Abords, Avenue, terrasse

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 30 Juillet 2013
Journal du chantier - Terrassement - Abords, Avenue, terrasse
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Bonne nouvelle ce matin : la mini-pelleteuse est réutilisable. Avec ses nouvelles chenilles et ses roues d'entraînement révisées, elle est belle comme un camion bâché !

30 juillet 2013, la mini-pelleteuse réparée.

J'ai pourtant cru qu'on ne se sortirait jamais de cette réparation :

20 juillet 2013, la mini-pelleteuse immobilisée.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 11 Septembre 2013
Journal du chantier - Arboriculture-horticulture - Abords, Avenue, terrasse
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Plaisir d'arriver à la Chaslerie ce matin :

10 septembre 2013.

Les cosmos sont prêts à être admirés dimanche par les visiteurs des "Journées du patrimoine" :

;10 septembre 2013.

Tout ou presque aux abords est nickel grâce à Jonathan...

10 septembre 2013, Jo à la débroussailleuse.

... à qui Bernard a donné un coup de main :

10 septembre 2013, Bernard le minutieux.

Je les en remercie.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 25 Septembre 2013
Journal du chantier - Menuiserie - Abords, Avenue, terrasse
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Peut-être suis-je pessimiste mais le temps me paraît venu de remiser les grands bancs de teck pour l'hiver. Cette année, nous les entreposerons au rez-de-chaussée de la tour Louis XIII ; en effet, leur lieu de stockage habituel, le rez-de-chaussée du fournil du manoir, nous sert actuellement, en l'état du chantier, de salle à manger.

Comme ces bancs sont constellés de chiures d'oiseaux accumulées depuis que Sébastien LEBOISNE me les a fabriqués, je demande à Igor et Jonathan de les brosser d'abord à l'eau claire :

25 septembre 2013, les grands bancs en train d'être nettoyés dans la cour.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 1er Décembre 2013
Journal du chantier - Terrassement - Abords, Avenue, terrasse
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Le soleil se lève sur l'Avenue, j'observe la gelée blanche :

1er décembre 2013, en sortant de la cour.

Je pars soigner mon lumbago en procédant à quelques étirements et enroulements. Car il n'y a encore rien de tel pour retaper un petit vieux dans mon genre :

1er décembre 2013, retour vers le manoir.

Caress of the last rays
by OlivierAccart

N.D.L.R. : Roland FORNARI m'a indiqué que les pavés d'une ville voisine allaient être retirés. Peut-être une occasion de paver la cour ?

De même, j'ai trouvé un lot de dalles de granit qui pourrait être intéressant. Il faut cependant aller les démonter à plus de 20 km de la Chaslerie...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 12 Janvier 2014
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Abords, Avenue, terrasse - Logis - Aile "de la belle-mère"
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Depuis plusieurs années, j'attendais qu'un vieux dallage soit mis sur le marché. Mon offre semble en voie d'être acceptée mais je m'interroge encore sur la couleur des pierres et sur le matériau des joints. Il faudra que je retourne voir cela, non sans m'être muni d'une lampe électrique, d'une brosse et d'un seau pour dégager la crasse :

11 janvier 2014.

Si ce test est passé avec succès, il conviendra d'aller démonter ce dallage puis de le faire livrer à la Chaslerie.

En tout cas, il y en a là pour une trentaine de m2, ce qui pourrait toujours servir, y compris dans l'"aile de la belle-mère" ou encore dans l'arrière-cour ou sur la terrasse.

11 janvier 2014.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 12 Janvier 2014
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Abords, Avenue, terrasse - Ferme et son fournil
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Un brocanteur m'a proposé 6 m2 de dalles de granit du XVIème siècle, provenant d'une bâtisse de Magny-le-Désert :

12 janvier 2014.

La couleur est bonne, le grain un peu trop gros mais je me dis que ce petit lot pourra servir, je ne sais encore où. Je vais donc faire une offre.

Le transfert des fichiers informatiques contenant les plans que Lucyna GAUTIER a dessinés sur la Chaslerie est en cours.

Je remercie Lucyna pour toutes ses contributions et pour la gentillesse avec laquelle elle permet ce relais par un confrère.

M. Benoît MAFFRE, architecte du patrimoine, va donc pouvoir se mettre au travail. J'en suis heureux. Il m'a fait excellente impression.

