Administration

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 30 Décembre 2010
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Abords, Avenue, terrasse - Ferme et son fournil - Murs divers
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Lucyna GAUTIER, "architecte du patrimoine", est venue dans l'après-midi à la Chaslerie et je lui ai passé commande des plans et dossiers d'autorisation pour les travaux de restauration suivants :

- mur Ouest de la douve Nord ;
- ferme, en lui redonnant son aspect de longère ;
- grange à proximité de la ferme, pour y loger les tracteurs ;
- avenue du manoir ;
- circuit des douves (mur d'escarpe, bief amont, bief aval et pont).

Mon souhait est de disposer de plusieurs fers au feu, et aussi de n'avoir plus de préalable administratif (autorisation ou subvention) à régler le jour où je déciderais d'engager telle ou telle tranche de travaux.

Examinons maintenant comment a été restaurée, à ce stade, la "maison de Toutou", cette nouvelle dépendance de la cave.

A l'origine, cette construction se trouvait à l'angle Nord-Est de la parcelle de la ferme...

30 janvier 1993, la "maison de Toutou" devant la ferme.

... où elle servait d'abri aux moutons de mes voisins Jean-Paul et Christine VANNIER :

8 juillet 1998, la "maison de Toutou" devant la ferme.

Dès mon achat de la ferme, en 1993, je fus convaincu de l'impossibilité de la restaurer sur place mais aussi de l'opportunité de la transplanter à côté de la cave. Il fallut donc la démonter :

9 juillet 1998, démontage de l'ancienne "maison de Toutou".

Nous eûmes ainsi confirmation qu'il n'y avait rien à récupérer...

10 juillet 1998, suite du démontage de l'ancienne "maison de Toutou".

... de sorte qu'elle fut finalement rasée :

18 juillet 1998, fin du démontage de l'ancienne "maison de Toutou".

Avec l'accord de l'administration des affaires culturelles, j'entrepris de la rebâtir une centaine de mètres plus au Sud. Le maçon auquel je recourais alors creusa des fossés pour les fondations du nouvel édicule...

24 juillet 1998, le tracé des fondations de la nouvelle "maison de Toutou".

... mais choisit ce moment pour disparaître définitivement du chantier. Roland BOUSSIN ne voulut pas attendre que je lui trouve un successeur, donc que les soubassements soient réalisés, avant de me livrer la superstructure :

11 mars 1999, la superstructure de la nouvelle "maison de Toutou".

Il me poussa donc à prendre le risque d'une installation on ne peut plus précaire :

19 mars 1999, la superstructure de la future "maison de Toutou" en équilibre précaire.

La tempête de 1999, quelques mois plus tard, démontra que le pari avait été mauvais. Elle prouva également que le travail de Roland BOUSSIN avait été là de médiocre qualité, puisqu'au lieu de cheviller les pièces de bois, il s'était bien trop souvent contenté de les clouer. Bref, la tempête ravagea l'édicule :

27 décembre 1999, juste après la tempête...

Inutile de préciser que je ne félicitai pas Roland BOUSSIN. Le recrutement d'un maçon salarié permit, avec plusieurs années de retard, de régler la question des soubassements :

13 juillet 2009, Roland BOUSSIN en train de réparer la couverture de la "future maison de Toutou".

Je fis appel à un charpentier tiers pour reprendre convenablement les pièces de bois, cette fois en les chevillant :

19 février 2010, Hervé BESNIER au travail.

Pour conclure, je précise qu'après que je lui ai battu froid pendant quelque temps, je me suis réconclilié avec Roland BOUSSIN. Il est maintenant convaincu qu'à la Chaslerie, on ne cherche pas à réaliser des décors de théâtre mais des constructions solides et traditionnelles. La leçon n'a donc pas été perdue, je pense.

Comme sur l'appentis de la cave, il reste à poser le torchis entre les pièces de bois. Mais il faudrait également penser vite à la porte et aux deux fenêtres de ce petit abri de jardin, désormais drainé comme l'on sait.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 8 Janvier 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Cave - Transmission du patrimoine - Désultoirement vôtre !
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Compte tenu du débat en cours avec Mr T. sur la suite de la restauration de la cave de la Chaslerie, je pense utile de mettre en ligne les plans dont je dispose et que j'avais fait établir dès 1991, année de mon achat du manoir. A l'époque, il me paraissait utile de loger un gardien. En fait, il y a eu plusieurs projets de travaux mais mon dossier est en désordre ; je ne me souviens plus très bien des choix que j'avais finalement retenus mais il semble que le projet pour lequel j'ai obtenu un permis de construire soit le suivant :

C'est à propos du nombre, de la forme et de l'implantation des ouvertures de la façade Sud de cette cave que Thibaud et moi peinons à trouver un accord.

