Administration

Beaucoup de nouvelles depuis une semaine.

1 - L'effet est saississant dès qu'on descend vers la Chaslerie : la nouvelle peinture rouge sang de boeuf est - du moins d'après moi - du meilleur effet. Elle tend à donner à la cour un aspect plus intime, je ressens physiquement à quel point cette couleur est celle qu'appelaient et attendaient ces bâtiments. Il ne fait pas de doute, toujours selon moi, que le blanc précédent, s'il était digne de la revue "Maisons et Jardins" des années 50, était tout simplement une aberration.

Plutôt qu'un rouge quasi vermillon comme lors du premier essai sur la lucarne du logis, j'ai choisi cette fois-ci un ton sombre (rouge Baïgorry, teinte 7822 en peinture micro-poreuse de Levis, Duol Satin), et je pense que j'ai eu raison. Attendons cependant les réactions de ma famille, du public...

2 - Afin de m'aider à opérer de bons choix en matière de chauffage à la Chaslerie, j'ai chargé M. Thierry BURIN des ROZIERS, d'I3E France, de me faire rapport sur ses diagnostics et préconisations. J'ai rencontré ce spécialiste grâce à "La Demeure Historique", fin août lors de la réunion régionale annuelle. Nous avons d'ores et déjà pris contact de concert avec le Conseil régional de Basse Normandie et il semble que notre dossier pourrait jouer un rôle pilote dans le contexte des réflexions des pouvoirs publics quant au chauffage et à l'isolation thermique des monuments historiques.

3 - Après-demain, devant Me GOUBEAUX, notaire à Domfront, je signerai la cession par Carole et moi de la nue-propriété de la cave de la Chaslerie à une S.C.I. détenue en quasi-totalité par notre fils aîné, Thibaud. Il s'agit de la "S.C.I. 4 de la cave de la Chaslerie". Je cite ici ce fait car il ne devrait pas être sans effet sur le rythme des travaux à la Chaslerie.

L'idée est pour Carole et moi de commencer à préparer notre succession tout en renforçant l'attrait immédiat de la Chaslerie pour nos fils (un schéma parallèle est encore à l'étude à propos de la ferme de la Chaslerie et de notre cadet, Walter).

Ainsi, Thibaud pourra dès les prochains jours prendre en charge la poursuite de la restauration de la cave où tout reste d'ailleurs à faire à l'intérieur et aux abords. Compte tenu de ma disponibilité, c'est moi qui continuerai à gérer le chantier, en parallèle à celui du manoir, et en ayant recours à des artisans éprouvés.

Sur ces bases, on peut estimer que le chantier de la cave durera encore une dizaine d'années (dans l'hypothèse où son travail n'entraînera pas Thibaud à l'étranger), en suivant les plans établis il y a une dizaine d'années par M. Nicolas GAUTIER, A.B.F. Ces plans n'avaient bien entendu pas manqué de donner lieu à un permis de construire.

L'acte de propriété présentera deux caractéristiques destinées à préserver malgré tout l'unité de la Chaslerie :
- d'une part l'allée qui relie le manoir à la D22 sera désormais placée en indivision entre les propriétaires du manoir, de la cave et de la ferme ;
- d'autre part, j'ai prévu que les propriétaires du manoir et de la ferme auront un droit de préemption sur la cave au cas où elle serait revendue.

La Haute-Chapelle fait les grands titres des journaux cette semaine ! On ne parle plus que de la déviation. J'espère qu'à la suite des vives protestations de certains "riverains", un nouveau tracé ne viendra pas s'infiltrer dans vos terres ! Protégeons l'intégrité de la Chaslerie ! Amitiés !

Bonjour,

Je ne sais pas si je fais bien d'"aborder ce point sur le site de la Chaslerie, mais bon, pourquoi pas ! Ces propos n"'engagent que moi. J"'ai apporté ces précisions au Publicateur Libre car j'"estime que le rapport qui est fait dans le dernier numéro n'"est pas exact. Aussi je vous donne mon correctif.

"Je voudrais aussi préciser que lorsque je dis que le problème de la circulation existe depuis au moins deux siècles à Domfront, et dans le Bocage (et ailleurs aussi), je ne pense pas à la déviation. Certes cela fait longtemps qu'on en parle, mais je ne suis pas de Marseille ! Je veux dire que l'état des routes a toujours été jugé comme désastreux, et que depuis toujours à la qualité des voies de circulation est associé le développement économique. Ainsi, par exemple, l'Annuaire statistique, historique et administratif de l'Orne, de 1809, affirme, concernant Domfront, que "l'achèvement des grandes routes qui y aboutissent, en ouvrant d'utiles débouchés avec les départements de l'ouest et les côtes maritimes de la Manche et de l'Océan, vivifierait toute cette contrée, qui trouverait à la fois des moyens de développer son industrie, d'acquérir de l'aisance (...)". C'est dans ce cadre général que je situe mon propos, et on le voit très bien, la déviation est, malheureusement, un épisode supplémentaire...

Par ailleurs, je n'ai pas dit que le préfet n'ira pas à l'encontre du commissaire enquêteur. N'étant pas Préfet, j'aurais du mal à dire ce qu'il fera... J'ai dit simplement que si le préfet passait outre l'avis négatif du commissaire enquêteur, il faudrait s'attendre à des recours de riverains contre l'arrêté préfectoral et à l'appui de l'avis du commissaire enquêteur. Cela provoquera une procédure devant la juridiction administrative qui peut être très longue, trop longue, avec le danger que, finalement, le juge décide de « casser » l'arrêté préfectoral. Et dans ce cas, au bout de ce processus, on fera quoi ?

Aussi, dans le cas où le passage en force est un échec, l'"étude d"'un autre projet (plan B) devra forcément intervenir à un moment donnéÂ…"

Sans transition, abordons un sujet moins polémique: les actes notariés. Aucun problème pour en discuter. Nous pouvons même voir cela directement aux archives départementales d'"Alençon en semaine, « entre midi et deux »…
Les actes notariés sont une source incroyable, tant d"'un point de vue qualitatif que quantitatif.

Bien à vous.

Sébastien
Tout fier qu'"on y parle de la Chaslerie !", Pascal MAIZERAY, mon maçon, vient de me communiquer le numéro de novembre 2009 du journal de circonscription de M. Yves DENIAUD, député de la 1ère circonscription de l'Orne. Domfront et La Haute Chapelle font partie de cette circonscription, donc Yves DENIAUD est "notre député".

C'est avec attention que nous avons pris connaissance, notamment, de l'article où Yves DENIAUD nous fait la courtoisie de citer, photo à l'appui, la Chaslerie et son site internet.

Ce que cet élu écrit, dans l'article qui nous est consacré, dépasse le cas de notre seul monument. Je cite quelques passages de son texte : il est "important d'encourager celles et ceux qui, sans relâche, participent à la préservation de notre propre culture. Bien entendu, le bénévolat est la première ressource de cette dynamique. (...) Il y a également une dimension économique qu'il ne faut pas négliger au moment où l'Etat mobilise ses forces sur un vaste plan de relance". Yves DENIAUD termine son article en soulignant que, grâce aux monuments historiques, "de nombreux corps de métier (...) trouvent là une activité économique, en plus de participer à la sauvegarde d'un patrimoine collectif."

Pascal et moi aurions pu signer ce texte, mais aussi tous les artisans qui concourent aux travaux de la Chaslerie.

Il est à espérer que la netteté et la qualité de ce diagnostic conduiront à de bonnes décisions de la part de la représentation nationale et, plus généralement, de l'ensemble des élus avec lesquels Yves DENIAUD est amené à coopérer "pour rendre la vie commode et les gens heureux" (comme, de mémoire, l'avait recommandé BOSSUET).