M. MAFFRE m'a demandé de rédiger un historique des constructions de la Chaslerie, en distinguant entre ce qui relève des données avérées ou des conjectures. Voici de quoi m'occuper un moment, surtout si j'essaye d'illustrer mon propos par des photos de ma collection. De plus, je lui ai confié hier mes exemplaires des principales références bibliographiques, ce qui ne va pas simplifier ma tâche ici.

Je vais néanmoins essayer de faire la synthèse de ce que j'ai appris à ce sujet au cours des vingt et quelques dernières années.

(début de l'historique)

La Chaslerie est un ensemble manorial typique du bocage Domfrontais, en limite normande du Massif Armoricain. Cet ensemble, dénommé localement un « village », fut édifié du 16ème au 18ème siècle sur un site beaucoup plus ancien dont il subsiste des vestiges significatifs (douves et murs percés de nombreuses meurtrières).

La géologie de cette extrémité du Massif Armoricain laisse affleurer des roches vieilles d'environ 450 millions d'années, alignées, comme le synclinal Domfront-Mortain, selon un axe Est-Ouest.

Dans un rayon de 500 mètres autour de la Chaslerie, ces roches sont des grès schisteux, c'est-à-dire une pierre dure et difficile à tailler ; les carrières qui ont été utilisées pour construire la Chaslerie sont très vraisemblablement celles dont il subsiste la trace, l'une et l'autre à cette distance du manoir, l'une au Nord (à proximité du lieu-dit dénommé Guéviel), l'autre en haut de l'Avenue de la Chaslerie. On trouve aussi du granite (ressemblant beaucoup plus au bleu de Vire qu'aux granits de Chausey) à quelques kilomètres au Nord de la Chaslerie.

La documentation disponible montre que, pour les couvertures, ardoises et tuiles étaient également utilisées dans le Domfrontais, étant signalé qu'un important centre potier existait jusqu'au début du XXème siècle à Ger, qui utilisait la terre extraite des parties inondables de La Haute-Chapelle :

La Chaslerie a été édifiée à proximité d'un vieux gué, le Guéviel, qui se trouve au confluent d'un ruisseau, le Beaudouët (également appelé Choisel), qui traverses ses terres et alimente ses douves en eaux, et de l'Egrenne.

La Chaslerie se trouve bâtie à flanc de coteau et son logis regarde essentiellement vers l'Est et l'amont du Beaudouët ; il en entend les bruits (longtemps agricoles, désormais pétaradants parfois, comme les motos de jeunes barbares voisins, adeptes du moto-cross sauvage, ce qui pose un problème qui devra être traité) et en domine la vallée alluviale dont le fond marécageux fut asséché lorsque fut cantonnée par des douves la parcelle dénommée Pournouët (un nom révélateur de cette fonction d'assainissement du terrain) en bordure Ouest de laquelle fut construit le manoir.

(A suivre)
Les encres de couleur de mon imprimante s'épuisent ; les tirages des cartes géologiques que j'ai ensuite scannées s'en ressentent. Voici, néanmoins, où se trouve la Chaslerie (marquée par un petit rond bleu), sur deux cartes précédemmment mises en ligne :

On voit que des failles ont fracturé le grès dans son proche voisinage. L'une d'elles (figurée en trait continu sur la première carte, ce qui signifie qu'elle affleure) se situe le long du coteau qui borde la Chaslerie au Nord-Est. Une autre (en pointillés sur la première carte mais à l'origine d'un cisaillement sur la seconde) a permis, semble-t-il, le passage de l'Egrenne à travers la barre de roches dures du fond du synclinal, désormais érodé au point de porter les points culminants du secteur. De même, une troisième aurait permis le passage de la Varenne au pied de l'éperon de Domfront.

A noter que ces cartes ont été dressées par M. Christian ENOUF qui avait souhaité me rencontrer et que je vais relancer afin d'en apprendre un peu plus sur ces questions de géologie. Celles-ci sont importantes en pratique. En effet, toutes les carrières du secteur ont fermé. Donc, pour me procurer les pierres nécessaires à la restauration de notre manoir favori (par exemple pour les mur d'escarpe qui nécessitera 500 m3 de matériaux), je suis obligé d'acheter des bâtiments en ruine. Encore faut-il qu'ils aient été construits avec les bons grès. Or, à l'époque où il n'y avait guère de routes, les constructeurs utilisaient les pierres trouvées sur place. Je dois donc parcourir les filons, orientés Est-Ouest, étant entendu que, dès que je m'éloigne de 500 mètres au Nord ou au Sud, je sors du bon secteur, alors que je peux y demeurer sur des dizaines de kilomètres vers l'Est ou vers l'Ouest.