A ce jour, la façade Sud de la cave a, comme on le sait, l'aspect suivant :

J'ai pu me rendre compte ce matin de la bonne progression du chantier.

Pascal avance dans la restauration du mur de refend de la ferme. Il m'a par ailleurs trouvé, dans le secteur, un second lot de grès à acheter, plus important que le précédent ; je lui ai donné mon accord de principe ; il semble que le fait que j'achète de tels lots commence à être connu par ici, sans doute grâce à ce site internet, et c'est une très bonne chose.

12 janvier 2011, le mur de refend de la ferme.

Marc CHALUFOUR, que je souhaiterais voir nous enseigner comment fabriquer et poser le torchis des colombages, est toujours très occupé à ses propres travaux. La vente de son logis de Ste-Marie-la-Robert a été réalisée ; il restaure désormais les bâtiments du "demi-acre" à Chênedouit.

Par ailleurs, j'ai constaté que la condensation avait disparu de la cage d'escalier du logis de la Chaslerie ; mais l'électricité n'est pas revenue pour autant ; E.J.S. doit donc me changer un interrupteur au moins.

Roland BOUSSIN m'a confirmé son retour pour la fin janvier ; il commencera alors à poser la charpente restaurée du fournil de la ferme.

M. DELTA, le plombier, désire m'entretenir d'un problème d'isolation pour le chauffage par le sol du rez-de-chaussée du bâtiment Nord. On se rencontrera donc sur place samedi prochain.

De son côté, Roland FORNARI me dit avoir bientôt terminé les trois grandes grilles de la façade Est du logis. Chacune pèse 280 kg. Pour la pose, il souhaiterait que Pascal, Bernard et peut-être Claude puissent donner un coup de main à sa propre équipe ; j'ai bien sûr donné mon accord. La grille du puits est prête à poser, de même que le lustre de la charretterie. Il reste encore à adapter le système de manivelle du puits. En revanche, il ne m'a toujours pas transmis les dessins de ses projets de lanternes pour la cour ni de la grande grille du mur entre la chapelle et le manoir.

Thierry BURIN des ROZIERS viendra, le 5 février prochain, examiner la question du chauffage sur place, de manière à formuler ses recommandations quant au combustible à privilégier. Vaste problème...

Sur un plan plus administratif, je viens d'appeler l'architecte des bâtiments de France pour solliciter une subvention de l'Etat pour l'"étude préalable" que j'ai confiée à Lucyna GAUTIER en vue de la restauration des douves du manoir.

Enfin, il me reste à demander au conseil général de l'Orne de m'autoriser à reporter la restauration de la couverture de l'écurie du manoir. Je ne voudrais pas perdre leur subvention ; or, il semble qu'en l'état de la doctrine du conseil général, ces travaux devraient être engagés d'ici la fin de 2011. Sur cette question, d'apparence secondaire mais critique en pratique, le département serait ainsi beaucoup plus exigeant que l'Etat. Cette position ne me semble pas sérieusement fondée, donc me paraitrait mériter d'être significativement assouplie, sans que cela ne gêne personne, ainsi qu'il paraît possible.

De passage sur le chemin des hauts champs, j'ai constaté la disparition du bâtiment situé en partie sur la propriété communale. J'avais rencontré M Bidard, l'héritier de M Poutrel et nous avions envisagé la démolition de celui-ci avec l'employé communal pour récupérer la pierre nous appartenant.

Je suis surpris de ne pas avoir été au courant de cette démolition et qu'une demande de permis de démolir n'aie pas été déposée en mairie compte tenu du fait que ce bâtiment se situait en zone protégée d'un monument historique.
J'espère que la pierre communale ne vous a pas été vendue par le propriétaire du reste du bâtiment.

@ Roger GRIPPON, maire de La Haute Chapelle :

Merci pour vos observations émises alors que le bâtiment en cause était déjà entièrement démonté, ainsi que cela n'avait pas manqué d'être relaté ici, en toute transparence.

Vous avez bien raison de vous préoccuper du respect des lois et règlements aux abords des monuments historiques qui sont la légitime fierté de notre commune. Il semble en effet que certains omettent parfois de demander en temps utile les autorisations requises lorsqu'ils entreprennent certains travaux. Je fais référence ici à des événements anciens et pense que vous me comprenez.

Comme vous le savez, le bâtiment dont vous parlez était frappé d'alignement, à la suite du remembrement opéré sous l'un de vos nombreux mandats. Ce bâtiment ne pouvait donc être restauré et devait être détruit. En outre, sa démolition était dispensée d'autorisation en application de l'article R*421-29 d du Code de l'urbanisme qui semble vous avoir momentanément échappé.