A cet égard, je voudrais évoquer ici - je le fais ainsi pour la première fois sur ce site -, la question de la politique du conseil général de l'Orne en matière d'aide à la restauration et à l'entretien des monuments historiques privés de son ressort.

A ma connaissance, aucune ligne de crédit n'est plus prévue depuis 1993, au niveau du conseil général de l'Orne, pour subventionner de tels travaux. L'Orne serait ainsi le seul département de Basse Normandie et, plus largement, de l'Ouest du pays (je pense ici aux régions limitrophes) à avoir opté si longtemps pour une telle abstinence, pour ne pas dire absence de politique.

Cette situation est évidemment préoccupante.

Ainsi, pour revenir au cas de la Chaslerie, l'Etat a d'ores et déjà promis, pour une certaine tranche nécessaire de travaux (sur la couverture des écuries, c'est-à-dire une petite partie du programme de travaux restant à effectuer) d'importantes subventions qui risquent fort de ne pouvoir être consommées, faute d'aide significative au financement des 60 % qui, à ce stade, restent à la charge des seuls propriétaires. La subvention réservée par l'Etat mais qui risque désormais d'être rapidement perdue s'élève à plus de 50 000 €€ ; la somme complémentaire à trouver avant la fin du premier trimestre 2010 est de plus de 75 000 €Â€ (cette dernière somme ne tient nullement compte de tous les autres travaux engagés par ailleurs ni des salaires et charges sociales des employés comme Pascal). Je souligne qu'à défaut de solution avant le printemps 2010, ces 50 000 €Â€ devront repartir à Paris et ne pourront nullement, la réglementation étant ce qu'elle est, être remobilisés ni dans l'Orne ni en Basse Normandie, ce qui serait particulièrement dommageable et, on peut le dire, absurde.

Il paraît indispensable que le conseil général de l'Orne modifie profondément sa politique en ce domaine, et aussi qu'il le fasse suffisamment tôt pour que les artisans ornais puissent ne pas perdre le bénéfice des crédits d'ores et déjà réservés par l'Etat.

En liaison avec la "Demeure Historique", j'ai eu, depuis le début de l'année, des échanges constructifs à ce sujet avec le président du conseil général de l'Orne et son directeur général des services. Je comprends que la question devrait être débattue dès le 30 novembre prochain par le conseil général et l'on nous laisse entendre que la réponse de principe pourrait y être favorable.

Pascal et moi formons le vœu qu'Yves DENIAUD relaye ces efforts de pédagogie et que, non seulement le département de l'Orne cesse de se démarquer négativement sur un tel sujet, mais le fasse assez vite pour ne pas risquer de perdre des fonds d'Etat promis, en fait, - et c'est bien là le point essentiel - aux artisans du département et de la circonscription.

J'apprends à l'instant que le conseil général de l'Orne a décidé hier d'élargir au patrimoine classé ou inscrit au titre des monuments historiques la gamme de ses interventions en faveur du patrimoine. En pratique, cela signifie que la majorité des conseillers généraux reconnaît la contribution des monuments historiques ornais à la promotion du tourisme et à la défense d'un emploi artisanal local de qualité. Cette assemblée est donc désormais disposée à subventionner (dans la limite de 15 % et de 15 000 €€ par dossier) les travaux extérieurs sur les monuments historiques privés.

C'est là une excellente nouvelle, et il convient d'en remercier au premier chef M. Alain LAMBERT, ancien ministre du budget, sénateur et président du conseil général de l'Orne, ainsi que M. Christophe de BALORRE, vice-président du conseil général. Sans leur soutien actif et éclairé, cette réforme n'aurait évidemment pu être adoptée.

J'observe que le "rapport du président" qui recommandait cette réforme au conseil général a eu comme "objectif opérationnel" de "contribuer à l'appropriation des biens culturels". Et c'est bien là, en effet, toute la portée d'une telle réforme. Car il ne s'agit pas tant d'alléger la lourde charge financière des propriétaires privés de monuments historiques que de leur donner un coup de chapeau officiel bienvenu pour leur action fondamentalement bénévole. Le patrimoine dont il s'agit ici est en effet, au-delà de ses propriétaires privés immédiats, une part significative de la culture profonde du terroir, un bien commun.

C'est bien ainsi qu'on le comprend à la Chaslerie et, j'en suis persuadé, chez les autres dépositaires temporaires de ces utiles vestiges d'un grand passé. Soyons donc fiers de nos monuments historiques, rendons-les accessibles et compréhensibles à tous, et notamment aux plus jeunes. Car tel est bien l'enjeu !

Beaucoup d'activités sur le chantier de la Chaslerie au cours de ces derniers jours.

Avant-hier, la société en charge de la surveillance du manoir est venue, selon sa routine, contrôler ses détecteurs d'intrusion.

Le même jour, j'ai reçu la visite de Mme CUTE, du conseil général de l'Orne. Celle-ci a pris diverses photos en vue de montrer aux conseillers généraux en quoi consiste cette propriété dont ils s'apprêtent à commencer de subventionner la suite des travaux. J'ai évoqué l'opportunité d'une amélioration de la signalisation routière à propos de la Chaslerie et suggéré que le classeur que l'office départemental du tourisme distribue aux professionnels du tourisme comporte dorénavant une page sur la Chaslerie.

Hier, les colombages de la "maison de Toutou" ont commencé à être restaurés. Cette dépendance de la cave, destinée à servir d'abri de jardin, avait beaucoup souffert de la tempête de 1999, notamment parce que le maçon aux services duquel je recourais à l'époque s'était révélé défaillant ; en particulier, il n'avait pas terminé les soubassements de ce petit bâtiment avant que Roland BOUSSIN n'en pose la charpente et la couverture. Il aura donc fallu près de 11 ans pour que ces dégâts importants soient enfin réparés. Une fois ce colombage restauré, il faudra poser une porte et deux fenêtres sur cette petite dépendance et du pisé entre ses colombages puis en réaliser les aménagements intérieurs, notamment le sol (je songe à un carrelage approprié) et l'alimentation en eau et en électricité.

Aujourd'hui, la Chaslerie a reçu la visite d'Anne CHEVILLON, architecte des bâtiments de France en poste à Alençon, qui était accompagnée de son nouveau collaborateur, M. BOCHET. Il s'agissait pour eux de contrôler le bon usage de l'enveloppe de subventions d'entretien que l'Etat avait allouée à la Chaslerie pour 2009.

Or Roland FORNARI était sur le chantier, avec deux de ses ouvriers, pour poser 5 grilles de sa fabrication sur la façade Nord du bâtiment Nord. Anne CHEVILLON a fait part de sa satisfaction devant la qualité de ces travaux.

Nous avons pu nous promener tous ensemble autour du manoir pour évoquer les prochains travaux subventionnables :
- l'entretien du mur d'escarpe ainsi que des deux biefs et du mur Nord-Ouest des douves (ce dernier étant analogue au mur Sud-Ouest restauré il y a deux ans au Sud de la chapelle) ; j'ai expliqué que je savais où trouver les pierres et que je disposais de la main-d'oeuvre pour mener à bien l'ensemble de ces travaux, enfin que j'envisageais de faire l'acquisition d'une petite pelleteuse dans la perspective de ce chantier ;
- l'entretien de l'allée inscrite à l'I.S.M.H. de 534 mètres de long qui part du manoir vers le bourg de La Haute Chapelle ; j'ai déclaré avoir constaté l'impossibilité de trouver un accord avec la famille d'agriculteurs voisine en vue d'élargir marginalement l'emprise de cette allée ; de la sorte, il n'y a plus de préalable de mon côté à l'engagement de travaux sur cette allée qui devrait redevenir l'allée principale d'accès au manoir ;
- l'entretien de la cage d'escalier du bâtiment principal du manoir dont les granits portent les marques de l'incendie d'il y a 125 ans ;
- la repose de grilles sur les ouvertures du rez-de-chaussée de la tour Nord-Est et de la façade Est du bâtiment principal ; Roland FORNARI doit fournir rapidemant le devis correspondant afin de pouvoir inscrire ces travaux au programme des subventions d'entretien des monuments historiques par l'Etat en 2010 ;
- la restauration des portes et fenêtres du manoir et de ses dépendances ; nous sommes convenus que les peintures sang de boeuf, outre qu'elles sont du meilleur effet, permettront de retarder de plusieurs années des travaux de menuiserie qui paraissaient inévitables à brève échéance ; ceci dit, il conviendra néanmoins de faire réaliser rapidement la porte sur cour du bâtiment Nord ainsi que la porte et les deux fenêtres de la "maison de Toutou".

