Message #18825

Avant de commencer à poser les tuiles, Franck et Thierry découvrent un délicat problème d'exécution dont je vais essayer de résumer les termes le plus clairement possible.

Ils souhaitent, bien entendu, que, sur les terrassons du colombier, les tuiles soient disposées de façon telle que les bas de celles-ci constituent des lignes horizontales faisant, sans aucun décrochement, le tour complet de la charpente.

Mais il y a quatre difficultés (au moins) à résoudre avant d'atteindre cet objectif raisonnable :

7 septembre 2015.

7 septembre 2015.

- premièrement, les pentes des terrassons ne sont pas identiques ; en première analyse, il y a deux paires de pentes, celle des terrassons Nord et Sud et celle des terrassons Est et Ouest ; à ce seul titre, il faut minimiser l'inévitable décrochement des bas des tuiles au passage des arêtes qu'induit cette première différence ;
- deuxièmement, il n'est même pas exact qu'il y ait deux paires de pente ; en réalité, il y a quatre pentes différentes, la charpente ayant, dès l'origine, été bâtie de guingois ; certes ces quatre pentes sont proches deux à deux ; proches, mais pas identiques ; d'où une deuxième difficulté à prendre en compte ;
- troisièmement, il n'est même pas exact non plus que, sur un même terrasson, il n'y ait qu'une seule pente ; en effet, les coyautages viennent encore compliquer la donne ; donc troisième difficulté ;
- enfin, les tuiles sont quasiment toutes du même format puisque fabriquées quasi-industriellement, même si elles sont "agréées monument historique" ; donc on ne pourra pas rechercher des tuiles plus ou moins longues pour absorber les différences de niveaux ; on sera donc réduits à bidouiller sur la longueur des pureaux d'une manière qui reste compatible avec une stricte étanchéité.

Bref, on n'est pas sortis de l'auberge et il faudra aux poseurs de tuiles un sacré doigté pour absorber et occulter toutes ces difficultés qui, au stade de ma première réflexion, m'apparaissent, prises globalement, comme très sérieuses.

Commentaires

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 7 Septembre 2015
M. MAFFRE, à qui j'ai fait part du problème, me répond ceci :

"Concernant la toiture, et la question de retourner les pureaux sur des pentes différentes, c'est vraiment l'art du couvreur.
Je pense que ce n'est pas facile mais que les arêtiers fermés sont une des plus importantes difficultés à gérer ...

Nous verrons lundi … j'espère."

David PINTON
rédigé le Mardi 8 Septembre 2015
Bonjour,
Voici une piste pour résoudre ce problème.
A priori (mon expérience se limitant à quelques toitures de fermes) il suffirait de latter normalement les faces les moins pentues (supposons que le tuiles font 27 cm on obtient un pureau de 9cm).
On trace ensuite le lattage des deux autres faces en reliant d'arêtier à arêtier les lattes précédemment posées. On obtient un pureau de l'ordre de 8cm selon la pente (en traçant au fil bleu la trigonométrie se fait toute seule!).
Afin que ce soient bien les extrémités basses des tuiles qui soient alignées (pour pouvoir réaliser les arêtiers fermés), il faut décaler les lattes des faces les plus pentues vers le bas (à priori entre 2.5 et 3 cm).
Il faudra aussi manipuler légèrement les pureaux sur les coyaux afin d'assurer la continuité des égouts.
A adapter aux pentes réelles de votre toiture.
(J'ai fait un croquis avec une pente de 100 pour 100 et l'autre de 100 pour 75 afin d'estimer les cotes.)
Encore bravo pour votre courage.