Pour la même raison, je ne suis pas davantage persuadé que vous seriez fondé à revendiquer la propriété de quelconques pierres de ce bâtiment. Mais, même si, par extraordinaire, c'était le cas, il conviendrait que vous régliez ce problème avec mon vendeur : cela ne me concerne pas.

Car, de mon côté, tout est clair. J'ai réglé la facture qui m'a été présentée et me suis même abstenu, à ce stade du moins, de réclamer à la commune de me rembourser le coût de la main-d'œuvre utilisée pour déblayer la voie publique. Je serais prêt à compléter mon dossier sur ce point.

Merci, en tout cas, de visiter régulièrement ce site internet et de contribuer à son animation. N'hésitez pas, je vous en prie, lorsque vous y reviendrez, à signaler aux membres de notre association ce que vous avez entrepris, depuis sa dernière assemblée générale (dont il a été rendu compte, à l'époque, sous l'onglet "Vie de l'association"), pour améliorer la signalisation routière aux abords de la Chaslerie. Il y va de l'essor de l'activité économique (en l'occurence touristique) dans le Domfrontais.

Cette activité ne saurait bien entendu se résumer en une effervescence continue de lotissements d'autant plus surprenante qu'elle paraît concourir à déprimer le marché dans les communes voisines, donc à y spolier les propriétaires, très souvent modestes, des trop nombreux bâtiments délaissés.
L'autorité de la concurrence a pris hier une décision importante dans le domaine de la restauration des monuments historiques. Je l'ai découverte grâce à un article du point.fr intitulé "le racket de la rénovation des monuments historiques".

Voici le texte de cette décision de 163 pages dont beaucoup concernent la Basse-Normandie.

Or il m'est arrivé, pour des travaux à la Chaslerie, de faire appel à quatre au moins des entreprises qui viennent d'être condamnées. Les tarifs invraisemblables qu'elles pratiquaient (avec des excès bien supérieurs à 20 % à mon avis) m'avaient conduit à présenter à l'époque à un architecte en chef des monuments historiques, organisateur d'appels d'offres, des comparaisons entre, d'une part, les prix de revient de ces entreprises tels que je pouvais les reconstituer et, d'autre part, les prix qui m'étaient proposés puis facturés sous son contrôle. Cela m'avait conforté dans ma résolution de recruter ma propre équipe de maçons en m'affranchissant de tout intermédiaire parasite. Heureusement, j'en avais alors le loisir.

Espérons simplement que les procédés malhonnêtes qui viennent d'être condamnés ne porteront pas davantage atteinte à la nécessaire poursuite de la restauration, consciencieuse et sereine, des monuments historiques de notre pays.

Suite à notre dernier échange, je ne suis pas surpris que M. Bidard ne vous ait pas informé qu'une partie du bâtiment était située sur l'emprise communale.

J'ai eu un entretien téléphonique avec lui où il m'a été trés désagréable. Je crois qu'il aurait pu avoir la délicatesse de m'informer qu'il avait changé d'avis et négocié le bâtiment.

Je suis satisfait que ces pierres puissent être utilisées à la restauration du manoir de la Chaslerie, et vous remercie pour le déblaiement de la partie communale qui facilite la circulation sur ce chemin. En contrepartie vous avez récupéré la pierre située sur la partie communale.

Heureux d'apprendre qu'un article du code de l'urbanisme peut nous simplifier la vie.

En ce qui concerne "l'effervescence" de nos lotissements, celle-ci n'est pas très importante en comparaison de nos communes voisines (Lonlay L'Abbaye, St Bômer les Forges). Ainsi nous pouvons accueillir des familles bénéficiant d'un logement confortable afin d'élever leurs enfants dans de bonnes conditions et donc accéder à la propriété. Il faut reconnaître que le marché sur le bâti ancien et sa restauration étaient devenus inabordables pour de nouveaux foyers accentués par la clientèle anglaise.

En tant que maire, j'ai des retours positifs sur les lotissements créés.

Concernant les panneaux de signalisation du manoir, aprés renseignements différents éléments sont pris en compte qui vont définir le modèle de panneaux règlementaire à implanter et donc le coût ; dont le nombre de visiteurs annuels, vous voudrez bien me communiquer ce chiffre pour suite à donner.

@ Roger GRIPPON :

Merci pour votre dernier message. Le nombre de visiteurs "réels" de la Chaslerie est d'environ 2 000 par an, à quoi peuvent s'ajouter, en extrapolant les statistiques récentes, 14 000 visites "virtuelles" annuelles.