Enfin, j'ai montré à mes interlocuteurs des preuves de la présence ancienne d'un étang à l'Est du Pournouët, étang dont on pourrait envisager la remise en eau dès que les circonstances le permettraient.

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@ Sébastien WEIL :

Merci d'avoir eu l'attention de déposer à la Médiathèque de Domfront un exemplaire de votre travail original et impressionnant par son volume et son ampleur. C'est une excellente idée de permettre ainsi à tous les amateurs d'accéder facilement à des informations précieuses, au moins pour eux.

Dans un ordre d'idées comparable, j'assistais hier à l'assemblée générale annuelle de l'"Association pour la restauration du château de Domfront", sous la présidence de Jean-Philippe CORMIER. A cette occasion, les participants ont marqué leur vive préoccupation devant l'incurie manifeste du maire actuel de Domfront pour des peintures murales très anciennes qui ont été déposées de Notre-Dame-sur-l'Eau. Ce modeste fonctionnaire de l'environnement, revenu de Paris pour se faire élire, laisse en effet ces précieux vestiges se dégrader rapidement, sans aucun égard pour ce qu'ils représentent pour l'histoire locale. L'un des participants à l'A.G., M. SUSONG a émis l'idée que ces objets soient retirés de la garde du maire et confiés à la conservation départementale des objets d'art.

De mon côté, j'ai demandé s'ils ne devraient pas plutôt rester à la disposition des touristes et amateurs du Domfrontais, par exemple en les confiant à un propriétaire de monument historique privé du secteur, à charge pour ce dernier d'en assurer la garde, la conservation et la présentation au public.

On pourrait d'ailleurs envisager de procéder de même pour le gisant de LEDIN, actuellement en dépôt à Notre-Dame-sur-l'Eau, c'est-à-dire sans garde, donc accessible à n'importe qui. Dans le calcaire de cette statue unique dans l'Orne, des barbares creusent des trous qu'ils élargissent de temps à autre, au gré de leur imbécillité mortifère.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 23 Aout 2010
Administration - Vie des associations - Dans l'Orne - Annonces
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La conversation de mon ami Patrice CAHART est toujours passionnante. Il a écrit, sous le pseudonyme de Nicolas SAUDRAY, des romans aux titres aussi évocateurs que "Le maître des fontaines" ou bien "Dieu est-il gentilhomme ?", ainsi qu'une uchronie remarquable dénommée "Les oranges de Yalta" et, depuis une quinzaine d'années, il prépare ni plus ni moins qu'une histoire des civilisations. Je l'ai connu rue de Rivoli où, encore jeune inspecteur des finances, il dirigeait la législation fiscale puis les douanes ; depuis lors, nous sommes restés en contact, qu'il ait été en poste aux Monnaies et Médailles, à l'Association française des banques ou à la Cour de cassation et nous sommes désormais voisins puisque Patrice est le propriétaire du manoir de la Fresnaye, dans le Perche.

Patrice ne conduit pas. L'ayant invité à déjeuner avant-hier avec d'autres amis à la Chaslerie, je suis donc allé le chercher chez lui (et l'y ai ramené le soir) d'un coup de Kangoo. Nous avons donc pu bavarder à loisir à propos de ses activités de vice-président de "La Demeure Historique", l'association des propriétaires privés de monuments historiques, où Patrice suit plus particulièrement les questions fiscales. C'est un sujet qui pourrait bouger, et pas forcément dans le bon sens, dans la conjoncture présente.

J'ai aussi recommandé à Patrice que, dans le cadre de son association ou dans celui du Ministère de la Culture, soit créé un prix national pour récompenser la création de sites internet de qualité consacrés à des monuments historiques privés. Patrice m'a dit prendre bonne note de cette idée. Nous avons même évoqué une entreprise du CAC 40 qui pourrait sponsoriser un tel prix.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 18 Septembre 2010
Administration - Vie des associations - Les amis de la Chaslerie - Animation, fêtes, visites - Dans l'Orne - Annonces
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Excellente interview de Patrice CAHART dans Ouest-France aujourd'hui. Patrice répond clairement à des questions d'ordre technique sur la situation des monuments historiques en matière de fiscalité et de subventions. Il permet ainsi d'éviter des malentendus. A la fin de l'article, Patrice nous fait la gentillesse de citer la Chaslerie parmi les monuments dont il recommande la visite ce week-end. Nous nous trouvons, grâce à lui, en excellente compagnie, avec le château de Sassy et le château du Tertre à Sérigny.

Pour le reste, la couverture de presse de la Chaslerie à l'occasion des Journées du Patrimoine 2010 apparaît des plus modestes. Décidemment, j'ai beaucoup de mal à faire entrer dans la tête des journalistes locaux que, chaque fois qu'ils évoquent la Chaslerie, il serait utile de donner l'URL de ce site internet...
Avant-hier, j'avais souhaité que le beau temps se maintienne suffisamment longtemps pour permettre à Pascal de trier des pierres sans creuser d'ornières avec les engins. Eh bien, c'est raté : Pascal n'a guère pu travailler hier, tant il pleuvait !

Je lui ai donc demandé de revenir restaurer la ferme, ce qui le mettra plus commodément à l'abri des intempéries, dès lors qu'il aura pris le soin de confectionner un parapluie :

Samedi 2 octobre 2010, la ferme vue du Sud-Est.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, la ferme en question a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques dès 1926 avec le reste du "village de la Chaslerie". A l'époque, l'administration ne faisait pas de détail et protégeait en outre sans barguiner les intérieurs autant que les extérieurs. C'est là un fait, corroboré notamment par les pièces préparatoires de l'arrêté de 1926 puis par l'attribution, voici douze ans, de subventions de l'Etat lors de la restauration de l'essentiel des couvertures de ce bâtiment. En 1794, cette ferme avait été vendue comme Bien National à une autre main que le manoir. J'ai eu l'opportunité de corriger cet état de fait, lourd de risques de problèmes de mitoyenneté, en achetant cette dépendance deux ans après le manoir.

Mais, depuis 1993 donc, je suis assez mal à l'aise avec ce bâtiment construit en trois phases (la partie la plus ancienne au milieu, avec de simples linteaux de chêne), tant j'en trouve ratée l'adjonction Sud, telle que bricolée au XXème siècle par des prédécesseurs, qu'on la regarde de l'Est comme sur la photo précédente, ou du Sud-Ouest comme sur la suivante :

Samedi 2 octobre 2010, la ferme vue du Sud-Ouest.

Vraiment, quelle idée saugrenue d'avoir conservé la même ligne de faîtage alors pourtant que l'on voulait, dans l'adjonction récente, un premier étage plus spacieux ! Depuis une cinquantaine d'années au moins, le rez-de-chaussée de cette adjonction était un salon, comportant une porte vers l'Est, et l'étage était occupé par deux chambres, l'une donnant à l'Est, l'autre à l'Ouest.