P.S. (du 9 octobre 2021) : Les nombreuses failles relevées, même très sommairement, dans le secteur de la Chaslerie expliquent sans doute pourquoi, lors des forages effectués fin 2018, il a pu être trouvé, selon l'expression verbale du foreur, M. BREBANT, une "rivière souterraine" à soixante mètres sous la charretterie.
Pour comprendre l'histoire des constructions de la Chaslerie, il faut prolonger le propos géologique par des considérations sur l'histoire du Domfrontais et sur son économie. Ayant prêté à M. MAFFRE mon fond de bibliothèque sur ces questions, je me bornerai à évoquer ici les principaux faits que j'ai retenus et le ferai de façon qualitative.

Quant à l'histoire, il faudrait évoquer les voies romaines. Je crois me souvenir qu'il en passait une du côté de Lonlay, sans doute orientée Nord-Sud, donc qui devait tangenter la Chaslerie.

Bornons-nous, pour les temps les plus anciens, à évoquer la fondation de l'abbaye de Lonlay, au début du XIème siècle. Un gué devait permettre aux pélerins de traverser l'Egrenne. A l'évidence, ce gué était notre Guéviel. On peut imaginer qu'une famille de costauds s'était assuré le contrôle de ce passage obligé, de manière à prélever un péage sur les pélerins ; ceci devait se faire avec l'assentiment de l'abbé et selon une clé de répartition appropriée de la manne.

Quelle était cette famille ? On l'ignore. Peut-être s'appelait-elle CHASLES, comme le mathématicien ? A ma connaissance, rien ne l'atteste.

On sait qu'en termes de féodalité, la Chaslerie avait pour seigneur l'abbé de Lonlay. Sans doute est-ce là la raison pour laquelle on ne retrouve pas trace de la Chaslerie dans le grimoire recensant les propriétés nobles du secteur au Moyen-Âge. On n'a pas de mal à imaginer qu'il devait y avoir un recensement indépendant pour les biens de l'Eglise. Ceci d'autant plus que l'abbaye n'était pas une possession quelconque puisque, à sa fondation, elle avait été confiée à un cousin d'Hugues Capet.

(A préciser et à suivre ; je le ferai dans l'après-midi ; dans l'immédiat, je dois me rendre à Pontorson pour rencontrer 4 candidats-locataires ; envie de pousser jusqu'à Cancale pour y déguster quelques huîtres et un kouign amann de Roellinger ; mais, seul, ce n'est pas très rigolo...).

P.S. (du 9 octobre 2021) : Sur la voie romaine du secteur, je me rappelle un très intéressant exposé d'Eric de FRILEUZE lors d'une promenade du "Rallye Bellefontaine". La voie romaine passait, si mes souvenirs sont bons, du côté de la Guyardière, c'est-à-dire à environ deux kilomètres à l'Est de la Chaslerie, dont l'orientation était ainsi tournée vers cette voie, comme pour en entendre mieux les rumeurs.
Je tarde à écrire l'histoire architecturale de la Chaslerie parce que je ne sais comment exprimer les réserves méthodologiques que m'inspirent les travaux des érudits locaux auto-proclamés qui, depuis deux siècles, ont monopolisé le débat sur l'histoire du Domfrontais en général et de la Chaslerie en particulier.

Le premier dans le temps de ces prétendus hommes de savoir était CAILLEBOTTE. Ses opinions politiques l'inclinaient à prendre le parti des acheteurs de Biens Nationaux. Cet individu avait payé au poids le chartrier de la Chaslerie. Il a pu à loisir le maquiller ou en faire disparaître des pièces importantes. Plus tard, certaines ont été dispersées par un marchand de vieux papiers, DURAND de SAINT-FRONT. Pourtant la valeur scientifique des publications du premier ou des contributions du second n'a jamais, à ma connaissance, été discutée. Les suiveurs, jusqu'à nos jours, y compris hélas au sein de l'Université, ont trouvé plus commode et moins fatiguant de pomper ce que ces filtres orientés avaient laisser passer.

J'entends ramener, disons-le clairement, un peu d'honnêteté intellectuelle dans un débat si longtemps dévoyé.

(A suivre)