Je suis heureux de vous avoir rassuré sur un point de réglementation, certes dissimulé dans un recoin d'un code bien rébarbatif en effet. Comme vous, je déplore le foisonnement excessif, et souvent la complexité, de tous les textes législatifs, réglementaires et autres que les élus de ce pays sont obligés de connaître et d'appliquer. Ils consacrent à la collectivité beaucoup de leur temps libre et de leur énergie et nous devrions tous leur en être sincèrement reconnaissants car cette tâche peut parfois sembler bien ingrate.

Enfin, s'agissant des disparités constatées en matière immobilière au niveau de la communauté de communes, je comprends fort bien que l'on ne puisse donner satisfaction à tout le monde en même temps. Mais l'on peut se demander s'il ne serait pas judicieux que les équilibres à respecter fassent l'objet d'une coordination effective au niveau du bassin d'emploi. C'est là un vaste débat et nous pourrions échanger à ce sujet des arguments contrastés pendant un bon moment. Cela amènerait d'ailleurs à se demander si, telle qu'elle est actuellement dirigée, la communauté de communes du Domfrontais utilise au mieux les compétences et les moyens de son conseil.

Les services des affaires culturelles ont accepté, cette semaine, le principe d'une subvention de l'Etat, au taux de 40 %, destinée à financer l'"étude préalable" que je vais confier à Lucyna GAUTIER.

Les "études préalables" sont un travail d'architecte qui vise à éclairer les réflexions des différents intervenants décisionnels en matière de restauration d'un monument historique. Ces intervenants sont notamment le propriétaire et les fonctionnaires de la D.R.A.C.

Une fois qu'une "étude préalable" a défini l'ampleur des travaux à programmer, il est plus facile pour les différents intervenants de faire avancer les chantiers, tant en ce qui concerne les permis de construire que la recherche de financements.

Je dispose depuis quelques années d'une étude préalable à la restauration des charpentes et des couvertures du colombier et de l'écurie du manoir. Elle avait été effectuée par Dominique RONSSERAY, A.C.M.H.

Grâce à l'étude qui va être menée par Lucyna GAUTIER, nous pourrons bientôt replacer dans une bonne perpective pour y réfléchir les derniers travaux de gros-oeuvre à mener à bien sur le manoir de la Chaslerie, ses dépendances et ses abords (travaux que j'avais évoqués ici, pour l'essentiel, dans un message sous cet onglet, en date du 30 décembre dernier).

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 12 Février 2011
Administration - Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation
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Longue visite, ce soir à la Chaslerie, de Pierre BOULLE, l'ancien directeur du "Publicateur Libre", venu m'offrir un ouvrage qui vient de sortir, "Châteaux de Normandie" par Hélène LEFEBVRE, aux éditions Patrimoines et médias. Cet ouvrage présente une centaine de "châteaux" de Haute et Basse-Normandie. Au titre de l'Orne, il y en a 17, dont deux sur le territoire de la commune de La Haute Chapelle, à savoir la Saucerie et la Chaslerie :

12 février 2011, Pierre Boullé en train de me lire la page 64 de l'ouvrage qu'il vient de m'offrir.

Je préfère pour ma part réserver le nom de château à des bâtisses ostentatoires, même s'il est vrai que, dans le cas de la Chaslerie, cette appellation se rencontre dans l'usage local. Il me semble que le vocable de manoir, plus modeste, plus lié à la ruralité, convient mieux ici ; c'est en tout cas celui que j'utilise toujours.

Avec toute la verve qu'on lui connaît, Pierre BOULLE a bien sûr évoqué nombre de figures de l'Ouest, notamment Robert de GOULAINE, Raymond GUESDON et certaine illustre famille de défenseurs des bouilleurs de cru. Il a d'ailleurs laissé également à ma disposition le dernier numéro de "L'avenir du bouilleur", organe de la "Fédération des bouilleurs et des récoltants de l'Ouest" dont il est le directeur convaincu.

A ce propos, en ma qualité de fonctionnaire du ministère des finances, je suis heureux de me faire ici l'écho d'informations réglementaires sur cet intéressant sujet, émanant de mes distingués collègues des Droits indirects :

La page 10 du numéro de 2011 de

P.S. 1 : Je précise que je ne me rappelle pas avoir été informé de la préparation ni de la parution de l'ouvrage dont Pierre BOULLE m'a offert un exemplaire. Le texte sur la Chaslerie me semble relativement bienveillant et objectif mais la photo est antérieure à la tempête de 1999, ce qui est un peu surprenant pour qui apprécie les efforts iconographiques de ce site internet...