A ce stade de nos réflexions, trois solutions sont envisageables pour remédier à ce qui apparaît comme un hiatus :

- la première, correspondant à mes intuitions de départ, a été retenue par l'architecte Lucyna GAUTIER ; c'est donc celle qui a fait l'objet d'un permis de construire ; selon cette solution, on se contenterait de relever la ligne faîtière au niveau de cette seule adjonction. Cela imposerait des travaux assez lourds, puisqu'ils concerneraient deux murs pignons. Et, dans ce cas, la silhouette d'ensemble ne serait toujours pas, je le crains, très harmonieuse ;

- la deuxième consisterait à relever cette ligne faîtière également au-dessus des deux lucarnes qui donnent actuellement vers l'Est, c'est-à-dire sur près de la moitié de la longueur du bâtiment. Là, ce serait beaucoup plus coûteux, dans la mesure où les travaux affecteraient également une partie de la couverture encore en excellent état ; il faudrait alors retirer les tuiles correspondantes, scier la charpente, remonter deux murs pignon et un mur de refend, replacer enfin la charpente et la couverture. D'un point de vue esthétique, ce serait une solution convenable ; son principal avantage serait d'autoriser un volume confortablement habitable à la place du comble et de ses lucarnes, volume dans lequel on pourrait aménager deux belles salles d'eau et un dressing ;

- la troisième possibilité, qu'à la réflexion recommande Pascal, serait de conserver la ligne de faîtage telle qu'elle est, mais d'abaisser les sablières de l'adjonction Sud de manière à uniformiser la toiture d'un bout à l'autre du bâtiment, lui redonnant ainsi son aspect initial de longère ; outre qu'elle serait la moins coûteuse, cette solution serait esthétiquement inattaquable, mais l'habitabilité de la future "chambre des parents" (qui remplaçerait les deux chambres précédentes) serait sensiblement réduite. Il resterait cependant à décider alors le type d'ouvertures à substituer aux fenêtres du premier étage, mais c'est là un problème relativement secondaire.

Donc j'hésite toujours sur le parti à retenir. Aux dernières nouvelles, Walter, qui devrait être le principal concerné, pencherait pour la troisième solution, celle de Pascal.

Avant de prendre la décision finale, on peut toujours améliorer la situation du rez-de-chaussée, tant cette ferme appelle encore, à l'évidence, de travaux extérieurs. Nous allons donc commencer par restaurer les ouvertures du rez-de-chaussée de l'adjonction Sud :

Samedi 2 octobre 2010, un chantier, ça, Monsieur ? Non, Madame, une pataugeoire !

Il faut d'abord que Pascal bouche provisoirement en parpaings la porte de séparation entre la future cuisine (ancien salon) et le futur salon (ancienne pièce à vivre et cuisine). De la sorte, l'accès à ses outils sera protégé. Ensuite, il pourra intervenir sur les ouvertures de cette adjonction de la ferme qui ont été entourées, voici moins d'un siècle, de briques blanches de mauvaise qualité, de sorte que l'érosion y a déjà fait son œuvre. Il convient, à l'évidence, d'échanger ces briques contre des pierres d'angle en bon grès d'ici.

La photo suivante montre l'état actuel du pignon Sud de la ferme, volets arrachés et couverture soulevée par la tempête de 1999, fils téléphoniques posés dans d'horribles gaines de P.V.C. à même le mur, etc... Il est grand temps de reprendre les choses en main !

Samedi 2 octobre 2010,Le pignon Sud de la ferme avant travaux.

Nous allons donc commencer par remplacer la fenêtre Sud de la future cuisine (ancien salon) par une porte, selon les plans de Lucyna GAUTIER. Quant à la porte Sud-Est, nous lui substituerons une fenêtre qu'il conviendra de positionner en fonction de la longueur d'un ancien banc d'angle normand dont j'ai fait l'acquisition auprès de la maison LEMARIE et qui y est toujours en dépôt.

De la sorte, il y aura un accès direct à la cuisine lorsqu'on garera les véhicules le long de la façade Ouest de la ferme (c'est-à-dire hors du champ de vision du manoir). Et il sera plus commode, de la cuisine, de se rendre au fournil de la ferme qui pourra servir à terme de chambre d'amis ou de salle de jeux pour les futurs enfants de Walter.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 17 Octobre 2010
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Plomberie-chauffage - Ferme et son fournil
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Examinons maintenant le projet pour lequel Lucyna GAUTIER a obtenu un permis de construire (par arrêté du 7 juillet 2006 du maire de La Haute Chapelle).

C'est l'ordre dans lequel Lucyna et moi avons mené nos réflexions qui commandera, ci-après, l'ordre de passage des différents dessins, et non plus l'ordre dans lequel on découvre le bâtiment quand on ne le connaît pas, ordre qui avait été retenu lors du message précédent.

Notre principal souci au départ était en effet d'obtenir l'habitabilité la plus plaisante à vivre. C'est ainsi qu'un rôle important a été dévolu d'entrée de jeu à la future cuisine-salle à manger, installée sur 35 m2 au Sud du bâtiment, dans l'ancien salon :

Plan du rez-de-chaussée de la ferme après travaux prévus au permis.

De même, le confort des chambres a été privilégié, avec l'idée de ne pas lésiner sur leurs dimensions (car c'est selon moi un charme important de la campagne que d'y disposer de grandes chambres) et de les doter chacune d'un cabinet de toilettes et d'un dressing ; les rythmes de la charpente ont évidemment joué un rôle dans leurs positionnements respectifs ; la chambre Sud, au plafond d'autant plus élevé qu'on y faisait disparaître le grenier, devait devenir celle "des parents" et les deux autres à l'étage, sous comble, celles "des enfants" (ou "des amis") ;

Plan de l'étage de la ferme après les travaux prévus au permis.

Les autres volumes ont été affectés comme conséquence de ces choix initiaux :
- afin d'assurer un chauffage bon marché des pièces d'habitation, nous avons maintenu au rez-de-chaussée un salon de taille raisonnable, 5 m 13 sur 6 m 48, ce qui fait quand même plus de 31 m2 de surface ;
- l'entrée principale du bâtiment a été imaginée près du chemin d'arrivée et dotée d'une pièce annexe de débotté ;
- derrière cette entrée ont été reléguées la lingerie et une pièce destinée à recevoir tous les matériels d'électro-ménager bruyants et volumineux dont nous encombre la vie moderne.

Restait donc à affecter un volume de plus de 53 m2 au rez-de-chaussée pour lequel nous avons imaginé un statut principal de salle de jeux pour les enfants (donc à l'abri des intempéries et sous la surveillance facile des parents).

La question de la desserte de l'étage par des escaliers a été difficile à résoudre ; nous n'avons pas trouvé de meilleure solution que d'imaginer deux escaliers, l'un à la place de celui que nous connaissions, l'autre, en bout de la grande salle du rez-de-chaussée ; le premier desservirait ainsi l'appartement des parents, le second, le volume des enfants, avec bien sûr une interconnexion à l'étage entre ces deux espaces.

Dans ce projet, les hauteurs sous plafond restaient néanmoins limitées puisque nous ne modifions pas les niveaux du sol ni ne relevions les poutres du plafond du rez-de-chaussée :

Coupe longitudinale de la ferme après les travaux prévus au permis.

La hauteur sous plafond demeurait ainsi à 2 m 51 dans le nouveau salon et stagnait à 2 m 22 sous poutres dans la nouvelle salle de jeux :

Au final, ce sont ces choix d'aménagements intérieurs qui impliquaient les changements à apporter aux façades.

D'abord, la façade Ouest, avec sa nouvelle entrée près du chemin et, toujours, une certaine retenue dans le percement d'ouvertures nouvelles :

Façade Ouest de la ferme après travaux selon permis.

Ensuite, la façade Est, remise en ordre sans faire disparaître sa fonction initiale de bâtiment à usage partiellement agricole :

Façade Est après travaux selon permis.

