Message #44500

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 5 Aout 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis
Je voulais mesurer la section des poutres, ce que j'avais omis de faire hier. Je suis donc retourné ce matin à la Julinière. Manque de pot, j'avais cette fois oublié le mètre-ruban. Or, comme me le disait mon père : "Quand on n'a pas de tête, il faut des jambes". J'en serai donc quitte pour revenir une 4ème fois (si je compte bien).

Le bâtiment a changé d'allure en 24 heures :

5 août 2018.

5 août 2018.

5 août 2018.

J'ai pensé, cette fois, à compter les marches de l'escalier...

5 août 2018.

5 août 2018.

... et j'ai même réussi à déclencher le flash de mon appareil pour vérifier son état, vu par dessous :

5 août 2018.

5 août 2018.

5 août 2018.

5 août 2018.

A l'étage, "ma" cheminée a disparu pour l'essentiel, contrairement à la niche, ...

5 août 2018.

5 août 2018.

... mais je l'ai retrouvée un peu plus loin :

5 août 2018.

5 août 2018.

Idem pour les corniches des deux cheminées :

5 août 2018.

5 août 2018.

Quant à lui, l'évier est encore en place pour quelques heures, j'ai photographié sa sortie...

5 août 2018.

... de même qu'une fenêtre chanfreinée voisine dont je n'aurais hélas pas l'usage à notre manoir favori :

5 août 2018.



Bien sûr, tout cela laisse entière la question de savoir s'il est légitime de déshabiller Pierre pour habiller Paul.

Quelqu'un comme Nicolas GAUTIER (ancien A.B.F. de l'Orne) y est rigoureusement opposé. C'est pourquoi il m'avait dissuadé de recouvrir les dépendances de notre manoir favori avec des tuiles de récupération. Je dois reconnaître que je me suis toujours bien porté d'avoir suivi ce conseil.

Ceci dit, dans le cas d'espèce, je n'ai pas joué, du moins en première analyse, le moindre rôle moteur dans la désintégration de la Julinière. Celle-ci était décidée et l'opération bouclée entre l'agriculteur propriétaire, qui voulait faire place nette pour étendre ses stabulations, et mon démolisseur qui ne m'a démarché qu'ensuite.

On pourra objecter que mon démolisseur savait que je cherchais une cheminée pour remplacer celle de Mebzon, donc que cette information n'a pu que le conforter quand il a offert 1 000 € pour l'ensemble à l'agriculteur. Il restait encore à faire le travail, soit une semaine pour deux hommes, munis de l'engin de chantier approprié, plus le tri, plus le transport.

Je laisse chacun apprécier les responsabilités respectives dans cette affaire. Moi, je redonne une seconde vie à des matériaux ô combien négligés par leur propriétaire précédent. Et j’œuvre, comme toujours, dans l'intérêt de notre manoir favori, qui avait été saccagé en 1884 et lors de la funeste campagne de travaux des années 1950.

Donc j'attendrai sereinement le jugement de plus experts que moi, ce qui ne manque pas.

P.S. : Xavier, le démolisseur, m'a appris qu'il avait initialement pensé vendre les pierres des murs (les grès) pour la 2ème tranche de restauration d'une muraille à Avranches. Il paraît que c'est exactement la qualité qui aurait convenu. Mais cette 2ème tranche est renvoyée aux calendes grecques par manque de fonds publics. Stocker ces matériaux en attendant des jours meilleurs et, par voie de conséquence, les manipuler deux fois coûterait trop cher. Ces pierres serviront donc de remblais.

Est-ce mieux, selon vous ?

Commentaires

Nicomede
rédigé le Dimanche 5 Aout 2018
Bonjour PPF.
Le bâtiment était condamné de toute façon. Peut-être devrais-tu faire une offre pour l'encadrement en granit de la porte qui n'est pas mal du tout. À ce stade, tu l'auras pour pas grand chose.

N.D.L.R. : Le problème est que je n'en ai vraiment pas l'usage. Pas plus que du fenestrou voisin avec sa belle grille d'époque.
Jacqueline X.
rédigé le Dimanche 5 Aout 2018
Bonsoir

Il y a le même évier...

... dans l'un des troglos de mon fils :

Avez-vous une idée de l'époque de ces vestiges ?

Vous avez entièrement raison de recycler des matériaux, surtout s'ils sont destinés à finir en remblais.

Bonne fin de week-end

Cordialement

N.D.L.R. : Intéressant. J'aurais tendance à dater "mon" évier de la moitié du XVIème siècle. La partie droite (sur mes photos) de la Julinière est en effet nettement antérieure à la partie gauche, elle datée de 1705 sur le linteau de la porte qui ouvre sur "mon" escalier. La porte de droite, qui intéresse Nicomède, ouvre sur un cellier qui se trouve sous la pièce principale, celle de l'évier et de "ma" cheminée. Le fenestrou voisin de cette dernière porte, fermé d'une grille, comporte en effet un linteau en accolade que j'aurais tendance à dater de 1550 environ (ceci sous réserve de commentaires que pourrait faire quelqu'un de plus savant que moi).

De là à considérer que l'évier et le troglo de votre fils datent de la même époque, cela ne me semblerait pas choquant (sous toutes réserves, également).
Hélène LEROY
rédigé le Dimanche 5 Aout 2018
C'est toujours une immense tristesse pour moi de voir ces demeures manoriales martyrisées puis disparaître à jamais... (frayeur d'apercevoir juste à côté le grand bâtiment agricole qui ne demande que l'extension... en batterie !??) Vos photos montrent un spectacle de désolation...