Compte tenu des caractéristiques des autres monuments cités, je me demande si les services des affaires culturelles n'ont pas participé à l'élaboration de leur liste. Dans celle-ci figurent en effet des bâtiments qui ont fait l'objet de travaux de restauration au long cours comme Vauvineux, appartenant aux PICQ. Manquent en revanche, selon moi, le logis de Sainte-Marie-la-Robert que vient de vendre Marc CHALUFOUR ou encore le remarquable château du Repas, appartenant à un M. DEWAVRIN qui a cédé la chaîne de distribution "Surcouf". Je retrouve toutefois la Fresnaye de Patrice CAHART, ainsi reconnu comme emblématique du Perche, ou bien encore les Feugerets qui appartiennent à un cousin de mon ancien collègue Augustin de ROMANET.

Je calcule que, si la Chaslerie se trouve ainsi retenue dans une liste de cent châteaux répartis sur deux régions, cela signifie qu'elle doit appartenir aux 1 000 "premiers" châteaux de France, mais sans doute, selon moi, à la seconde moitié de cet ensemble, si l'on classe les monuments par leur "standing". Je considère que c'est là un très bon score. Dans l'Orne, les châteaux qui me paraissent mériter d'être classés parmi les 500 premiers français sont, par ordre alphabétique, le Bourg-Saint-Léonard (appartenant à la commune), Carrouges (qui est resté privé jusqu'à 1936, date à laquelle la famille LE VENEUR l'a vendu à l'Etat), le château d'Ô (ancienne propriété de Jacques de LACRETELLE, désormais propriété du consultant Dominique MARS), le haras du Pin (propriété du département qui fait de gros efforts pour en assurer la promotion) ou encore Sassy, propriété de la famille d'AUDIFFRET-PASQUIER (un duc de cette famille présidait le Sénat quelques décennies après que le grand-oncle Paul a présidé la Chambre des députés). Par la vertu des L.B.O., le château de Médavy tangente extérieurement ce premier groupe car il fait l'objet, ces années-ci, de travaux colossaux que je trouverais volontiers disproportionnés par rapport à la qualité intrinsèque du monument.

P.S. 2 : Le texte de l'ouvrage que je viens de citer me paraissant familier, j'ai eu l'idée de me replonger dans ma bibliothèque (celle qui s'est trouvée sous la douche lors du dégât des eaux de cet hiver). Et là, bonne pioche, j'ai retrouvé le même laïus avec la même photo, sous une autre couverture mais avec le même titre, le même auteur et le même éditeur. Seuls diffèrent la date de parution, ici 1997 et, surtout, le nombre de monuments présentés, ici 160. Un bon tiers de châteaux ont donc disparu de la liste en 13 ans ; pour l'Orne, il s'agit d'Argentan (transformé en tribunal), de la Bonelière (appartenant à nos voisins MEYER), de Bonvouloir (aux ACHARD de BONVOULOIR, parents des LEDIN et dont le nom figure sur une sablière de la chapelle de la Chaslerie), de Cerisy-Belle-Etoile, de Chambois, de Commeaux (très beau manoir, remarquablement restauré par les WARESQUIEL-BURRUS), de Domfront et de Pontgirard. Bref, le nouvel ouvrage n'est qu'une réédition allégée de l'ancien (comme je m'aperçois que n'oublie pas de l'indiquer, enfin, la quatrième de couverture). Huit monuments de l'Orne ont donc disparu de la liste, pas toujours à bon escient à mon avis. Je me dis que, des 17 qui restent dans l'édition actuelle, quelques-uns pourraient sortir de la liste avant que ce ne soit le tour de la Chaslerie. D'autant que les travaux de restauration en cours ne peuvent au demeurant qu'améliorer encore le classement de notre manoir-vedette !

Le malheureux est actuellement en dépôt à Notre-Dame-sur-l'Eau, à Domfront.

Il serait beaucoup mieux dans la chapelle de la Chaslerie où il pourrait être restauré à mes frais, continuer à être montré au public et, surtout, être mis hors d'atteinte des vandales qui le détériorent beaucoup trop souvent.

Quel élu aura l'intelligence de décider ce transfert ?

Pascal envisageait, après avoir terminé d'œuvrer au mur de refend de la ferme, d'attaquer la restauration du mur Ouest de la douve Nord. Je lui ai demandé d'attendre encore quelque temps. En effet, je souhaite recueillir l'avis de Lucyna GAUTIER sur cette tranche de travaux pour laquelle il est d'ailleurs attendu une subvention de l'Etat dont la préparation du dossier n'a pas encore commencé.