A noter que la porte Nord de la façade Est (celle à droite) correspond à la nouvelle chaufferie que nous avons voulu établir près du chemin, afin de faciliter les livraisons de carburant.

On pourra observer, à l'étage, que nous n'avons pas souhaité percer de lucarnes trop volumineuses, de manière à ne pas porter atteinte au charme (à retrouver) du bâtiment.

Sur le pignon Nord, apparaissent tois ouvertures minimalistes, destinées à donner du jour dans le cabinet de toilettes et le dressing de la chambre à l'étage et, le cas échéant, dans la chaufferie au rez-de-chaussée :

Pignon Nord de la ferme après travaux selon permis.

Enfin, sur le pignon Sud, une porte remplace la fenêtre du rez-de-chaussée et la fenêtre de l'étage disparaît :

Pignon Sud de la ferme après travaux selon permis.

C'est compte tenu de ces réflexions préalables et de ce permis qu'il convient désormais de se demander quelles améliorations on pourrait apporter à ces plans et, aussi, comment phaser les travaux. C'est à ce stade que j'attends dorénavant les suggestions de Walter...

Marie FRULEUX est l'adjointe d'Anne CHEVILLON, l'architecte des bâtiments de France en charge du service départemental d'architecture à Alençon.

J'ai reçu hier, de Marie FRULEUX, le courriel suivant :

"Suite à notre conversation téléphonique, je vous précise les points suivants :

-pour le mur des douves Nord, immeuble classé au titre des Monuments Historiques, en application de l'article 2 du décret 09-749 du 22 juin 2009, la maitrise d'Âœœuvre sera assurée par un architecte du patrimoine (architecte titulaire du diplôme de spécialisation et d'approfondissement en architecture, mention "architecture et patrimoine"). Ces travaux sont soumis à une demande d'autorisation sur monument classé au titre des Monuments Historiques (article l 621-9 du code du patrimoine et articles 19,20 et 21 du décret du 30 mars 2007).

-pour l'allée, les travaux seront soumis à déclaration préalable au titre du code du patrimoine (L621-27 du code du patrimoine) ; la déclaration prévue est souscrite quatre mois au moins avant la date de leur réalisation. (...)"

En d'autres termes :

- pour la restauration des douves de la Chaslerie, je suis dispensé de faire intervenir un architecte en chef des monuments historiques ; j'en suis heureux car je n'avais pas gardé un bon souvenir des deux A.C.M.H. à qui j'avais dû m'en remettre au cours des dernières années, à savoir Mme SCHMUCKLE-MOLLARD et M. RONSSERAY ; je ne suis cependant pas dispensé de confier la maîtrise d'oeuvre à un "architecte du patrimoine", ce qui est une qualification moins pompeuse, amplement suffisante ici à mon avis ; mon intention est donc de charger Lucyna GAUTIER, qui connaît bien la Chaslerie, de préparer le dossier à soumettre à l'administration pour obtenir des subventions qui seront fort bienvenues, tant pour le mur Nord des douves que pour leur mur d'escarpe (voir photos de l'état actuel de ces murs sur deux messages de ce blog, en date des 27 et 31 août derniers) ; pour la réalisation, je n'ai aucun doute que Pascal, assisté si nécessaire d'hommes toutes mains, saura faire et qu'il sera inutile de mandater une des ces très coûteuses entreprises agréées pour la restauration des monuments historiques ;

- pour l'allée principale du manoir, je prends acte du fait que les travaux d'entretien que j'entends y mener ne seront pas subventionnés ; le bon côté de la chose est que je suis dispensé de préparer tout dossier compliqué ainsi que de faire intervenir quiconque autre que mes employés ; nous pourrons donc avancer à notre seul rythme, en tenant compte seulement de la météo et de ce que nous découvrirons sur place, au fur et à mesure de ce chantier.

Je suis donc très satisfait des positions ainsi exprimées par l'administration. Elles sont claires, aussi simples à mettre en œuvre que possible et tout à fait adaptées, à mon avis, aux deux cas d'espèce.

Il va donc falloir déposer une demande d'autorisation préalable pour la restauration de l'allée principale.

C'est l'occasion d'évoquer ici les plans cadastraux dont je dispose à ce sujet. Pour la clarté de l'exposé, je vais partir du plus récent puis remonter dans le temps. (N.B. : la présente rédaction de ce message tient compte des découvertes que j'ai faites aux archives départementales de l'Orne le 25 novembre 2010, et dont je rends compte, sous l'onglet "Sujets divers", dans un message du 26 novembre 2010 ; en particulier, je m'interroge désormais sur la justesse des deux derniers plans ci-après).

Le plus récent a été préparé dans le cadre du remembrement de La Haute Chapelle qui était en cours lorsqu'en 1991, j'ai acheté la Chaslerie. Il est présenté ici de façon telle que "grosso modo", le Nord soit à gauche. Trois parcelles apparaissent sur cet extrait : en haut, celle du manoir (ZT 5), en bas celle de la ferme (ZT 2), à droite celle des agriculteurs les plus proches (géographiquement), actuellement les frères VINCENT (ZT 4).

Le plan cadastral lors du dernier remembrement.

C'est sur la base de ce plan que, dans le cadre de ce remembrement, l'essentiel des terres de la Chaslerie a été regroupé en une seule parcelle. En fait, ce plan n'est pas celui qui dit le droit actuellement ; il représente en effet ce qui serait advenu si ma voisine de l'époque, Jeannette LEVEQUE, n'avait pas renié sa parole en cours de remembrement (pour le détail de cette sale affaire, voir à l'onglet "Sujets divers", neuf messages mis en ligne en novembre 2010). On pourra noter qu'à l'intérieur de ces parcelles consécutives à une étape du remembrement (mais c'est également vrai sur le plan définitif où aurait dû être retracé le dernier avatar), toute trace de haie ou de fossé a disparu (même les douves, ce qui est un comble s'agissant d'un monument historique classé !). Est-il utile que j'indique que, de mon point de vue, ce plan, ainsi laminé, constitue de fait un encouragement à faire disparaître toute haie du bocage environnant, un "pousse-au-crime" bien inutile en l'état des mœurs de certains agriculteurs peu enclins, à l'évidence, à défendre la beauté des sites ?

Deuxièmement, le plan qui était en vigueur juste avant ce remembrement. Sur cet extrait, le Nord est en haut à gauche. Là, le géomètre avait encore respecté les limites des parcelles traditionnelles.

Cadastre en vigueur jusqu'au début des années 1990.

L'allée principale y était clairement représentée et l'on voit même que, curieusement pour qui a connu les lieux depuis quelques décennies, elle s'infléchissait sur la droite entre les anciennes parcelles 27 et 29, avant, semble-t-il de longer, au niveau de l'avant-cour du manoir, le mur de la chapelle au manoir. Ce plan avait en outre l'intérêt de représenter la charretterie dans son emprise d'origine (à côté du 12) ainsi que des bâtiments aujourd'hui démontés ou même disparus (en particulier le fournil de la cave, le bûcher de l'arrière-cour du manoir - près du 15 -, ou des granges diverses à proximité de la ferme). Ce plan montre également le circuit des douves dans son état des années 1950, avec l'arrivée de l'eau à l'angle Sud-Est des douves, une première sortie en limite Sud de la parcelle 9 et une sortie importante au Nord de la parcelle 8.

Troisièmement, voici un plan datant, semble-t-il, du milieu du XIXème siècle, tel que Nicolas GAUTIER l'avait copié je ne sais où :

Le plan cadastral qui devait être en vigueur dans la seconde moitié du XIXème siècle.

