journal du chantier - Administration
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Bonsoir,

Le roman feuilleton continue, Courteline ou Kafka ne sont plus très loin, moi je me demande ce qui motive tant de zèle à votre encontre.
Peut-être préfèrent-ils que les monuments historiques se ruinent ? Nous sommes rendus bien bas.

N.D.L.. : "No comment !"