Comme le plombier n'est pas revenu à la Chaslerie, les travaux dans le bâtiment Nord sont, une fois de plus, gelés. J'attends de M. DELTA qu'il déplace le support du w.-c., me transmette une documentation sur le matériel sanitaire à choisir et, surtout, fasse le nécessaire pour implanter un circuit de chauffage par le sol. Il m'a expliqué qu'une fois ce circuit posé par lui et la nouvelle chape coulée par Pascal, il faudrait encore qu'il chauffe cette dernière avant que le carreleur ne puisse intervenir.

J'ai donc demandé à Pascal de poursuivre son travail sur la ferme, toujours sur la base des plans de Lucyna GAUTIER. Pascal devra déplacer du matériel de Roland BOUSSIN, encore entreposé dans l'extension Sud de ce bâtiment, afin de pouvoir intervenir sur la fenêtre Ouest de cette extension. Ensuite, il devrait travailler sur les ouvertures de la partie de la ferme qui correspond au futur petit salon (l'ancienne salle à vivre). Il a cependant besoin de continuer à mettre à l'abri du matériel de chantier ; il devra donc fermer provisoirement en parpaings l'ouverture du rez-de-chaussée du mur de refend.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 3 Mars 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Ferronnerie - Logis - Météo - Désultoirement vôtre !
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Il est 19 heures. Roland FORNARI et ses deux compagnons viennent tout juste de repartir au Sap. Je ne sais comment ils ont pu, avec Pascal, travailler par un froid pareil.

Voici les deux compagnons en question en train de véhiculer une grille de la tour :

3 mars 2011, les deux compagnons de Roland FORNARI dans le godet de Pascal.

Comme l'on voit, ils ont de bonnes bouilles.

Sur les cinq grilles prévues au programme, trois ont été posées, les deux de la tour qui me donnent cette fois entière satisfaction, et une grande grille du salon dont je ne peux encore me rendre compte de l'effet car elle demeure pour quelques heures harnachée de toutes parts.

Demain après-midi, Roland et ses compagnons reviendront débarrasser cette grille de ses attelles et installer les deux autres. Roland sera donc présent sur le chantier à 16 heures et pourra participer à ma réunion avec Lucyna GAUTIER et Marie FRULEUX, l'architecte des bâtiments de France en charge de la Chaslerie à Alençon.

Saint Laurent périt martyrisé sur un gril :

Le supplice de Saint Laurent sur un gril.

Ce n'est pas le sort que nous réserverons à Roland FORNARI que voici, ce soir, en majesté devant son ouvrage, en train de fraterniser avec Lucyna GAUTIER :

4 mars 2011, Roland FORNARI et Lucyna GAUTIER devant le logis de la Chaslerie.

Je suis extrêmement satisfait du travail de Roland. Je trouve que ses grilles complètent magnifiquement la Chaslerie. Hier et aujourd'hui, j'ai eu le plaisir d'écouter Roland me raconter une partie de sa vie, et c'est un véritable roman picaresque. Voici en particulier un homme qui a eu le loisir, si l'on peut dire, dans sa jeunesse, de lire 5 000 livres en 6 ans, une expérience peu commune à beaucoup d'égards. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.

A la Chaslerie, il a fait preuve d'une remarquable ingéniosité pour résoudre le problème que je lui avais posé : arrimer solidement des grilles énormes sans abîmer les granites. Voici la solution qu'il a mise en œuvre :

4 mars 2011, une épingle de fixation d'une grille.

L'épingle, en fait une sorte d'épée, est enfoncée jusqu'à la garde dans deux œillets plantés au niveau de joints entre les granites. Ce faisant, elle plaque au mur les extrémités des attaches rivetées à la grille.

Comme je suis très satisfait de son travail, qui a aussi fait l'admiration de Marie FRULEUX venue inspecter les travaux de la Chaslerie, j'envisage de lui commander d'autres grilles pour lesquelles il a donc pris les mesures.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 5 Mars 2011
Journal du chantier - Administration - Références culturelles - Désultoirement vôtre !
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Selon Bossuet dans ses "Leçons au dauphin", "la finalité de la vie politique est de rendre la vie commode et les gens heureux". J'ai le souvenir d'avoir dû commenter cette citation lors de mon passage-éclair sur les bancs de Sciences-Po. De mémoire, je croyais qu'il s'agissait, non de la finalité de la vie politique mais de l'objet de l'administration.

Le fait est qu'hier, lors de la visite de Marie FRULEUX, l'architecte des bâtiments de France, je me répétais en boucle cette citation déformée. Je ne voudrais pas, en effet, que le louable souci de bien faire pousse à multiplier des paperasses qu'à mon âge canonique, je considèrerais volontiers comme inutiles, chronophages, donc à sabrer.