Sur l'allée principale, il ne nous apprend pas grand chose, sauf peut-être qu'avant de déboucher devant la cour du manoir, elle s'incurvait nettement dans l'avant-cour (où figurait une construction disparue - j'ai entendu parler d'une forge, on l'aperçoit d'ailleurs sur certaines cartes postales du début du XXème siècle, cf photothèque -). Ce plan du XIXème siècle nous montre surtout en quoi consistait alors le circuit des douves, avec un arrivée fraîchement creusée au Sud-Est du manoir ainsi q'une sorte de canal recourbé selon les lignes du terrain au Nord-Ouest. Je signale également que n'apparaît pas sur ce plan le bâtiment Nord, ce que semble contredire un témoignage reçu récemment en "Sujets divers" sur ce site internet (à propos d'un cadran solaire daté de 1815 et aujourd'hui disparu).

Quatrièmement, le plan dit "du cadastre napoléonien", copié ici par Nicolas GAUTIER sur l'original conservé aux archives départementales à Alençon :

Copie par Nicolas GAUTIER du plan dit "du cadastre napoléonien", datant en fait de 1824.

Si cette copie est exacte, la principale information que j'y découvre tient au fait qu'avant de franchir la douve Sud, l'allée principale passait entre deux petites parcelles qui me semblent témoigner de la présence très ancienne, à cet endroit, de deux pavillons d'entrée ou d'un châtelet. Apparemment, ces constructions avaient déjà disparu à l'époque de ce plan mais on en conservait encore la mémoire. Quant aux douves, l'on voit qu'il en restait un bout derrière la charretterie et l'on a confirmation de l'implantation de leur ancienne arrivée d'eau, un circuit que j'ai fait recreuser dès 1991.

P.S. du 26 novembre 2010 : il semble que la copie par Nicolas GAUTIER du "plan cadastral napoléonien" (en fait, plan de 1824) comporte des erreurs. Je signale que je donne aujourd'hui la bonne version de ce plan dans un message édité sous l'onglet "Sujets divers".
En fait, pour la restauration de l'allée principale de la Chaslerie, tout se trouve conditionné par le refus de mes voisins (actuellement les frères VINCENT) de me vendre la bande de terrain dont j'aurais besoin pour conserver à la chaussée son emprise actuelle. Ce blocage m'oblige en effet à déporter la chaussée de quelques mètres vers l'Est si je veux replanter l'avenue d'arbres dans des conditions incontestables par ces voisins.

Ces voisins prétendent en effet que la moitié du talus le long de leur terrain leur appartient. C'est aussi ce qui est illusté sur le plan détaillé de l'allée que j'ai fait établir, dès avril 1992, par la S.C.P. OLLIVIER-PELLE, géomètres-experts à Alençon. Sur ce document, trop large pour être scanné en entier avec mon matériel, le Nord est en haut. En voici un extrait, au départ de l'allée :

Ce plan détaillé semble ainsi confirmer que, si le talus qui se trouve à droite de l'allée en descendant m'appartient en totalité, ainsi que le fossé qui le longe, il n'en irait pas de même pour le talus de gauche que je serais censé partager avec mes voisins. Puisque l'allée est, sur une largeur de 8 mètres, donc avec ses deux talus, inscrite à l'I.S.M.H., on arriverait à une situation absurde où ces voisins pourraient continuer à bloquer la restauration tant que je ne me déciderais pas à en décentrer la chaussée. Comme l'on voit, cette question est délicate ; elle a d'ores et déjà donné lieu à de longs débats sur lesquels je reviendrai dans la rubrique "Sujets divers", puisqu'il ne s'agit pas là, à proprement parler, de faits qui ont leur place dans le "journal du chantier" ; mais plutôt dans le vrac des "Sujets divers", entre un article sur la généalogie et un autre sur la géologie ; dans une sous-rubrique à créer, si l'on veut, et qui pourrait s'intituler "moeurs locales"...

Accessoirement, ce plan détaillé montre que l'allée commence à 158 m d'altitude et a 534 m de long entre, d'une part, ce départ au Sud du manoir et, d'autre part, la double porte cochère et piétonnière du manoir. Au total, la dénivellation est de 20 m ; la pente moyenne est donc de l'ordre de 4 % mais elle n'est pas constante puisque le profil de l'allée est globalement concave, l'arrivée s'effectuant au terme d'un faux-plat.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 2 Novembre 2010
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Abords, Avenue, terrasse - Murs divers
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Projets relatifs aux douves (1/10) :

Je viens de prier Lucyna GAUTIER de préparer le dossier de demande d'autorisation de la restauration des douves de la Chaslerie. Je rappelle que ces douves sont classées au titre des monuments historiques, de sorte que l'on doit respecter un certain nombre de procédures ; en contrepartie, on peut solliciter des subventions.

Je ne sais, à ce jour, si ces travaux pourront être menés à bien de mon vivant. Ils seront en effet très lourds, en tout cas à mon échelle. A titre d'exemple, il a fallu trois ans de travail aux maçons, de septembre 2006 à juillet 2009, pour restaurer le mur de terrasse dont le cubage est de 120 m3. Avec les douves, et pour s'en tenir au seul mur d'escarpe, nous parlons d'un cubage de 500 m3 de maçonnerie.

Disons que ce serait pour moi une très grande satisfaction de pouvoir mener à bien ce projet et redonner ainsi à la Chaslerie tout son ancrage dans le paysage du bocage domfrontais. Je vais donc faire de mon mieux mais je ne maîtrise pas tous les éléments du dossier, notamment en termes de financements ainsi que de disponibilité pour surveiller le chantier.

La restauration des douves serait bien entendu réalisée en plusieurs tranches. Toutes n'ont certainement pas le même degré d'urgence.

Il paraît d'ores et déjà inévitable de lancer rapidement la restauration du mur Ouest de la douve Nord. Les travaux devraient y être en tout point analogues à ceux effectués sur le mur Ouest de la douve Sud, de novembre 2007 à mars 2008.

Je préciserai, dans de prochains messages ici, ce qui a déjà été fait sur les douves depuis 1991 et ce qui reste à y entreprendre.

Projets relatifs aux douves (2/10) :

Il me semble que le plus simple, pour présenter les travaux à effectuer sur les douves, est de nous promener au fil de l'eau.

Je me propose donc de rédiger une suite de messages qui seront consacrés, les uns après les autres :
- au bief amont, qui se trouve à 500 mètres environ au Sud-Est du manoir, sur le cours du Beaudouët ;
- au canal d'alimentation des douves, qui commence à une bifurcation du bief amont et finit au milieu de la douve Sud ; ce canal a donc plus de 500 mètres de long et nous examinerons ses trois sections, notamment son débouché dans la douve Sud où l'érosion a beaucoup détérioré les terrassements de 1991 ;
- au mur Ouest de la douve Sud, qui a donc déjà été restauré en 2007-2008 ;
- au mur d'escarpe, long de 130 m et représentant 500 m3 de maçonnerie, qui retient les terres du Pournouët le long de la douve Est ;
- au mur Ouest de la douve Nord, dont la restauration, dont je montrerai l'urgence, est d'ores et déjà programmée pour les prochains mois ;
- au bief aval, qui se trouve au coude entre la douve Est et la douve Nord et qui devrait comporter de nouveau un dispositif de barrage pour permettre à l'eau de monter dans les douves ;
- au canal de sortie des douves, long de quelques dizaines de mètres avant sa jonction avec le lit du Beaudouët.

Je rappelle que le Beaudouët (ou Choisel) est un ruisseau affluent de l'Egrenne au lieu-dit Gué-Viel, un nom qui désigne à l'évidence un vieux gué. Comme expliqué à l'onglet "Histoire" de ce site internet, je suis d'avis que c'est ce vieux gué qui a justifié l'implantation d'un manoir à la Chaslerie. Enfin, je signale que, pour l'administration, le Beaudouët est un "cours d'eau de première catégorie", ce qui signifie qu'il est considéré comme fréquenté par des salmonidés.