Espérons que mon vœu silencieux sera entendu !

@ Brigitte BUCHOT :

Votre réaction au sujet des grilles rejoint les points de vue de Thibaud et de Carole, même si cette dernière a sensiblement réduit la vigueur de ses critiques.

Cela démontre, selon moi, que les travaux consentis pour restaurer un monument historique ne sont pas toujours compris par - excusez-moi de vous traiter ainsi - les profanes.

En d'autres termes, la "plus-value latente", comme disent les gens des impôts, apportée par de tels travaux sur un monument est vraisemblablement une moins-value. C'est donc là un exemple que je pourrais produire au fisc si jamais le funeste projet d'"I.R.F." en cours de mise au point venait à voir le jour.

Je pense cependant avoir bien agi, dans l'intérêt du bâtiment et en respectant l'"esprit des lieux". Il me semble, d'après leurs réactions, que des observateurs avertis comme Guy HEDOUIN et les professionnels de la restauration de monuments comme Nicolas et Lucyna GAUTIER ainsi que Marie FRULEUX, partagent mon point de vue.

Donc, j'écouterai attentivement toutes autres réactions à venir à propos de ces grilles. D'autant, on l'a compris, que j'ai bien l'intention d'en rétablir d'autres et de ne plus laisser orphelins tous ces œillets plantés il y a des siècles dans les joints des chambranles des fenêtres.

P.S. : Le débat sur les grilles se développe. A propos du "papier" de Roland FORNARI, une autre visiteuse du site m'écrit :

"Je vois :
- de la mauvaise foi, toute de gauche ;
- que, malgré ses lectures si nombreuses, Monsieur n'a pas appris à écrire de façon moins prétentieuse et à ne pas user d'artifices pour camoufler des maladresses... et "essayer de faire croire ce qui n'est pas "!"

Moi, je persiste à trouver de la noblesse et une grande humanité dans le point de vue de Roland et, au moins à ce sujet, je partage pleinement sa façon de voir, de penser et de s'exprimer.

Deux bonnes nouvelles aujourd'hui, dont m'a informé Marie FRULEUX, l'architecte des bâtiments de France qui suit à Alençon le dossier de la Chaslerie : la D.R.A.C. accepte de subventionner en 2011 la restauration du mur Ouest de la douve Nord ainsi que l'étude préalable de Lucyna GAUTIER.

Le mur permettra d'éviter que le fournil du manoir ne finisse par glisser dans les douves. L'étude préalable organisera la suite des travaux de gros-oeuvre, notamment à propos de l'allée, mais aussi sur les douves et sur la ferme.

J'ai ainsi pu signer ce soir le devis de Lucyna.

L'un des chantres venus dimanche dernier à la Chaslerie m'a rappelé que, sur la tour du château de Rânes, il y avait une très belle grille. Je suis donc allé la photographier ce matin.

Effectivement, cette grille "vaut le détour".

Voici d'abord la façade sur cour, avec la fameuse tour, du château de Rânes :

25 mars 2011, la façade sur cour du château de Rânes.

Et voici cette grille vue de dessous, avec la lanterne attenante :

25 mars 2011, la grande grille de la tour de Rânes.

La voici sous un autre angle, qui met bien en évidence les deux cylindres qui flanquent cette grille, comme deux polochons peuvent border un lit :

25 mars 2011, autre vue de la grande grille de la tour de Rânes.

J'ai pu monter dans la tour et prendre la grille en photo de l'intérieur, de manière à mieux comprendre comment ces cylindres sont reliés aux traverses de la grille. Quand on regarde vers le sol, voici donc ce que l'on voit...

25 mars 2011, le bas d'un cylindre de la grille de la tour de Rânes, vue de l'intérieur de la tour.

... et voici le haut du même cylindre :

25 mars 2011, le haut d'un cylindre de la grande grille de la tour de Rânes.

Je trouve que, de l'intérieur, la présence de ces cylindres améliore la vue dans les angles et que, de l'extérieur, ils se marient parfaitement avec les reliefs (dont j'ai oublié le nom) de la maçonnerie de granit, elle-même de remarquable facture.

Pour le reste, je retrouve sur la tour de Rânes une grille analogue à celles déjà remarquées à L... et Mebzon :

25 mars 2011, petite grille de la tour de Rânes.

Comme nous le rappelle la fiche de Wikipedia, le château de Rânes est resté dans la même famille jusqu'en 1908. La commune l'a acheté et le gère depuis 1947.