Projets relatifs aux douves (3/10) :

La première station de notre promenade le long du circuit des douves est au bief amont.

Le plan ci-joint montre une partie de la parcelle de la Chaslerie après remembrement (la parcelle "ZT 5"). On voit que ce plan, document officiel désormais, passe totalement sous silence toute haie, toute douve, etc... C'est à mes yeux un bel exemple de la brutalité absolue avec laquelle peut agir la procédure de remembrement, lorsqu'elle en arrive à nier ainsi, en quelque sorte, tout ce qui constitue le patrimoine et la culture (mais pas d'une certaine forme, désolante on peut le dire alors, de l'agriculture...) :

Le plan cadastral en vigueur en 2010...

Sur ce plan, le Nord est à gauche ; outre les bâtiments d'habitation ou agricoles, seul y figure le cours du Beaudouët. Quant au bief amont, sa trace se perd sur ce plan ; il faut imaginer ce monument historique classé à côté des chiffres "3.68" : d'après ce que je comprends, ce "3.68" désigne la longueur, en mètres, de la section du Beaudouët où est implantée cette vénérable construction...

Peu documenté, donc, sur la carte, ce bief amont l'est aussi peu parmi les photographies dont je conserve le tirage-papier. Je n'en ai en effet, à ce jour, pris qu'une photo montrable sur ce site. La voici :

Janvier 1992, le bief amont.

Elle date de 1992. Depuis lors, cette maçonnerie, qui avait dû être restaurée au ciment il y a une cinquantaine d'années, a encore dû se délabrer. Il faudra que je retourne la voir.

On va assez rarement à cet endroit car il se trouve sur les terres louées au fermier, Hervé LEMOINE, et, surtout, parce que ce bief amont est bâti au pied d'une tourbière où les sangliers ont l'habitude de se rouler dans les sphaignes et où un cheval se serait enlisé il y a peut-être un siècle, d'après ce qu'on raconte dans le pays.

Il conviendrait de démonter entièrement et de remonter ce bief amont, en vue notamment de remettre en état d'usage le mécanisme permettant de détourner une partie des eaux du Beaudouët vers le canal d'alimentation des douves. D'un point de vue technique, il paraît judicieux de ne pas restaurer ce bief amont tant que la circulation de l'eau ne s'effectue pas dans de bonnes conditions en aval. Autant dire qu'il ne serait pas incongru de le restaurer en dernier.

Accessoirement, il faudra peut-être que j'explique, dans la rubrique "Sujets divers", pourquoi la remise en état de cette bifurcation ne pose aucun problème au regard du classement du Beaudouët en "1ère catégorie". Cela ressort, en effet, d'une action en justice désormais éteinte et constituant un autre exemple de ce que j'appelle les "moeurs locales"...

P.S. du 8 novembre 2010 : Je suis allé, hier matin, me promener près du bief amont. Les nouvelles photos ne sont pas très lisibles car la végétation masque cette construction. Voici, en tout cas, ce que cela donne, vu de l'aval (comme ci-dessus ; l'on comprend que, depuis 1991, une partie de la maçonnerie a chuté dans le lit du ruisseau...

7 novembre 2011, le bief amont entrevu de l'aval.

... et de l'amont :

7 novembre 2010, le bief amont vu de l'amont.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 5 Novembre 2010
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Fournil du manoir - Murs divers
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Projets relatifs aux douves (7/10) :

Cinquièmement, le mur Ouest de la douve Nord. C'est un mur analogue à son pendant de la douve Sud. A ceci près qu'en 1991, il était encore en bien pire état. A tel point que, dès les terrassements de cet été-là, nous avons dû mettre de côté quasiment toutes les pierres qui en provenaient.

Je n'ai pas de photo antérieure à ces terrassements. En revanche, voici la pelleteuse à l'oeuvre à cet endroit cet été-là :

Août 1991, la pelleteuse en action pour curer la douve Nord.

Comme on le voit au premier plan de cette photo, un éboulis de pierres témoigne de la ruine avancée, à cette époque, de ce fameux mur.

Voici une autre photo qui montre, quelques jours plus tard, la douve Nord entièrement curée. On aperçoit, au fond de la douve, près de son bord, le tas des pierres ainsi récupérées sur ce mur (pour bien le voir, il faut cliquer sur la photo afin de l'agrandir) :

Août 1991, la douve Nord après son curage.

Dès janvier 1992, le géomètre-expert n'avait pas manqué de consigner l'état des lieux, aux alentours du fournil du manoir :

Janvier 1992, l'Ouest de la douve Nord.

Ici aussi, l'érosion ne nous laisse pas tranquilles. Voici une photo qui montre, à la longueur du drain qui pendouille (le tuyau blanc) de combien a reculé la douve en 6 ans :

5 juillet 1997, le recul de la douve Nord est illustré par la longueur du drain désormais déterré (les traces blanches sont de la chaux versée là par le maçon qui restaurait alors le mur allant du manoir à son fournil).

La situation paraît désormais critique, comme le prouve la photo suivante, prise l'an dernier :

13 octobre 2009, effet de l'érosion sur l'Ouest de la douve Nord.

Si on ne réagit pas rapidement, c'est le fournil du manoir qui risque, bel et bien, de se retrouver assez vite au fond de la douve.

Il y a donc urgence à restaurer le mur en question. Ce point n'est pas contesté et je viens même d'obtenir un accord de principe de l'administration des affaires culturelles pour subventionner ces travaux dès 2011, ce dont je suis, bien entendu, très reconnaissant à mes interlocuteurs.

Dès que le dossier de demande formelle d'autorisation de cette tranche de travaux aura été officiellement approuvé, le chantier pourra donc débuter.

Deux questions pratiques sont cependant à régler au préalable, qui ne devraient pas être trop délicates :

- la hauteur du mur ; je souhaiterais qu'elle soit plus importante que pour le mur analogue de la douve Sud ; en effet, en raison de la topographie, la profondeur de la douve Nord est, selon les mesures du géomètre-expert, de 4 mètres, à comparer à 3 pour la douve Sud ;

- l'alignement à retenir pour le mur à restaurer : doit-il être dans le prolongement du mur qui va du manoir au fournil ou bien dans celui du mur de terrasse ? Le mur Ouest de la douve Sud est, quant à lui, dans le prolongement, de l'équivalent du premier ; mais, ici aussi, la topographie (ainsi que les vestiges qui demeurent, me semble-t-il) peut conduire à retenir une solution qui ne soit pas strictement conforme.

Roland BOUSSIN est revenu aujourd'hui à la Chaslerie pour compléter les échafaudages du fournil de la ferme, en compagnie de son gendre et bras droit, Franck LIEGEAS :

26 novembre 2010, pose des échafaudages sur le fournil de la ferme.

Nous avons discuté du calendrier de ses futures interventions. Son équipe devrait restaurer à l'atelier la charpente du fournil pendant les prochaines semaines. Il faudra qu'au préalable, il aille récupérer des poutres qui m'ont été vendues sur les conseils de Jean LEMARIE, mon ami antiquaire-brocanteur.

Roland me promet son retour à la Chaslerie pour la fin janvier, afin de commencer sur place les travaux de charpente et de couverture de ce fournil. Je lui ai demandé qu'à cette occasion, il découvre l'extension Sud de la ferme, afin que Pascal puisse ensuite restituer son aspect de longère. Dans cette perspective, il serait souhaitable que Lucyna GAUTIER, l'architecte, puisse dessiner les lucarnes destinées à remplacer les fenêtres du 1er étage de cette extension ; Roland BOUSSIN m'indique toutefois qu'elle a dû repartir en Pologne, pour y être au chevet de sa mère.

En discutant avec Roland, je me suis aperçu que la charpente du corps de la ferme avait bougé. Cela m'est apparu au niveau de la sablière Ouest :

26 novembre 2010, vue des sablières Ouest de la ferme.

Roland m'a expliqué que ce désordre était dû aux travaux réalisés à l'intérieur du bâtiment. Nous y avons en effet retiré des sommiers et deux cloisons intérieures, de sorte que le poids de la couverture a tendance à faire s'écarter les murs. En raison des délais courus entre cette modification, il y a quatre ans déjà (comme le temps passe vite, à la Chaslerie !), et la reprise qui n'est toujours pas intervenue, le désordre risquerait de se développer si nous n'y parions vite. Il va donc falloir remonter prioritairement l'une des cloisons intérieures. Voici donc une mauvaise nouvelle mais, heureusement, nous nous sommes aperçus du problème à temps.

Avec Roland, nous avons également programmé ses travaux sur les écuries du manoir avant la fin de 2011. A défaut de respecter cette échéance, je risquerais en effet de perdre le reliquat de la subvention accordée par le conseil général de l'Orne et ce serait stupide. Je vais cependant tâcher d'obtenir du conseil général qu'il relâche cette contrainte, assez gênante en l'état de mes autres priorités.

De son côté, Pascal a fini de remonter le jambage droit de la porte extérieure du bâtiment Nord :

26 novembre 2010 à 16 heures.

La photo suivante permet de mieux voir en quoi a consisté son intervention :

26 novembre 2010, vue de la porte extérieure du bâtiment Nord en cours de remontage, prise de l'intérieur du bâtiment.

L'embrasure de la porte a été nettement ouverte et ... nous avons pensé en temps utile à l'électricité !

Quant à Bernard, il a achevé de couper l'herbe devant le manoir :

26 novembre 2010, Bernard à la débroussailleuse et en tenue de combat !

Tout est donc en ordre pour dimanche prochain (après-demain) à 11 h 30 : il y aura alors messe en latin à la chapelle de la Chaslerie, qu'on se le dise !

Il fallait apparemment qu'Henri LEVEQUE soulignât, sur ses plans et sur sa correspondance, qu'il était conseiller général de l'Orne pour que ses projets abracadabrantesques de percement des façades de la Chaslerie eussent une chance de recevoir l'agrément de l'administration des affaires culturelles (ou de ce qui en tenait lieu, à l'époque). Mais qui oserait certifier que les passe-droits n'existent plus de nos jours ?

En tout cas, le "chef d'orchestre" savait mettre le paquet quand un projet lui tenait à cœur comme celui-ci. Voici le courrier qu'il adressa au président du conseil général de l'époque pour le convier à des agapes en vue de fêter le succès de son lobbying :

Lettre du 4 novembre 1952 d'Henri LEVEQUE au président du conseil général de l'époque.

Certes, sur le papier, son projet paraissait raisonnable. Cela prouve seulement que rien ne vaut un bon plan pour comprendre un "projet architectural".

14 octobre 1952, descriptif des travaux envisagés par Henri LEVEQUE sur le colombier et l'écurie de la Chaslerie, page 1.

14 octobre 1952, descriptif des travaux envisagés par Henri LEVEQUE sur le colombier et l'écurie de la Chaslerie, page 2.

14 octobre 1952, descriptif des travaux envisagés par Henri LEVEQUE sur le colombier et l'écurie de la Chaslerie, page 2.

Sur les plans, hélas, le projet se révélait plus problématique.

Les façades se retrouvaient percées de multiples ouvertures nouvelles, souvent mal dessinées ou mal positionnées :

- 2 au niveau du 1er étage de la façade Est du colombier, particulièrement ratées selon moi car trop proches des sablières et déséquilibrant cette façade :

Les plans, approuvés par Lucien PRIEUR, A.C.M.H., le 14 octobre 1952 (le colombier percé de deux nouvelles fenêtres au 1er étage sur sa façade Est).

- 5 (excusez du peu !) sur la façade Est de l'écurie (au niveau du rez-de-chaussée) :

Les plans, approuvés par Lucien PRIEUR, A.C.M.H., le 14 octobre 1952 (l'écurie percé de deux nouvelles portes et de trois nouvelles fenêtres sur sa façade Est).

- et encore 5 autres sur la façade Ouest :

Les plans, approuvés par Lucien PRIEUR, A.C.M.H., le 14 octobre 1952 (le colombier percé de quatre nouvelles fenêtres et l'écurie d'une nouvelle sur leur façade Ouest).

Donc, au total, c'était rien de moins que 12 nouvelles ouvertures dont Henri LEVEQUE entendait affliger quelques mètres de façade de ces malheureux bâtiments !

Le projet était particulièrement bancal, ainsi que le démontrent, à elles seules, les implantations prévues pour les escaliers : un véritable plat de spaghettis, ça sort de partout, ça va n'importe où :

- dans la "salle à manger", un bizarre effet de seuil avec deux marches arrondies pour descendre et un escalier droit pour monter

Les plans, approuvés par Lucien PRIEUR, A.C.M.H., le 14 octobre 1952 (le rez-de-chaussée).

- au niveau du 1er étage, un véritable dédale, absolument sans queue ni tête :

Les plans, approuvés par Lucien PRIEUR, A.C.M.H., le 14 octobre 1952 (le 1er étage).

- au 2ème étage, un nouvel escalier coincé sous le brisis, donc peu praticable :

Les plans, approuvés par Lucien PRIEUR, A.C.M.H., le 14 octobre 1952 (le 2ème étage).

Bref, ces plans étaient nullissimes, de quelque point de vue que l'on se place, celui du style comme celui du confort.

La réalité des travaux n'a pas tout à fait correspondu au projet... elle l'a encore dégradé. Ainsi :
- dans la salle à manger, les dalles de pierre prévues au sol ont été remplacées par des tomettes riquiquis, de surcroît jointoyées au ciment ; un mur prévu en pierres a été remplacé par une cloison de parpaings ;
- les fameux escaliers du genre spaghetti ont été fabriqués sur un modèle bas de gamme ;
- les salles d'eaux ont toutes été ratées, etc...

Mon problème est que tout cela semble tellement foireux qu'au bout de 20 ans de chantier à la Chaslerie, je ne sais toujours pas par quoi remplacer ces trucs, notamment pour ce qui concerne les escaliers. Pour les ouvertures, j'en ai pris mon parti ; ce serait d'ailleurs très difficile d'en reboucher car les cicatrices se verraient comme le nez au milieu de la figure.

Rappelez-moi ce qu'écrivait M. Jacques BROCHARD à propos de son illustre (?) parent ! Ah, oui, il vantait "son goût et son intelligence des choses du passé" !

Qui donc, dans les parages, savait que nous avions un voisin doté d'un tel sens de l'"understatement" ?

P.S. (du 26 juin 2020) : Lorsque j'ai rédigé ce message, il y a déjà 10 ans, j'avais omis de relever que tous les enduits intérieurs, qui devaient être réalisés en plâtre, l'avait été en ciment. Un ciment très dur, d'ailleurs.

Depuis lors, je me suis évertué à faire disparaître un maximum des traces du passage sur terre du père de mon vendeur. Par exception, j'ai conservé dans le colombier les quatre ouvertures percées au niveau du 2ème étage ; ce n'est pas la difficulté de dissimuler la cicatrice qui m'a finalement retenu, mais la prise en compte de la lumière qu'apportent ces percements audit étage (ma future "chambre des tourtereaux"). Il n'empêche que jamais je ne me serais permis des percements de cette taille et si carrés au ras des sablières. Et jamais, si j'avais été fonctionnaire de la D.R.A.C. (ou de ce qui en tenait lieu à l'époque), je n'aurais autorisé de telles incongruités.