Or, je suis toujours frappé par les dégâts commis au patrimoine par l'abrutissement de divers élus locaux. Ainsi, chaque fois que je passe devant l'ancien parc du château de Flers, je suis consterné par les "aires de jeux" encombrées de toboggans criards qui dénaturent les abords. A Rânes, l'ancien parc dessiné par Le Nôtre est, de la même façon, devenu un ramassis de buts de hand ou de foot, pour ne rien dire de l'abominable golf miniature et de l'horrible court de tennis, bien entendu tous vides de tout joueur, dont on ne peut échapper à la vision :

25 mars 2011, le parc martyrisé du château de Rânes, vu du sommet de la tour.

Comment se fait-il qu'en pleine campagne, alors que l'espace ne manque pas, des crétins officiels aient pu commettre de tels forfaits ? Jusqu'à quels tréfonds faudrait-il descendre pour sonder l'inculture et l'insensibilité de tels vandales empanachés ? Mystère et boule de gomme !

Un tel exemple, qui n'est hélas pas isolé, me confirme que rien ne vaut la propriété privée - et encore si l'on a la chance de tomber sur un fou de patrimoine - pour prendre en mains, sauver et transmettre convenablement de tels joyaux emblématiques du terroir. Autre mystère pour moi : pourquoi n'y a-t-il pas davantage de tels fous, auxquels je me flatte - on l'a compris - d'appartenir ?

A Rânes, il y aurait pourtant de très belles choses à faire pour ôter de sa froideur administrative à la façade sur le parc...

25 mars 2011, la façade sur jardin du château de Rânes.

... ou encore pour redonner toute leur majesté à de superbes portails :

25 mars 2011, le petit portail de Rânes.

25 mars 2011, le grand portail du château de Rânes.

J'ai passé l'après-midi à parcourir la campagne à une vingtaine de kilomètres au Sud de la Chaslerie, avec la vague idée de rechercher une cheminée de pierre pour la ferme en cours de restauration (voir le "Journal du chantier").

En fait, je souhaitais me rendre compte de l'état d'un château (je l'appelerai ici X) que des amis m'avaient fait découvrir il y a une quinzaine d'années. J'avais le souvenir d'y avoir vu de très belles cheminées. Il était alors en triste état, mais encore restaurable, et manifestement, de beaucoup plus belle facture que la Chaslerie.

Non sans mal, j'ai retrouvé l'endroit. Depuis mon dernier passage, ce chef-d'oeuvre du patrimoine régional, bâti il y a environ 600 ans, a été presque entièrement dévasté par des démolisseurs ou des vandales. Son état est lamentable, ce n'est plus qu'une ruine en fin d'agonie, qu'on en juge par les photos suivantes...

Voici la porte d'entrée :

27 mars 2011, la porte d'entrée de la ruine de X.

Quand on entre dans le bâtiment, voici ce qu'on a sous les yeux, un remarquable dessous d'âtre (je ne connais pas le terme technique), magnifiquement sculpté :

27 mars 2011, le vestibule de X.

Si, marchant là sur plus d'un mètre d'épaisseur de gravats, on lève les yeux vers ce qui était un plafond, voici ce qu'on aperçoit désormais, le vestige d'une très belle cheminée :

27 mars 2011, la cheminée du premier étage de X, au-dessus de l'ancien vestibule.

Il y a quinze ans à peine, il y avait encore, au bout de ce vestibule, un magnifique escalier à vis en granit. Il a disparu, arraché.

A gauche du vestibule, une grande salle, avec la grande cheminée armoriée dont je me souvenais :

27 mars 2011, la grande cheminée armoriée de X.

Voici le blason en question (si un visiteur du site reconnaît cet écu, je suis preneur d'explications) :

27 mars 2011, les armes de X.

Dans une pièce voisine, au milieu des immondices, il reste encore une belle cheminée. Mais pour combien de temps ?

27 mars 2011, une autre cheminée de X.

Faisant le tour du bâtiment, j'ai constaté qu'une partie de la couverture avait été refaite récemment :

27 mars 2011, vue extérieure de X.

Cette intervention étrange donne donc à penser que X est la propriété d'une indivision dont les membres se déchirent ; l'un voudrait préserver son bout de château quand l'autre n'a eu de cesse que de détruire son héritage et l'a osé. Tout cela est bien triste, assurément. Six siècles de beauté anéantis en moins de quinze ans par un barbare !

Les abords de X ne sont guère plus réjouissants. A l'évidence, les remembreurs ont frappé et les vaches n'ont plus un arbre sous lequel s'abriter en attendant l'abattoir :

27 mars 2011, le bocage martyrisé aux abords de X.

Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine ! Quel immense gâchis ! Tant de grandeur, balayée ! Que tout cela est consternant !